Se sentir étranger dans son propre pays(après de longues années à l'étranger) - Page n°4

Bonjour

Vous décrivez un décalage, une adaptation compliquée, un emploi, une vie relationnelle à réinvestir à votre retour de l’étranger.

J’ai changé de région tous les 3 à 7 ans depuis la fin de mes études soit il y a 30 ans soit 8 déménagements avec changement complet d’entourage et minimum 300 kms voire 600 kms d’une ville à l’autre, donc toutes les relations professionnelles et sociales à refaire, on garde les amis qui habitent loin de chez nous, mais pour les sorties ciné, concert, café, resto, elles ne se font pas avec les amis qui habitent à 500 kms... les mentalités même administratives ne sont pas identiques d’une ville à l’autre, ni d’une personne à l’autre, c’est du vécu selon l interlocuteur les réponses ne sont pas les mêmes et certaines particulièrement inhumaines, en fin de parcours long et usant, nous avons une bonne couverture sanitaire et sociale, il faut connaître les rouages.

Toujours est-il que tous ces changements de région font de moi une étrangère partout en France, car je ne suis d’aucune région, ce qui est encore plus vrai pour mes enfants qui ont vécu 8 mois, 2 ans ou 3 semaines dans leur région de naissance. C’est encore inhabituel comme parcours de vie, incompréhensible et inenvisageable pour la majorité des gens, et en effet pas simple à vivre psychologiquement mais riche d’expériences, de connaissances, d’adaptabilité et de rencontres humaines.

Je pense que l’ouverture d’esprit, les différences culturelles riches que vous avez vécues sont extraordinaires, on peut aussi le faire à petite échelle en rencontrant et ouvrant notre porte en France d’autant quand on y est poussé par des changements de région.

Mes seuls voyages à l’etranger sont des vacances itinérantes non organisées et hors sentier touristique, j'ai toujours refusé d’aller vivre dans les pays étrangers où les européens sont entre eux ”en riche qui viennent encore plus s’enrichir”.

Je constate que beaucoup de gens bien installés depuis longtemps au même endroit m’envient ou inversement me plaignent et certains ont plus de relations virtuelles que réelles addictes aux réseaux sociaux et pas du tout que les jeunes... quel poison quand c’est mal utilisé, je ne suis qu’ici mais j’ai tenté par curiosité et la vie doit rester dans le réel, je pense que devoir réinvestir aux déménagements nous montrent l’importance des vraies relations.

Pour ceux qui ont des projets de mouvement en France, de vie à l’étranger, foncez! C’est compliqué parfois car peu habituel mais d’une richesse...

Aucun regret, tellement humainement exceptionnelle, cela donne une dimension aux relations, aux rencontres, et pour la profondeur des liens qui unissent ma famille noyau, mes enfants et moi ainsi que mon couple avant le décès de mon mari, peu de gens ont cette chance.

Je suis de nul part, étrangère partout alors que j’ai toujours vécu en France, riche de toutes les renconres humaines et réelles.