Et vous quelle est votre poème du moment - Page n°4

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Libra8
28/06/2024 à 07:58

Comme, parfois, le bonheur et la solitude ensemble :

jardin d'école abandonnée à la friche. Une vieille pompe qui tire de l'eau rouillée. Quelques légumes persistants dans les grandes herbes ( poirée, scorsonères), et des rosiers qui sont devenus des bouillées d'épines.

( James Sacré, Figures qui bougent un peu)

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Nujabes
28/06/2024 à 15:49 - 28/06/2024 à 15:49

Deux poèmes, le premier par affection, le second pour l'humeur du jour :

I.

Si jamais tu reviens en terre natale

A pas lents comme un cheval dont le soir accroît la fatigue

Oh va dans ce jardin

Retrouver la rose méconnaissable

Le chrysanthème à la crinière de lion

D'immenses araignées volent avec des papillons

Comme dans les fièvres de l'enfance

Souris ou pleure mais ne crains rien

C'est l'ombre qui remue avant d'être nuit claire.

Georges Schehadé

II.

Un jour

il n'y avait personne à qui demander mon chemin

je suis allé dans la direction

indiquée par la longue branche d'un pin

le bon chemin.

Ko Un

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Ancien membre
28/06/2024 à 20:44

Avec les fleurs du printemps, la lune d'automne,

la neige de l'hiver et la brise de l'été.

Si dans ton coeur il n'y a pas

le moindre souci,

Chaque saison sera la plus belle.

Wumen Huikai (1183-1260)

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Phoenix73
29/06/2024 à 10:15

Dans la douceur du samedi matin,

On se grille quelques tartines de pain.

Plongées dans nos pensées

Nous laissons le pain brûlé.

Le détecteur de fumée,

nous ramène à la réalité.

Vu qu'on a plus d'idées,

On retourne se coucher.

Redrose et Phoenix

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Ancien membre
29/06/2024 à 10:22

Citation de Phoenix73 #514254

🤣🤣🤣😍😍😍

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Libra8
29/06/2024 à 15:42

Citation de Phoenix73 #514254

😂

tant pis pour le pain brûlé, mieux vaut se recoucher

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Inframince
30/06/2024 à 01:00

Ce qui respire au fond de la parole c'est la fraternité. C'est elle qui nous réclame à grands coups d'air et de dé-solitude. Alors va pour la douceur, va pour la conspiration de douceur même, pour dissoudre au moins un peu, dans cette atmosphère si épaisse, les virilismes, et les coups, et les morgues, et les rentes.

(Marielle Macé)

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Nujabes
30/06/2024 à 09:57

Poème du jour...

Qu’il est doux de s’abandonner, dans les serres chaudes du despotisme, aux langueurs de l’asphyxie, tandis qu’un souffle léger murmure à l’oreille : « (…) Laissons-nous mollement porter par le courant qui berce nos rêveries. » — Ce courant-là porte au cimetière.

Blanqui🏴

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Nujabes
30/06/2024 à 10:04

Citation de Coret #514393

Lui-même 🐼

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Narikya
30/06/2024 à 10:38

En cette journée particulière, voilà le poème qui me vient :

Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,

Échevelé, livide au milieu des tempêtes,

Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,

Comme le soir tombait, l’homme sombre arriva

Au bas d’une montagne en une grande plaine ;

Sa femme fatiguée et ses fils hors d’haleine

Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. »

Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts.


Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,

Il vit un œil, tout grand ouvert dans les ténèbres,

Et qui le regardait dans l’ombre fixement.

« Je suis trop près, » dit-il avec un tremblement.

Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse,

Et se remit à fuir sinistre dans l’espace.

Il marcha trente jours, il marcha trente nuits.

Il allait, muet, pâle et frémissant aux bruits,

Furtif, sans regarder derrière lui, sans trêve,

Sans repos, sans sommeil ; il atteignit la grève

Des mers dans le pays qui fut depuis Assur.


« Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr.

Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes. »

Et, comme il s’asseyait, il vit dans les cieux mornes

L’œil à la même place au fond de l’horizon.

Alors il tressaillit en proie au noir frisson.

« Cachez-moi ! » cria-t-il ; et, le doigt sur la bouche,

Tous ses fils regardaient trembler l’aïeul farouche.

Caïn dit à Jabel, père de ceux qui vont

Sous des tentes de poil dans le désert profond :

« Étends de ce côté la toile de la tente. »

Et l’on développa la muraille flottante ;

Et, quand on l’eut fixée avec des poids de plomb,

« Vous ne voyez plus rien ? » dit Tsilla, l’enfant blond,

La fille de ses fils, douce comme l’aurore ;

Et Caïn répondit : « Je vois cet œil encore ! »


Jubal, père de ceux qui passent dans les bourgs

Soufflant dans des clairons et frappant des tambours,

Cria : « Je saurai bien construire une barrière. »

Il fit un mur de bronze et mit Caïn derrière.

Et Caïn dit : « Cet œil me regarde toujours ! »

Hénoch dit : « Il faut faire une enceinte de tours

Si terrible, que rien ne puisse approcher d’elle.

Bâtissons une ville avec sa citadelle,

Bâtissons une ville, et nous la fermerons. »


Alors Tubalcaïn, père des forgerons,

Construisit une ville énorme et surhumaine.

Pendant qu’il travaillait, ses frères, dans la plaine,

Chassaient les fils d’Énos et les enfants de Seth ;

Et l’on crevait les yeux à quiconque passait ;

Et, le soir, on lançait des flèches aux étoiles.

Le granit remplaça la tente aux murs de toiles,

On lia chaque bloc avec des nœuds de fer,

Et la ville semblait une ville d’enfer ;

L’ombre des tours faisait la nuit dans les campagnes ;

Ils donnèrent aux murs l’épaisseur des montagnes ;

Sur la porte on grava : « Défense à Dieu d’entrer. »


Quand ils eurent fini de clore et de murer,

On mit l’aïeul au centre en une tour de pierre ;

Et lui restait lugubre et hagard. « Ô mon père !

L’œil a-t-il disparu ? » dit en tremblant Tsilla.

Et Caïn répondit : « Non, il est toujours là. »

Alors il dit : « Je veux habiter sous la terre

Comme dans son sépulcre un homme solitaire ;

Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. »

On fit donc une fosse, et Caïn dit : « C’est bien ! »


Puis il descendit seul sous cette voûte sombre ;

Quand il se fut assis sur sa chaise dans l’ombre

Et qu’on eut sur son front fermé le souterrain,

L’œil était dans la tombe et regardait Caïn.


Victor Hugo, "Conscience", in La Légende des siècles, 1859.

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Ancien membre
30/06/2024 à 22:06 - 30/06/2024 à 22:08

"Je demande la paix et la parole"

(Fragments)

J'écris

pour la défense du royaume

de l'homme et de sa justice. Je demande

la paix

et la parole. J'ai dit

"silence",

"ombre",

"vide"

etc.

Dire

"de l'homme et de sa justice",

"océan Pacifique",

ce qu'ils me laissent.

Je demande

la paix et la parole.

Ils m'appelleront, ils nous appelleront tous.

Toi, et toi, et moi, nous nous relayerons,

dans les tours à verre, avant de mourir.

Et ils vous exposeront, nous nous exposerons tous

être déchiqueté wham! pour une balle.

Tu le sais bien. Ils viendront

pour toi, pour toi, pour moi, pour tout le monde.

Et aussi

pour toi.

(Ici

Même Dieu n’est pas sauvé. Il a été assassiné.)

il est écrit. Votre nom est prêt,

trembler sur un morceau de papier. Celui qui dit :

abel, abel, abel... ou moi, toi, lui...

mais toi, Sancho Peuple,

tu prononces de larges syllabes,

des paroles permanentes que le vent ne porte pas...

Blas de Otero - contre le fascisme en Espagne

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Dionysos
30/06/2024 à 23:06

À fleur d’elle

À fleur d’elle je suis et je vais dans les effluves les plus passionnelles

de mon regard qui découvre et explore les contrées les plus belles

et de mes doigts qui délicatement apprivoisent chacune de leur parcelles

À fleur d’elle je suis et je vais dans la danse la plus pure et originelle

de ma bouche gourmande qui savoure la plus exquise des mirabelles

me laissant suavement griser par le nectar le plus exceptionnel

À fleur d’elle je suis et je vais dans cette douce ivresse intemporelle

de mon être tout entier qui se donne à cette quête des plus sensuelle

espérant qu’elle garde de nos étreintes charnelles des souvenirs éternels.

Copyrights: ©À fleur d'Elles-Rebellious-2024

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Nujabes
01/07/2024 à 06:07

En dépit des ruines et de la mort,

Où s'achèvera toujours chaque illusion,

La puissance de mes rêves est si forte,

Que de tout renaît l'exaltation

Et mes mains jamais ne restent vides.

Sophia de Mello Breyner Andresen

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Ancien membre
02/07/2024 à 07:14 - 02/07/2024 à 07:44

Je veux aller là-bas,

et j’ai dès lors

Confiance en moi et en mes talents de pilote,

La vaste nappe de la mer s’étend

Et mon vaisseau génois navigue vers l’azur.

Tout scintille pour moi, dans sa splendeur nouvelle,

Le midi sommeille sur l’espace et le temps — :

Et ton œil seulement — monstrueux

Me regarde, infinité !

Nietzsche

+++++++++±+++

Extraits de Dolmen

Echappé des fables

tu vas - chercheur d’eau -

sans demander où est la terre

archive de l’ici

mais va plus loin

où l’on tresse

et frappe

’- à même le sol -

le tambour des langues

INSTANTS

tu peux tenir longtemps ici

dans le cratère - dans l’inachevé -

seul

avec la parole et la graine

demeurer où il y a toujours à faire

seul avec l’absent

un visage à la cime des mots

LACUNAIRES

Thierry Mezt

++++++++++++++++

De Metz aussi:

Tout ce que je pense n’a peut-être plus d’importance. On dirait qu’il ne reste plus que les outils – que l’instrument.

Un instrument pour chercher.

Un instrument pour construire.

Mais je suis en direction de ce qu’il n’y a plus à comprendre, pour ainsi le comprendre, y laisser de l’écriture.

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Nujabes
03/07/2024 à 06:49

Le temps viendra

où, avec allégresse,

tu t'accueilleras toi-même, arrivant

devant ta propre porte, ton propre miroir,

et chacun sourira du bon accueil de l'autre

et diras : assieds-toi. Mange.

-

Tu aimeras de nouveau l'étranger qui était en toi.

Donne du vin. Donne du pain. Redonne ton coeur

à lui-même, à l'étranger qui t'a aimé

toute ta vie, que tu as négligé

pour un autre, et qui te connaît par coeur.

-

Prends sur l'étagère les lettres d'amour,

les photos, les mots désespérés,

détache ton image du miroir.

Assieds-toi. Régale-toi de ta vie.

Derek Walcott

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Inframince
03/07/2024 à 19:11

Quand les blés sont sous la grêle

Fou qui fait le délicat

Fou qui songe à ses querelles

Au coeur du commun combat

(Extrait de La rose et le réséda, Louis Aragon)

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Nujabes
03/07/2024 à 19:31

Citation de Inframince #514778

Très beau.

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Inframince
04/07/2024 à 00:18 - 04/07/2024 à 00:19

Citation de Nujabes

🍀

Les murs renversés deviennent des ponts.

Angela Davis

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Nujabes
04/07/2024 à 21:33

D'Afrique et d'Inde et d'Utopie,

Dans l'entrebâillement de la porte, là,

Paraît ton présent, Pandora.

Parée pour ta Révolution,

(...)

Femme debout sur fleurs haut levées,

Ecarlates, écartelées,

Bien plantée, fermement campée

Dans la confusion de tes sangs.

Suzanne Dracius

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Llaho
04/07/2024 à 23:14

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes.

Noirs de barbe et de nuits hirsutes menaçants.

L'affiche qui semblait une tache de sang

Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles

Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir français de préférence

Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant

Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants

Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE

Extrait L'affiche rouge - Aragon Louis.

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Ancien membre
05/07/2024 à 21:25 - 06/07/2024 à 08:01

17 juin - Déjà les habitudes, la routine : les poignées de main quand on arrive, la gamelle à midi, le boulot comme une absence. Dehors : un soleil, des passants, le va-et-vient d'une circulation, des fleurs en pot sur une terrasse. Presque ríen. On entend à peine. On devine un mouvement, une rumeur, des pas. Qui est là, si près de nous? Si près du réel?

Où Aller?

Le vrai travail- peut-être - est de se simplifier. De dire le moins possible mais d'écouter beaucoup. Ne ríen emporter le matin, ne pas s'alourdir. Être grain pour revenir feuillage le soir. Retrouver la maison avec les mots ensoleillés de dehors.

Les oiseaux autour de nous ne laissent Pas des traces.

Thierry Metz

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Nujabes
06/07/2024 à 13:06

Il lui semblait que certains lieux sur la terre devaient produire du bonheur, comme une plante particulière au sol et qui pousse mal tout autre part.

Gustave Flaubert, Madame Bovary

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Ancien membre
07/07/2024 à 18:28

Le Papillon

Naître avec le printemps, mourir avec les roses,

Sur l'aile du zéphyr nager dans un ciel pur,

Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses

S'enivrer de parfums, de lumières et d'azur,

Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,

S'envoler comme un souffle aux voûtes éternelles

Voilà du papillon le destin enchanté !

Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,

Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,

Retourne enfin au ciel chercher la volupté !

— Alphonse de Lamartine

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Narikya
08/07/2024 à 11:04

Citation de Nujabes #515154

Citation de Coret #515247

😍

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Nujabes
08/07/2024 à 20:42

Citation de Narikya #515295

🌼


(...)

Et tu es réelle et tu es présente, ô nuit

Mère des fleurs qui éclosent

Au vert soleil du matin

Je te sais mère de ceux qui sont seuls.

Patrice Kayo

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Farf
17/07/2024 à 08:56 - 17/07/2024 à 08:57

Souvenez vous de vous méfier. Et même de l'évidence : elle passe son temps à changer. Ne mettez trop haut ni les gens ni les choses. Ne les mettez pas trop bas. Montez. Renoncez à la haine. Elle fait plus de mal à ceux qui l'éprouvent qu'à ceux qui en sont l'objet. Ne cherchez pas à être sage à tout prix. La folie aussi est une sagesse. Et la sagesse une folie. Fuyez les préceptes et les donneurs de leçons. Jetez ce livre. Faites ce que vous voulez. Et ce que vous pouvez. Pleurez quand il le faut. Riez. J'ai beaucoup ri. J'ai ri du monde et des autres et de moi. Rien n'est très important. Tout est tragique. Tout ce que nous aimons mourra. Et je mourrai moi aussi. La vie est belle

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Crème2Cactus
17/07/2024 à 09:28

Citation de Farf #515931

👍👍👍


"Il n’y a pas de malheur qu’un éclair au chocolat ne puisse consoler" Adrienne Monnier.

Un bon éclair au café, ou un bon cheesecake peut aussi faire l’affaire... Ça, c'est de moi, rires.

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Libra8
17/07/2024 à 12:08

J'ai arraché de moi

cette robe qu'était mon amour

toute tissée d'amour

le beau cadeau qu'il m'avait fait

je ne pouvais plus la porter

parce qu'elle était d'aube d'été

j'ai dû l'arracher de violence

si violemment

que mon coeur est resté dedans.

Charlotte Delbo

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