Et vous quelle est votre poème du moment - Page n°3

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Llaho
12/06/2024 à 09:19 - 12/06/2024 à 09:28

Et vous quelle est votre poème

Aragon - Il n'y a pas d'amour heureux

https://youtu.be/hLbsZ8tUehE?si=1scGX6uSxMzC5xpi

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Libra8
12/06/2024 à 22:12

Songe à ce que serait pour ton ouïe,

toi qui es à l'écoute de la nuit,

une très lente neige

de cristal.

(Philippe Jacottet, Pensées sous les nuages)

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Inframince
14/06/2024 à 00:25

La course, la vraie, est une écharde plantée dans la pelote du soleil, à l'aube, quand seules murmurent les chevilles enflammées par vingt années d'impatience et de fièvre, quand le corps se tend jusqu'à effleurer la paume ouverte du ciel avec cette sensation si douce de ne vouloir jamais, jamais, redescendre.

(Cécile Coulon)

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Tashunka3105
14/06/2024 à 04:51 - 14/06/2024 à 04:51

La vie n'est pas toujours facile, de Maxalexis.

Titre : La vie n'est pas toujours facile.

Recueil : Libre de penser (2001)

Libre de penser, de rire et d'aimer,

Profiter des secondes de bonheur,

De paix, de joie et savoir décider,

Sans aucune crainte et sans peur :

Savoir dire non, oser et choisir,

Construire, entreprendre et bâtir.

Il suffit de si peu de chose,

Un peu de courage si j'ose.

La vie n'est pas toujours facile,

Mais il suffit de redresser la tête,

D'affronter certaines adversités,

Avec beaucoup de sincérité.

Suivre son cœur, ses pensées,

Ses choix et ses propres idées.

C'est alors et seulement ainsi,

Que l'on devient acteur de sa vie.

Il faut dans la vie savoir aussi,

Tendre la main à qui en a besoin,

Sans espérer un retour... ni rien,

Juste se dire que c'était bien.

Alors s'installe l'harmonie avec soi-même,

Et ainsi le monde parait presque parfait !

Maxalexis

Le droit d'auteur.

Source : https://www.mon-poeme.fr/poeme-la-vie-nest-pas-toujours-facile/


En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant. Nelson Mandela

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Ancien membre
14/06/2024 à 06:17

Quand je te vois parmi les fleurs, amour,

près de la rivière, en mars au verger,

j’ai envie de me mettre à gazouiller

comme les rossignols le font toujours.

Comme les rossignols le font toujours,

j’aimerais en chantant jusqu’à l’été

te consacrer mon amour, t’implorer,

là où m’ont violenté tes amours.

Infiniment plus grand que ta stature,

en prenant dans les vergers une pomme

beaucoup plus grosse que ton appétit :

beaucoup plus insoumis à la capture,

vers toi je me rends, grâce à ton arôme,

infiniment plus petit que petit.

Miguel Hernández

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Libra8
14/06/2024 à 14:08 - 14/06/2024 à 14:17

Cette montagne a son double dans mon coeur.

Je m'adosse à son ombre,

je recueille dans mes mains son silence

afin qu'il gagne en moi et hors de moi,

qu'il s'étende, qu'il apaise et purifie.

Me voici vêtu d'elle comme d'un manteau.

Mais plus puissante, dirait-on, que les montagnes

et toute lame blanche sortie de leur forge,

la frêle clef du sourire.

(Philippe Jacottet, Pensées sous les nuages)

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Nujabes
14/06/2024 à 20:32 - 14/06/2024 à 20:35

Nous arrivons demain à Rio et je pourrai enfin t’expédier une lettre. Je t’écris par un matin radieux. La mer est jaune et bleue et tout conspire à me faire regretter de la quitter. Il a pourtant fait très mauvais ces derniers jours : pluie, vent, grosse houle. Mais même ainsi j’aimais cette mer et j’ai passé de longues heures auprès d’elle. J’ai reçu ta lettre à Dakar et elle m’a accompagné jusqu’ici, m’aidant à vivre enfin. La nuit où je l’ai reçue est la première où j’ai dormi vraiment. La nuit de Dakar faisait d’ailleurs rêve éveillé.

(…)

Mais je crois que j’ai été un peu fou pendant tous ces jours. Je ne sais pas si tu as bien aperçu l’état dans lequel les derniers jours de Paris m’ont laissé. Je suis parti complètement égaré, avec le coeur tordu, et des couleurs à crier. Il me semblait que j’étais couvert de plaies, je ne savais plus où me cacher et m’abriter. J’attendais que le bien me vienne de toi puisque le mal m'en était venu. J’attendais cette lettre de Dakar et, bien sûr, je l’ai réclamée de façon déraisonnable.

Mais la raison…!

Lettre d’Albert Camus à Maria C., jeudi 14 juillet 1949.

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Ancien membre
14/06/2024 à 21:28

"Sigismond :

– Qu’est-ce que la vie ? – Une fureur. Qu’est-ce que la vie ? –

Une illusion, une ombre, une fiction, et le plus grand bien est peu de chose, car toute la vie est un songe et les songes mêmes ne sont que songes. »

(Calderon de la Barca, La vie est un songe)

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Nujabes
16/06/2024 à 13:31 - 16/06/2024 à 13:32

A Patrice Lumumba et au Che

Ils m’ont ouvert le ventre

en sont sortis des oiseaux

cent oiseaux multicolores

qui ont chanté l’amour de vivre

ils m’ont crevé les yeux

en ont jailli deux sources claires

deux sources fortes et vives

qui ont rafraîchi la terre lasse

ils m’ont arraché les ongles

et chaque fois une fleur s’ouvrait

pour qu’un papillon s’y posât

ou une abeille parfumée

alors ils m’ont coupé les bras

mes bras se sont dressés en terre

et ils ont vu deux cerisiers

les cerises rougissaient vite

ils ont aussi cherché mon cœur

l’ont piétiné l’ont saccagé

ils ont senti qu’ils s’enfonçaient

un lac naissait sous leurs pieds sales

ils sont partis fous de colère

terreur de me sentir partout si proche

et les oiseaux au-dessus d’eux

chantaient que je n’étais pas mort

Michel Ménaché, Pavés et Fenêtres, 1971

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17/06/2024 à 19:01

Poème que je racontais à mes enfants quand ils etaient petits :

"Marguerite, elle est belle la mer,

et le vent

répend ces essences subtiles de fleurs d'oranger

je sens

dans mon âme une alouette chanter

ton accent

Marguerite,je vais te raconter

une histoire:

C'était un roi qui avait

un palais de diamants

une tente faite de jour

et un troupeau d'élephants

un kiosque de malachit

une grande cape de brocart

et une gentil petite princesse

si jolie,

Marguerite,

Aussi jolie que toi

[...]

Marguerite,elle est belle la mer,

et le vent

répend ses essences subtiles de fleurs d'orangers

Ton souffle

Maintenant tu vas être si loin de moi,

gardes, ma fille, une gentille pensée,

pour celui qui un jour a voulu te raconter une histoire."

Long poème de Rubén Darío

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Nujabes
18/06/2024 à 20:31

Mes villages ont peur de l'ombre

Mais l'ombre les prévient

Avant de les habiller de nuit

Une mère avive le tison pâle

Un enfant ramène les chèvres

Un père bénit le soir hésitant

Et l'ombre mord un pan du village

Si doucement que la peur s'estompe.

Malick Fall

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18/06/2024 à 21:43

"Calculer, avoir peur, être blême,

Préférer faire une visite qu’un poème,

Rédiger des placets, se faire présenter ?

Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais… chanter,

Rêver, rire, passer, être seul, être libre,

Avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre,

Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,

Pour un oui, pour un non, se battre, – ou faire un vers !

Travailler sans souci de gloire ou de fortune,

À tel voyage, auquel on pense, dans la lune !

N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,

Et modeste d’ailleurs, se dire : mon petit,

Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,

Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !

Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,

Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,

Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,

Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,

Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,

Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !"

Cyrano de Bergerac

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19/06/2024 à 19:40

Cette lumière, ce feu qui dévore,

Ce paysage gris qui m’accompagne,

Cette douleur pour une seule image,

Cette angoisse de ciel, d’heure et de monde,

Toutes ces larmes de sang qui décorent,

Torche glissante, une lyre sans âme,

Et ce poids de la mer qui vient me battre,

Et ce scorpion qui le cœur me remord

Sont guirlande d’amour, lit de détresse,

Où sans rêver je rêve ta présence

Parmi les ruines de mon sein ouvert.

Mais j’ai beau tendre au sommet de prudence,

Ton cœur ne m’offre que vallées couvertes

De ciguë et passion d’amère science.

Llagas de Amor

Fédérico Garcia Lorca

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Nujabes
20/06/2024 à 06:23 - 20/06/2024 à 06:23

Je vais vous dire trois métamorphoses de l'esprit : comment l'esprit devient chameau, comment le chameau devient lion, et comment enfin le lion devient enfant.

(...)

Ainsi parlait Zarathoustra.

Nietzsche

(Ce livre est ma Bible)

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Libra8
20/06/2024 à 09:27

Chaque être perdu emporte une part de nous;

Mais un croissant subsiste,

Que les marées appellent, comme la lune,

Par une nuit troublée.

(Quatrain d'Emily Dickinson)

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20/06/2024 à 10:10

Tout au long de cette vie laborieuse

Il est des moments teintés de bleu

D’une beauté aussi immaculée que la violette

Que l’anémone,

Quand le printemps en jonche

Les méandres d’un ruisseau, faisant mentir

La meilleure des philosophies qui ne vise

Qu’à consoler l’homme de ses griefs

Thoreau

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21/06/2024 à 07:38

Une fille nue nage dans la mer

Un homme barbu marche sur l'eau

Où est la merveille des merveilles

Le miracle annoncé plus haut?

( Paroles, Prévert)

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Nujabes
21/06/2024 à 08:10

Toi qui règnes au-dessus du sable

Où s'enfoncent tes racines

De quel côté gardes-tu tes réserves

Dis-moi ce que tu engendres chaque jour.

Kine Kirama Fall

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22/06/2024 à 20:23

Dans le chaos des jours,

Les mots se cherchent

Comme des âmes errantes,

Et dans le tumulte des vies,

La poésie émerge

Comme une étoile dans la nuit

Frankétienne.

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Libra8
23/06/2024 à 14:58

J'ai mis mon képi dans la cage

et je suis sorti avec l'oiseau sur la tête

Alors

on ne salue plus

a demandé le commandant

Non

on ne salue plus

a répondu l'oiseau

Ah bon

excusez moi je croyais qu'on saluait

a dit le commandant

Vous êtes tout excusé tout le monde peut se tromper

a dit l'oiseau.

(Prévert, Paroles)

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Nujabes
23/06/2024 à 22:22

Toujours sur le même thème :

J'allais à l'école les pieds nus et la tête vide

Contes et légendes bourdonnant

Dans l'air sonore à hauteur d'oreilles

Mes livres et mes amulettes se battaient

Dans mon sac dans ma tête riche.

J'allais à l'école sur le flot de mes rêves

Dans le sillage millénaire des totems

Je m'installais à rebrousse-poil

Et ricanai aux dires du maître.

Tu vas à l'école ganté de bon vouloir

L'espoir disponible et le coeur léger

Prêt à subir toutes les humiliations.

Tu vas à l'école en compagnie d'Homère

Des vers d'Eluard et des contes de Perrault.

N'oublie pas Kotje à l'orée du sanctuaire.

Malick Fall

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25/06/2024 à 20:12 - 25/06/2024 à 20:14

Tout passe et tout reste.

Mais notre mission c'est de passer,

De passer faisant des chemins,

des chemins sur la mer.

Jamais je n'ai cherché la gloire,

ni à laisser dans la mémoire

des hommes ma chanson;

J'aime les mondes subtils,

légers et gentils

telles des bulles de savon.

J'aime les voir se peindre

en jaune de soleil et écarlate, voler

sous le ciel bleu, trembler

soudainement et se briser.

Marcheur, tes empreintes sont

le chemin, et c'est tout;

Marcheur, il n'y a pas de chemin,

On fait le chemin en marchant.

En marchant on fait le chemin,

et en regardant en arrière,

on voit le sentier que jamais on n'empruntera à nouveau.

Marcheur, il n'y a pas de chemin

mais des sillages dans la mer.

Il y a lontemps, dans cet endroit

Où les bois s'habillent en épines,

la voix d'un poète se faisait entendre:

Marcheur, il n'y a pas de chemin.

On fait le chemin en marchant,

coup après coup, vers après vers.

Il est mort, le poète, loin du foyer,

recouvert de la poussière d'un pays voisin.

En s'éloignant, ils l'ont vu pleurer,

Marcheur, il y n'a pas de chemin,

On fait le chemin en marchant,

coup après coup, vers après vers.

Quand le chardonneret ne peut chanter,

Quand le poète est un pèlerin,

Quand il ne sert à rien de prier,

Marcheur, il y n'a pas de chemin,

On fait le chemin en marchant,

coup après coup, vers après vers.

Chanson de Serrat dediée à Antonio Machado

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Inframince
25/06/2024 à 20:14

Elle leur disait que la seule grâce qu'ils obtiendraient était celle qu'ils pouvaient imaginer. Que s'ils n'étaient pas capable de la voir, elle ne leur serait pas donnée.

  • Ici, disait-elle, là où nous résidons, nous sommes chair ; chair qui pleure et rit ; chair qui danse pieds nus sur l'herbe. Aimez tout cela. Aimez-le fort.

(Beloved, Toni Morrison)

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Nujabes
26/06/2024 à 19:12

Mon corps a changé de cours.

Je suis entrée dans le souvenir.

Là où la lumière ne sert plus.

J'avais laissé un chemin

de mie et de pain.

Mais j'ai cédé à ma tentation

j'ai appelé les oiseaux.

Natalia Litvinova

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26/06/2024 à 19:50

Et tu vas et viens après avoir embrassé mon village

En jouant avec la marée tu pars, en pensant revenir

Tu es comme une femme parfumée au goudron

Qui se manque et qui s'aime

Que se connait et se craint, oh

Si un jour pour moi la faucheuse vient me chercher

Poussez mon bateau à la mer avec un vent de l'est automnal

Et laissez la tempête arracher ses ailes blanches

Et m'enterrer sans pleurer

Entre plage et ciel

Sur le flanc d'une montagne plus haute que l'horizon

je veux avoir une bonne vue

Mon corps sera un chemin, je donnerai du vert aux pins

Et jaune à la géniste

Près de la mer parce que je...

Je suis née à la Méditerranée

Chanson d'Ana Belén

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Inframince
27/06/2024 à 12:50

Bien que rien ne puisse ramener

L'heure de la splendeur dans l'herbe

De la gloire dans la fleur,

N'ayons point d'affliction

Cherchons plutôt la force

Dans ce qui subsiste après...

(William Wordsworth)

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Nujabes
27/06/2024 à 17:02

(...)

Comment pourras-tu flairer

l'essence des fleurs qui s'envolent

si tes gestes se dispersent

au tourbillon des vents fous ?

-

Rallume ton être

ton corps tout entier

au flux de ta mémoire.

-

Tu es déjà

le café que tu savoures

la chair que tu touches

le parfum que tu respires.

-

Tu es la vie

Tu es le souffle.

Frankétienne

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28/06/2024 à 03:02

[...]

A vouloir fuir le son,

Tu deviens son toi-même,

Spectre de l'harmonie,

Fumée de cri et plainte.

Tu viens pour nous apprendre,

Le long des nuits obscures,

La parole infinie

Sans haleine et sans lèvres.

Percé de milliers d'astres

Et gonflé de musique,

Où mènes-tu, silence,

Ta douleur surhumaine,

Douleur d'être captif

D'un tissu d'harmonie

Qui aveugle à jamais

Ta fontaine sacrée ?

Et tes ondes troublées

De pensées, tu entraînes

Aujourd'hui la poussière

Des douleurs anciennes,

L'écho de tous les cris

A jamais effacés,

Le tonnerre lointain

De l'océan, figé.

[...]

Élégie du silence. Federico García Lorca

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