textes lumineux, ou fertiles, ou inspirant ou qui nous touchent. Plus simplement, ces extraits d'auteurs qui ont sut verbaliser nos indicibles ^^ (et

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Ancien membre
30/08/2023 à 11:42

bonjour ttlm

,je vous propose ce file pour partager ces extraits ou textes qui ont sut vous toucher, faites nous profiter de vos pépites de sagesse ;)

le petit plus serait surement d'expliquer en quelques mots le contexte et le pourquoi ils vous touchent

je me lance

(contexte: déjà ce texte est splendie , mais c'est surtout aussi que j'ai eu a faire face a des décès de personnes proches récement)

t-" Je n'échangerais point la tristesse de mon coeur contre la joie des gens et je n'accepterais point que les larmes tirées du fonds de mes yeux par la mélancolie se transforment en rire. Je souhaiterais que ma vie continue d'être larme et sourire: une larme qui purifie mon coeur et me fait saisir les secrets et les énigmes de la vie, et un sourire qui me rapproche de mes semblables et symbolise la gloire que je rends aux divinités ; une larme que je partage avec tous ceux qui ont le coeur meurtri, et un sourire qui est l'expression de ma joie d'exister.

Je veux plutôt mourir de désir que vivre d'ennui. Je veux qu'il y ait dans mon for intérieur une soif d'amour et de beauté ; car j'ai ouvert les yeux et j'ai vu que ceux qui demande à être comblés encore davantage sont les plus malheureux et les plus matérialistes, puis j'ai prêté l'oreille et j'ai entendu les soupirs de celui qui endure la séparation et le désir plus doux que les sons des cordes d'un luth pincées par un virtuose.

Avec la nuit qui tombe, la fleur replie ses pétales et se livre au sommeil, en étreignant son désir. Aux lueurs du matin, ses lèvres sont à peine écloses pour recueillir le baiser du soleil. Ainsi la vie des fleurs est un ardent désir et une union charnelle, une larme et un sourire.

Les eaux de la mer s'évaporent et s'élèvent très haut pour s'amonceler en des nuages voguant par-delà les collines et les vallées. À la rencontre des brises suaves, elles se laissent choir en pleurs sur les champs pour se rassembler dans les ruisseaux et rejoindre la mer, leur patrie. La vie des nuages est séparations et retrouvailles, larme et sourire.

Il en va de même pour l'âme : elle se sépare de l'Esprit universel pour cheminer dans le monde de la matière et passer, tel un nuage, au dessus des montagnes de tristesse et des plaines de joie, puis elle rencontre les zéphyrs de la mort; dès lors elle revient là où elle était, à la mer de l'amour et de beauté (...)..."

Prologue de "Larme et sourire"

K.Gibran

Dans l'espoir de vous lire

biz

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//**LoU**\\
30/08/2023 à 13:58

très beau

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Jackonan
30/08/2023 à 14:29

Citation de Prométée #474354

Magnifique !!! mais commencer par K. Gibran, ça flingue le game...

comment trouver un texte aussi fort....

J'essaye quand même:

"-la vrai aventure de la vie, le défi clair et haut n’est pas de fuir l’engagement mais de l’oser.

-Libre n’est pas celui qui refuse de s’engager

-La liberté vit de la puissance des limites.

-La transgression ne serait-elle pas l’hommage que la liberté rend aux lois.

-on n’échappe pas au mal seulement en le combattant, (ah ! l’ascétisme et la contrition !) mais en reconnaissant pour le combattre la part de divin qui est en lui.

-Que certaines révélations dorment à jamais sous des lèvres celées ! Que n’entendent qui le peuvent, car la surdité est préférable au mal entendu !

-ne pas léguer son corps vivant à la morale.

-Aimer, c’est délivrer l’autre de mes bonnes intentions et de moi-même.

-Sans les arbres dans lesquels il joue, le vent resterai invisible.

-Que tu ais une famille ou qu’elle t’ai été refusée, son pouvoir reste le même.

-Que celui qui sème ne soit pas toujours celui qui récolte importe peu. N’avons-nous pas suffisamment récolté tout au long de nos vies le fruit d’autres labeurs ?

-Il arrive que la nuit ait dissimulé pour toi dans toute sa noirceur un joyau et qu’elle s’approche de toi et te le tende.

-Car le seul esprit révolutionnaire désormais est celui qui devant la création ose l'humilité.

-Car le plaisir cérébral et le plaisir des sens sont d'une seule et même nature.

-Le plus court chemin qui mène vers sois-même, est encore le plus long détour.

-Les contradictions cessant de m'écarteler, contractèrent entre elles de bien surprenantes alliances.

-Même lorsque le sens de ce que je traverse m'échappe, il finit toujours beaucoup plus tard dans quelque nuit à m’apparaître.

(Le pays d'où nous sommes originaires et où la mort nous ramène.)

-Devenir ce que nous sommes n'est pas la formule de la facilité mais le chiffre secret d'une conquête.

-Car il ne s'agit pas de subir ce que nous sommes ni de nous en accommoder mais de vouloir avec ferveur."

glané dans l'oeuvre de Christiane SINGER

(j'espère que je suis dans le sujet)

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Ancien membre
30/08/2023 à 17:50 - 31/08/2023 à 10:33

"L'esprit de la conversation consiste bien moins à en montrer beaucoup qu'à en faire trouver aux autres : celui qui sort de votre entretien content de soi et de son esprit, l'est de vous parfaitement. Les hommes n'aiment point à vous admirer, ils veulent plaire ; ils cherchent moins à être instruits, et même réjouis, qu'à être goutés et applaudis ; et le plaisir le plus délicat est de faire celui d'autrui."

Les caractères de LA BRUYERE.

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Ancien membre
31/08/2023 à 05:31

J'adore ^^

Merci !!!!

(je vais devoir vous re-re-(...)-relire pour en choper un bout de l'essence, merci !!!!)

Un petit texte en forme de blague, mais que je trouve plutôt juste ^^

"Le type libre-penseur est moyen, comme tous les types. Il n'est ni tout à fait intelligent ni tout à fait stupide. Son intelligence consiste dans un certain sens critique, fort limité, mais assez droit à l'intérieur de ses limites. Sa stupidité, ou plutôt sa bêtise, n'est, le plus souvent, qu'un mélange d'ignorance et d'entêtement ou de fatuité. Ignorance parce que : ou il ignore ce qu'il rejette, ou il ignore ce qu'il admet ; sa critique ne porte jamais que sur un côté. En quoi il ressemble singulièrement au croyant. Autre ressemblance : il possède la vérité, soit qu'il l'ait cherchée en conscience et nécessairement trouvée, soit qu'il la détienne de naissance, soit qu'il l'ait « gagnée », comme on gagne la fièvre. On pourrait peindre le croyant et le libre-penseur par des traits communs ; aucun de ces traits ne conviendrait ni au savant, ni au philosophe, ni à l'homme d'un métier, qu'il fût un peintre comme Millet, un conteur comme Maupassant, ou le premier artisan venu et qui n'est que cela. Cela veut dire que, chez le libre-penseur comme chez le clérical, le métier est de croire, tandis que, chez le maçon, le métier est de maçonner. Shakespeare, en somme, maçonnait, et Spinoza aussi."

Remy de Gourmond

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Némésis Inu
31/08/2023 à 09:45

Je ne peux plus lire mais des phrases que j’entends dans mes séries ou dans des chansons me fond un pincement au cœur :

«  par cet anneau je vous épouse, par mon corps je vous vénère, tous mes bien terrestres je vous les donne »

  • Downton Abbey -

Je ne suis plus fasciné par le mariage et c’est une phrase un peu pompeuse et archaïque, mais je la trouve tellement belle 🤩

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Jackonan
31/08/2023 à 10:32

Ma contribution d'aujourd'hui:

"En fait, il faudrait toujours être en chemin. Pour lutter efficacement contre l'"identité", il faudrait pouvoir sortir de la binarité et du "soit l'un, soit l'autre". Mais sortir de la binarité, c'est un défi insurmontable.

Tu as été et tu deviendras, mais tu es forcément en plein dans ta mutation.

L'origine, ça ne compte jamais autant que ce qui t'arrive en route.

Delphine Horvilleur: "Il n'y a pas de Ajar"

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Ancien membre
31/08/2023 à 10:42

"Ses cheveux étaient noirs comme l'ébène, tombant sur son col bruni par le hale. Chloé le regardait, et lors elle s'avisa que Daphnis était beau ; et comme elle ne l'avait point jusque là trouvé beau, elle s'imagina que le bain lui donnait cette beauté. Elle lui lava le dos et les épaules, et en le lavant, sa peau lui sembla si fine et douce, que plus d'une fois, sans qu'il en vit rien, elle se toucha elle-même, doutant à part soi qui des deux avait le corps plus délicat. Comme il se faisait tard pour lors, étant déjà le soleil bien bas, ils ramenèrent leurs bêtes aux étables ; et de là en avant Chloé n'eut plus autre chose en l'idée que de revoir Daphnis se baigner."

LONGUS, Daphnis et Cloé.

(pour situer le contexte, ce sont encore quasi des enfants et ce passage constitue le premier soubresaut érotique de Chloé pour Daphnis).

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Ancien membre
01/09/2023 à 01:43

texte découvert il y a plus de 10ans, qui a su me tirée des larmes des yeux

"Je vous salue névrosés !

Parce que vous êtes sensibles dans un monde insensible, n’avez aucune certitude dans un monde pétri de certitudes

Parce que vous ressentez les autres comme si ils étaient vous-mêmes

Parce que vous ressentez l’anxiété du monde et son étroitesse sans fond et sa suffisance

Parce vous refusez de vous laver les mains de toutes les saletés du monde, parce que vous craignez d’être prisonniers des limites du monde pour votre peur de l’absurdité de l’existence

Pour votre subtilité à ne pas dire aux autres ce que vous voyez en eux

Pour votre difficulté à gérer les choses pratiques et pour votre pragmatisme à gérer l’inconnu, pour votre réalisme transcendental et votre manque de réalisme au quotidien

Pour votre sens de l’exclusivité et votre peur de perdre vos amis proches, pour votre créativité et votre capacité à vous extasier

Pour votre inadaptation à « ce qui est » et votre capacité d’adaptation à « ce qui devrait être », pour toutes vos capacités inutilisées

Pour la reconnaissance tardive de la vraie valeur de votre grandeur qui ne permettra jamais l’appréciation de la grandeur de ceux qui viendront après vous

Parce que vous êtes humiliés alors que vous veillez à ne pas humilier les autres, parce que votre pouvoir immense est toujours mis à bas par une force brutale; et pour tout ce que vous êtes capable de deviner, tout ce que vous n’exprimez pas, et tout ce qui est infini en vous

Pour la solitude et l’étrangeté de vos vies

Soyez salués!"

K. Dabrovski extrait de " la psycho-névrose n'est pas une maladie"

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Ancien membre
01/09/2023 à 07:39

Un texte qui m'a fait écho et qui je pense peut faire écho à d'autres...

" La solitude est une chose bien étrange.

Elle vous envahit, tout doucement et sans faire de bruit, s'assoit à vos côtés dans le noir, vous caresse les cheveux pendant votre sommeil. Elle s'enroule autour de vous, vous serre si fort que vous pouvez à peine respirer, que vous n'entendez presque plus la pulsation du sang dans vos veines, tandis qu'elle file sur votre peau et effleure de ses lèvres le fin duvet de votre nuque. Elle s'installe dans votre cœur, s'allonge près de vous la nuit, dévore comme une sangsue la lumière dans le moindre recoin. C'est une compagne de chaque instant, qui vous serre la main pour mieux vous tirer vers le bas quand vous luttez pour vous redressez.

Vous vous réveillez le matin et vous vous demandez qui vous êtes. Vous n'arrivez pas à vous endormir le soir et tremblez comme une feuille. Vous doutez vous doutez vous doutez.

Je dois

Je ne dois pas

Je devrais

Pourquoi je ne vais pas

Et même quand vous êtes prêt à lâcher prise. Quand vous êtes prêt à vous libérer. Quand vous êtes prêt à devenir quelqu'un de nouveau. La solitude est une vieille amie debout à votre côté dans le miroir; elle vous regarde droit dans les yeux, vous met au défi de mener votre vie sans elle. Vous ne pouvez pas trouvez les mots pour lutter contre vous-même, lutter contre les mots qui hurlent que vous n'êtes pas à la hauteur, que vous ne le serez jamais vraiment, jamais vraiment.

La solitude est une compagne cruelle, maudite.

Parfois, elle ne veut simplement pas vous abandonner."

Ne m'échappe pas de Tahereh Mafi

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Ancien membre
02/09/2023 à 14:48

merci de vos partages,

Aujourd'hui je vous propose un texte qui prends encore plus de sens ici

(à sa relecture, j'ai eu les poils et les larmes au yeux en pensant a vous)

Ô TOI QUI ME BLÂMES !

" Ô toi qui me blâmes, laisse-moi dans ma solitude. Par l'amour qui unit ton âme à la beauté de ta compagne et qui relie ton coeur à la tendresse de ta mère et à l'affection de ton fils, laisse-moi dans cet état, je t'en conjure.

Laisse-moi avec mes rêves et patiente jusqu'à demain. Demain me jugera comme il voudra.

Tu m'as couvert de conseils, et les conseils ne sont que des ombres qui mènent l'âme vers la confusion, là où la vie est figée comme un roc.

J'ai un petit coeur que je veux extraire de ma poitrine obscure, pour le porter dans mes mains, en sonder les tréfonds et lui faire révéler ses secrets. Alors ne pointes pas sur lui les flèches de tes doctrines, provoquant sa peur et sa disparition derrière les barreaux des côtes de ma poitrine, avant qu'il ne verse le sang de ses mystères et n'accomplisse un rite décrété par les dieux quand ils l'ont façonné de beauté et d'amour.

Le soleil se lève, le rossignol et le moineau chantent, le myrte et la giroflée exhalent leurs senteurs ; moi, je veux me libérer des limbes du sommeil pour marcher avec les agneaux blancs. Ne me fais nul reproche, ne crois pas que le lion de la jungle et les serpents des vallées m'effraient, car mon âme ignore la crainte et ne présage pas un malheur avant qu'il n'advienne.

Ô toi qui me blâmes, épargnes-moi tes sermons et laisse-moi seul, car les épreuves m'ont rendu clairvoyant, les larmes ont poli ma vision et la tristesse m'à appris le langage des coeurs.

Cesse de me rappeler les interdits, car ma conscience me tient lieu d'un tribunal qui, me jugeant avec équité, m'évite le châtiment si je suis innocent et me prive de tout mérite si je suis coupable.

Le cortège de l'amour est en marche, avec la beauté qui brandit sa bannière et la jeunesse qui souffle dans les trompettes de la joie. Ne me retiens surtout pas, mais laisse-moi marcher, car le chemin est parsemé de rose et de plantes aromatiques, et l'air embaumé de volute de musc.

Ne me parle ni d'argent ni de gloire, parce que mon âme riche se suffit à elle-même, et seule la gloire des dieux m'occupe.

Épargne-moi les dédales de la politique et les chroniques du pouvoir car la terre est ma patrie et tous les humains sont mes compatriotes. "

Khalil Gibran

Amicalement, 😘



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