Bonjour tous,
La question est dans le titre, y a-t-il un poème qui vous inspire en ce moment ?
Je commence :
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.
Verlaine
Mon rêve familier
.
KHALLIL GIBRAN
Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit,
Parlez-nous des Enfants.
Et il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même,
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter,
pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux,
mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de Sa puissance
pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie;
Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable.
(extrait du recueil Le Prophète)
Que de beaux et intemporels classiques 🙏
Moi je choisis Éluard (parce que je suis toute zamoureuse aussi.. )
La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
"Il etait infirme,
Mais seulement son corps était cassé,
Ce n'est pas si simple,
Ce n'est pas non plus une chose facile à expliquer.
"Laissons cela comme ça" dit-elle,
En fermant le livre sacré des mensonges,
Elle se couvre les yeux en essayant d'oublier ce qu'il c'était passé", de Tracy dans "thirteen", poème écrit par Eliza Mae Smith.
Merci à toutes
Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu’il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec les craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur.
Jacques Prevert
Celui-ci est celui de mon enfance, j’aimais bien le lire quand j’étais petite… Il me parlait.
Merci Sati, Sn@ilmOOn, Lumineuse, Inframince, WindOfChange, Cinkey524, Tashunka2907 pour vos beaux partages🙂
Citation de Caryatide #434568
Merci à toi d'avoir choisi un si beau thème
Lumineuse Khalil Gibran est un grand écrivain je l aime beaucoup.
Citation de FORTALERZA #434580
Un de mes préférés.
Paroles de la chanson Préface par Bernard Lavilliers
CA J AIME BEAUCOUP /
La poésie contemporaine ne chante plus... elle rampe.
Elle a cependant le privilège de la distinction...
Elle ne fréquente pas les mots mal famés...
Elle les ignore.
On ne prend les mots qu'avec des gants: à "menstruel" on
préfère "périodique", et l'on va répétant qu'il est des termes médicaux qu'il ne faut pas sortir des laboratoires et du codex.
Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n'employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baisemain.
Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le
baisemain qui fait la tendresse.
Ce n'est pas le mot qui fait la poésie mais la poésie qui illustre le mot.
Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s'ils ont leur compte de pieds, ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes.
Le poète d'aujourd'hui doit appartenir à une caste à un parti ou au "Tout Paris".
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé.
La poésie est une clameur.
Elle doit être entendue comme la musique.
Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie.
Elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche. L'embrigadement est un signe des temps.
De notre temps.
Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes.
Les sociétés littéraires c'est encore la Société.
La pensée mise en commun est une pensée commune.
Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes.
Renoir avait les doigts crochus de rhumatismes.
Ravel avait une tumeur qui lui suça d'un coup toute sa musique.
Beethoven était sourd.
Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok.
Rutebeuf avait faim.
Villon volait pour manger.
Tout le monde s'en fout.
L'Art n'est pas un bureau d'anthropométrie.
La lumière ne se fait que sur les tombes.
Nous vivons une époque épique et nous n'avons plus rien d'épique.
La musique se vend comme du savon à barbe.
Pour que le désespoir même se vende il ne reste qu'à en trouver la formule.
Tout est prêt: les capitaux - la publicité - la clientèle.
Qui donc inventera le désespoir?
Avec nos avions qui dament le pion au soleil.
Avec nos magnétophones qui se souviennent de ces "voix qui se sont tues".
Nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande à regarder passer les révolutions.
N'oubliez jamais que ce qu'il y a d'encombrant dans la Morale, c'est que c'est toujours la Morale des Autres.
Les plus beaux chants sont les chants de revendication.
Le vers doit faire l'amour dans la tête des populations.
A l'école de la poésie et de la musique, on n'apprend pas -
On se bat.
L'amour Éperon du souffle
Recouvre nos fêlures
Pacifie nos gisements
Tisonne nos cendres
Soulève la voûte obscure
Andrée Chedid
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Poétesses… et si on les mettait à l’honneur ?
Spécial LGBT:
Geneviève Pastre:
Oui j'ai partagé
le lit de tant de jeunes femmes
O tendresse indicible
de la chaleur des corps consentants
si proches et si discrets
bavardages légers qui cachaient à peine l'émotion
qui n'osait pas se dire
encore
bien-être
chuchoté
plongées dans le sommeil
prélude d'un plaisir
non encore avoué,
consentement muet ravissement des sens
bienheureuse durée de nos corps rapprochés,
confiance rieuse au creux des oreillers
et tranquille jouissance émerveillée de soi
d'être éclose épanouie dans l'ombre et la douceur des draps
parfaite conjonction qui des pieds à la tête
et jusqu'au bout des doigts nous envahit d'émoi
Je salue aujourd'hui ce bonheur sans mélange
dont le divin parfum ne m'a jamais quittée
aucun homme jamais ne saura quelle essence
la femme porte en soi, dans sa félicité
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu cette vêprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautés laissé choir!
Ô vraiment marâtre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
Les Odes (1550), Pierre de Ronsard
Citation de La Rose Rose #434591
Très bon choix, un poème qui me touche vraiment
Citation de La Rose Rose #434591
Coucou. J aime bcp Ronsard. Ça me rappelle a l école. Merci
Si vous voulez que j'aie quelque mysticisme, fort bien, j'en ai un.
Je suis mystique, mais seulement de corps.
Mon âme est simple et elle ne pense pas.
Mon mysticisme, c'est ne pas vouloir savoir.
C'est vivre et ne pas y penser.
J'ignore ce qu'est la Nature: je la chante.
Je vis en haut d'une colline
Dans une maison chaulée, toute seule,
Et c'est là ma definition.
Alberto Caeiro alias Fernando Pessoa
Alors je vais t'aimer comme si j'allais te perdre
Et je vais te serrer comme si je te disais adieu
Partout où nous irons
Je ne te prendrai pas pour acquis
Alors je vais t'embrasser plus longtemps
À chaque occasion que j'aurai
Je profiterai de chaque minute
Parce que non, rien n'est certain pour demain
Alors je vais t'aimer comme si j'allais te perdre
Déjà l'âge a flétri mon corps.
Ils ont blanchi, mes cheveux noirs,
mes genoux ne me portent plus.
O pareille à de jeunes faons,
toi, ma compagne bien-aimée,
on veut te ravir à mon cœur...
J'aime la fleur de la jeunesse.
Mon cœur est épris de soleil,
mon cœur est épris de beauté
Ah ! si mes flancs pouvaient encore
donner la vie, ah ! si le lait
pouvait gonfler mon sein -joyeuse
j'irais trouver un autre époux.
Mais l'âge déjà m'a touchée,
la vieillesse a ridé ma peau.
Amour se détourne de moi,
c'est la jeunesse qu'il poursuit.
Sapho, une autre voix t'appelle,
la noble voix d'une déesse.
Chante, chante, pour tes amies
La muse aux tresses violettes.
Sappho
Citation de Lumineuse #434595
Citation de FORTALERZA #434599
Merci à vous.
C’est un très beau poème touchant et captivant dès le premier vers.
Hello. Merci La Rose Rose. 3e personne sur le site qui apprécie notre poète Lavilliers. Bonne journée
Ah ce cher Nanard 👍
Bernard Tapie?
ah non pas Tapie - ne pas mélanger. né le 07 octobre 1946
C'est vrai qu'il a fait des disques Tapie mais bon, c'est ni la.meme inspiration ni la même envergure
des disques Tapie ? tu m'en as appris une
Citation de Letitbi #434976
Je veux bien te croire