Violence dans les écoles ? parlons en ... - Page n°2

avatar ancien membre
Ancien membre
04/08/2013 à 21:40

de toute manière, quoiqu'on dise quoiqu'on fasse comme tu le soulignes la violence fait partie de la nature de l'homme. Peut on lutter contre sa nature?
Il ne s agit pas de lutter contre la nature ou sa nature mais de l apprivoiser. C est a cela qu'oeuvre l esprit et c est ainsi que nous devenons libre et fort. L expresssion de la violence est quelque soit sa source une dependance. Repondre a ses dependances sans projection dans l avenir, sans mesurer les incidences et les repercussions possibles, quelque soit le ou les moyens utilisés, est destructeur. Pour les autres mais aussi pour soi meme. [url]]
Bien entendu il faut des règles, des lois qui disent "stop" quand la limite de l'acceptable est franchie.
Et sur Betolerant, nous sommes la pour ca :)
avatar ancien membre
Ancien membre
04/08/2013 à 21:46

il y a des natures que tu pourras faire ce que tu veux, tu ne pourras rien changer. mais, il ne faut pas le vivre par une fatalité mais comme une réalité, c'est la différence entre baisser les bras et continuer à lutter.
avatar ancien membre
Ancien membre
05/08/2013 à 09:48

"Tu penses qu il y a des moyens d anticiper et de prevenir un acte de violence par l analyse et la comprehenssion. J adere completement a ce point de vue JujuInParis, mais force est de constater que ces moyens trouvent eux aussi tres vite leurs limites." : En soit ces moyens ne servent à rien pour enrayer la violence mais ils permettent d'établir une stratégie de lutte sociale contre le harcèlement. "Croire que chaques actes de violence trouve une raison historique n est pas completement juste." : effectivement, je me fous de l'Histoire pour enrayer les violences sociales, sauf si elle me permet de mieux les comprendre. C'est la Sociologie qui peut aider, pas l'Histoire, c'est à dire qu'avec les Sciences sociales, on PEUT trouver les raisons du harcèlement et les enrayer. "La violence fait partie de la nature humaine." Oooooooh ! That's cute <3 Oui mais non. Tu as clairement dit toi même qu'"elle est l expression de la domination par l intimidation[, réfléchie et préparée]". Et qu'est-ce que tu viens de mettre en valeur ? Un mécanisme social : celui de la domination. La nature humaine n'est pas un truc magique, immuable et inexplicable : au moins la nature sociale de l'être humain trouve des explications et une organisation très claire et très nette. Et enfin : "Temoigner ne va pas sensibiliser les acteurs de ces crimes, c est certain. Mais cela peut permettre a une personne isolée de prendre conscience qu elle n est pas seule. C est important et ca peut tout changer." Non, ça ne change rien de permettre aux victimes de pleurer sur leur sort. Enfin si, ça peut leur permettre de trouver un lieu de socialisation parallèle mais ils n'arrêteront pas de fréquenter les gens qui les harcèlent.
avatar ancien membre
Ancien membre
05/08/2013 à 11:23

Et qu'est-ce que tu viens de mettre en valeur ? Un mécanisme social : celui de la domination.
La nature humaine va d avantage chercher a s epanouir qu a se contenir. L aspect sociologique n est qu un element parmis tant d autres. Un element qui devient d ailleurs souvent un outil de plus a la disposition de l intelligence. Cette intelligence depourvue de reflexion, oeuvre dans le seul but de satisfaire ses besoins. Penser que l on peut tout expliquer de la violence, enrayer sa progression, en se focalisant sur ce seul element, qui est le mecanisme social, est a mon avis simpliste. La violence n a pas toujours une source sociologique comme elle n exploite pas toujours cet element. Si c est le cas, agir sur l un des mayons de la chaine pour la detruire ne fonctionne et ne fonctionnera pas. Tout simplement parce que la nature humaine c est aussi la faculté de s'adapter a son environnement. A l'image de la demarche et du travail de Carl Gustav Jung, je crois qu un comportement ne s'explique ni ne s apprehende pas par quelques observations tres ciblées, mais par une somme d elements dont les origines sont aussi multiples que variées.
avatar ancien membre
Ancien membre
08/08/2013 à 09:02

Du collège au lycée, ou comment je suis passé de "harcelé" à "harceleur". C'est un témoignage atypique que celui que je me prépare à faire. Je ne dis pas que ça arrive rarement, mais on n'en parle pas souvent. Le but de mon propos ici est de raconter le harcèlement que j'ai vécu, puis les harcèlements que j'ai fait subir. Je ne sais pas si c'est une bonne idée de raconter ce que j'ai fait subir à d'autres, si c'est correct, mais je crois que pour comprendre certains harceleurs (pas tous, certains peuvent juste être cons), il faut se placer dans leur tête. Comme lorsqu'on cherche à comprendre les motivations d'un malade criminel. Je commence. J'étais en sixième, je ne savais pas encore que j'étais attiré par les garçons, bien qu'il me semble qu'avec du recul des signes avant coureurs existaient déjà. C'était le jour de la rentrée. La grande étape charnière dans la vie de tout écolier : le passage au collège. On nous disait plein de choses : tu grandiras, tu n'auras plus d'amoureuse mais une petite-amie, les gens ne sont pas très tendres mais il faut rentrer dans un groupe, tes enseignants, tu ne les appelleras plus : Maitresse, mais Madame, etc. J'étais impatient de faire ma rentrée, j'avais choisi mes vêtements la veille, les avait essayé. Il faut dire qu'à l'époque, mon père venait de démissionner de son boulot et avait tout investi dans une entreprise individuelle. Il avait investi beaucoup, mais n'avait pas encore rentabilisé son investissement. C'est toujours compliqué au début. On n'avait pas l'argent qu'on a aujourd'hui et ça ne me complexait pas, car au primaire, ce sont nos mamans qui nous habillent, on ne choisit pas trop nos vêtements et personne ne vous scrute, contrairement au collège (ou pire, au lycée). Donc, les vêtements que je m'étais donné tellement de mal à choisir la veille me paraissaient comme étant les plus beaux du monde. Je les portais fièrement en allant au collège. Mon collège, était un collège privé. Pas d'uniforme, mais des vêtements de marque et très beaux, ça se voyait. Je voulais à tout prix faire bonne impressions. Je ne savais pas que mes futurs camarades de classe seraient des fils à papa. Mon papa, lui, avait fait beaucoup de sacrifices avec ma maman pour m'envoyer dans ce collège. Et ça se ressentait aussi à la maison. Ils voulaient la meilleure éducation pour moi, et je les en remercie. Donc, j'arrivai à huit heures moins vingt au collège, tout content, impatient avec un poids lourd dans mon ventre et le coeur qui battait fort. Je me souviens que j'avais eu du mal à dormir la veille, tellement j'étais anxieux et impatient. Ma mère m'avait déposé au lycée en voiture, et je croulait sous le poids de mon cartable. Je n'avais pas un cartable comme celui de tous les autres. Je vous l'ai dit, déjà à l'époque nous n'étions pas très riches, mais je n'étais pas très mature non plus. Lorsqu'on a acheté mes fournitures ma mère et moi, j'avais vu un grand et beau cartable à roulettes. Le genre que j'aurai voulu que l'on m'achète quand j'étais au primaire, mais dont mes parents n'avaient pas les moyens. Je pleurais presque en suppliant ma mère de me l'acheter. Elle, préférait m'acheter autre chose, quelque chose qui fasse "plus grand", mais je ne l'écoutais pas et m'obstinais. Elle commençait à céder, mais en voyant le prix s'était rétractée, et m'a dit qu'elle m'en achèterai un autre. J'étais vraiment déçu et ça se voyait à ma mine. Alors, une semaine après, la veille de la rentrée, alors que je n'avais toujours pas de cartable, ma mère rentrait après avoir fait les courses, les mains pleines de paquets, et me demande d'aller en chercher un qu'elle avait oublié dans la voiture. J'y vais, et je saute de joie en voyant à l'arrière de la voiture ledit cartable. J'étais vraiment content d'avoir ce nouveau cartable, et impatient d'aller avec au collège le lendemain. J'ai toujours été bon élève, dans les premiers de ma classe et j'avais passé toute une journée, deux jours avant la rentrée, à couvrir tous mes manuels, livres et cahiers. J'étais très maladroit, alors j'ai du m'y prendre plusieurs fois avant de parvenir à réaliser quelque chose d'à peu près convenable. La veille de la rentrée, j'avais mit tous mes manuels dans mon grand cartable. Et le jour de la rentrée, je descendais de la voiture de ma mère avec ce cartable rempli à craquer. Mais ce n'était pas un souci, vu que j'avais les roulettes. Alors je tirais le cartable avec le manche, qui roulait très facilement dans la cour du collège. En y pénétrant, je me rendis compte que c'était en fait un collège-lycée. Il y avait toutes les classes, de la 6ème à la Terminale. Il y avait donc "les grands" et les moins grands. D'un naturel réservé à l'époque, je marchais vers le grand panneau d'affichage et cherchais avec beaucoup de peine mon nom sur une des listes des sixièmes, sans trop oser m'avancer, mais me faisant beaucoup bousculer par la foule qui ne me prêtait aucune attention. 6ème 8, je trouvai mon nom et me dirigeais vers la salle. Je passe le moment où j'ai failli fondre de honte en me trompant de salle au début, m'attirant les moqueries d'élèves que je ne connaissais pas. J'arrive enfin à ma salle et m'assois au troisième rang, au milieu. Il y'avait déjà quelques élèves dans la salle, mais ils semblaient déjà se connaitre, et peu enclins à venir m'aborder. Et puis, quand tout le monde fut là, le professeur principal fit l'appel et commença son discours de bienvenue. Et c'est là que je l'ai vu. Il était blond, avait les cheveux mi-longs, à la DiCaprio dans Titanic. Il était beau, vraiment. Il avait une beau tannée et des traits fin et à la fois forts. Je ne savais pas que j'aimais les garçons à l'époque, mais je savais déjà que j'avais une attirance pour les garçons, sans en connaitre la nature. Je voulais à tout prix être son ami, il avait l'air tellement cool ! En plus, c'était un redoublant. Je le voyais déjà comme une sorte de bad boy, et ça ne faisait que renforcer mon attirance envers lui. Etant beau, plus âgé et redoublant, les élèves avaient tendance à l'entourer et très vite il se retrouva leader de la classe, le mec le plus populaire de la classe. Mais il était vraiment con. Con, car pour affirmer sa position, il lui fallait montrer l'exemple de sa force et de sa domination. Et c'est sur moi que c'est tombé. Il a commencé à se moquer de mes vêtements que je trouvais vraiment beaux. La classe pouffait au loin en me pointant du doigt et les élèves riaient. Et puis, lorsque je roulais mon cartable, tout le monde rigolait, car tout le monde avait des Eastpak, les cartables à la mode à l'époque. Je me sentais tellement nul ce jour là. Alors, sur le chemin de la maison, j'ai prit mes ciseaux et j'ai incisé les coutures du cartable, que j'ai déchirées grossièrement, histoire que ça ait l'air naturel. En rentrant, ma mère était choquée de l'état de mon cartable, et je lui ai dit que c'était parce que, dans les escaliers, j'ai du le porter, et comme il était trop chargé, il a craqué. Elle était triste pour moi, et s'excusait déjà de ne pas pouvoir m'en acheter un autre, car il coutait assez cher. Elle m'acheta un sac normal, ressemblant aux Eastpak des autres. Et même avec ce sac, on s'est moqué de moi, disant que j'achetais des imitations parce que j'étais pauvre. C'est à partir de là que j'ai vraiment commencé à changer. Je commençais à détester mes parents car ils étaient pas aussi riche que les autres, car mes vêtements n'étaient pas aussi beaux, mon sac pas aussi à la mode que celui des autres. Pourtant, je voyais bien que mes parents faisaient de leur mieux, mais à cet âge, il est des choses auxquelles nous sommes aveugles, volontairement. Et il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut rien voir. Mon année de sixième fut un calvaire, entre moqueries, railleries, bagarres à sens unique (je n'étais pas très fort, j'étais même chétif, et ils s'y mettaient à plusieurs). Petit à petit, ils se sont lassés et en cinquième, les choses s'étaient relativement calmées. Mais en début d'année de cinquième, j'ai vécu l'événement le plus marquant de mes années collège. J'avais enfin réussi à me faire accepter, et nous étions assis, tous, sur des bancs à l'extérieur du collège. Nous n'avions cours qu'à dix heures, mais j'avais insisté pour que ma maman me laisse y aller à huit heures et demi, histoire de passer du temps avec mes amis. Ma maman était réticente, car inquiète, mais elle accepta finalement, à condition de pouvoir me surveiller de loin. J'acceptai, mais en y mettant aussi ma propre condition, celle que ma mère me déposerait à l'angle de la rue, pour pas que les gens sachent que ma mère me surveillait. Et c'est ce qu'on fit, et me voilà sur les bancs avec mes "amis". Ma mère était de l'autre côté du trottoir, dans sa voiture, contente de me voir avec des amis, tant elle était au courant que j'avais très mal vécu ma sixième car étant rejeté. Ainsi, ma mère était la dans sa vieille Renault 25, la R25. Cette voiture devait avoir facilement 15 ans, et était en très mauvais état, comparé aux autres voitures, celles des parents de mes camarades de classe. Et l'un d'eux, le fameux blond, pour lequel je pinçais secrètement et qui me fascinait énormément à l'époque, prit des noyaux qui tombaient des fruits morts d'un arbre au dessus de nous, et le jeta sur la voiture de ma mère. Il rigolait, disant que la voiture était moche de toutes façons, et que la femme dedans ressemblait à une "pute". Je ne savais pas comment réagir, j'avais peur. Je n'avais pas peur que ma mère descende, je n'avais pas peur que ma mère me crie dessus et me dise de monter dans la voiture, je n'avais pas peur qu'ils blessent ma mère avec ces noyaux, car ils s'y sont tous mis, non. J'avais peur qu'ils découvrent que c'était ma mère. Que j'étais le fils de la femme qui se trouvait dans cette horrible voiture. Alors ils ont jeté les noyaux, et je ne bougeais pas, je regardais ma mère qui me regardait dans les yeux, l'air d'attendre une réaction de ma part. Elle baissa la vitre, pour leur dire que ce n'était pas bien, qu'ils avaient l'air d'être des enfants de bonne famille et qu'ils ne devaient pas faire ça, et prit en exemple le seul qui ne jetait rien : moi, en disant que j'avais l'air poli et qu'ils devraient prendre exemple sur moi. Alors le blond a dit à ma mère que si je ne faisais rien, c'était parce que j'étais la mauviette de la bande, et il me dit alors de prendre un noyau et le jeter moi aussi. Et c'est ce que je fis, sous les yeux de ma mère. Et là, j'ai vu son regard. Elle n'était pas énervé, ni déçue, ni en colère, ni choquée. Elle était triste. Elle n'était pas triste parce que j'avais jeté ce noyau, mais triste parce qu'elle voyait que je n'étais pas fort, que je souffrais beaucoup du poids de ces camarades et que je ne pouvais rien y faire. Alors, elle remonta sa vitre et s'en alla. Et le blond, me félicita, pensant que le dernier lancé, le mien, avait fait mouche. Je voulais pleurer. Mais il se leva, s'assis à côté de moi, entoura mes épaules de son bras, m'attira vers lui et me dit que je n'étais pas aussi nul qu'il le pensait. Il me parlait directement pour la première fois en deux ans, il me félicitait, il me reconnaissait, il me donnait de l'importance, j'existais pour la première fois à ses yeux. Et moi qui voulait pleurer au début, rit jaune et rougit par la suite, tant les papillons virevoltaient dans mon ventre, d'être si près de celui pour lequel j'avais ces sentiments si forts dont j'ignorais cependant la nature. Mais à quel prix ? Je n'ai pas osé rentrer chez moi le soir. Mais j'ai du rentrer, ma mère faisait de son mieux pour ne rien laisser paraître de sa tristesse, mais je le sentais, je sentais que je lui avait fait mal, et surtout, qu'elle avait mal pour moi. Alors le lendemain, j'ai avoué au blond que c'était ma mère, et il s'est moqué de moi, comme tout le monde. On me surnommait R25, fils de pauvre, à tout bout d'champ. On me harcelait vraiment moralement, et des fois physiquement. J'avais de longs cheveux à l'époque, que ma mère adorait shampouiner et, un jour de pluie, les autres ont craché dans mes cheveux. C'était poisseux, c'était gluant, et ça coulait sur mon cou et ma nuque à cause de la pluie. On me poussait, on me tapait, me bousculait... En quatrième, j'ai eu le malheur de tomber amoureux (c'est ce que je croyais) de ma meilleure amie, elle même amoureuse du blond (pour qui j'avais encore ces mêmes sentiments dont j'ignorais la nature). Elle me défendait souvent face à ses attaques et ses agressions, mais elle était quand même son ami et en était amoureuse. Et lui aussi. Et un jour, ils sont sortis ensemble, et il a découvert en se connectant sur la boite MSN de ma meilleure amie que je l'aimais, car il était connecté sur son compte, et je lui parlais comme d'habitude de lui que je détestais, en lui disant que je lui en voulait d'être avec lui alors que j'étais amoureux d'elle. Et le lendemain, il distribuait la conversation qu'il avait imprimée à tout le monde qui se moquait de moi. J'avais mal, j'avais pleuré. Et j'avais encore plus mal, parce que c'était lui qui faisait ça. Plus tard, il est devenu mon meilleur ami. En troisième et quatrième, lui et moi étions meilleurs amis, mais il me prenait toujours de haut, me complexait, était plus riche que moi et, vu que je l'aimais, je me mettais volontiers et volontairement en position de faiblesse devant lui. J'étais devenu accessoirement son laquais. Mais j'avais réalisé que je l'aimais. Je l'avais comprit. J'étais amoureux de mon meilleur ami. En seconde, nous déménageons avec mon père. Il a reçu une offre d'emploi en tant que directeur régional d'une banque dans le nord et avait vendu la boite qu'il avait créée. Nous allions vers mieux, sa promotion signifiait aussi une promotion sociale pour nous, de meilleurs moyens et conditions de vie. Il avait changé de voiture, avait un logement de fonction, et bien d'autres privilèges. Nous avons commencé à devenir riches. Maintenant que j'en avais les moyens financiers, j'étais résolu à ne pas revivre la même chose que dans mon ancien lycée. Nous avions passé un été magnifique en Espagne, où nous avions acheté une maison à Puerto Banus, une station balnéaire près de Marbella, dans le sud. Là bas, nous avions fait les boutiques et j'avais acheté des vêtements qui resplendissaient et qui coutaient très cher. Mais ma mère était contente de pouvoir enfin me les offrir. Mais elle ne savait pas que j'allais très vite devenir imbu de ma personne et méprisant. Arrivé en seconde, dès la rentrée, je me positionnais derechef comme le mec cool, le mec brun, un peu mystérieux, adossé à un mur avec le dernier Nokia entre les mains, les écouteurs de mon iPod Touch que je tenais de mon autre main dans les oreilles, un pied relevé contre le mur, des lunettes de soleil Ray Ban Wayfarer sur le nez. J'étais vraiment cool. Je le pensais du moins, et le ressenti des gens me le confirmait. Ce jour là, j'ai commencé à "prendre la confiance". Les gens m'aimaient beaucoup, car j'étais "cool", tout en étant marrant. Je n'ai jamais été spécialement beau, mais mes vêtements et l'impression que je dégageait attiraient quelques filles qui voulaient sortir avec moi. D'ailleurs, je suis sorti avec l'une d'elles au bout de trois semaines. Une semaine plus tard, j'étais élu délégué etc. J'adorais me sentir ainsi, j'étais heureux. Mais en même temps, je commençais à devenir le bourreau des victimes que j'étais par le passé. J'avais le plus gros défaut des nouveaux riches : le besoin d'étaler ma richesse. Non satisfait de l'étaler, il fallait aussi que je montre que je faisais parti des plus riches. Il fallait donc que je montre que les autres, étaient pauvres. Et je choisissais comme cible un garçon dont les parents n'avaient pas beaucoup d'argent, qui était dans ce lycée privée que grâce à la bourse de mérite que le lycée lui avait accordé. Il mettait toujours le même blouson et les mêmes chaussures, et ne semblait n'avoir qu'un jeans ou deux, et quatre hauts tout au plus. Moi, j'étais en Polo Ralph Lauren, jeans D&G, ceinture Gucci et chaussures Armani. Un vrai étalage de richesse je vous dit. Nous avions un chauffeur aussi, qui nous conduisait au lycée en BMW série 1. Alors, je me moquais royalement de ce petit avec le peu de moyens qu'il avait. Il avait en plus, plusieurs tics de langage et des difficultés d'articulation. Je l'imitais à merveille, amusait la galerie qui devenait petit à petit ma suite. Je le rabaissais, l'humiliais, le harcelait. Quand une fois, excédé, il avait osé m'insulter, je l'ai frappé au visage. Je n'étais plus le garçon chétif de l'époque. J'étais finement musclé et tracé, j'avais une carrure sèche, des bras assez forts et des abdos qui se dessinaient seuls, sans effort de contraction. J'avais fait du sport aussi, entre la quatrième et la seconde. Ainsi, j'avais frappé au visage ce garçon, devant une bonne partie de la classe. Je ne lui avait pas donné de coup de poing, non. Je l'avais giflé, je lui ai administré une grosse claque. Et ce geste, avait été médité. Donner un coup de poing aurait fait trop brute. Alors, j'avais décidé de le gifler. Une gifle, une claque, c'est humiliant. J'avais décidé de l'humilier. Je l'ai donc frappé au visage et lui ai dit que s'il le répétait, il lui pleuvrait dessus des baffes. Devant toute la classe, il s'est tut. Je l'ai regiflé, et il a dit qu'il ne répéterai rien, et je l'ai poussé, lui disant de dégager. Et il est parti. Il n'est pas venu le lendemain en cours. En première, toujours au sommet de ma gloire, je jouissais de ma popularité et de ma notoriété, dont personne ne semblait se fatiguer. Et ce qui impressionnait le plus les gens, c'est que j'avais une autre vie. Oui, car je venais d'une autre ville. Je venais de la métropole, la plus grande ville. Et dans cette ville de province, bien que nous soyons dans un lycée privé, cela ajoutait à mon côté cool. Ainsi, dans mon autre vie, j'avais gardé contact avec certains de mes anciens amis de mon ancien collège. Plus particulièrement avec mon meilleur ami, ledit blond. Nous étions devenus meilleurs amis par la force de choses. La fille dont je pensais être amoureux et avec qui il était sorti l'avait plaqué, il avait ravalé sa fierté pour me demander d'arranger les choses, bien qu'il me détesta, et j'avais accepté.. car déjà, je me rendais compte que c'était lui que j'aimais. Et puis, nous somme devenu a fortiori meilleurs amis. On avait beaucoup de points communs et nous nous aimions beaucoup. J'aurai tort de dire le contraire, et cela serait injuste envers lui. Malgré des débuts houleux, notre amitié était très forte, nous étions comme des frères. Mais, je l'aimais. Et puis, un jour, en première, je décidai de tout lui avouer. Nous parlions sur le tchat de Facebook, et je lui ai dit, au bout d'une longue conversation qu'il trouvait de plus en plus bizarre, que je l'aimais. Sans trop rentrer dans les détails, il m'a rejeté. Après tout ce que j'avais fait pour lui, il m'a rejeté, insulté, humilié, méprisé. Dans ses propos, se lisait du dégoût. Le lendemain même, je pris le premier train pour aller dans mon ancienne ville le voir. Je suis allé l'attendre chez lui. Sa mère m'a accueilli tout sourire, contente de me revoir, et me dit de l'attendre dans sa chambre et qu'il ne tarderait pas à rentrer. Quand il rentra chez lui, sa mère lui dit qu'une surprise l'attendait dans sa chambre. Il s'y rendit et me trouva assis sur son lit. Et là, je vis du dégoût dans son regard, dans ses yeux. Il ne dit pas un mot, marqua un temps d'arrêt et me dit de partir. Que si j'approchais encore de lui, ou cherchait à le contacter, ou à le voir, il irait tout répéter à mes parents qu'il savait homophobes. Il me dit de partir, et de dire à sa mère que j'ai reçu un appel important et que je devais y aller, et en le laissant rien transparaître. Le lendemain, je rentrais chez moi, c'était un dimanche. Le lundi, je retourne en cours après le pire week-end de ma vie. Et là, mes yeux tombèrent sur un de mes camarades de classe dont je n'avais jamais remarqué plus que ça la présence. Il était gay, s'assumait, et était en couple avec un garçon d'une autre ville. Et j'en fis mon nouveau souffre douleur. Je me moquais de lui sans arrêt, le tournait en dérision. Le pire était qu'il était très efféminé, faisant que les autres camarades de classe se moquaient volontiers de lui. Je le traitais de sale pédé, de pédale, te tafiolle, de pute, de lèche cul, de suce bite. Il en a prit pour son grade le pauvre. Je lui frappait les fesses en public, l'humiliant ainsi, lui pinçait les fesses aussi, le touchant dans sa fierté et sa dignité. Au fond de moi, vous l'aurez comprit, j'étais jaloux de lui. Un jour, toujours en première, excédé par mon meilleur ami qui ne donnait pas de signe de vie, et par les réponses négatives des émissaires que je lui envoyait, j'étais au plus bas. Cela faisait quelques temps que j'étais en dépression, que je me rendais compte petit à petit que, en société, je paraissais plus que je n'étais, que je me dégoûtais. J'avais harcelé le pauvre garçon en seconde, parce qu'il me rappelait celui que j'étais au collège. J'avais harcelé mon camarade de classe homosexuel, parce que je le jalousais, parce qu'il avait ce pour quoi j'aurai tout donné. Je m'en rendais compte petit à petit, mais il a fallu que deux événements se produisent la même nuit pour que tout change. Dans la nuit du jeudi au vendredi, vers le début du mois de Mars, mon meilleur ami est revenu me parler. Il s'est excusé, platement, et nous avons passé une nuit blanche au téléphone, au cours de laquelle il me dit : "je t'aime mec.". Ce n'était pas un je t'aime amoureux, mais un je t'aime fraternel, comme on se les disait à des rares occasions. J'étais heureux, mon plus gros problème s'était réglé. Le lendemain matin, en me rendant au lycée à 9h et demi car je commençais à 10 heures, un surveillant m'appelle et m'apprend que je suis convoqué dans le bureau du proviseur de suite. J'y vais et trouve madame le proviseure avec deux adultes, un homme et une femme que je ne connaissais pas. Ils me regardent sévèrement, le proviseur me dit de rester debout alors que je m'asseyais. Et là, je tombe du dix-huitième étage : les deux adultes, l'homme et la femme, étaient les parents de l'élève homosexuel de ma classe. Ils étaient là, mais leur fils était à la clinique : il avait fait une tentative de suicide la veille, dans la nuit du jeudi au vendredi. L'administration avait eu plusieurs fois écho des brimades que je lui faisait subir, et n'avait eu aucun mal à remonter jusqu'à moi du fait de ma notoriété, ma popularité, et surtout du fait que j'étais toujours en avant, au devant de la scène. Il n'a pas fallu plus de quelques secondes avant que mes yeux ne se remplissent de larmes, que je n'arrivais plus à contenir. Je venais la veille de retrouver ce que j'avais de plus cher : l'amitié de la personne que j'aimais le plus au monde; et en même temps, par ma faute, des parents ont failli perdre ce qu'ils avaient de plus cher : la vie de la personne qu'ils aimaient le plus au monde. Et ce, par ma faute. Je ne me suis jamais autant déteste qu'à ce moment là. J'apprenais que je serai destitué de ma position de délégué de classe, de délégué au Conseil de Vie Lycéenne, de Délégué au Conseil d'Administration, que je serai exclu une semaine sans sommation et que je passerai en conseil de discipline à mon retour, mais je n'écoutais pas, j'étais abasourdi. Et c'est là que j'ai changé. J'ai apprit à devenir humble, modeste. J'ai apprit à aimer les gens et à les respecter. J'ai apprit à être tolérant (*betolerant*). Je le suis devenu par la force des choses. J'ai changé, radicalement, et mon cercle d'amis s'est agrandit. Car à la tonne d'amis que j'avais déjà, ce sont ajoutés ceux que je harcelais auparavant, ce qui avaient peur de moi auparavant, ce qui ne cautionnaient pas mes actes auparavant. J'ai créé en Terminale le Club Solidarité de mon lycée. En Terminale j'ai été réélu à tous mes anciens postes et, en tant que Délégué au Conseil de Vie Lycéenne, j'ai milité pour, et obtenu la mise en place d'un centre d'écoute et de la présence d'un psychologue dans le lycée, à l'écoute des élèves à problèmes. Lorsque je voyais quelqu'un se faire harceler ou humilier sous mes yeux, je défendais toujours la personne devant moi, sans ménager la brute qui la harcelait. Et lorsqu'il s'agissait de plus petits, je défendais la personne harcelée, puis prenait à part la personne harceleuse pour lui parler. J'arrive au bout de mon témoignage. Les harcelés peuvent dans certains cas devenir les harceleurs de demain. J'en suis l'exemple, je le suis devenu. J'ai beaucoup souffert au collège des moyens précaires de mes parents, de ma condition sociale, que lorsque j'ai grandi, que j'avais de l'argent, j'ai agit comme un sale gosse pourri gâté, et ait harcelé quelqu'un qui me rappelait la personne que j'étais. C'est illogique, j'ai du mal à me comprendre moi-même, car la norme aurait voulu que, étant un ex-harcelé, je ne harcèle pas un pauvre gamin pour les mêmes raisons que celles dont j'ai été l'objet par le passé. Ensuite, l'exemple du blond, en sixième et cinquième, avant qu'il ne devienne mon meilleur ami, révèle que très tôt, en voulant faire nos preuves, on les fait au détriment des autres, quitte à les blesser et les briser au passage. J'ai fait la même chose en seconde, motivé par mon ascension sociale, par mon désir de faire payer ce pauvre gamin de me rappeler ce que j'étais par le passé, par mon besoin de reconnaissance et d'étalage de richesse, j'ai été le pire des cons. Ensuite, lorsqu'en première j'ai harcelé mon camarade homosexuel, c'était parce qu'il s'assumait au grand jour (chose que je commence à peine à faire aujourd'hui), c'était parce que j'étais jaloux du fait qu'il était heureux en couple. D'ailleurs aujourd'hui, c'est un très bon ami à moi et l'un des rares à être courant de mes orientations sexuelles. Ensuite, il faut aussi pointer du doigt les administrations des écoles, collèges, lycées, qui sont beaucoup trop laxistes et ne réagissent que lorsqu'un drame a lieu en général. Il faut réagir bien avant, sans quoi on expose les élèves à une violence d'un autre genre. Il ne faut pas attendre que l'irréparable soit commit, afin d'essayer de guérir. Il faut prévenir dès le début et ne pas hésiter à sévir. J'aurai mille fois mérité d'être exclu de mon lycée, et ce, dès la seconde. Et entre le moment où je harcelais les élèves et le moment où j'ai arrêté, une bonne vingtaine d'élèves de la quatrième à la première ont souffert de ce que je leur faisait. Même certains élèves de Terminale y sont passés, car en première déjà, du fait de ma popularité, j'avais des amis plus âgés que moi qui m'avaient totalement intégré dans leur groupe. Cette popularité, en elle même, n'est qu'illusoire. J'étais populaire dans un lycée de 800 élèves, à tout casser. Qu'est ce que ça représentait aux yeux du monde ? Rien. C'est comme ce roi minable qui règne sur sa petite planète, que rencontre le Petit Prince de Saint-Exupéry. Voila, j'ai terminé de témoigner, sans retenue. J'ai tout livré. Pour ceux qui se poseraient des questions, ces évènements sont survenus avant que je vienne en France, alors que j'étais encore au Maroc. Mon père est marocain est ma mère française, j'ai donc vécu au Maroc et j'allais au Lycée Lyautey de Casablanca, le plus grand lycée français privé de la plus grande ville du Maroc, puis j'ai déménagé à Tanger, ville de province au nord du Maroc, au Lycée Regnault, également lycée français privé au Maroc. Je ne sais pas si beaucoup liront ce témoignage. J'avoue qu'il est long, et que je l'ai écrit à coeur ouvert. Je sais que plusieurs me jugeront, tout est sujet à débat, mais je voulais surtout montrer ce qui peut se passer dans la tête d'un harceleur, ce que je pense être les causes dans mon cas seulement, et une sorte de mea culpa aussi. On entend souvent les témoignages des harcelés, alors j'ai témoigné. Mais rarement ceux des harceleurs, alors j'ai témoigné. Voilà. J'espère que vous ne me jugerez pas trop rudement, et que ceux dont je suis proche sur ce site ne se feront pas une image différente de moi à présent en lisant ça. J'ai prit beaucoup de temps à écrire ce long témoignage. Plus d'une heure et demi je crois. Voire même deux heures. J'espère que vous le lirez quand même. En voyant ce topic dans le forum, je ne pouvais passer simplement à côté.
avatar ancien membre
Ancien membre
08/08/2013 à 09:14

http://www.noelshack.com/2013-27-1373055686-1282831497-cesar-1a8ce0a015.jpg Désoler mais moi je ne lis pas ça ><"
avatar ancien membre
Ancien membre
08/08/2013 à 10:16

J'ai lu entièrement ton témoignage Yoyou33, euh... je ne sais pas quoi dire appart que la meilleure chose qu'il te soit arrivé est de t'être rendu compte du mal que tu avais causé.
avatar ancien membre
Ancien membre
08/08/2013 à 11:12

Yoyou33, j au lut ton témoignage et je n ais pas compris pourquoi tu es devenue Harceleur alors que toi même tu savais ce que c étais d être harceler. Tu as fais ton bogoss avec ta ceinture et tes chaussure Armanie.. Bref, c est pas ça la vie de se la pété, et d harceler les autres qu on moins d argent. Je n ais jamais fais ça malgré mon compte en banque et tout qe possède ma famille. Je m habille normalement, je suis humble même si parfois j aime bien étaler la richesse, je sais ou sont les limites. À ce moment la tu ne te rend pas compte du mal que tu fais en brutalisant les autres. Enfin bon je pense que tu as compris car a ce que je vois tu es devenue quelqu un de bien et gentil, je le sent car on a échanger nos pensées et idées.
avatar ancien membre
Ancien membre
08/08/2013 à 12:25

C est un beau temoignage Yoyou. Formidable parce que terrible aussi, beau parce que vrai, sincere et touchant. On mesure en te lisant toute la douleur de ta reflexion. Et les souffrances endurées ne sont rien a coté de celles que tu as fait subir comme celles que tu t es toi meme infligées. Tu evoques l integration au sein d un groupe, une integration sociale, un besoin de reconnaissance. Mais ce besoin d integration n est il pas l arbre qui cache la foret ? Quelle a été ta motivation, qu est ce qui fondamentalement t a poussé a devenir un autre ? L envie, la jalousie, ou l Amour ? J ai le sentiment que ce que tu as fait, tu l as fait pour ce garcon, pour entrer dans sa sphere. Que ce que tu as fait, tu l as fait aussi pour toi meme, pour qu il te regarde et devenir l' un des siens. Au detriment et au depend des autres, tu as choisi de privilegier ton amour pour lui. Cet amour pour lui, plus qu a tout ceux qui t aiment. Il est malheureusement parfois necessaire de vivre un choc pour redevinir celui que l on est vraiment. Et j imagine l ecoeurement que tu as du ressentir lorsque tu as appris cette tentative de suicide. Cette experience t a permis de devenir plus fort. Mais tu n es pas passé loin de l echec. Je pense que tu en as pris rapidement conscience. Aujourd hui tu es le mieux placé pour prevenir et c est ce que tu fais. Mais tu vas aussi beaucoup en souffrir. Parce que ce que tu vas observer, tu vas tres vite le comprendre et parfois tu ne pourras rien faire pour l empecher. Parce que tout comme toi, beaucoup ont besoin de vivre ce choc pour se retrouver avec eux meme. Certains en garderont un gout amer et d autres seront blessés pour la vie. Merci pour ce tres beau temoignage YoYou ;)
avatar ancien membre
Ancien membre
08/08/2013 à 13:10

Témoignage très sincère que tu as fait là Yoyou. je ne le trouve pas beau dans le sens où il y a plein de cruauté de la part de beaucoup de gens, mais il est très intéressant. Dans ta scolarité collégienne, je me retrouve dans ce que tu as subit. J'étais également très pauvre (tous les habits que je portais, mon grand frère les avaient eu avant moi),petit, pas du tout musclé, timide, je me sentais différent vis à vis de ma sexualité bien que tout comme toi j'ai pu placer le mot là dessus bien plus tard seulement... Et j'avais un gros "défaut", j'aimais la musique, beaucoup trop... Au collège, être passionné par quelque chose de "pas viril", c'est la porte ouverte à toutes les railleries. Puis bon, une fois au lycée, je crois que c'est là que mes parents ont fini de payer la maison, du coup financièrement la vie s'est améliorée. Par contre les fringues de marque, ça je n'ai jamais eu. Peut être que ça m'a "sauvé". Et au lycée j'étais toujours aussi petit, timide et réservé... La musique avait pris une place encore plus grande dans ma vie, mais visiblement les mentalités évoluent à ce niveau une fois le collège passé. Je n'en ai pas souffert. Par contre, toutes ces brimades vécues au collège (c'est allé jusqu'au racket quand même 8-/) sont restées encrées au fond de moi. Plutôt que de lutter contre ces comportements débiles, j'ai préféré utiliser la seule arme que je pouvais leur opposer -> les mauvais résultats. C'est la seule chose qui pouvait me "rapprocher" de ces gens, n'étant ni un violent, ni un "dominateur". Du coup mes résultats scolaires de la sixième au lycée sont une longue descente aux enfers. Je suis passé de 15,2 au premier trimestre de sixième à 6,4 au dernier de terminale. Au lycée mes résultats étaient mauvais car j'avais beaucoup trop de retard je pense. Et une fois de plus la musique prenait tout mon temps. J'ai séché plus d'un an de cours sur les 3 années du lycée. Le comble? Ben je restais dans l'enceinte de l'établissement, et je composais, j'écrivais des pages et des pages de musique! Est-ce que la musique a aussi été un échappatoire des réalités de ma scolarité? Ce n'est pas impossible... Ce qui est sûr, c'est que ceux qui m'ont traqué au collège ont détruit mon avenir scolaire, c'est une certitude. Et encore aujourd'hui, je sais que je regrette ma scolarité, car je n'aurais peut être pas autant de mal à vivre, n'étant pas millionnaire. En tout cas, ces brimades m'ont aidé pour quelque chose, c'est le bénévolat. Je fais aujourd'hui beaucoup de concerts caritatifs, je suis dans beaucoup d'associations et je ne compte plus les heures que j'offre. Effet pervers, je ne pense plus vraiment à moi... J'ai refusé plusieurs emplois car pas compatible avec mes horaires musicaux. Donc voilà ce que peuvent apporter aussi les violences scolaires, des dégâts sur du plus long terme. Des passions certes, mais qui vous empêchent de construire votre vie. Aujourd'hui, j'arrête la musique, je tombe en dépression. Mais en même temps je veux l'arrêter car elle m'empêche de vivre et de profiter de mon copain. Voilà finalement le truc que ça m'a fait, ça ma scié en deux...
avatar ancien membre
Ancien membre
08/08/2013 à 14:10

Témoignage très sincère que tu as fait là Yoyou. je ne le trouve pas beau dans le sens où il y a plein de cruauté de la part de beaucoup de gens, mais il est très intéressant.
Heum oui :D Beau, c est en reference a Platon: "Le beau est associé au vrai [...] Être beau, c’est alors se rapprocher d’un idéal, c’est être ce qui doit être [...] En reprenant les trois étapes de l'initiation à la Beauté : la purification, l'ascension et la contemplation" Source: [url]]
avatar ancien membre
Ancien membre
08/08/2013 à 19:56

OMG s'il vous plait ! Ne prenez pas le clip d'indochine pour pointer du doigt la violence dans les écoles ! On peut prendre l'Exorciste par la meme occassion ! Il est vrai qu'il faut dénoncer mais il ne faut point exagérer ! 10% des élèves Harceler personnelement j'en doute mais extremement ! les chiffres sont basés sur quoi et ou ? Si tu joues à chat bite c'est un harcèlement aussi parce que la oui la chiffre peut vite monter :red: :red: :red: :red: :red:
avatar ancien membre
Ancien membre
08/08/2013 à 21:09

Merci à ceux qui ont prit le temps de lire mon témoignage. C'est vrai que c'est lourd ^^ Moi qui ai la manie de relire chacun de mes posts avant de les publier pour vérifier l'orthographe, j'ai subit. Mais bon, c'était sincère, sans langue de bois et sans retenue, je crois. Mon but ici était de montrer comment j'ai vécu mon harcèlement, comment j'étais tiraillé, ce que j'ai subit, pourquoi j'ai agit de telle ou telle façon, comment je ressentais tout ça. Ensuite, il s'agissait de montrer pourquoi je suis devenu l'être abject et infâme que j'ai été pendant deux ans. Tout est dit, toutes les raisons, tous les pourquoi on été dits et explicités. Merci encore ! PS : @Nico31ov : Sans prétention, je suis d'accord avec toi. Selon Platon, une chose est belle lorsqu'elle est en adéquation avec l'idée de la chose elle même, id est, lorsqu'elle est vraie, ou la plus vraie possible (l'exemple d'un beau dessin représentant un lit)
avatar ancien membre
Ancien membre
08/08/2013 à 21:57

super intéressant pour ton témoignage et c'est du jamais vu . mais j'ai une souffrance aussi depuis l'année derniere et j'ai falli de me sucidér mais les regards de mes jours de ma vie chaleureuse de mes amis qui me empechent de se sucider . une amie me dit ; si quelqun meurt ou sucide , je secherai en cours pendant 1semaine. ça m'a choqué donc j'ai voulu me faire passer ma vie en avant pour eux qui'm'attachent et je les abandonne pas . et j'ai eu plusieurs scéance de psycologue .
avatar ancien membre
Ancien membre
10/08/2013 à 00:46

Sincèrement, je trouve que les jeunes manque de solidarité. Au fait pour éviter de ce faire harceler car vous appartenez à une classe sociale différentes ( pauvre ou riche), je vous conseille un établissement avec des uniformes. En plus, ils sont très jolie (parfois) Moi, on c'est foutu de ma gueule car mon père était un peu plus riche et m'acheter des marques, ce n'était quand pas ma faute!!! On ne décide pas ou l'on née
avatar ancien membre
Ancien membre
14/08/2013 à 14:31

Cher Nico31ov, Je suis prêt à accepter qu'il y ait des gens qui ne soient pas d'accord avec moi, qui ne soient pas d'accord avec le fait que les Sciences peuvent tout expliquer, mais pas à ce qu'on renie tout un bloc un raisonnement construit jusqu'à aller insulter un type de scientifiques (les sociologues). Donc je vais te donner une réponse claire, nette et définitive et je vais camper sur mes positions parce que de toutes manières je n'ai pas reçu de ta part un seul argument qui puisse me convaincre que les témoignages changeront le monde ou qu'il s'agisse d'une meilleure démarche que la démarche scientifique. Je pense que ce type de violence trouve une origine en grande partie sociologique, qu'elle ait des racines politiques, économiques ou sociales. Il y a aussi parfois des cas rares d'origine exclusivement psychologique, mais ils restent assez marginaux. Sinon je tenais juste à dire que ce n'étais pas la peine de se montrer insultant envers les sociologues : nous ne sommes pas d'horribles monstres intéressés uniquement par notre nombril contrairement à ce que tu as dit [Cette intelligence depourvue de reflexion, oeuvre dans le seul but de satisfaire ses besoins.] et nous avons poussé la réflexion plus loin que "mais c'est comme ça, c'est la nature humaine !". Ensuite, quand à ce que tu as dit sur le fait que "La nature humaine va d avantage chercher a s epanouir qu a se contenir." je me demande : et alors ? La nature humaine n'est pas forcément un truc magique et immuable ou encore forcément mauvaise. Ce que je propose, ce n'est pas d'agir sur un maillon d'une chaîne mais de rendre impossible l'existence d'une chaîne, puisque l'Homme s'adaptant à son environnement, il est possible de moduler et de conditionner les individus afin de parvenir à un résultat escompté. C'est radicalement différent. Ensuite, j'ai repris la démarche de ce fameux ""psychosociologue"" si tu lis bien ce que j'ai écrit : j'ai considéré une donnée brute, je l'ai ensuite relativisé et mise en relation avec son environnement social. Post-scriptum : pour moi, essayer d'associer le mot "psychologie" et tous ses dérivés avec "sociologie" et tous ses dérivés est quelque chose de complètement impossible, la psychologie n'est pas une science exacte mais au mieux une pseudo-science. Voilà et sinon j'ai lu les témoignages et disons rapidement que bon bah c'est bien.
avatar ancien membre
Ancien membre
14/08/2013 à 15:42

J'ai de la chance de ne pas avoir été harcelé alors, c'est vrai que ça doit être dur. Mais bon, y'en a trop qui se laissent faire et ça me rend dingue ! --' Si ça aurait du m'arriver, le mec aurait déjà plus de tête, mais bon on est pas tous comme ça hein ! ;)
avatar ancien membre
Ancien membre
15/08/2013 à 14:47

Ben JujuInParis je me suis peut etre mal exprimé. Je n insulte personne, ni les scientifiques, ni les sociologues que je respecte beaucoup pour leur travail. D ailleurs le regard des sociologues est tres enrichissant. Zygmunt Bauman et bien d autres devoilent souvent de nombreux rouages de notre societé avec pertinence.
nous ne sommes pas d'horribles monstres intéressés uniquement par notre nombril contrairement à ce que tu as dit [Cette intelligence depourvue de reflexion, oeuvre dans le seul but de satisfaire ses besoins.
Ba heureusement oui ^^. Cette phrase ne parle pas de l intelligence de la science et de l'etude sociologique mais de l intelligence de l Homme, le sujet etant "la nature humaine". Si nous employons notre intelligence dans le seul but de satisfaire nos besoins, sans reflexion, alors nous ne sommes rien. Observer, analyser, deduire un resultat et agir en consequence pour son bien et celui des autres, c est ce que permet la reflexion. La Science c' est la materialisation de la reflexion humaine. Donc nous sommes d accord, les sciences sont la reponse, mais pas une science ^^. J aimerais beaucoup developper tout ca avec toi Juju mais vu qu on sort un peu du sujet, plutot par mp si tu veux bien ;)


Suivez-nous
Téléchargez l'application
Application android
conçu avec par Carbonell Wilfried
© Copyright 2024, betolerant.fr