[ ... ] Cueillant des chrysanthèmes à la haie de l'est,
le coeur libre j'aperçois la montagne du sud,
dans les lueurs du crépuscule la montagne à fière allure,
les oiseaux qui volent ensemble y retournent
dans tout cela réside une signification profonde
sur le point de l'exprimer, j'ai déjà oublié les mots. »
Tao Yuanming (365-427), En buvant du vin (Traduction des éditions Moundarren tiré de l'ouvrage Tao Yuan Ming, l'homme, la terre, le ciel, 1987.)
"Oh, my stars ! If it isn't Steven Universe ! We finally meet !"
"On viendra tard, la nuit,
Quand la nuit se sera couchée
Que de ses bras
Tomberont les lunes majeures
Et que d'elles naîtront
Les dimanches aux violettes."
Le Pilleur d'étoiles, Claude de Burine
(Il y a de bien jolies choses à lire ici dernièrement)
Ce n'est pas un poème du moment, sinon un parmi ceux que j'aime :
Doucement mon doigt prend ton pouls
gong répété
et je compte des millénaires de gestation
l'errance des continents
la goutte qui revient
ouvrant le passage à la mémoire
une profusion d'images de cet animal qui se dressant
le regard vers l'horizon jette la lance
écoute l'écho de son cri
-
Il y a dans tes battements les jours de pénuries
les accouchements sans fin peuplant le monde
les années ponctuelles de migrations et d'oublis
le piétinement des troupeaux
les rivières qui débordent
l'appréhension des fuites précipitées
(...)
les ascensions d'abrupts
la faim et la soif sous la canicule
le feu et la clepsydre
la pleine mer annonçant les nuits de naufrages
-
De ton sang me parviennent
les voix rauques des tambours
les empires bâtis sur l'échine esclave
les préludes de guerre et de mort
les sabots ferrés les crinières rutilantes
les messagers du dieu de la vengeance
Tes pulsations annoncent
les enclumes les marteaux
les engrenages les poulies
n'arrêtant pas de se multiplier
les rafales d'assauts
la respiration des survivants
le compte à rebours de la fin
le son
le silence
des foules s'aimant pour le dernier risque
les corps en mutation
qui cherchent l'accord
le passage vers l'infini.
Myriam Montoya
«Si les porcelaines de Xing peuvent être comparées à la neige, alors les grès de Yue sont comparables à la glace»
Lu Yu (733-804), Le Classique du thé
Vase en porcelaine du début du VIIe siècle provenant des fours de Xing 💙
"Oh, my stars ! If it isn't Steven Universe ! We finally meet !"
La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Eluard - La courbe de tes yeux
Citation de Farf #519214
Magnifique. Merci pour ce partage
Aller de fleur en fleur et ne prendre de chacune que le meilleur
Frères humains qui après nous vivez
N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, se pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tot de vous mercis.
Vous nous voyez cy attachez cinq, six
Quant de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est pieça devoree et pourrie,
Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
De nostre mal personne ne s'en rie :
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
.
Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir desdain, quoy que fusmes occiz
Par justice. Toutesfois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassiz;
Excusez nous, puis que sommes transis,
Envers le filz de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale fouldre.
Nous sommes mors, ame ne nous harie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
.
La pluye nous a débuez et lavez,
Et le soleil desséchez et noirciz:
Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez
Et arraché la barbe et les sourciz.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
Puis ça, puis la, comme le vent varie,
À son plaisir sans cesser nous charie,
Plus becquetez d'oiseaulx que dez à couldre.
Ne soyez donc de nostre confrarie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
Prince Jhesus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A luy n'avons que faire ne que souldre.
Hommes, icy n'a point de mocquerie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre.
.
François Villon
.
.
(Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez vos cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous merci.
Vous nous voyez attachés ici, cinq, six :
Quant à notre chair, que trop nous avons nourrie,
Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre malheur, personne ne s'en rit,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!
.
Si frères (nous) vous clamons, n'en devez (vous)
Avoir du mépris, quoi que (nous) fûmes occis
Par justice. Toutefois vous savez
Que tous (les) hommes n'ont pas (le) sens bien rassis.
Excusez-nous, puisque nous sommes transis (/morts),
Auprès du fils de la Vierge Marie,
(De façon) Que sa grâce ne soit (pas) pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, qu'âme (/que nul) ne nous charrie (/tourmente),
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!
.
La pluie nous a lessivés et lavés
Et le soleil desséchés et noircis;
Pies, corbeaux nous ont les yeux crevés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
De-ci, de-là, comme le vent varie,
À son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que (des) dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!
.
Prince Jésus qui sur tous a maîtrise,
Gardez qu'Enfer n'ait sur nous seigneurie :
Avec lui n'avons à faire, ni à solder.
Hommes, ici pas de moquerie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre. )
«Corps noir, craquelé comme de la glace, onctueux comme le jade»
Vers d'un poème écrit par l'empereur Qianlong en 1776
Vase-maillet à anses en forme de poisson (grès, couverte céladon) daté des XIIIe - XIVe siècle, provenant des fours de Longquan (province de Zhejiang) 💙
"Oh, my stars ! If it isn't Steven Universe ! We finally meet !"
Mire, respire, sienta el viento,
o el calor, o la brisa, analice las
nubes, prediga que va a llover.
Y, sobretodo, escuche : no hay sonido
más reconfortante y más ignorado que el de
la vida cotidiana.
Regardez, respirez, sentez le vent,
Ou la chaleur, ou la brise, analysez le
nuages, prédisez qu'il va pleuvoir.
Et surtout écoutez : il n'y a pas de son
plus réconfortant et plus ignoré que celui de
la vie quotidienne.
Julio Cortázar
Tu m'as trouvé une fois de plus,
toi le voleur de coeurs. Dans l'extase de l'ivresse,
tu as fouillé le bazar et tu m'as trouvé.
Même à travers des yeux endormis et ivres d'amour,
tu m'as repéré. J'ai couru à la taverne.
Tu m'as trouvé.
Pourquoi je cours quand personne ne peut t'échapper ?
Pourquoi me cacher alors que tu m'as trouvé une centaine de fois ?
Je pensais que je pourrais te perdre dans une foule de gens.
Mais tu me trouves même dans une foule de secrets,
même derrière mes propres masques.
Quelle bénédiction d'être cherché et trouvé par vos yeux.
Quelle chance d'être pris dans vos tours et détours...
voyant aimant, voyant persistant,
cyprès imposant des innombrables jardins,
J'étais en train d'arracher une épine de mon pied
quand tu m'as trouvé.
Tu m'as couvert de fleurs
de vos lits fertiles.
Cher rossignol,
tes mélodies ont ouvert mes oreilles.
Comme une louche qui veut sa dose de lumière,
j'ai plongé dans le halo de la lune.
Au fond de ce pot sans fond, tu m'as trouvé.
Comme un cerf fuyant un lion, j'ai couru dans le désert.
Au plus profond des montagnes, tu m'as trouvé.
Blessé, j'ai versé mon sang sur tous les chemins.
Tu as suivi les gouttes et tu m'as trouvé.
J'étais un poisson accroché se tordant dans les vagues.
Au bout de la ligne, tu m'as trouvé.
Vous parcourez les cieux et attrapez des cerfs au galop.
Avec toutes ces compétences et cette patience,
tu m'as trouvé.
Au moment où tu m'as trouvé,
tu m'as donné une coupe débordant du vin de l'amour,
assez lourd pour correspondre au poids de mon âme.
Chaque gorgée l'allégeait.
Chaque gorgée, un baume.
J'ai bu jusqu'à plus soif.
Mon âme s'est envolée.
Je n'ai pas d'esprit, pas d'oreille, pas de langue aujourd'hui.
La source de la pensée et de la parole m'a trouvé.
Jalal Al Din Rumi - Tu m'as trouvé
Écris cette nuit, durant une insomnie. 🙂
J'aimerais tomber amoureux
Que quelqu'un rentre dans ma vie
Accompagné de notes de Vivaldi
Avec les couleurs du printemps
De l'innocence d'un enfant
Des bêtises d'adolescent
Que seul notre amour soit grand
Tes regards me fassent bander.
Avoir dans le ventre des papillons par millier
Qu'on écrit différentes façons de s'aimer
Et l'on utilise pour la vie qu'on veut dessiner
Que cela ressemble à l'été
Nos baisers auront un goût sucré
Et la fragilité d'un pêcher
Les draps se froissent
Ou qu'ils se tendent
Nos cheveux ébouriffés
Au cœur des champs de blés
Je retombe à chaque fois amoureux
Que je vois tes sourire langoureux
Aux saveurs de l'automne
Aux couleurs rouges de la tendresse
Au doré de nos caresses
Se quitter parfois
Se retrouver souvent
Pour s'aimer toujours
Des moments à chiller devant la télé
Sous un beau ciel étoilé
Au côté d'une cheminée
Avec des bougies pour le dîner
N'importe où
Si c'est entre nous
A la douceur de l'hiver
Des oreillers traversant le logement
Avec nos aboiement
De débris de quelques verres
Nos disputes sont à notre image
Qui finira en effeuillage
Des ballades main dans la main
En forêt, le long d'une rivière ou le bord d'un chemin
Oui, je reconnais
J'ai des plaies cicatrisées
Et d'autres ouvertes encore
Des marques de mon passé
Font de moi, un homme plus fort
Citation de Laird #519841
Très beau ! Merci de nous partager ce poème. 💕
La main de l'amitié.
"un matin il a vu des ouvriers qui voulaient
qui devaient
détruire la maison et abattre l'arbre
Je vous demande seulement de goûter une poire
il leur a dit
le soir quand il est revenu du travail
la maison n'était plus là mais l'arbre
oui
alors il a su qu'ils avaient goûté
une poire"
Hélène Laurain, Partout le feu
Pas un poème, mais une pensée vagabonde
Le bonheur et l'absurde sont deux fils de la terre. Ils sont inséparables. L'erreur serait de dire que le bonheur naît forcément de la découverte absurde. Il arrive aussi bien que le sentiment de l'absurde naisse du bonheur.
Camus-Le mythe de Sisyphe
"Je vais me raccorder au tempo d'alexandre et
plutôt deux fois qu'une je vais me retaper
Journalière tous les jours je vais me rassembler
ici même en des lignes d'amour de chance
Le coeur toquant réglo c'est pour tout voir en
beau contre mauvaise fortune en bodoni corps
douze
Et pour les pieds dactyles et les doigts dactylos
et pour les rues courues la campagne giflée
Je vais tout ramasser comme des morceaux
choisis je vais raccomoder mes hauts avec mes
bas je vais me revenir je vais me revenir"
Valérie Rouzeau, Va où
Et toi ne dis pas
que je perds le sens et le temps
de ma vie -
si je cherche dans le sable
le soleil et les pleurs
des mondes -
si je jette dans les choses mon âme
la plus grande -
et crois à d'immenses magies.
Antonia Pozzi
un à moi, et pardonnez moi... mais ce matin, oui, il se trouve être particilièrement "du moment".... (vers libres.. )
.
La vieille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Depuis vingt ans elle est là à attendre
Qui ? Quoi ?
Nul ne le sait
Souriant de votre jeunesse et de votre insouciance
Elle que vous ne remarquez qu’à peine
Oh elle en a vu
La vieille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Tellement vu qu’on ne sait si elle souffre
Ou si elle est indifférente
Elle est digne
Attentive au Monde
Devant un unique verre
Qu’elle ne finira surement pas
La vieille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
À qui l’on parle quand il n’y a personne d’autre
D’autre qu’elle
Mais on ne peut garder ce que l’on a sur le cœur
Alors
Elle peut entendre
Qu’importe au fond
La veille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Elle ne pleure plus sur elle
Elle sait que tout cela n’a plus d’importance
Qu’elle est au bout du chemin
Si encore pour elle il y en avait un
Mais cela
Personne n’en sait rien
La vielle pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Elle pleure pour les autres
Pour ceux qui sont incapables de verser une larme
Pour la révolte aussi
Pour ce mal qui la ronge et la blesse
Tous ces enfants perdus
Comme si elle communiait avec le malheur du monde
Et de moins en moins on la remarque
La vieille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Il y avait des habitués naguère
Mais ils sont partis peu à peu
Avec un plus beau
Un plus riche
Un plus
Elle ne sait pas au juste pourquoi
On la quitte
Comme ça sans rien dire
La vieille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Elle a encore de beaux restes
Et combien sont ceux qui naguère
Ont profité de son corps
Voire de son cœur
Maintenant tout cela est loin
Perdu dans les limbes des rêves
Des souvenirs
Du passé
Elle ne demande plus rien
La vieille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Si
Qu’on la regarde dans les yeux
Enfin si on a le temps
Si l’on a la patience
Que l’on vienne lui parler un peu
Si l’envie vous prend
Un instant
La veille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Son sourire répondra à vos conversations
Comme une invite
Car elle a peut-être des choses à dire
Elle parle alors avec des mots simples
Pour vous rassurer
Pour vous aider
Comme si vous étiez tout pour elle
Unique humain sur Terre
La veille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Mais elle se tait
Sauf si
Parce que personne d’autre ne vous écoute
Alors il ne reste qu’elle à qui parler
De votre vie
De vos amours
De vos rêves
De la tristesse
Alors elle vous répondra toujours
La veille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Son rimmel coule
Une larme
Pourquoi ?
On ne saura jamais
Et c’est rare quand cela arrive
Elle ne sait plus rire
Elle ne sait plus pleurer
La veille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
À peine sourire aux enfantillages du monde
Peu à peu elle se fond dans le décor
Oh pardon
Je ne vous avais pas vue
Simple politesse
Pour celui qui n’en a que faire
C’est son lot maintenant
Tout ce dont elle a droit
La veille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Son éternel sourire indéfinissable aux lèvres
Se réjouissant des joies du Monde
Et des joies des autres
Des amours de la jeunesse
Ou consolant les amoureux
Glissant un billet parfois
Pas pour ce que vous croyez
La veille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Pour que le plus jeune
Paumé
Largué
Puisse reprendre son train
Son bus
Rentrer chez lui
Garder espoir dans l’avenir
La veille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Vous ne pouviez pas savoir
Vous ne pouvez pas savoir
Vous ne vouliez pas savoir
Peut-être est-ce pour cela
Que vous ne la touchez pas
Que vous n’osez pas
La veille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Une sorte de peur
Un abîme entre vous et elle
Une douleur qui vous parait risible
Ou respectable
Suivant l’humeur
Et pourtant elle a tout pardonné
Tout oublié
Du mal qu’on lui a fait
La veille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Elle ne sait plus que sourire
Elle a tout donné
Jamais rien demandé
Juste qu’on l’aime parfois
Enfin quand elle osait
Mais ça
Elle sait bien que ce n’est pas pour elle
La veille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Alors elle est émue en voyant les petits amoureux
Un peu arrogant de leur découverte
Mais qu’importe
Réminiscence de sa jeunesse
D’un amour mort
C’est cela
La veille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Quand elle n’est plus là
Cela se remarque à peine
Elle n’était qu’un décor
A peine plus qu’un meuble
Surement on se dira que cela fait bien quinze jours que l’on ne l’a plus vue
En fait
La veille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Personne n’ose s’assoir sur cette chaise haute maintenant
Plus personne
Comme si cela portait malheur
Comme si elle était réservée au malheur
Comme si
Elle était tout ce que l’on ne voulait surtout pas être
Car elle était assise là
La veille pute au bord du comptoir, là-bas, au fond du bar
Elle est passée
A vécu
Elle est morte
Et il n’y a plus rien à dire
😶
("la vieille pute": c'est moi, évidemment..)
Mon fils
C'est dans un grand froid d'hiver
Que je viens poser une rose au cimetière
Comme aux moments de mon deuil
Je m'incline sur ton cercueil
J'ai été incapable de te protéger
C'est pourtant mon rôle depuis que tu es né
J'étais rempli de haine, les yeux clos
J'ai agi seulement comme un salaud
Mon enfant est devenu un ange
S'amusant avec les mésanges
J'ai perdu mon fils
Car tu aimais Marc et pas Alice
Je t'ai rayé de ma vie
Sans aucun soucis
Te traitant comme un chien
Au moment, où tu en avais le plus besoin
J'avais juste à te renier
Pour oublier que tu étais gay
Aujourd'hui, je ne comprends pas
Comment un parent peut faire ça
Mon enfant, tu es parti
En étant amoureux de lui
C'est à ce moment là
Que j'ai compris quel trésor était enfoui là
Il a plu.
L’heure est un oeil immense.
En elle nous marchons comme des reflets.
Le fleuve de la musique
entre dans mon sang.
Si je dis : corps, il répond : vent.
Si je dis : terre, il répond : où?
S’ouvre, fleur double, le monde :
tristesse d’être venu,
joie d’être ici.
Je marche perdu en mon propre centre.
O. Paz - Concert dans le jardin
Je dis que c’est le printemps
malgré la guerre des clans
quand j’amarre le soleil
et que la déraison irise le bonheur
(…)
De Bagdad, il reste le poème.
Salah Al Hamdani
Citation de Nujabes #522878
🌼
"Oh, my stars ! If it isn't Steven Universe ! We finally meet !"
Citation de Mozartracks #522879
❣️
"J'ouvre le livre d'Akhmatova. Quatre vers. Quatre poutres métalliques transportées par des bagnards en Sibérie, abandonnées depuis des siècles dans la neige de la page. Leur éclat raye mes yeux. Il faudra des milliers d'années pour que les déchets d'uranium ne soient plus mortels. Il faudra beaucoup plus, avant qu'un poème ne cesse d'irradier par son silence un lecteur de hasard".
Le muguet rouge, Christian Bobin