A 36 ans, je me découvre un questionnement d'identité de genre, j'aurais envie d'en discuter.

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Yaluna
13/04/2025 à 22:10

Bonjour,

Alors pour commencer, je n'ai jamais créé un sujet sur un forum. Je suis le genre de personne qui vit derrière son ordi, mais ne communique presque jamais avec des gens online. Donc si je dis des truc au mauvais endroit, ou si je loupe des "codes" habituel, merci de me le signaler, je me vexe pas pour ce genre de chose. J'ai lu la charte de base du site bien sûr, pas de souci de ce coté là.

Alors, je raconte mon histoire en accéléré. Je vais pas trop rentrer dans les détails, et puis je ne sais pas trop si y a des sujet qu'il faut éviter (traumas par exemple...).

Né p'tit gars, j'ai grandi à la campagne, dans un milieu globalement homophobe/transphobe. J'ai toujours eu u souci de dépression bien lourde, dès mes 10ans. Vers 20 ans, je me retrouve avec une première expérience gay pas très assumé. Vers 28 ans, je sors de l'alcoolisme, et je commence une série de guérison bien profonde, principalement par la voie des thérapies psychédélique. J'étais à la recherche d'un mois qui souffrirai moins, et pourquoi pas à être "heureux/se", "guéri/e" de mes problèmes de vie. . En 8 ans et +/- 80 "séances", j'ai compris (j'ultra résume) que j'avais pleins d'émotions refoulées, que j'était "à minima" Bi, que j'étais autiste (ce que j'ai fait valider avec un psychiatre spécialisé), que j'avais aussi un TDA, du cPTSD, un TAG, un NPD (etc....). J'ai compris que le fondement de ma perception de moi était un mécanisme de survie où j'avais créé un masque (ce qui est un mécanisme commun à l'autisme, au ptsd, et au NPD, entre autre). Et j'ai aussi recouvré pas mal de mémoires traumatiques enfouies dans mon enfance et ma vie de jeune adulte, parfois bien hardcore.... Bref y avais du boulot, j'ai bien bossé, j'étais content, ça commençait à sentir la fin des épreuves, et peut être le début d'une "vraie vie", simple, paisible, partagée....

Mais, alors que je voyais un peu de sérénité enfin atterrir, et bien je me retrouve avec un questionnement qui semble presque venir de nulle part. Et si je n'était pas ce que je croyais être, mais encore plus que d'habitudes ? Et si j'avais tout faux depuis le départ ? Est ce que j'ai juste un coté féminin, ou c'est plus que ça ? Est ce que j'ai fait "semblant" d'être un homme toute ma vie ?

Et voilà donc que ça fait plus 6 mois que j'explore ces questions. Y avait eu des questions avant bien sûr. Mais pas comme ça. Plus de 6 mois que j'écoute des personnes trans parler de leur histoires. Que je me sens touché par elles. Que j'essaie de m'habiller "en femme" à la maison, pour voir; et que ça me touche aussi.... J'essaie, puis j'y pense plus, puis je re essaie. Aujourd'hui, j'ai acheté plein de fringues/ sous vêtements etc, histoire d'essayer "dans de bonnes conditions". Je les recevrais dans quelques jours.

Et bref, tout se mélange, entre ma sexualité variable, mes attirances variable, mon identité globale qui fond comme neige au soleil depuis un an. Il y a peu, j'était un homme cis Bi autiste avec des difficultés sociale, des trauma et une vie d'isolement (et je fais très simple). Et c'était déjà compliqué de me porter dans un monde aussi étrange pour moi.. Mais à force de "me libérer" de nouvelles choses émergent. Et je m'attendais pas à ça. pas si tard dans ma vie.

Je peux pas dire que ça vient de nulle part. J'est toujours été assez "féminin". Pas franchement virile. Je m'était déjà "déguisé" pour rigoler. Je me suis jamais reconnu dans l'image classique de l'homme, quoi que cela veuille dire. Je suis un ancien "intellectuel" qui s'est épanoui dans la musique, la danse, la jongle, le mouvement etc... Mai comme j'étais principalement attiré par des femmes cis, je crois que j'essayais d'être ce qu'on attendais de moi aussi. Ca a été difficile d'accepter que je puisse être attiré par les hommes aussi. J'ai à peine commencé à explorer ça vers mes 30ans, et j'ai jamais eu de relation un peu suivie avec un gars...

Mais du coup, qu'est ce que je suis ? Je sais pas non plus. Ce qu'il y a de très perturbant, c'est que si je sens un genre de "soulagement" à l'idée d'explorer une identité féminine, je me sens aussi souvent assez bien avec mon pole masculin. Je l'incarne bien à ma manière aussi. J'ai plutôt un bon rapport avec mon corps (même si je me vois aussi apprécier des "changement".) J'ai longtemps cherché à être quelqu'un d'autre je crois, Et là je sais pas si je me découvre, si c'est une exploration, ou un autre genre de fuite en avant. Je sais aussi qu'ayant un passif d'agression et d'isolement par peur, envisager une transition, ou toute autre exposition vulnérable à l'extérieur est compliqué... J'essaie de ne pas me figer dans une case trop étroite ...

Bref, je sais plus trop qui je suis, ce que je fais, et pourquoi. Je sais pas si je suis juste "en questionnement" ou non binaire, ou trans, ou juste un peu trop fatigué d'avoir eu une vie très étrange jusque là. et je me dis que partager mon histoire ici est peut être une bonne idée.

Bon, c'est déjà un peu long. C'est un peu une bouteille à la mer. J'aimerais bien parler de tout ça avec quelqu'un qui aurais une expérience similaire peut être. Je cherche pas de psy en tout cas, mais toute considération/question est bienvenue pour qui veux causer de mon cas, ou de ce sujet en général. Je vous remercie pour vos lectures, bonne soirée. ;)

Commencer à faire des rencontres ?
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Yaluna
13/04/2025 à 23:36 - 14/04/2025 à 00:16

Bonsoir Narikya, et merci pour ta réponse.

Oui je vois direct le coté HPI, que j'ai également.

Alors oui, pour l'instant ce qui prime chez moi c'est l'indétermination. Par défaut, et au vu de mes dernières exploration, j'imagine que "gender fluid" est le qualificatif le plus proche de ce que je vis. Mais je vois bien aussi que c'est une recherche balbutiante.

Pour l'instant, je ne m'imagine pas vraiment être autre chose qu'un homme à l'extérieur de chez moi, principalement par peur du regard parfois malveillant que beaucoup ont à ce sujet. J'ai eu beaucoup de courage toute ma vie, mais il y a des domaines, où je me sens un peu plus réservé. Mais décuvrir que je peux aprécier ce changement, c'est quelque chose quand même^^

Ce que je comprend de ce que j'ai lu dans tes autres post, c'est que dans la minorité LGBT, qui inclut la minorité Trans, il y a la minorité "Trans non binaire", et que la dedans c'est encore un joyeux bordel de petite variation, de positionnement etc...

Du coup, j'imagine que l'idée, le conseil sous jacent, c'est de s'accepter tel que ça vient et de prendre soin de soi à ces endroits. en tout cas, c'est ce que je crois lire entre les lignes.

Je vis très isolé. J'ai quelques élèves à mes cours de yoga, je vois quelques amis en de rares occasion. Le reste du temps je vis dans un petit village, et je sors peu, vraiment peu de chez moi. Pas évident de se redécouvrir sans interaction à l'autre, j'imagine que c'est aussi ce que je cherche en discutant ici.

Je me demande ce que je vais encore découvrir avec le temps. C'est comme si ma vie avait été sur pause pendant une longue période de réorganisation, et là, je suis un peu dépassé, mais je reste curieux de ce que j'ai a accueillir.

Je comprend pas trop ce que je fais pour être honnête.

Mais ça va. Je crois que j'ai jute pas tiré le Karma le plus simple à la loterie de l'existence.

Merci pour ton retour en tout cas. je suis surpris de la réactivité sur ce forum, j'ai l'impression qu'il y a eu 10 nouveaux sujet au moins entre mon post et ta réponse :)

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Narikya
14/04/2025 à 01:10

Citation de Yaluna #530811 Pour l'instant, je ne m'imagine pas vraiment être autre chose qu'un homme à l'extérieur de chez moi, principalement par peur du regard parfois malveillant que beaucoup ont à ce sujet. J'ai eu beaucoup de courage toute ma vie, mais il y a des domaines, où je me sens un peu plus réservé. Mais découvrir que je peux apprécier ce changement, c'est quelque chose quand même^^

Nous sommes bien d'accord sur le fait que d'assumer une certaine fluidité de genre n'a rien d'évident (surtout par les temps qui viennent) et d'ailleurs, moi-même, je n'en fais pas des tonnes, loin de là.

Pour le moment, dans mon cas, c'est surtout une évolution intérieure et une revisitation de mon passé. C'est en mon fort intérieur que cela évolue, lentement.

Puis par de petits détails. Des comportements que je me laisse le droit d'avoir, cela ne passe pas forcément par l'apparence. Par le chant aussi : chanter des chansons de femme, explorer mes aigus et mes graves. Explorer ma palette à travers les cours de chant.

Citation de Yaluna #530811 Ce que je comprend de ce que j'ai lu dans tes autres post, c'est que dans la minorité LGBT, qui inclut la minorité Trans, il y a la minorité "Trans non binaire", et que la dedans c'est encore un joyeux bordel de petite variation, de positionnement etc...

C'est effectivement ainsi que je vois les choses ! ^^

Citation de Yaluna #530811 Du coup, j'imagine que l'idée, le conseil sous jacent, c'est de s'accepter tel que ça vient et de prendre soin de soi à ces endroits. en tout cas, c'est ce que je crois lire entre les lignes.

A vrai dire, je ne sais pas trop...

Ce que je comprends de mes lectures, de mon petit vécu, de mes séances avec ma psy et des discussions avec les quelques non-binaires qui rodent ici ou y ont rodé par le passé, c'est d'abord qu'on peut se raccrocher à un truc : il n'y a pas d'anormalité à ce brouillage en nous de la séparation stéréotypée entre les deux genres définis comme la norme.

Nous sommes en vérité un certain nombre à vivre cela.

Donc, oui, il faut commencer par accepter la réalité de ce "truc".

Et à partir de là, voir ce qu'il nous est possible d'explorer, d'assumer, d'exprimer en nous mettant le moins en danger. Et je pense qu'aller trop vite, sauf si on est poussé par une nécessité impérieuse causée par une dysphorie très brutale, est une mauvaise idée.

Citation de Yaluna #530811 Je me demande ce que je vais encore découvrir avec le temps. C'est comme si ma vie avait été sur pause pendant une longue période de réorganisation, et là, je suis un peu dépassé, mais je reste curieux de ce que j'ai a accueillir. Je comprend pas trop ce que je fais pour être honnête.

Je connais bien cette sensation. ^^

Bon courage en tout cas.

Et, tant que je trainerais dans le coin (car j'ai la mauvaise habitude de disparaître parfois plusieurs mois), tu es le bienvenu pour discuter ici ou en MP.

Citation de Yaluna #530811 Merci pour ton retour en tout cas. je suis surpris de la réactivité sur ce forum, j'ai l'impression qu'il y a eu 10 nouveaux sujet au moins entre mon post et ta réponse :)

A voir... https://betolerant.fr/forum/25434/la-richesse-des-echanges-sur-un-forum/30#530818 ^^

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Harmonique
14/04/2025 à 07:20

Citation de Yaluna #530811

Tu n'es pas seul(e), j'ai survolé ce topic avant de partir au travail et je trouve beaucoup de chose commune avec mon expérience.

Je vais tout relire à tête reposée. En attendant je t'invite à lire certain de mes topics et blablas sur mon profil.

Ma vie a complètement changé du jour au lendemain en me découvrant petit à petit.

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Yaluna
14/04/2025 à 10:50 - 14/04/2025 à 10:52

Citation de Harmonique #530827

"Ma vie a complètement changé du jour au lendemain en me découvrant petit à petit." Je suis très curieux de ton expérience, je regarderai ton profil plus tard aussi, mais si tu veux partager ça ici ça m'intéresse.

Citation de Narikya #530823

Je me retrouve à plusieurs endroits, comme dans le chant. Je chante depuis quelques années, mais je suis passé des registre ultra grave, à me détendre et explorer ma voix "haute". Ayant été harcelé petit pour cause de voix trop aigüe, ç'est très libérateur.

J'ai envie de continuer à raconter ce qui m'arrive, vu qu'il se passe beaucoup de choses en peu de temps, et j'ai envie de partager ça avec d'autres personnes.

Et pour compléter mes exploration du jour, ce matin, je me suis réveillé très tôt. Et comme j'avais du temps, je me suis habillé, puis j'ai rajouté une robe par dessus mon pantalon thaï, puis j'ai mis un débardeur moulant, puis le collier que j'avais acheté pour son coté "féminin", puis comme j'avais froid j'ai mis ma belle chemise.

Et en me regardant dans le miroir, c'est la première fois que je me trouvais sincèrement "belle"... (Malgré ma barbe XD). Ca m'a vachement emue, avec un sentiment de "enfin bordel"... Ce qui est à la fois fascinant, et bien déstabilisant aussi..

J'ai passé la matinée très enthousiaste. Puis là, je dois aller au marché local, donc je remets mes fringues standard... Et ça va, mais c'est "moins bien quand même.

Du coup, je me demande quand même sérieusement jusqu'où je vais aller la dedans. Je ne crois pas faire de dysphorie de genre, mais ces expérience me mettent clairement dans une euphorie "féminine" qui m'était inconnue jusque là, et qui contraste avec ce que je croyais savoir. Je regarde mon sexe très différemment, par exemple. .Je m'imagine avec des seins... Avec une vulve peut étre ? Bref, je me projette mentalement un peu partout.

Comme mon cerveau va très vite tout le temps, forcément je pense à toute les option. Hormones ? , déménagement dans une zone plus tolérante ? Je fais quoi de mon boulot (Prof de yoga, ça passe, mais thérapeute.. compliqué ) ? Bref, plein de questions dans tout les sens.

Et je me dis qu'on va y aller un peu tranquille quand même.

Le seul truc qui me stress pas mal quand même, c'est que j'ai de très long cheveux, que j'aime beaucoup, mais je suis en train de les perdre sur le dessus ... Et si je perd le haut du front, c'est quand même direct beaucoup plus difficile de se trouver "jolie" je trouve. Je prend des trucs pour limiter les pertes, mais bon, c'est déjà assez avancé... Et pour l'instant j'ai pas l'argent pour envisager des implant de cheveux... Et bref, je me dis qu'il va bien falloir faire des choix à un moment...

Et bref, je me demandais, qu'est ce qui vous paraitrait juste de faire si vous etiez à ma place avec votre expérience actuelle du sujet ? (Je parle de mes questionnement global).

Voilà, merci pour vos lectures :)

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Narikya
14/04/2025 à 15:08 - 14/04/2025 à 18:40

Citation de Yaluna #530838 Et je me dis qu'on va y aller un peu tranquille quand même.

Cela me paraît sage.

Citation de Yaluna #530838 Le seul truc qui me stress pas mal quand même, c'est que j'ai de très long cheveux, que j'aime beaucoup, mais je suis en train de les perdre sur le dessus ... Et si je perd le haut du front, c'est quand même direct beaucoup plus difficile de se trouver "jolie" je trouve.

Tu mets le doigt sur ce qui me semble un point sensible.

Pour ma part, je sens bien que si j'avais eu conscience de ce que je suis 20 ou 30 ans plus tôt, j'aurais volontiers évolué vers une forme d'androgynie qui m'aurait bien plu. Et j'aurais été sans doute plus heureux.

Avec le corps dont je dispose à présent, cela a tout de suite beaucoup moins de charme.

Je sens que je ne suis pas assez dysphorique pour aller très loin là-dedans malgré tout et qu'une évolution médiocre dans ce sens (avec effectivement des cheveux longs qui se font plus rares et un corps qui n'a plus l'ambiguïté qu'il avait à mes 20 ans) ne m'apporterait guère d'euphorie androgyne ou plus. Mais plus de la déception.

Alors je sens que cela ne se fera physiquement que par petites touches, à la marge.

Mais en même temps, mon principal problème a toujours été plutôt l'inadéquation avec le rôle social masculin qu'une problématique physique.

Même si m'imaginer en jolie demoiselle ou androgyne provoque une forme d'excitation en moi. Mais cela restera de l'ordre du fantasme, puisque c'est désormais inaccessible.

Cependant des adelphes auront une autre vision de la chose parce que leur ressenti est différent, les enjeux aussi.


Je suis retombé sur mon premier sujet (il y a deux années de cela), j'y cite quelques ouvrages supplémentaires : https://betolerant.fr/forum/23545/identite-floue-un-peu-perdu-temoignages-ou-ouvrages-bienvenus et on y trouve des réactions d'Harmonique, Occamj, Dime et Alyssa qui sont intéressantes.

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Harmonique
14/04/2025 à 19:31 - 14/04/2025 à 19:38

Citation de Yaluna #530838

Très difficile de résumer je vais essayer. J'étais une personne sensible, genre sage comme une image alors je suivais ce que l'on attendait de moi. J'ai beaucoup ramer pour paraître ce que l'on considère encore aujourd'hui comme un homme. Dans la cour de l'école j'étais acceptée par les garçons tant que qu'il ne s'agissait pas de jouer au foot et je ne me sentais pas aller avec les filles. Mes jeux en solitaire allait des petites voitures aux poupées en cachette.

Je n'ai jamais eu ce côté viril et je ne me sentais pas à ma place pour jouer les séducteurs auprès des filles. Si une fille me trouvait à son goût elle abandonnait vite l'épreuve voyant mon impossibilité de parvenir à ce qu'elle attendait de moi.

Évidemment on se demande si on n'est pas en fait un gay refoulé cela m'a turlupiné les 3 quart de ma vie surtout qu'il met arrivé exceptionnellement d'être troublé par un homme à en perdre mes moyens.

Mariée, deux enfants j'ai fini par me faire ma place bien rangée entre mon travail, mon canapé et mon jardin. Pas d'amis, pas de sorties, pas de problèmes psychologiques, une vie sans relief à errer sur des sites plus ou moins sérieux à discuter virtuellement.

Un évènement déclencheur, il y a 4 ans a tout remis en cause. La fille qui était en moi est sortie du placard. J'ai eu le besoin de changer mon corps épilation, perte de poids. Cela n'est pas passé inaperçu et ce revirement a été un drame au sein de mon couple et avec mes enfants. J'ai passé mon temps à pleurer et je ne tenais que par mon travail. Je me suis constituée mon dressing et je crois que si ma femme aurait tout mis sur un bucher je me serais jeter d'un pont. J'étais très mal.

J'avais autant de questions que toi à l'époque, suis-je une travestie car j'éprouvais une sorte d'euphorie à adopter les codes féminins. Je n'avais peur de rien. Je prenais le tram, allais au restaurant en fille défiant le regards des autres. Aujourd'hui je ne sais pas où j'allais chercher cette force pour affronter tout les dangers. Outre mes amies de Betolerant, j'étais dans deux associations LGBT dont une spécialisée pour les personnes Trans. Minorités parmi les minorités pas facile de faire comprendre que la prise d'hormones était le cadet de mes soucis.

Mais Je me suis quand même demandée si je n'étais pas une femme trans binaire refoulée voulant éviter de casser définitivement mon couple. Peu de couple survive à un tel ras de marée.

Aujourd'hui j'ai fait beaucoup de chemin, j'ai rencontré près d'une vingtaines de personnes de Betolerant je vis dans un monde tout en couleur grâce à eux.

Je fais de la danse, j'ai participé à des carnavals en habit de lumière, je fais de la comédie musicale. Je suis toujours avec ma femme transphobe et je recolle les morceaux avec mes enfants.

J'ai compris que j'étais une trans non binaire (je n'aime pas trop ce terme battit sur une négation). On peut dire sans doute que je suis genderfluid pas terrible non plus alors je dirais que je suis une artiste du genre une sorte d'Art-Monique comme dirait RêveuseParis une autre artiste de Betolerant.

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Narikya
14/04/2025 à 21:47

Juste en passant...

Citation de Harmonique #530881 Je n'ai jamais eu ce côté viril et je ne me sentais pas à ma place pour jouer les séducteurs auprès des filles. Si une fille me trouvait à son goût elle abandonnait vite l'épreuve voyant mon impossibilité de parvenir à ce qu'elle attendait de moi.

J'avais repéré ce passage sur le Blog Genderdysphoria : https://genderdysphoria.fyi/fr

"Par exemple, j’ai moi-même réalisé, après avoir fait mon coming out auprès de ma femme, que toutes mes tentatives de rencontres antérieures avaient été absolument saphiques par nature. Mon premier réflexe avait toujours été de devenir un bon ami de ces personnes. Les rendez-vous n’étaient jamais qualifiés de rencart parce que nous nous asseyions et parlions quelque part, en traînant ensemble. Par conséquent, plusieurs de mes relations ont pris fin simplement parce que j’avais trop peur de faire le premier pas pour ne pas détruire l’amitié. Je passais la moitié de la journée à penser à elles et à vouloir être près d’elles, non pas par désir sexuel, mais par engouement personnel. Ma première petite amie m’a carrément dit, lors de notre premier rendez-vous, que je ne ressemblais à aucun homme qu’elle avait fréquenté parce que j’aimais parler au lieu d’essayer d’être physique. Elle a rompu avec moi deux mois plus tard parce que je n’avais pas l’assurance qu’elle attendait d’un partenaire."

Et j'avoue avoir tellement vécu la même chose. ^^

Commencer à faire des rencontres ?
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Yaluna
15/04/2025 à 00:38

Re bonjour tout les deux, et merci sincèrement pour vos réponses. C'est très nouveau pour moi de discuter comme ça sur un forum, encore plus de ce sujet que je n'effleurait que de très loin il y a encore 6 mois. Merci de me raconter vos histoire, je trouve ça vraiment intéressant. J'aimerais y répondre, mais honnêtement je ne saurais pas quoi dire, si ce n'est que je trouve vos histoires touchantes. Je sais pas si vous vouliez un retour un peu plus construit ? C'est possible si jamais.

Je me suis toujours contenté de lire les autres, je me tenais loin par peur des jugements, des autres comme de moi même. Du coup, c'est possible que je loupe des codes dans la façon d'échanger, hésitez pas à m'aiguiller si c'est le cas.

C'est étrange. J'ai passé une bonne partie de la journée au marché. J'ai acheté des petit trucs, j'ai discuté avec des connaissances. Comme si de rien. pour la première fois, j'avais l'impression d'être déguisé en homme.

Quand je suis rentré, j'ai remis ma robe. Je me suis rasé le visage. D'habitude j'ai horreur de me voir sans barbe. Et là, habillée, décorée, je me suis trouvé franchement sexy dans le miroir, à un degré encore différent de ce matin.

Par contre, j'ai pris des photos, et là c'était un peu la déception quand même. Je sais pas si ça vous le fait parfois, mais j'aime bien mon reflet, mais je m'aime quasi jamais sur les photos. Comme si il y avait un décalage entre ma vue directe de mon reflet, et quand je passe à du "fixe", mon sens de l'esthétisme en prend un coup ^^

Enfin, je vais pas me plaindre. Mon début de calvitie est bien là. Mais je me dis que j'ai du temps si je veux agir, indépendamment de ce que je fais de "moi".

J'ai envie de vous raconter plus de mon histoire. Désolé si c'est un peu (très) long. Je sens l'envie de raconter un peu plus mon histoire, j'ai l'impression que c'est ce que tout le monde fait à différentes échelle, non ? (Comme dans vos premiers post que vous m'avez partagé je veux dire).

En vous lisant, je me rend compte quand même que j'ai de la chance quelque part dans mon parcours pour en arriver là. Je croyais que 3- ans pour se poser ces question c'était tard, mais en fait, il n'y a pas vraiment d'âge, même si évidemment ça réduit le champs des possible...

.Alors je commence. J'ai souffert sur le plan psy, relationnel, émotionnel toute ma vie. D'aussi loin que j'essai de me rappeler, et ma mémoires est très lacunaire. ,Je ne me souviens que d'errement, d'incompréhension. D'émotions violentes. etc ... Puis vers 10 ans, je me suis fermé, dissocié. A 28 ans, je me sentais en fin de vie. .Je n'était plus que vide et douleur. C'était mon ressenti. J'avais tout perdu. Amour, ami, santé mentale, projet. Il n'y avait plus rien, et plus rien depuis tellement longtemps qu'il semblait impossible que ça change.

J'ai toujours été passionné par la chimie du cerveau. Par la biologie, la médecine. Alors très tôt, j'ai appris tout ce que je trouvais.. J'avais déjà des bonne connaissance "de rue" en matière de psychotropes. Je croyais être un expert à l'époque. Ben en fait j'avais tout à apprendre.

J'avais besoin d'un miracle. On m'avait parlé d'un centre en hollande. Foutu pour foutu, allons y.

Les plantes psychédéliques, que j'appelle les médecines, et en particulier l'ayahuasca, m'ont sauvé la vie. La première fois, j'ai pris la claque de ma vie. C'était terrible, mais tout a commencé à changer ce jour là. Pour la première fois de ma vie, je me sentais respirer.

Il m'a fallu huit ans, autour de 80 cérémonies, et un un voyage au brésil, pour arriver à refaire mon puzzle. tout n'étais pas nécessaire, je m'y suis un peu trop reposé les dernières années.. Mais il y avait besoin de ça dans mon cas.

Je précise, c'est mon histoire, je fais pas de prosélytisme. j'en ai eu fait. avec le temps je me suis modéré un peu ;)

La liste de ce que j'ai découvert est trop longue, mais pour résumer, ça m'a appris, petit à petit, à me débarrasser du poids de mes conditionnement, et j'ai aussi appris à m'aimer, inconditionnellement. Ca peut paraitre bateau, mais c'est vrai. Je me suis confronté à tout ce que je refoulais. Mes désir, mes traumas, mes perte, mon vide intérieur.

Il y a un an, après 7 ans de ce travail, mes deux dernière "leçons" m'ont montré deux choses que je ne croyais pas possible.

La première leçon, le premier jour du printemps dernier, j'ai découvert que j'avais, en plus de mes troubles compris récemment (TSA, TDA, TAG etc..), un trouble de la personnalité narcissique vulnérable.

Maintenant que j'y pense, ça sonne presque un coming out en soi de raconter ça...

Je précise pour éviter les confusion, ç'est très différent de ce que la culture moderne appelle les pervers narcissique. Les NPD sont des trouble très mal étudié, principalement parce que personne ne consulte pour ça, et si un thérapeute le pointe (ce qui est déjà rare), l'ego, pour protéger ses failles, va fuir, ou détourner la conversation. Même le DSM-V est considéré par les spécialiste du sujet comme très biaisé à cet endroit.

Du coup, tout le monde ne parle que d'un diagnostique de "connard absolu, manipulateur et sans empathie". Ca existe aussi, mais en réalité, c'est une minorité des troubles narcissique (avec souvent des crossover avec la sociopathie, le sadisme, et d'autre truc).

Je fais cette parenthèse parce que je sais ce que le mot narcissique porte comme stigma aujourd'hui. Et sans minimiser les abus (j'insiste la dessus, c'est important), c'est aussi ce stigma qui empéche 99% des gens souffrant de ce trouble de se reconnaitre dans les "monstres" qui sont généralement décris. C'est un trouble de l'image de soi, donc impossible de s'identifier si le diagnostique c'est juste "connard absolu".

Ce jour là, pour une raison que je n'explique pas, je me suis retrouvé à lire une description de ce trouble. Ce jour là, ça a cliqué.

Autre chose que j'ai appris, il est possible de guérir d'un trouble de la personnalité. C'est rare, mais c'est possible. Mais il faut commencer par le voir. Et c'est très, très bien planqué (vu que c'est l'ego (= la construction narcissique) qui crée le narratif, ça complique l'histoire, forcément.)

Je n'ai jamais été violent, calculateur, manipulateur ou ce genre de chose. Inconsciemment, je pouvais être obtus, vexable, plaintif etc... Mais j'étais surtout vide, insécure, dépressif. Perdu. Et dans les difficulté, je pouvais être con.

Comment ça marche ? Alors, je n'avais jamais construit un "moi propre" dans l'enfance. A la place, par protection, j'ai calqué mon identité sur ce que j'ai cru devoir être. Pour être aimé, on me demande inconsciemment "ça". Alors je deviens "ça". Je me suis inventé anarchiste, comme le meilleur ami de mon père. J'ai cru que je devais essayer d'être viril pour être accepté. j'ai cru que je devais faire comme les gens qu'on m'avait appris à admirer, tout en étant persuadé de "choisir ma propre voie". Je croyais inconsciemment que je valais plus que les autres, du moins en potentiel, et qu'un jour, à force de travail, je serai accepté par les autre comme étant "quelqu'un de bien"... Bien sûr j'aurais été incapable de voir les choses sous cet angle à l'epoque.

J'ai longtemps cru être juste né défaillant, loupé. Je n'avais aucune estime de moi, je prétendais l'inverse. Je croyais l'histoire que je me racontait.

Mais bon, au final, je suis devenu un aigri alcoolique chômeur, persuadé que l'univers était contre moi, à me mettre des bâton dans les roues en permanence. J'ai jamais finit d'études, j'ai loupé mes opportunités de vie, j'ai saboté mes histoires d'amour. Et j'était complétement aveugle au "pourquoi". Comme tout le monde d'ailleurs.

Encore une fois, c'est beaucoup plus commun que ce que l'on croit. On a tous un ego plus ou moins mal foutu. Dans mon cas, ça a crée une dépression de 25ans. Chez d'autre, c'est des façades parfaites, et des crises lourde à chaque picotement de la zone sensible.

Souvent, c'est avec les proches que les blessures deviennent réactive. Le narcissisme craint la vulnérabilité, car il protège des plaies béantes invisible à ses yeux.

Comprendre ça a été la plus grande libération que j'ai connu. En une journée, j'ai perdu toute notion de qui j'était, parce qu'en fait j'en savais juste rien. Je suis resté plusieurs jours chez moi, à ne rien comprendre et à tout remettre en question. Tout.

J'ai surtout compris que le trou noir béant dans mon cœur était en réalité l'enfant qui ne s'était jamais reconnu, l'enfant que j'avais planqué, par peur de la violence. Depuis, inconsciemment, je chercher l'amour de l'autre pour remplir celui que je trouvais pas en moi. Je "vidais" énergétiquement mon entourage, pas par volonté de nuire, mais par incapacité à me soutenir et à me remplir de mon propre amour, ma propre force. C'est une situation merdique qui a duré, et bien toute ma vie...

J'ai compris que tout mes malheur venait d'un besoin que ma vie, mes ressentis, soient "validés" par l'extérieur. Parce que seul, je ne pouvais pas donner corps à ma réalité. Mais comme le monde ne nous renvoi que rarement ce que l'on souhaiterait, je me suis isolé de plus en plus..

C'était il y a un an. Comprendre un trouble narcissique, c'est rare. Et c'est douloureux. L'égo, la personnalité acquise, protège des blessures très profonde. Celle d'un enfant brisé. Et en réalité, c'est très très commun. Du moins j'en suis venu à penser cela quand je me suis mis à voir des variations de ce trouble autour de moi. Partout.

Chez mon père, mon grand père. Ma sœur. Beaucoup de mes amis. Et aucun n'était clairement "mauvais" (Mon grand père un peu quand même^^).

Mais nos rapports était toujours basé sur des mécanismes défaillant, maladaptés. Toxique. J'ai compris que j'avais été toxique moi aussi, beaucoup plus que ce que je voulais voir.

Enfin, je me rendais compte que j'était jaloux, envieux, aigri, lâche. En colère. Et que tout avait été refoulé, parce que je croyais "devoir être meilleur que ça". C'est ce qu'on m'avait appris quand j'était enfant.

J'était incapable de voir mes ombres. Ca a tout changé de les voir, et de petit à petit faire la paix avec elles.

Je croyais avoir atteint ma dernière "guérison". Après tout qu'est ce qui reste après faire la paix avec son égo ?

C'est là que le deuxième pièce manquante est tombée. Je fais plus court, promis.

Peu de temps après lors d'une autre séance, de mon inconscient sont sorti des "mémoires" d'abus sexuel. trois personnes différentes. Deux dans la petite enfance, et une à 20 ans. A 20 ans, un mec m'a offert un verre dans une soirée privée. Je ne me rappelle de rien pendant 12h, mais je me rappelle de lui, et qu'il m'a dit qu'"il s'était bien amusé." J'avais "disparu" de la soirée quelques heures. Longtemps, j'ai cru que j'avais juste fait un black out "classique". Le déni quoi...

Et petit, je ne sais pas ce qui s'est passé. Je "sais" juste qu'il s'est passé "ça"... Le meilleur "ami" de mon père est en taule, pour pédophilie. L'autre erre toujours dans le coin. Personne de ma famille ne semble me croire réellement.

Heureusement que je n'ai plus besoin de la validation de l'autre. c'est surement pour ça que c'est "sorti" après le narcissisme, d'ailleurs.

Parce que je crois que c'est bien l'origine de ce trouble que j'ai dévellopé... Ca et les années d'harcèlement, de culture de la violences, de me retrouver bloqué à 9 ans seul avec un mec qui tabasses son propre môme du même âge, pendant 8h. Et puis y a eu pas mal d'agressions de rue aussi.

Bref, je dis pas ça pour me victimiser. Avant ça aurait été le cas, inconsciemment. Maintenant je me dis juste que mon expérience peut peut être servir à d'autre.

Et je crois que je sais pas me lier aux gens sans raconter mon histoire aussi.

Donc voilà pour clore ces présentations :)

Bref, je vous parle de tout ça pour expliquer un peu où j'en suis.

De tout les trucs de dingues que j'ai vécu, de toute les situations difficiles, de toute mes croyances, de tout ce que je croyais être, il ne reste rien, ou si peu. J'ai tout retourné, il fallait tout reprendre à zéro. Et j'en suis là, seul, mais enfin libre de réellement sentir "qui je suis en réalité".

Et on arrive à la raison de mon post ici.

Je me retrouve avec ce questionnement , après "tout ça". Et honnêtement, tout retour est bienvenu, c'est tellement flou.

Peut être que je suis non binaire. J'ai quand même l'impression que je me sens plus femme qu'homme, surtout ces derniers jours.. En tout cas, cette partie de moi se réveille, et c'est incroyablement puissant. Je vais me laisser le temps d'explorer, et aussi me laisser le temps de ressentir, d'explorer. Mais c'est juste dingue. Et je crois que si j'avais pas eu mon histoire derrière moi, je le vivrais surement beaucoup, beaucoup plus mal.

Donc pour revenir à ce que je disais au début, je crois que j'ai quand même de la chance finalement. J'ai pas grand chose à perdre, pas de relation de couple, d'enfant. Il va juste surement falloir que je trouve un endroit un peu plus libre ou vivre.

Si vous avez des idées, je prend, d'ailleurs. Si vous connaissez des endroit plus ouvert, même très loin, je prend les idées. Je peux difficilement rester dans mon petit village natal encore longtemps. Ca fais 8 ans que je m'y suis enterré pour guérir, mais je crois que la graine aura besoin d'un autre terreau pour éclore ...

Et comme je n'ai plus peur de moi, ça va aller. Je ne savais pas ça il y a encore un an, mais rien ne me faisait plus peur que mes abysses internes. J'étais terrifié car je croyais y voir un "mauvais" humain. Et pire que tout, j'avais peur que "l'autre" me perçoive ainsi. En fait, il n'y avait qu'un gamin terrifié.

Le monde extérieur, c'est pas encore ça pour moi.. C'est aussi pour ça que je voulais trouver un endroit comme ce forum. Ce que j'y vois me donne de l'espoir en tout cas, et je vous remercie encore, d'avoir répondu à mon premier post (Et j'espère ne pas vous avoir saoulé avec celui ci).

Tout ce que j'ai lu, des uns et des autres, c'est assez unique je trouve. J'imagine que pour vous, les habitué du lieu, ça doit avoir une certaine importance cet espace de discutions. Ca me donne envie de trainer un peu je crois.

Ma communication a toujours été un peu bancale, j'imagine que je suis pas le seul dans ce cas.

J'espère que ça va quand même. Faut me le dire sinon !

Si voulez me partagez plus de vos réflexion, vos vie, vos questionnement, n'hésitez pas. Je questionne peu, mais je suis curieux.

Je vous souhaite une bonne soirée

avatar contributeur de Harmonique
Harmonique
15/04/2025 à 04:09

Citation de Yaluna #530916

Tu as fait un très long texte qui a dû te prendre beaucoup d'énergie

J'espère que tu l'a sauvegarde.

Pour information comme je viens de viens de voir que tu as utilisé le signe %

Si tu modifies ton texte il risque de disparaitre. C'est un bug de Betolerant.

Cela serait dommage 😉

avatar contributeur de Yaluna
Yaluna
15/04/2025 à 09:48

Citation de Harmonique #530917

Ah oui, merci pour l'info, j'ai fait une copie au cas où, ce serait bête de perdre tout ça effectivement

Oui j'ai un peu beaucoup écrit, entre l'hyperfocus TDA et tout ce qui me passe dans la tête, je crois que j'ai un besoin d'expression légérement excessif ^^

Bon, liras qui veux j'imagine, j'avoue, avec le recul, c'est un peu long quand même ^^

Bonne journée à tous

avatar contributeur de Victoria Mai
Victoria Mai
15/04/2025 à 10:10

Citation de Yaluna #530916

"Par contre, j'ai pris des photos, et là c'était un peu la déception quand même. Je sais pas si ça vous le fait parfois, mais j'aime bien mon reflet, mais je m'aime quasi jamais sur les photos."

Oulala, comme je comprends.

Mon image interne est bien plus harmonieuse que celle renvoyée par la psyché ?.

Mais c'était bien pire "avant".

Je ne supportais plus, dans l'ordre de disparition :

  • ma pilosité autour de la bouche, et autour du nombril, hop, un coup (plutot 10) de lumiere pulsée avec le sabre de Dark Vador et zou !

  • l'absence désespérante de rondeurs, hop, 2 ans 1/2 de traitement hormonal et j'ai une jeune poitrine.

  • la présence insuportable de mes attributs masculins, au tessenti, à la vue, ne parlons pas du toucher...et hop, une belle œuvre, bien ciselée.

Mon visage est transfiguré par la transition.

Pas physiquement, mais j'ai la sensation qu'il est illuminé de l'intérieur (ET, sors de ce corps).

Alors, qu'est ce que je vois sur les photos ?

Une femme heureuse.


If I only could, I'd make a deal with God

avatar contributeur de Narikya
Narikya
15/04/2025 à 10:19

Citation de Yaluna #530920 Bon, liras qui veux j'imagine, j'avoue, avec le recul, c'est un peu long quand même ^^

Même pas peur ! ^^

Citation de Yaluna #530916

Une histoire dense, touchante, poignante par moments, bien racontée : un beau cadeau. Et en plus, on apprend que l'on a affaire à un chaman amazonien en réalité. ^^

Mais surtout à une personne qui a une histoire lourde, très lourde, et qui explique tout cela avec visiblement une grande lucidité et semble avoir une belle âme soucieuse de corriger ses travers, de panser ses plaies et de redécouvrir la vie.

Et cesse de t'excuser sur la longueur. Alors, oui, il y a des gens que cela rebute et mécaniquement, cela va réduire le spectre de ceux qui te liront. C'est un fait.

Mais en vérité, il est extrêmement difficile d'aller au fond des choses en quelques mots.

Quelques personnes y parviennent et sont à mes yeux des génies et une majorité fait mine d'y parvenir et échoue.

Et puis, je pense aussi que l'utilité de ce forum est aussi de se raconter. D'inscrire sa vie sur le "papier" (numérique) et de sauvegarder tout ça pour se construire un outil réflexif, un moyen de faire le point. Et cela demande du temps et du détail.

J'avoue que cette notion de "trouble de la personnalité narcissique vulnérable" m'interpelle. Est-ce tu aurais quelques sources à me conseiller sur le sujet ?

Citation de Yaluna #530916 Dans mon cas, ça a crée une dépression de 25ans.

Petit joueur ! ^^

Plus sérieusement, bienvenu au club ! 🍻

Et bonne guérison.

Il y a un bouquin qui me travaille un peu (même s'il est problématique : c'est écrit par une psychanalyste et on va dire que la psychanalyse a fait historiquement beaucoup de mal aux personnes transgenres) : https://www.cairn.info/psychologies-des-transsexuels-et-des-transgenres--9782738125835.htm

Le chapitre 3 fait le lien entre trouble de l'identité de genre et traumas. Ce qui est une idée problématique, parce que cela induit que l'on devient transgenre que parce que son identité a été abîmée ou parce qu'elle sort trop de la norme déjà à la base. En gros, nous sommes tous et toutes soit déglingués soit anormaux... Et en plus, cela pourrait induire que l'on peut "guérir" du fait d'être transgenre. Bref, problématique.

Néanmoins, je trouve que dans mon cas, ça colle pas si mal. Et il ne me paraît pas si absurde qu'un écart à la norme du fait du vécu, de l'histoire familiale, d'une neuroatypie ou autre fasse qu'une personne rentre moins facilement dans les codes sociaux (et le genre est un code social) parce que ces derniers lui semblent moins pertinents, familiers, adaptés du fait justement de son expérience quotidienne du décalage avec la norme sociale.

Et au regard de ton histoire, bien plus chargée que la mienne, on va dire que cela pourrait coller aussi. Ton égo en a pris plein la tronche et ton expérience de l'écart à la norme me paraît conséquent, on va dire !

Alors c'est purement spéculatif et cela n'a pas forcément d'utilité pratique, mais c'est peut-être un chemin de spéculations introspectives.

Je pose ça là, au cas où.

Citation de Yaluna #530916 Et je crois que je sais pas me lier aux gens sans raconter mon histoire aussi.

J'ai eu une période comme celle-là aussi au sortir du plus gros de mes traumas. Cela s'estompe avec le temps, car certains traumas ne constituent plus le centre de mes préoccupations.

Après, on ne construit des liens forts, passé un certain stade, qu'en évoquant les éléments essentiels de notre être. Ta démarche est donc assez logique, non ?

Citation de Yaluna #530916 Peut être que je suis non binaire. J'ai quand même l'impression que je me sens plus femme qu'homme, surtout ces derniers jours.

Seul le temps te le dira, en effet.

Citation de Yaluna #530916 Ma communication a toujours été un peu bancale, j'imagine que je suis pas le seul dans ce cas. J'espère que ça va quand même. Faut me le dire sinon !

A mes yeux, ta communication est tout ce qu'il y a de plus normale.

Bon, après, je ne sais pas si je suis un bon indicateur de normalité ! 🤣

avatar contributeur de Harmonique
Harmonique
15/04/2025 à 12:18

Citation de Victoria Mai #530921

Merci Victoria pour ce soleil que tu diffuses

avatar contributeur de Narikya
Narikya
15/04/2025 à 14:10

Citation de Harmonique #530925 Merci Victoria pour ce soleil que tu diffuses.

Oui, mais est-ce que tu pourrais en diffuser plus vers la Loire, parce que franchement, aujourd'hui, il faut gris ! 😁

Blague à part, ton témoignage fait du bien. 🌞

avatar contributeur de Yaluna
Yaluna
15/04/2025 à 16:19

Citation de Victoria Mai #530921

Bonjour Victoria, et merci également pour ton partage. Et félicitation pour tes "ajustements" aussi (je sais pas si le terme est correct.). J'imagine que ça prend du temps, beaucoup d'émotions forte, et beaucoup de courage aussi. :)

Entendre quelqu'un se dire heureuse après tout ça, c'est clairement inspirant !

Alors de mon coté, je parlais surtout de mon visage, qui m'apparait "ok" dans le miroir, mais toujours "moche" en photo. Soit je suis juste pas photogénique, soit le figement ne me vas pas ^^ .

J'ai un visage assez fin, mais quand même des traits clairement masculin. J'ai des bonne mâchoires, une pilosité claire, et surtout, ce front qui ne cesse de s'agrandir...

Après je crois avoir la chance d'aimer mon corps. c'était pas le cas petit, mais comme je suis devenu jongleur semi-pro vers 20 ans, que j'ai aimé danser, bouger etc... Ben j'ai développé un certains amour de mon physique (même si je me suis toujours trouvé trop maigre, trop petit, trop "vulnérable...). j'était "bien foutu" à mes yeux.

J'ai un peu de pec, donc ça me donne une petite illusion de seins, j'aime bien quand même .. Et coté sexe, ben j'ai toujours eu un bon rapport avec le mien, si ce n'est une circoncision qui m'a collé quelques complexe. 5et que j'ai pu "inverser" à l'âge adulte...

J'ai toujours beaucoup aimé la sexualité, même si j'ai toujours eu des difficulté à trouver des partenaires. Encore plus des partenaire avec on niveau de curiosité. J'ai eu deux histoires avec des femme qui ont duré prés de 5 ans. Je m'y sentais bien sexuellement parlant, même si je m'y suis toujours senti limité.

L'amour, pour un narcissique, c'est de l'oxygène. Si on même, c'est que j'ai le droit de me voir comme quelqu'un de bien. Sans ça, on perd non seulement l'autre, mais aussi sa propre image qui part avec l'autre...

Et du coup, "être" le meilleur partenaire possible", c'est un enjeu vital.. Mauvais sexe = risque de perdre sa seule source d'amour vital.. Avec le recul, c'était bien sûr absurde... Mais c'est tellement inconscient que c'était invisible...

C'est plus tard, quand j'ai commencé à accepter et surtout à expérimenter ma bisexualité, que l'image que j'avais de moi même devenait un probléme plus important.

Encore une fois, dans un trouble narcissique, son image, qui est en réalité un masque d'emprunt, et très défensif.

En fait, j'avais peur de perdre mon estime de moi en étant "bottom"... (et être "top" ne m'intéressait pas). Si je me trouvais avec un mec "plus viril" , ou "moins" d'ailleurs, inconsciemment, ça me renvoyait une image de moi que j'ai eu beaucoup de mal à accepter

En fait, paradoxalement, j'ai passé ma vie à apprendre à m'aimer à m'accepter en tant qu'homme avec un coté féminin , et là je commence seulement à comprendre que l'équation à résoudre était juste un chouia différente XD

il n'y a que maintenant, avec ce questionnement qui s'est accéléré cette année, que je sens un décalage avec mon corps. Pas un rejet, mais un décalage. J'imagine que c'est un genre de dysphorie "light"., mais je voudrais pas paraitre insensible pour les gens souffrant de dysphorie bien plus profonde.

Et du coup, je me rend compte en écrivant que quelque part, le narcissisme est un peu un genre de dysphorie du soi interne, le rejet inconscient de tout ce qu'on a peur d'être

Encore une fois, malgré tout, je crois que j'ai de la chance.

Donc Merci Victoria, j'espère moi aussi je verrai quelqu'un de juste heureux dans le miroir, non binaire, ou pas :)

Je suis content d'entendre quelqu'un qui est heureuse de s'être trouvé :)

Citation de Narikya #530922

Alors déjà merci pour ton retour. C'est toujours apprécié quand je me sens compris, et ce que je lis me montre que c'est le cas. Donc merci pour ça déjà.

Juste une précision, je ne suis pas "chaman". Je n'ai d'ailleurs jamais rencontré quelqu'un prétendant l'être qui servait les plantes. Ca m'aurait surement un peu inquiété d'ailleurs. Souvent ces gens sont des Homme/femme médecine, des porteur, des facilitateur, des guides ou des thérapeutes psychédélique. A l'heure actuelle, c'est dans cette dernière catégorie que je me reconnais le plus. Je vais surement reprendre des études de psychologie d'ailleurs, pour déjà compléter ce que j'ai appris sur mon chemin, pour espérer un jour travailler légalement en France. Pour l'instant je le fais en hollande ou en Espagne, ou la loi est bien plus souple...

Citation de Narikya #530922 J'avoue que cette notion de "trouble de la personnalité narcissique vulnérable" m'interpelle. Est-ce tu aurais quelques sources à me conseiller sur le sujet ?

Alors c'est mon sujet préféré, mais les source de qualité sont rares. Ce qui m'a le plus aidé, c'est une chaine YouTube du nom de "HealNPD" (je sais pas si on peut mettre des lien ici ?. Par contre tout est en anglais.

Normalement, y a souvent les sous titre, parfois français. Les première vidéos de cette chaine couvrent vraiment tout ce qu'il est important de comprendre sur le narcissisme, et encore une fois, c'est expliqué avec compassion (sans nier les relations abusive). La compassion, c'est le truc le plus dur à trouver à ce sujet.

Je ne connais pas de source en français, donc si tu ne parle pas la langue, je pourrais faire des recherche supplémentaire, ou juste t'en parler plus en détail. Je suis pas un spécialiste, mais j'ai compris quelques ficelles qui sont rarement accessible.

Le problème, c'est qu'on trouve surtout la version DSM-5 , qui est décrié comme biaisé, la version psychanalytique (et perso, "stade anal refoulé" et "veut tuer maman", c'est pas ce qui m'a permis de comprendre le problème).

Sur youtube, 99% de ce qu'on voit, c'est "comment repérer un narcissique ?" "comment les détruire ? " "comment se réparer ?" et rarement "comprendre comment on en arrive là."

Et puis même des prétendu "pro" font des amalgames très nocif en réalité. Il y en a une par exemple, très populaire, psychiatre, qui fait une croisade "contre les narcissique". Et clairement elle a vécu un liaison abusive.. Mais clairement pour moi, elle est tout aussi narcissique dans sa posture, et n'en a pas conscience.

Je donne cet exemple pour montrer la difficulté de trouver des infos cohérentes.

L'ego est un maitre du déguisement, et tout le monde met donc ses œillère là ou ça le protège. Et les thérapeute ne font pas exception^^. Ni les gens des médecines d'ailleurs.

Mais ce qui est central dans cette question, c'est vraiment de comprendre qu'un narcissique n'est pas un monstre. Ce n'est pas quelqu'un qui veut du mal. C'est même souvent l'inverse. mais c'est des gens qui peuvent devenir toxique dans le lien, dans l'amour, dans le pouvoir. Et dans certains cas, ça peut devenir dangereux.

Encore une fois, le plus trash étant toujours mis en avant, dur de se reconnaitre.

Honnêtement, cette chaine, HealNPD, est vraiment celle qui m'a permis de bien comprendre. Et surtout de me reconnaitre.

Autre possibilité, perso je me sers beaucoup de ChatGPT. Ca fait un bon miroir, et si les question et la posture que tu lui demande est bien aligné, je trouve ça très fonctionnel; Surtout, ça me permet de différencier ce qui tient chez moi d'un comportement "narcissique activé" ou juste d'un humain. Parce que ça devient vite flou parfois^^

Citation de Narikya #530922 Le chapitre 3 fait le lien entre trouble de l'identité de genre et traumas

Alors, autre sujet passionnant, je vais essayer de rester concis (loupé) . Encore un sujet passionnant je trouve. en lien avec la transidentité, ma réflexion est toute jeune, donc vraiment je ne prétend pas "savoir" quoi que ce soit. Voilà juste comment je me positionne aujourd'hui.

(Bon je vais pas m'excuser pour la longueur, mais je vais quand même me justifier sur mon coté "professoral", j'y peux rien, j'ai trop envie d'être compris, du coup je donne l'impression de donner un cours parfois :/ )

Déjà le trauma. Un trauma n'est pas forcément une guerre, une agression ou un viol. Certaines personne peuvent vivre un trauma grave et être "résilient" et d'autre développer des troubles suite à une visite chez le dentiste. La sensibilité est un facteur aggravant des trauma, ce qui me parait évident. Et une situation sociale "banale", comme un rejet, des moqueries, parfois même juste un ressenti "malaisant", peux potentiellement causer un trauma.

ce que j'ai compris du trauma de mes lectures et expérience, le voici. ce qui caractérise un trauma, c'est un ensemble de phénomène biologique avant tout. Le stress est tel que le cerveau bugue ("figement"), l'info n'est pas traité correctement, donc elle est isolé dans le cerveau, et devient distante, voir elle est ignorée ignorée par la conscience. (mécanisme de dissociation avec ou sans amnésie).

Cette rupture entre l'amygdale (gestion de la peur) et le néocortex (la cognition consciente) est un mécanisme de soupape. Physiologiquement, il parait que c'est observable en IRM..

Ca évite au système de griller. Dans la nature, le "défigement est souvent rapide". Si on a survécu, on se secoue, le cerveau crée une histoire fonctionnelle, et la machine repart, avec des points de surveillance supplémentaire.

Chez l'homme, et à cause de notre Néocortex trop développé, l'information ne passe juste plus. Et ça bloque, parfois pendant toute une vie. Alors la zone en souffrance continue d'envoyer un signal de problème non résolu, mais le signal n'arrive jamais au conscient.

Ce mécanisme, c'est la cause effectivement de beaucoup de trouble. Et tant que le signal n'est pas libéré d'une manière ou d'une autre, c'est là. Souvent, le signal remonte quand l'inconscient considère la personne prête à intégrer l'info. Ca peut être tout d'un coup, le plus souvent petit à petit. mais en général, quand ça remonte, c'est que l'espace est prêt à ça...

Quand j'ai découvert mes différents traumas, surtout les "cachés", je me suis rendu compte qu'ils avaient conditionné ma vie. Clairement, les traumas de l'enfance, en particulier, forment nos mécanismes de défense. Ca devient nos bagages, notre fenêtre sur le monde. Notre entourage, notre culture, notre génétique à aussi un impact sur notre interface. mais nos mécanismes de défense, qui sont souvent la cause de nos souffrance auto infligé, viennent tous de système de protection de nature traumatique. Si une défense est crée, c'est que l'organisme a peur de souffrir encore, alors qu'il n'a pas su traiter l'extérieur. Et comme petit, on est vulnérable à tout...

Personne n'est épargné. Car même si certains n'ont pas de traumas lourd dans leur biographie, ce qui est déjà rare en soi, il existe aussi des trauma collectifs. les guerres, les horreurs de l'histoire, les catastrophes naturelle, tout ça marque l'inconscient collectif. Et donc il existe des mécanismes de défense collectif. Les chasse aux sorcière, par exemple, en est un.. On cherche le groupe responsable en tant que société pour ne pas avoir à confronter nos blessures inconsciente. Les effet de ces traumas font écho, génération après génération. C'est aussi comme ça qu'une espèce survie, c'est "normal".

Dans notre civilisation "moderne" les gens qui "échouent" à la vie, les perdus, les fous, les toxicos, les criminels, sont pointés du doigts comme étant la cause des problèmes de la société, alors qu'ils sont en réalité les symptôme d'un mal bien plus grand. Les différence sont aussi pointé du doigts, et les raisons imaginées de ces différence prennent plus d'importance et divisent plus que l'envie de comprendre ces différences. (ex: neuroatypie, religion, transidentité)

C'est ces trauma collectif qui nous poussent à nous diviser. C'est le déni de nos trauma collectif qui nous empêchent d'apprendre de nos erreurs. Personne ne veut se sentir responsable de la guerre, de la misère, de la maladie etc... Pourtant on a tous, à une infinité d'échelle différente, notre part d'héritage de ces problèmes à traiter. Et donc notre part de responsabilités. On cherche souvent la cause chez l'autre, alors qu'on devrait, à mon sens, chercher à comprendre notre part, et comment elle nous relie à l'autre, quel qu'il soit.. Ce qui relie tout le monde, c'est la recherche de sécurité et d'amour. et sur l'autre coté de la même pièce, plus visible, la peur de souffrir.

Perso, je n'ai jamais rencontré de personne "Trans" sans trauma, souvent sexuel. Ou avec de très forte suspicion de ce genre de trauma. Mais déjà, ce n'est que ma petite expérience, et peut être 4 personnes en tout.

Je ne pense pas non plus que le trauma cause la transidentité. Je pense que la transidentité est juste l'expression d'une diversité normale à toute forme de vie. Rien ne rentre dans une logique strictement dualiste. Sauf parait t'il la conscience humaine, mais c'est (presque) un autre sujet...

Que quelqu'un en vienne à haïr/rejeter son corps parce qu'il le croit responsable de son agression ou de sa souffrance (auto culpabilisation de la victime), ça, ça me parait logique. Que le rejet ressenti, soit rejeté sur le corps plutôt que sur le "rejeteur" parle de la même chose je crois. Une douleur est là, et le message de cette douleur cherche une solution. Et comme on ne peux pas changer une vision sociétale malade, l'énergie se retourne contre son hôte.

Encore une fois c'est la loi du moindre effort. Si je ne peux me retourner contre la cause de ma souffrance, je vais tourner cette énergie là où c'est possible, c'est à dire vers moi.

Donc j'imagine, je peux me tromper, que la dysphorie, elle, peut prendre racine dans un trauma (et ce trauma peut tout aussi bien être "juste" un trauma de rejet social, mais a fortiori un viol ou un inceste...). Ca n'enlève rien à la vérité de la douleur ressentie dans cette dysphorie.

J'imagine que dans un monde utopique, sans rejet ni souffrance, une personne trans passerait directement de la réalisation à l'acceptance/transformation disponible sans dysphorie ? Je ne sais pas. Honnêtement j'y réfléchis en écrivant, j'espère ne brusquer personne. je ne veux minimiser aucune souffrance.

Je crois que la transidentité est un état de base. Et la dysphorie, comme mon narcissisme, ou d'autre trouble, d'autre souffrance vécu, sont des mécanismes de défense.

Il est aussi probable que toute "différence" soit un facteur de risque traumatique en soi.. . La loi du moindre effort encore présente ici. l'énergie va la où c'est le plus facile. Alors quand de la violence cherche une sortie, ça ira toujours sur le moins à même de résister, le plus accessible etc....

Naitre neuro atypique, ou trans, et bien d'autre chose, c'est des facteurs de risques de trauma,.

Et il est aussi possible que ces trauma déclenchent la "lutte intérieure", qui aurait juste pris une autre forme sans.. J'imagine que des personne trans non traumatisé ont surement eu d'autre expérience qui sont venu réveiller leur sentiments de différence.

Encore une fois, c'est juste mon opinion actuelle, j'ai aucune certitude sur le sujet. Et je me rend compte aussi que j'écris tout ça aussi pour moi, ça me permet de comprendre ce que je croit mais que je ne formule pas clairement. Donc Merci Narikya, si tu lis encore, ton questionnement m'inspire pas à mal à la réflexion, ce qui m'est très utile à défaire mes noeuds aussi ;)

Bon allez, je vais abréger ce qui me passe dans la tête quand même.

D'un point de vue plus métaphysique, ou spirituel, j'ai aussi la croyance que la douleur, sous toute ses formes, est un moteur essentiel à la vie. C'est pas le seul, mais clairement ce moteur est très présent. La douleur et le plaisr. deux face du même mécanisme d'évolution...

Je ne serai pas qui je suis sans mes traumas. Et si je m'en serai bien passé, je finis par comprendre aussi que ce que j'ai appris, ce que j'aime, est aussi la résultante de ces traumas. Donc je doit aussi à mes trauma la force que j'ai dû développer, et qui me permet aujourd'hui d'expérimenter la vie ce qui est rarement accessible pour la majorité. Je me met pas au dessus ou en dessous de personne. Je suis juste moi, et je suis content de ce que j'ai appris d'étre ma propre différence..

Donc non, je ne pense pas que les personnes trans soient malades, pour revenir à ton questionnement sur cet article.. Pour moi, il est évident que la vie aime la diversité, et que rien ne rentre dans une logique binaires.

La vie expérimente, et chacun se retrouve face à son "jeu".

Le problème c'est nos trauma collectif. Car ce qui fait peur à une société, la différence, c'est avant tout l'écho de cette croyance d'animaux sociaux : "L'autre me veux du mal. Ce qui est différent peux me détruire". Tout en oubliant, "je suis l'autre de l'autre." et donc plus de peur n'engendrera que plus de souffrance.

Dans une société saine, ne pas être binaire, avoir sa propre variation, devrait être un simple fait.. Pas une question de "est ce qu'on autorise ou pas les gens à simplement "être". J'ai jamais eu l'impression que le monde "moins conscient que nous" se posaient nos questions de tordus d'humains.

Oui peut être que certaines personnes rejettent leur corps suite à une agression. C'est logique même. Mais beaucoup de personnes sont agressée de la même manière, et ne transitionnent pas pour autant.

En réalité, dans mon boulot, c'est quasi 90% des gens qui se découvrent des mémoires traumatiques lourde à un moment ou un autre. Et je n'arrive pas à trouver un exemple en tête où cette découverte à entrainer une transition... J'ai pas suivi tout le monde non plus..

J'en viens à penser que l'absence de trauma, physique ou sexuel, est en réalité l'exception et non la règle.

Donc je crois que nos traumas déterminent notre psyché, nos trouble, nos difficultés existentielles, nos mécanismes de défense. Ils crée nos besoins de protection, qui souvent se retournent contre nous..

Mais ils ne créent pas notre vrai nous. Ils mettent juste des mécanisme de défense entre nous, le monde, et notre "vraie nature".

Et donc, toujours pour moi, guérir, c'est se trouver en enlevant les couches acquise sur la route.. Celle de nos héritages collectifs, et celle de notre héritage biographique.

Et donc, si une transition amène quelqu'un plus proche de son vrai soi, c'est juste super.

Après tout le monde peut faire des erreurs, se tromper de direction, aller quelque part par fuite inconsciente. Tout ça, ç'est le cas partout. Combien de personne ont choisie une carrière "pour les mauvaise raison". Combien ont fait des enfant "avec la mauvaise personne". Ou est la différence en soi. Tout le monde à le droit d'expérimenter, d'essayer, et de se tromper....

Bon allez, faut que je m'arrête à un moment.

merci encore à vous tous pour ces échanges. je suis vraiment content de débarquer ici et de trouver des interactions aussi stimulante. je me rend compte que ça me fait du bien. Faut que j'apprenne à résumer un peu plus, au moins pour moi par contre XD

Bonne soirée.

avatar contributeur de Narikya
Narikya
15/04/2025 à 19:19 - 16/04/2025 à 22:38

Citation de Yaluna #530942

Merci pour la chaîne youtube HealNPD (j'irais y jeter un œil quand j'aurais le temps).

Et merci pour les autres retours et le partage de tes réflexions et témoignages.

Je suis globalement d'accord avec toi sur la très forte présence des traumas.

Pour ce qui est de la construction de l'identité de genre, j'avais été très intéressé par cette série de deux vidéo :

Et quand on regarde vers 14min. et plus la première vidéo, notre ami PsykoCouac présente rapidement quelques théories sur la construction de l'identité :

a) la construction est sociale, on rejoint un groupe pour obtenir ressources, sécurité et bien être :

--> Or, pour ce qui est de la construction du genre, rejoindre le groupe des mecs quand tu es un mec à part (neuroatypie, traumas importants, multiculturalisme, etc.), c'est plus compliqué que lorsque tu es plus dans la norme ;

b) l'identité est liée à la conscience de soi et permet à une personne de garder un sentiment de permanence et de cohérence malgré ses évolutions :

--> Là, j'imagine que les éléments de fragilisation du "moi" (traumas, rejet) ou de flou dans le "moi" (appartenir aux marges de la société, avoir une double culture) ne facilitent pas cette construction d'une identité forte et bien définie ;

c) l'identité comme moyen de créer des ponts entre soi et le reste du monde :

--> là aussi, l'écart à la norme fait qu'il est plus difficile de s'identifier justement à des éléments normatifs qui entrent en dissonance avec notre expérience du réel.

Et j'aime bien la seconde vidéo parce que cela propose une vision dynamique et graduelle de construction de l'identité en fonction de notre vécu.

Après, c'est une vision qui n'est pas forcément très bien acceptée par ici parce que la suppose que l'identité de genre (ou l'orientation sexuelle) est évolutive. Et donc cela contre les théories du type : "je suis une femme née dans un corps d'homme" et le ressenti de certaines personnes et surtout cela peut aboutir à l'idée que l'on pourrait éradiquer l'homosexualité et le transgenrisme en éduquant d'une certaine manière les enfants.

Malgré tout, c'est ce qui fait le plus sens en moi.

Voilà, voilà.

avatar contributeur de Yaluna
Yaluna
17/04/2025 à 13:24

Bonjour à tous/toutes etc.. :)

(Faudra qu'on m'explique comment saluer correctement tout le monde ici )

Un peu de retard sur ma mise à jour, j'ai eu le cerveau qui a eu besoin d'une pause je crois.

Je vais bien, j'ai reçu les fringues que j'avais commandé récemment, et je dois dire que je suis franchement surpris d'à quel point je me sens bien avec des vêtement de femmes, à quel point ça me parait naturel, libérateur etc... ET je me suis jamais senti autant "sexy" aussi, ce qui est pas pour me déplaire non plus, je dois bien avouer :)

J'ai parlé de ce qui m'arrive à une paire d'ami/es choisies, c'est bien accueilli pour l'instant, je me sens soutenue.

Je me rend compte que le seul truc qui me bloque réellement, ou qui m'a bloqué jusque là, c'est clairement mes peur de rejet, d'agression. Et clairement, je comprend que mon trouble narcissique, qui se développe vers 8 ans en général, âge ou commence normalement à créer un "moi" qui nous soit propre, m'a aussi "préservé" de toute ces peur... Car il y en avait déjà beaucoup trop à gérer.

Il y a des moment où ces peur remontent bien entendue, je dors pas très bien, mais je passe aussi beaucoup de moment de libération intense, agréable etc... je sens que quoi qu'il soit en train de m'arriver, c'est une bonne chose, et je fais de l'espace pour l'accueillir, petit à petit.

Aujourd'hui, j'ai une amie/ancienne amante/partenaire de tantra qui passe me voir. Je lui avais parlé de mes questionnements il y a quelque semaines. elle avait des à priori politique assez marqué sur les transition (genre peur du complot pharmaceutique, ce genre de chose) mais elle n'était pas dans le rejet non plus.

J'ai envie de l'accueillir comme je suis aujourd'hui, c'est à dire en robe, ça me fera un premier pas pour observer comment je me sens en lien "IRL" dans cet espace de moi. On verra bien ce qui se passera !

Citation de Narikya #530949

Merci Narikya pour les vidéo de psychocouac. Je l'aime bien, je ne sais plus si j'avais déjà vu ses vidéos sur le sujet. En tout cas c'était intéressant de replonger dans son approche toute "logique" de ce questionnement. Quant à ce que j'en pense, qu'est ce réellement que l'identité de genre, et est ce acquis ou inné, etc ... Honnêtement je ne sais pas. Je sais que j'ai été un homme jusque là, et qu'aujourd'hui, autre chose se met en place. Et je dirais que pour moi ces deux états étaient tout aussi vrai à leur moment respectif...

Donc j'aurais tendance à adhérer aussi à une vision dynamique du genre, avec bien sûr des variantes d'une personne à l'autre. Si on parle d'un spectre d'identité, il est normal pour moi que les placements les plus franc sur ce spectre soient vécus comme des vérités innée indiscutable, et pour les gens "entre deux" comme moi, peut être qu'il y a plus de place pour une forme de "choix", conscient ou non...

Je prétend pas avoir plus que mon opinion sur le sujet, alors j'espère ne blesser personne, si ce sujet est clivant dans la communauté. De ce que j'en pense, chaque bord à surement raison depuis son endroit, comme souvent.

Perso, j'ai lâché l'idée de trouver des vérités permanentes et objectives, ça marche jamais (et pourtant je suis un ancien scientiste rationaliste qui s'ignorait, savoir, c'était un mécanisme de défense chez moi ^^

La seule vérité philosophique qui me parait être universelle, c'est cette phrase gravée sur un temps je sais plus où : "Cela aussi passera"

J'ai l'impression que je pourrais "choisir" de juste rester un gars. Ce serait plus simple sur beaucoup de plan, et je ne serai peut être pas plus malheureux. Des aménagement sont possible dans mon cas.

Mais si j'écoute juste mon petit cœur qui se réveille, j'ai clairement envie de faire de l'espace pour cette femme que je vois se réveiller en moi, et qui semble déjà tellement à l'aise (du moins toute seule chez moi pour l'instant :) )

Ce que je vis, c'est flippant, une part de moi en as tellement ras le cul des défis de vie insurmontables (ça fait 8 ans là, j'aimerais bien un peu de repos dès fois..)

Et en même temps, vu que c'est pas mon premier tour de manège, je me dis que "foutu pour foutu", autant avancer là où le cœur veut s'ouvrir. Ca n'a jamais été facile, mais ça reste le seul chemin qui a du sens pour moi.

Je m'attendais juste pas à ce qu'il aille là, voilà tout...

Allez je m'arrête là pour aujourd'hui, à bientôt pour ceux qui suivent ;)

avatar contributeur de Victoria Mai
Victoria Mai
17/04/2025 à 13:56 - 17/04/2025 à 13:57

Citation de Yaluna #531050

😘


If I only could, I'd make a deal with God

avatar contributeur de Yaluna
Yaluna
23/04/2025 à 20:38

Bonjour à tous/toutes et aussi les autres.

J'ai laissé passer un peu de temps, mais j'ai envie de faire une update, même si j'ai peu à dire j'ai l'impression.

Les choses ont un peu ralenti ces derniers jours, je crois que j'avais besoin d'une pause après une semaine très intense.

Pour résumer ce qui m'est arrivée, j'ai accueillie mon amie/amante parfois en robe. Ca a été bien reçu, ça lui paraissait naturel. On a fait une cérémonie tout les deux. J'était habillé en homme, mais pour la première fois je sentais cette énergie de "femme médecine" circuler en moi. dans mes chants, mon attitude interne. C'était très simple, et agréable.

Deux jours plus tard, je suis allé voir un autre ami, une personne avec qui j'avais eu une aventure, et qui s'était parfois habillé en robe en ma présence. J'avoue qu'à l'époque, sans rentrer dans un jugement de valeur, j'avais eu une attitude de "tu fais ce que tu veux, mais c'est pas trop mon truc". J'avais quand même essayé rapidement des fringues de femmes qu'il avait, mais bon, c'était pas encore prêt pour moi.

Bizarrement, si je me suis habillé en femme chez lui, la même énergie n'était pas présente. En fait, je lui ai parlé tout du long depuis mon "masculin habituel". Il avait besoin d'écoute, j'était plus dans une posture thérapeutique, et du coup je suis peut être plus resté dans ma zone "de confort", robe ou pas... En tout cas, être en femme ne me faisait "quasi rien" et c'était étrangement tout aussi déroutant...

Après toute ces aventures, comme je le disais, une pause s'est imposé. Ces derniers jours, je n'ai pas senti l'élan d'explorer de nouveau. Je crois que je suis arrivé à un point de saturation. Ce qui est étrange, c'est que je suis passé dans ma têtye de "planifier une transition évidente" à "attend, what ?". Bref, je crois que je vais me laisser un peu de temps pour décanter. J'imagine que ça va faire quelques aller retour dans les prochains temps !

Je ne doute pas qu''une fois la porte ouverte, d'autres choses apparaitront. Je me suis dis que je n'allais pas forcer quoi que ce soit.

J'avais quand même envie de partager ces quelques mots ici, j'ai bien aimé tout les échanges sur ce site, je vais trainer encore un peu je crois.

Merci pour vos lecture, et si vous avez des retours à me faire, notamment concernant ces fluctuations qui me traverse, je serai très content de vous lire.

Je vous souhaite une belle soirée.

avatar contributeur de Harmonique
Harmonique
24/04/2025 à 06:15 - 24/04/2025 à 06:19

Citation de Yaluna #531348

Une transition n'est pas une autoroute. C'est un chemin tortueux sur lequel on avance sans même parfois sans rendre compte

Plus tu avances plus tu trouves un sens à ce que tu as déjà vécu

Ta transition est une partition que tu es en train d'écrire. Tu connais le début de celle-ci tu vas laisser ta tête tes mains ton cœur dessiner la suite.

Il y a 1000 et une façon de transitioner

avatar contributeur de DodoRéMi
DodoRéMi
24/04/2025 à 08:45 - 24/04/2025 à 08:49

Citation de Yaluna #531348

Salut Yaluna,

Notre société conçoit tout de façon binaire, y compris la transition de genre. Ouvrir une brèche vers un questionnement non-binaire, genderfluide, demande souvent une intrspection encore plus profonde, vers nos profondeurs les plus authentiques.

Car, somme toute, passer d'un genre de naissance à l'autre dans notre notre vie adulte peut être tout sauf simple (selon notre personnalité, notre entourage, etc), mais il existe des "rails" qui balisent ce cheminement d'un point de départ bien défini vers un point d'arrivée situé quelque part dans le "royaume" de l'autre genre.

Et de la même façon que l'on demande régulièrement à un.e célibataire s'il/elle a rencontré l'amour (pour suivre les "rails"), puis à un couple quand est-ce qu'il va se marier, faire des enfants (toujours ces "rails" qui nous évitent d'avoir à trop penser par nous-mêmes), de même on demande à toute personne mtf ou ftm où il/elle en est de sa transition, quelle est la prochaine étape prévue, comme si la fin était planifiée à l'avance ("comme sur des rails"), comme si l'exploration d'une zone intermédiaire apparaissait davantage comme un ratage temporaire, une erreur de parcours à corriger au plus vite, plutôt que comme un choix conscient mûrement senti et réfléchi - voire une restauration de ce dont l'éducation genrée nous a privé.e.s. (en croyant bien faire).

C'est sans doute parce que je suis non-binaire que je perçois cela dans ce besoin de pauses que tu décris. Mais toi seul.e peux dire ce que tu ressens, où tu en es et ce qu'il en est. Bon cheminement à toi 😉

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