Cela fait plusieurs mois ou années que le sujet revient au centre du débat et les récents propos du Président de la République indiquent que le port de l'uniforme sera expérimenté dans une centaine d'établissements scolaires à partir du printemps 2024, avant une généralisation possible, en cas d'essai concluant dès la rentrée scolaire de 2026.
En soit, pensez-vous que l'uniforme suffirait à gommer les différences sociales ? Quitte à instaurer l'uniforme, à partir de quel âge ou quel niveau (maternelle, primaire, collège, lycée) ? Seriez-vous plutôt uniforme strict style anglo-saxon (costume cravate-pantalon pour les garçons , costume-jupe pour les filles) OU blouse style années 50-60 OU jean-polo avec écusson de l'école comme cela existe parfois dans certains établissements privés ? Les enfants ne pourraient-ils toujours pas se démarquer par la marque de leurs chaussures ou baskets, par les bijoux, les téléphones portables, etc. ? Il n'existe pratiquement plus d'usine textile en France. Pensez-vous que des usines pourraient rouvrir chez nous pour réaliser ces tenues ? Avez-vous une idée du coût que cela représenterait en imaginant qu'il faudrait prévoir plusieurs exemplaires de la tenue par élève et qu'il faudrait faire évoluer les tailles en fonction de l'évolution de la morphologie des élèves ? Si vous êtes parents et/ou enseignants, indiquez-le. Évitons de trop politiser le débat et discutons plutôt du fond.
Citation de SabrinaPS #493800
Bonsoir,
"Ce qui serait bien aussi, à mes yeux, serait de lutter contre les cloisonnements sociaux et religieux que les écoles privées entérinent"
Je suis entièrement d'accord...
"La vraie différence sociale est là, l'égalité des chances est bafouée par la simple existence des écoles privées"
Alors pour moi non, l'égalité des chances est bafouée insidieusement sur le terrain d'abord et déjà dans les écoles publiques, l'existence d'écoles privées décuple et visibilise sans aucun doute le phénomène.
Pour répondre au sujet, je pense que l’uniforme ne gommera ni les différences, ni les discriminations existantes. Les inégalités de faits persisteront et se matérialiseront sous d’autres formes (c'est déjà le cas).
Si encore cette expérimentation avait cet objectif bienveillant, j’en discuterais avec plaisir, mais pour moi elle s’inscrit dans un ensemble de mesures restrictives des libertés, justement discriminantes (coucou l'abaya) et dans une logique politique que je rejette, le tout sous couvert de grands principes (égalité, laïcité, non-discrimination)…
Même si j'ai un positionnement radical, ça ne m'empêche pas de trouver les questions posées intéressantes au même titre que les réponses qui seront apportées, mais je n’arriverai pas à aborder le sujet comme s'il était isolé, sans le politiser a minima. Je trouve ça même dangereux de le faire.
Pour une société capitaliste comme la notre, la perte financière serait bien trop grande. Ils ne mettront jamais cela en place.
Le sujet est l'arbre qui cache la forêt. Quelque chose se joue en ce moment. Ils essaient de nous occuper sur un faux thème (comme un ballon sur une pelouse) afin de nous contenir (De la révolte). Ils ont peur pour les JO puisque tout les pays nous regardent 😄
La tenue vestimentaire fait partie intégrante de notre personnalité. Oui même chez les enfants et adolescents, qui ne sont pas des "sous-humains".
Que certains signes dans l'habillement soient interdits, sans parler des signes religieux, je pourrait être d'accord. Mais tomber dans le ridicule comme, souvenez-vous en, il y a quelques mois, le sujet du croptop chez les filles cencé "exciter" les garçons ... enfin, pas tous les garçons. Si cette mode avait existé quand j'étais lycéen, cela ne m'aurait fait ni chaud ni froid. Vous devinez pourquoi.
Ce que je voulais dire également c'est que l'uniforme transformerai les élèves en pions, bien sages et bien dociles.
Tant que la soi-disante égalité ne se trouvera pas dans le compte en banque des parents et dans le cerveau des élèves, la question de l'uniforme pourrait passer telle une façade cachant la réalité des faits sociaux et des statuts familiaux.
Je vais donner mon avis d'un point de vue uniquement social.
Tant que l'uniforme est mixte, pantalon pour tout le monde, je n'y vois pas d'inconvénient pour nos jeunes.
Je suis totalement contre l'idée que les "filles" doivent porter une jupe pour trois raisons :
déjà pour les hommes trans en devenir, ça serait totalement invivable pour eux et risque de dépression et de suicide. (Si on m'y avait contraint quand j'étais jeune, j'aurais pété un câble)
ensuite pour l'aspect stéréotype de genre : certaines filles/femmes n'ont pas envie forcément d'être vues comme du bétail pour les hommes parce qu'elles portent une jupe et n'ont pas envie d'être harcelées pour ça. D'ailleurs obliger le port de la jupe serait profondément antiféministe.
Tout le monde en pantalon, je ne vois pas où est le problème, c'est ce qu'il y a de plus neutre et ça arrange tout le monde.
Mon avis est tranchant mais j'assume et ne vise personne.
C'est amusant de voir les raccourcis que certaines personnes font.
Les politiciens ont un uniforme: un costard gris et fade... qui ne les rend différenciables que par leur idées, ...petits nous avions aussi un tablier qui uniformisait les élèves... Et je suis toujours vivant ! On m'a jamais raquetté à la sortie du bahut ! L'allergie générale à ce mot "uniforme" braque tellement de gens. Le mot est peut-être juste mal choisi à l'heure où tous les enfants se ressemblent en achetant les même "merdes" à la mode, en se oupant les cheveux de la même façon... et j'en passe... ! Les gens hermétiques sont en fait juste opposés à toute forme de choix dans d'intérêt général, ou simplement contre tout ce qui vient du politique. C'est ma pensée !
Je pense en fait que pour aider ces personnes, il faudrait dire une "tenue de travail". Car quand un patron, offre une tenue estampillée de l'entreprise à ses ouvriers, ils ne font pas grève pour revendiquer leur droit à ne pas porter d'uniforme !
J'ai personnellement un souvenir du lycée et ensuite du service militaire:
Dans le premier, il y avait des clans... les racailles, les bourges, les prolo etc. Mais à l'armée, on s'en foutait car on était tous frangins !
Donc je pense que l'ouverture d'esprit de ceux que nous sommes nous... queer, polyamoureux , LGBT, bi... , c'est d'être cohérents dans nos pensées et notre vision d'un monde plus égalitaire. Mais évidemment c'est un travail à faire pour certain.
On pourrait dire que ce qui fait notre personnalité propre, c'est le visage, la plastique faciale, plus que les formes du corps.
A moins que tout le monde porte un masque ou une cagoule, ce qui différencie les individus, ce sont les visages, car la tête est peut-être la partie la plus importante de sa personnalité, de son individualité, de sa singularité.
Alors oui, un bleu de travail, c'est avant tout une tenue ... de travail, oui, le treillis est la tenue des militaires en action de combat, oui, la blouse est la tenue de travail des infirmiers-mières et des aide-soigants-tes dans les hôpitaux, etc.
Je le répète, ce qui nous distingue - dans les deux sens du terme - c'est notre visage.
Sans doute le plus important car nous sommes nous-mêmes de par notre visage. Et qu'importe notre physique corporel.
Citation de TendreNeels #496608
Merci pour ta contribution. De même que pour les autres membres.
Tu fais peut-être partie de la dernière génération (48 ans) à avoir effectué le service militaire. Nous n'avons que 9 ou 10 ans d'écart et je ne l'ai pas fait. La réforme voulue par le président Jacques Chirac est intervenue entre-temps.
Concernant cet uniforme ou cette tenue, des précisions ont été apportées par le gouvernement en début d'année, quelques jours après l'ouverture de ce post par mes soins. En voici le résumé...
Ni tablier, ni costume "british". Du blanc (chemise) et du bleu marine pour le haut ; du foncé aussi pour le bas. Pas de jupe. Peut-être l'écusson de l'école brodé sur la poitrine mais ce point n'est pas encore tranché. Pour la tenue de sport, ce sera plutôt libre si j'ai bien compris.
Au-delà de l'aspect du genre, ma question initiale portait sur l'utilité de l'uniforme. En soit, pourquoi pas, mais la différenciation sociale ne se reportera t'elle pas sur autre chose que les vêtements. En l'occurence les chaussures, les bijoux, la coiffure, la marque du téléphone, etc. Dans ce cas pourquoi mettre un uniforme si le reste ne change pas.
Ce que je trouve intéressant dans ton témoignage, c'est lorsque tu parles des mêmes "merdes" et des "coupes de cheveux de la même façon" qui se veulent uniformes justement, dés lors qu'elles appartiennent à une classe sociale.
C'est un peu contradictoire : les jeunes voudraient donc tous se ressembler, mais presque aucun ne veut de l'uniforme "scolaire". Cet avis aurait été encore plus tranché si le choix s'était porté sur le costume "so british".
Enfin, il y a la question financière. L'instauration de ces tenues uniques coûtera des millions. ILes familles ne déboursent rien "directement", mais les collectivités se rattraperont sans doute sur les impôts, surtout s'il faut prévoir plusieurs exemplaires, un ajustement ou un remplacement si la morphologie évolue. Il n'y a et il n'y aura rien de gratuit. Et puis je me posais des questions sur le fait que ces tenues puissent être produites en France. J'en doute. Notre pays ne possède pratiquement plus d'usines textiles. J'imagine que tout sera fabriqué en Asie, hormis peut-être les broderies.
Citation de Jstophe #496625
Toutes les générations ont eu leurs codes, uniformes scolaires, tabliers ou non. Service militaire ou non. Riches ou pauvres. La tienne a sans doute connu les cheveux longs (pour les garçons façon Julien Clerc), les pattes d'Ef (j'ai un doute te concernant), les mêmes idoles (Beatles, les "yéyés", Johnny, Belmondo, etc.) , les mobylettes etc.
La différence riches / pauvres est peut-être + marquée à l'époque actuelle, et les pauvres essaient de copier les riches en achetant des -i-phones hors de prix par exemple.
Citation de JulienD62 #496628
Je suis d'accord avec toi, mais ... il y avait une différence - indirecte - mais réelle : c'est que quand j'étais au lycée, donc ado, il y avait des copains-copines qui habitaient dans un pavillon et d'autres qui habitaient dans des HLM.
(J'habitais alors en banlieue parisienne)
Là, il y avait une différence, et l'uniforme n'avait plus sa place.
Le seul point commun : on avait les mêmes profs.
Citation de TendreNeels #496608
Bonsoir,
Mon message risque d’être long mais le sujet m’intéresse et ton post me permet de rebondir.
« Petits nous avions aussi un tablier qui uniformisait les élèves... Et je suis toujours vivant ! »
J’entends ton témoignage mais je ne le vois pas comme un argument. Ce n’est pas parce qu’on survit à quelque chose qu’il faut nécessairement le valider. Désolée du parallèle mais c’est typiquement le genre de phrase que j’entends sur certaines violences éducatives.
« Les gens hermétiques sont en fait juste opposés à toute forme de choix dans d'intérêt général »
Je ne crois pas à cet argument.
L’intérêt général doit servir de base décisionnelle mais certainement pas de manière automatique.
« La question sociale », ou comment concilier les deux grands piliers de notre état de droit : la liberté et l’égalité.
Privilégier automatiquement l’intérêt général/collectif revient à ériger la société en système communiste.
Privilégier automatiquement les libertés personnelles revient à considérer la société comme profondément libérale et individualiste.
La difficulté de toutes sociétés démocratiques devrait être de trouver un équilibre entre les deux.
L’autonomie personnelle pose le principe fondamental que tout individu a le droit de vivre comme il l’entend, de ne pas être entravé dans ses choix, de les revendiquer et de les faire respecter par notre système juridique (évidemment, dans la limite du respect des droits d’autrui). Ça englobe notamment le droit d’affirmer sa personnalité, son genre, sa sexualité, ses opinions ou tout autre aspect, et d'en protéger l'expression juridiquement.
Pour moi la liberté de s’habiller comme on le souhaite doit rester l’un des outils permettant l’expression et l’effectivité de notre autonomie personnelle.
Après oui, le droit distingue forcément le domaine privé du domaine public. Certaines professions appellent à la réserve, à la neutralité, au corporatisme etc…
Mais là encore, je pense qu’il faut garder un esprit critique, parce que oui, je considère que tout ce qui vient du politique doit être passé au radar de notre esprit critique citoyen. Ainsi, je pense qu’il ne faut pas déconnecter les lois des personnes qui les votent et du moment auquel elles les votent.
Dernièrement, le port de tout signe distinctif a été interdit pour les avocats. Cette décision est intervenue juste après qu’une élève avocate ait été invitée à retirer son voile ou à se déplacer au dernier rang pour ne pas être vue à l’Ecole de formations des barreaux de Paris.
Le débat sur l’uniforme intervient juste après les débats sur l’abaya.
Je me répète mais je pense sincèrement qu’il faut garder un esprit critique lorsque des mesures sont décidées sous couvert d’intérêt collectif.
Pour revenir à cette notion d’autonomie personnelle, j’y crois viscéralement; elle permet à l’individu d’exister au sein du collectif, dans toute son originalité, ses spécificités, ses différences.
Je n’oppose pas l’autonomie personnelle au principe d’égalité. Pour moi on peut chercher à atteindre le second sans vider de sa substance le premier.
De ce fait, je te rejoins sur la nécessité d’un monde plus égalitaire. Mais sur la question de l’uniforme, je plaide pour un monde plus libertaire qu'égalitaire.
Pour moi l’existence de clans dans les établissements doit être analysée et traitée à la racine, ce n’est rien d’autre que le reflet de notre société, on retrouve ces clans sous d'autres noms, à d'autres échelles. Je défends l'idée qu'il faut éduquer au respect des différences plutôt que de chercher à les effacer superficiellement.
L’uniforme « gomme » des inégalités qui resurgiront quoiqu’il en soit sous d’autres formes dans les établissements ou, dans l’absolu, une fois que les élèves entreront dans le monde adulte.
Une fois adulte, un.e élève LGBT+ continuera d’être sur-exposé.e à des agressions, un élève noir ou arabe continuera de galérer pour trouver un appart, un élève avec un nom de famille à particule continuera d’accéder au sommet de la pyramide des classes. Bref, les différences sont artificiellement cachées, les discriminations demeurent.
Pour moi l’uniforme m’inspire deux images : c’est mettre un pansement sur une hémorragie, en ce que ça ne résout absolument rien et je le vois comme un prétendu joli arbre qui cache une forêt calcinée (comprenne qui pourra !... 🤘 )
Citation de Nujabes
👏
C’est cyclique cette question de l’uniforme scolaire en France, elle s’était déjà poser quand j’étais au collège puis plus tard au lycée et je peux vous dire que dans l’Hexagone ça marchera pas. Pourquoi?
Parce que l’on se focalise sur la forme et non sur le fond.
On cite souvent les pays comme le Japon, la chine, la Corée ou l’Inde mais si chez eux ça marche c’est pour une seule raison: les fondement de leurs fonctionnement societale.
Dans ces pays, la base est le collectif alors que chez nous c’est l’individu.
Il est donc tout à fait logique que la bas unifier la population sous un même drapeau ou même uniforme va de soit, l'ensemble des gens ne font qu’un, même si les couleurs des uniforme ou se distingue pour que l’on sache de quel établissement vient l’élève.
En Occident et en France donc, c’est l’individualisme qui prime avant la société française dans son ensemble, on cherche à se démarquer a se privilégier.
Il y a déjà l’uniforme dans certains départements d’Outre Mer , la Réunion par exemple mais là aussi il y a une logique: la revendication d’une identité avant tout : être réunionnais, l’unité y est déjà bien plus présente qu’en métropole.
Citation de JulienD62 #496658
?
Ton commentaire n’apparaît pas
Citation de Némésis Inu #496659
Je ne sais pas pourquoi mon message a disparu... peut-être parce que je tape mes textes avec mon tèléphone ?
Toujours est-il que tu m'as ôté les mots de la bouche et du clavier dans ton post précédent.
Ma sœur se rend régulièrement au Japon et elle m'explique souvent à quel point, là-bas, la notion de groupe passe avant les choix individuels. Au-delà de leur culture, c'est presque vital dans une mégalopole comme Tokyo (15 millions d'habitants, 6000 au km², soit 12% de la population du pays). Longtemps, je ne comprenais pas ce que ça voulait dire, mais les exemples m'ont éclairé. Par exemple donc, un japonais s'interroge à deux fois s'il veut changer de voiture : "Ai-je besoin d'un nouveau véhicule" ; "sera-t'il moins polluant que l'ancien" ; "la couleur ne va t'elle pas trop agresser le voisinage". Cela vaut pour beaucoup de choses fu quotidien.
Ça me paraît étrange de vouloir s'opposer à l'uniforme en prétextant vouloir affirmer une identité dans une société qui n'a jamais été aussi uniforme, justement. Il est entendu que la tenue ne s'appliquera que dans le champ scolaire. En soit, je trouverais cela positif si cela allait au-delà des vêtements. Mais sinon, ça ne sert pas à grand chose. La tenue de sport restera libre comme le reste (chaussures, bijoux, coupe de cheveux, etc). Et il sera toujours possible de se vêtir et de se comporter comme on veut en dehors de l'école.
Le gouvernement semble avoir privilégié la neutralité en adoptant une tenue unisexe aux couleurs sombres et sans doute bien moins onéreuse que le costume cravate à l'anglaise. Sur le papier, l'objectif est de limiter les moqueries, le harcèlement et le rejet. On ne pourrait plus distinguer les gosses d'ouvriers des gosses de notaires, même si ces derniers auraient + de chances d'être scolariser à l'écart des ouvriers, dans des établissements élitistes.
Il y a toujours eu des riches et des pauvres et ça ne changera pas. Mais depuis quelques temps, les pauvres n'ont jamais autant voulu copier le mode de vie des plus aisés qu'eux, quitte à s'endetter lourdement (objets technologiques, etc.). Les géants du crédit à la consommation ont fait leur beurre en visualisant ce constat. J'ai failli travailler chez Cofidis il y a de nombreuses années et j'ai été saisi par "la folie des grandeurs" des plus modestes, sans doute par honte de leurs origines sociales, et par leur facilité à rejoindre le camp des interdits bancaires, des surendettés. Ils ont une capacité incroyable à être malléable à souhaits.
Mais je constate aussi que les riches adoptent à leur manière les codes des plus pauvres. Exemple anecdotique : les hamburgers, qui étaient autrefois servis chez McDo, enseigne populaire, sont depuis pas mal de temps proposés dans des restos étoilés haut-de-gamme. Leur composition n'est pas la même, les ingrédients sont différents (truffes, foie gras, etc.) mais ils ont l'apparence de n'importe quel burger populaire. Signe là-aussi d'une uniformisation de la société
Citation de JulienD62 #496662
Si tu as glisser par erreur certains caractères du clavier, ton message ne s’affichera pas .
Avant il y avait le port de la blouse , ça aurait pu être une alternative aussi.
J’ai vu les photos des uniforme, alors certes ils seront pas chers mai mon dieu qu’ils sont triste à mourrir ! On dirait des tenu de bagnes !
Pour moi on mets un vulgaire pansement sur une plaie puante et purulente, bref encore une fois on évite les sujets qui fâche
Citation de Némésis Inu #496665
Mes messages s'effacent lorsque je souhaite ajouter ou corriger qqch à un texte déjà enregistré. Les joies de l'informatique...
Oui la blouse aurait coûté moins cher. C'est vrai que les tenues choisies sont assez tristounette, surtout le pull. Une chemise blanche et un jean's, c'était aussi bien. À titre perso, les costumes british ,me font sourire, même si c"est souvent élégant. Les budgets doivent être conséquents entre l'achat et le pressing.
Il faut préciser ou rappeler que les vêtements seront distribués en plusieurs exemplaires, histoire d'en changer le temps de l'usage de la machine à laver. A ce propos, l'entretien - lavage, repassage - seront à la charge des familles (parents). Enfin je le suppose.
Citation de Jstophe #496679
Et aussi selon la saison non ? Parce que celui que j’ai vue porter l’été… c’est pas une bonne idée 🤣🤣🤣
Mais ils se sont plutôt inspirer des uniformes chinois ou coréens car c’est des tenues unisexes ( pas de jupes plissées à l’anglaise ou japonaise ! )
Citation de Jstophe #496679
Ça m'étonnerait qu'il y ait 5 exemplaires pour les 5 jours de la semaine. Sans doute 2 ou 3. Je ne sais pas comment fonctionnent les anglais et les autres. Dans tous les cas, il faudra faire des lessives pour le linge foncé et pour les chemises blanches. Et oui, corvée de repassage pour tout le monde et quatre de colle si les vêtements sont froissés, délavés, déchirés ou déteins !
Citation de Némésis Inu #496696
Lors des beaux jours, j'imagine que les élèves seront autorisés à enlever les pulls, et garder uniquement la chemise et le pantalon. Je ne crois pas qu'ils aient prévus des chemisettes, des tee-shirts ou des shorts.
Je serais vraiment curieux de voir comment font les étrangers. Je ne pense pas que les britanniques amènent les costumes au pressing toutes les semaines. Sur ce point, ils font peut-être des économies. Les anglais ont toujours été radins question lavage. L'exemple vient d'en haut. Je crois me souvenir que la Reine Elizabeth offrait un seul bidon de lessive à ses horse-guards en guise de seul avantage en nature (accompagné d'un salaire trop bas pour qu'ils puissent se loger à Londres). Thank you Majesté !
Hello !
Certains intervenants mentionnent le passé, avec notamment le port de la blouse.
Sa fonction première consistait à protéger les vêtements des tâches d'encre. Son port n'était pas lié à une volonté d'uniformiser les élèves, pas plus qu'à un pseudo principe d'égalité.
Quant aux "uniformes" portés dans certaines écoles, ils traduisaient l'appartenance à la bourgeoisie, n'étant imposés qu'aux riches, à "l'élite", leur servant alors à se démarquer un peu plus des gueux. Bref. Comparer hier et aujourd'hui n'a pas de sens. Mais là n'est pas le sujet.
A titre personnel, je m'interroge sur la légitimité de l'école, et de l'Etat.
La mission première de l'école est de dispenser divers corpus de connaissances à des enfants, quelle que soit leur condition, leur statut social, leurs spécificités. Elle est gratuite et ouverte à toutes et tous. Elle est l'héritage de la pensée des Lumières, qui consiste à émanciper les individus grâce au savoir acquis pour que ces derniers deviennent des citoyens LIBRES, éclairés, participants impliqués dans notre démocratie. De nos jours, on ne peut que constater à quel point elle est en crise et dévoyée. Elle n’accueille pas tout le monde, rarement dans des conditions adaptées, et ne forme pas des citoyens mais des travailleurs en reproduisant les inégalités sociales par son fonctionnement.
Par conséquent, elle ne respecte ni son devoir moral, ni les misions qui lui sont confiées. Il n’est pas question de critiquer ici les acteurs de l’école, ils en chient bien assez, mais l’école en tant qu’institution et système. Etant ce qu'elle est, a t-elle alors une légitimité à imposer quelque chose comme l’uniforme qui est totalement hors d’un principe éducationnel ?
Un système scolaire qui reproduit et accentue les inégalités sociales est illégitime à juger ce qui permettrait théoriquement de les réduire, à mon sens, et par extension l'Etat ne l'est pas davantage... Quid de son rapport au racisme, à la grossophobie, au validisme, au mépris de classe ?! Cacher les inégalités ne les supprime pas, et ne supprime par conséquent pas les discriminations et toutes les manifestations hostiles qui les constituent... Ce sont les victimes de ce système qui sont désignées responsables des inégalités subies et qui doivent se cacher. Notre société ne tient pas compte des particularités et ne s’adapte de fait aucunement pour garantir l’accès réel aux droits des personnes. Si une personne n’est pas conforme à ce que la norme prévoit, alors elle est exclue. C'est précisément ce qu'induit le port de l'uniforme. En allant un peu plus loin, l’école, qui a pour mission de former des citoyens éclairés, exige des futurs citoyens d’être conformes jusque dans leurs habits afin d’être intégrés...J'y vois une contradiction ontologique et morale complète.
Cela révèle l’école formatrice de travailleurs obéissants. Car le monde du travail est LE lieu où l’uniforme est particulièrement présent. Et où la démocratie est particulièrement absente. Les enfants ne sont pas des agents de l'Etat, ni à son service. C'est l’inverse !
L'obligation du port de l'uniforme scelle définitivement le droit d’exclure, et la fin de l’école pensée comme émancipatrice.
Les seuls régimes ayant imposé un uniforme aux enfants dans les écoles ne sont pas enviables et n’ont pas d’idéal démocratique tel que la France le revendique. Hum. Observer un État qui considère que la citoyenneté et l’éducation peuvent être réparées grâce à un uniforme qui camoufle toutes les problématiques et ne révèle pas les individualités est le signe d'une grave crise démocratique. C’est encore une faillite de la société qui pèse sur les victimes de cette faillite. Cette idée de l'uniforme n'est rien d'autre qu'un ersatz, une injustice de plus. Elle fait peser la responsabilité d’un échec structurel sur les victimes de cet échec, en mettant sous le tapis des discriminations qui continueront à exister. Elle est en contradiction avec les principes moraux de notre société et de l’État, et vient renforcer l’idée d’uniformisation sous peine d’exclusion. Cela ne résout strictement rien, et démontre une absence de solution quant aux discriminations qui existent. Créer une communauté ne se fait pas autour d’un vêtement, mais autour de principes et d’idées partagés. On ne peut créer de communauté qu’avec des individualités diversifiées. Le commun n’est jamais l’identique, mais ce qui est partagé, un vêtement ne suffit pas surtout s’il a pour but d’effacer les individualités et les différences.
Citation de FarFuck #496813
👍🌹
La vie est trop courte pour se prendre la tête
Citation de FarFuck #496813
👌 ☀️
Citation de FarFuck #496813
👍
Citation de Nujabes #496632
" le port de tout signe distinctif a été interdit"
Déjà là, on parle de liberté mais on interdit.
Pour moi un pays laïque est un pays qui accepte les différences, pas qui interdit leur expression.
Pour le port de l'uniforme, je vois du positif, on est moins exposé à la surconsommation. Aujourd'hui on essaie de ne pas s'habiller toujours pareil, l'uniforme évite les conflits avec la tenue vestimentaire et c'est pratique de ne pas avoir le choix..
Mais c'est enlever des problèmes, les cacher, ne Pas se confronter directement.
Aujourd'hui on continue d'envoyer des filles chez-elle si les vetements sont "trop courts" jupe, pantalón ou tee-shirt ou trop serrés, l'argument est qu'on doit s'habiller avec des "tenues décentes". Décentes pour qui? Est-ce qu'on doit dire aux jeunes filles qu'il faut cacher leur corps comme si c'etait un pêché? Ou est-ce qu'on doit Au contraire les accompagner dans l'expression de leur féminité et les rassurer car elles ne devraient ríen craindre?
Comment est-ce qu'on grandit quand on a peur? Comment est-ce qu'on grandit si on considère qu'l faut cacher notre corps?
Est-ce que l'homme reçoit le même traitement? Quand il va torse nu ou avec des pantalons ou tee-shirt moulants. Pourquoi c'est la femme qui doit occulter son corps?
Le porte de l'uniforme cachera des problèmes déjà existants et auxquels on devrait mettre fin.
Même si le corps des femmes, dans leur acceptation, personnelle et collective, n'est pas un sujet qu'on traite 😒
L'uniforme pour cacher des différences?? Cela ne les empêche pas.... 🤷🏻♀️ Et à quoi bon de vouloir cacher quelque chose qui est en nous?
Moi le port de l'uniforme, peu importe sa forme, ne me dérange pas.
Ayant un lourd passif de harcèlement scolaire, j'ai l'espoir qu'il permettra de mettre tout le monde au même niveau et donc de limiter les dégâts. (Pas moyen de se moquer des autres de part peu tenue vestimentaire, si ce sont des marques "prestigieuses" ou non, "Ah il/elle porte telles chaussures c'est dépassé de mode, gnangnan..."
Et limiter les problèmes de racket...
Perso je serais du genre uniforme complet (genre pantalon/T-Shirt/pull/chaussures/manteau et éventuellement même sac d'école aussi.). Après je ne sais pas exactement ce qui est prévu en France, je sais seulement apparemment que les familles devront participer au financement des uniformes...
Pour la question de la jupe (si jupe imposée), même si je déteste les jupes, si c'est possible de conserver au moins un short en dessous je trouve pas ça très dérangeant, ça limite les "risques". Pas comme au Japon ou même les collants transparents sont interdits...
Après c'est à titre perso 😊
J'ai vu quelque part dans les messages que certains parlaient des signes religieux, ben de base dans les ecoles laïques tout signe est censé être interdit (ou a tout le moins discret quoi, genre une croix portée au cou ne doit absolument pas être vue) mais j'ai toujours trouvé que les écoles n'étaient pas assez strictes sur la question et plus ça va moins elles le sont.
Citation de Alma08 #497007
🤲 😌
Tu as ouvert la boîte de pandore s'agissant du corps des jeunes femmes. Il y a tant à dire...et j'y vois un lien évident avec les différentes mesures restrictives/contrôlantes votées, tant au niveau national qu'au niveau local dans les règlements intérieurs des établissements : ce sont les premières visées, les premières touchées.
@Spiral :
« ben de base dans les écoles laïques tout signe est censé être interdit »
« mais j'ai toujours trouvé que les écoles n'étaient pas assez strictes sur la question et plus ça va moins elles le sont ».
Je me demande souvent quelle représentation ont les gens des établissements scolaires actuels, y ont-ils seulement mis un pied autre que le leur il y a 10 ans ? Ont-ils seulement travaillé aux contacts d’élèves notamment dans les établissements REP, REP+ ? Ces endroits où toutes les peurs se cristallisent.
Comment voudriez-vous durcir encore plus cette question et de quoi avez-vous peur pour vouloir la durcir ?
D’un prosélytisme religieux entre collégiens ? d’un risque de radicalisation chez les primaires et maternelles ? De traumatismes chez les lycéens parce qu’ils ont été en contact avec des signes que vous jugez ostensibles ?…
De manière générale, c’est une erreur d’associer l’école laïque au principe d’interdiction. En matière de laïcité, le principe est à la liberté, l’exception à la restriction. La laïcité est indissociable des libertés de conscience et de manifester ses convictions.
Ainsi, on retrouve des interdictions que dans de rares dispositions légales ou règlementaires : d’une part, les interdictions pèsent essentiellement sur les personnels éducatifs, d’autre part, il est interdit pour un élève d’invoquer des motifs religieux pour refuser d’appliquer les règles de l’établissement, et enfin, sont uniquement interdits les ports de signes et de tenues identifiés comme ostensibles.
L’une des raisons affichées à ces restrictions est que l’école doit former de manière neutre les élèves à être de futurs citoyens éclairés, le mineur aujourd’hui doit être capable de choisir ses croyances sans pressions extérieures et sans qu’elles lui soient imposées.
Donc en quoi les restrictions actuelles dans les écoles ne vous suffisent pas ? Que voulez-vous appliquer avec plus de fermeté ? Y’a t-il pour vous encore trop d'énormes crucifix au cou des élèves ou de voiles sur leur tête ?…
Je trouve intéressant de passer en revue la genèse de la laïcité pour comprendre pourquoi nos sociétés contemporaines ont autant de mal avec cette notion typiquement française, qu’elle est devenue un fourre-tout et un des instruments politiques les plus redoutables.
A la base de la laïcité, c’est l’anticléricalisme. Historiquement, l’Etat et l’Eglise se sont toujours disputé le pouvoir politique. Passé outre l'Antiquité, le royaume et l’Eglise étaient indissociables, ce qui n’empêchait pas pour autant les guerres de religion au gré des croyances des rois/reines successif.ves.
Tantôt l’Eglise écrasait le pouvoir royal (notamment durant les inquisitions), tantôt l’Eglise était écrasée par le pouvoir royal (en sortie d’époque féodale).
Il y a eu des tentatives de conciliations amiables entre les deux, notamment avec le Condordat, mais le divorce a été prononcé en 1905 avec la loi laïcité.
Cette loi sépare la société civile de la société religieuse, ni plus ni moins. Ce qui en découle : l’Eglise est devenue une vieille-ex encombrante pour l’Etat, il ne la reconnaît pas et se désintéresse de sa survie, il ne la salarie plus, l’a vidée de tout pouvoir politique. Mais bon il a quand même pris le soin d'aspirer littéralement tous ses biens et contrôle scrupuleusement lorsqu’elle crée une association parce qu’on sait jamais…
Loi 1905 :
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGISCTA000006085397
Problème : s’il ne fait aucun doute que la loi 1905 est bien une loi anticléricale, le législateur n’a absolument pas défini ce qu’est exactement la laïcité.
L’Etat accepte-il de manière neutre toutes croyances religieuses et leurs manifestations ou au contraire pose-t-il un principe d’interdiction absolue de l'ensemble ?
Voilà l’un des enjeux depuis 1905, essayer de donner un définition qui fait le plus consensus, et c’est très loin d’être gagné : les établissements ont créé leur propre « charte de la laïcité » mais comme ça n'a rien résolu, dernièrement l’éducation nationale a envoyé des émissaires dans les collèges et lycées pour faire une « journée formation » à la laïcité pour les personnels éducatifs. Des catégories de personnes sont soudainement concernées par la laïcité dans son versant restrictif : les accompagnateurs de sorties scolaires, les sportifs, les avocats...
De même, depuis des années, les juridictions ont dû quotidiennement façonner et préciser cette notion au gré des cas d’espèce qu’elles devaient juger (définir le champs de la laïcité, qui est soumis à ce principe, quelle dérogation possible etc…), le Conseil d’Etat en première ligne : on le voit depuis des années patauger avec la laïcité, se contredire, et dernièrement se durcir (je ne vais pas préciser vis-à-vis de quel culte il y a durcissement..).
Aujourd’hui, l’Etat définit la laïcité comme suit : « La laïcité implique la neutralité de l'Etat et impose l'égalité de tous devant la loi sans distinction de religion ou conviction (…) Elle garantit le libre exercice des cultes et la liberté de religion, mais aussi la liberté vis-à-vis de la religion »
Oui mais….
« La laïcité n'est pas une opinion parmi d'autres mais la liberté d'en avoir une. Elle n'est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de l’ordre public ». (Source : https://www.gouvernement.fr/qu-est-ce-que-la-laicite)
Eh oui... pour clore toutes discussions, l’Etat a créé de façon prétorienne cette entité floue, poreuse, dont tout le monde parle mais que personne ne sait trop bien définir… l’Ordre public.
L’ordre public c’est, en droit, la limite à absolument tout.
En gros, il a vocation à assurer la protection de la santé publique, de la tranquillité publique, de la salubrité publique, de la sécurité publique et de la dignité de la personne humaine.
C’est uniquement sur cette base que les libertés découlant de la laïcité sont restreintes, voir littéralement amputées. Et je trouve cette mécanique redoutable politiquement, l’ordre public c’est le joker qu’on dégaine pour restreindre tous droits et toutes libertés (là encore, je ne mentionnerai pas les personnes les plus touchées). Oui, des restrictions sont nécessaires, mais il faut voir comment les institutions parviennent à faire rentrer dans cette notion d’ordre public tout et n’importe quoi, surtout depuis que l’on peut restreindre pour « des risques de trouble à l’ordre public ». Il ne faut plus attendre l’effectivité d’un trouble mais l’on peut restreindre sur la base de risques hypothétiques…
Quant à l’argument de l’uniforme pour lutter contre le harcèlement scolaire, je ne remets pas en cause ce que vous et d’autres ont vécu en tant qu’élèves. Pour autant, en 6 années dans des établissements très divers, je n’ai jamais vu cela. Les formes de harcèlement changent, ce ne sont plus les mêmes que celles que l’on a expérimenté lorsqu’on était élèves. Désormais tout se fait via les réseaux, très rarement au sein même de l’établissement. Et lorsque ça arrive, il me paraît plus intelligent de former les personnels éducatifs à repérer et traiter ces comportements, plutôt que de soumettre les élèves au port d’un uniforme, qui n’aura ni vocation à être un bouclier, ni à empêcher le harcèlement lui-même. Les Etats-unis disposent d’un vivier d’exemples en la matière…
Citation de Nujabes #497031
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