En questionnement sur mon identité

Bonjour, je suis Gaëlle. 57 ans. Séparée depuis 1 an. J’ai deux beaux garçons de 18 et 21 ans. Et depuis que je suis seule, mes questionnements sur mon identité de genre reviennent au galop… À tel point quajourdhui, je me sens perdue. Dans une sorte de no man’s Land. Ni homme, ni femme… je ne me reconnais plus en tant qu’homme. Je suis épilée. Je me rase ( alors que je portais la barbe depuis des années)… j’éprouve le besoin de me sentir plus féminine. Et en même temps je ne m’assume pas. Je me trouve moche en femme. Je culpabilise. Je passe d’un état euphorique à l’intérieur de chez moi ou je peux porter talons jupe et chemisier et et une touche de maquillage.. je me sens bien. Je peux. Rouler les jambes douces. Je me sens libre ainsi. Mais tout ça m’obsède. Me fait peur. Quand je pense à tout ce qui reste à franchir je suis perdue, j’ai peur de me lancer. Bref… bref… je suis en mode un peu détresse… tres seule dans mes interrogations et explorations. Help!

le fait de me lancer dans ma transition ainsi que mon CO vis a vis de ma femme , ma fille et des personnes qui m'entourent , tout me fait un bien fou , ma vie est bouleversée mais je suis super heureuse

je ne serai peut être pas la super bimbo mais je m'en fou parce que je serait une femme épanouie

prends le temps qu'il te faut mais si tu fais le choix de transitionner tu verras comme il est doux de se laisser envahir par sa féminité

je commence juste ma transition mais si je peux t'être d'une quelconque aide ce sera avec plaisir

Agathe

Merci de vos encouragements, vraiment. Pour moi, c'est un très long cheminement. Il a commencé depuis cage de mes 10 ans. Ou j'ai pris l'habitude de m'habiller en fille avec les affaires de ma mère en cachette dès qu'elle n'était pas. Et depuis ca n'a jamais cessé, profitant de la garde robe de mes petites amies jusqu'à m'acheter des vêtements au fil des années, puis de purger en jetant tout car je culpabilisais. Tout ca s'est accompagné d'un mal etre et de bcp de questionnements sur moi jusqu'à internet, les premiers reportages sur les "trans"... Cela m'a amené à prendre de plus en plus de risques par rapport a ma femme en gardant des affaires... Sur lesquelles inévitablement, elle est tombée. Ce qui fut pour moi l'occasion (inconsciente?) de pouvoir m'en ouvrir à elle. Mais sa réaction a été très dure, rejetant l'idée, et se fermant. J'ai poussé un peu... mon exploration, jusqu'à me prendre un we seule pour vivre la femme en moi. Mon épouse était au courant, mais son regard ou l'interprétation que j'en avais, a été très culpabilisante. En tout cas je l'ai vécu comme telle. Je me suis sentie honteuse, perdue, moche, sale, inepte, et j'ai eu peur de tout perdre. Une tentative de CO auprès d'un membre de ma famille fut aussi très dure à vivre... Je m'y suis sans doute très mal prise car j'étais en plein doute, peu sure de moi, peu crédible surement... Tout ca a fait que j'ai mis un couvercle sur cette partie de moi... Jusqu'à ce que la séparation arrive... malgré tout. Elle m'a fait plongé au 36ème dessous. Je me suis relevée... Je me suis consacrée à retrouver u n chez moi, à gérer les travaux... et depuis que je suis enfinposée... Tout revient à la charge... Et me submerge a nouveau. Il me suffit de vacances pour me consacrer à moi-même mais je n'y trouve pas encore réellement un plaisir durable... Car n'ayant pas fait de CO... Je suis encore à vouloir explorer doucement la femme en moi. A l'apprivoiser. A la faire éclore par petits bouts... Je dois encore avancer un peu en secret mais j'étouffe... j'étouffe... j'étouffe....

Citation de Gaelletimide #537850

Merci pour ton témoignage Gaelle,

Tu n'es pas seule.

Certaines phases par lesquelles tu es passée, par lesquelles tu passes, résonnent familièrement.

N'hésites pas à poser des questions, nous sommmes quelques un.e.s ici qui te te répondrons avec plaisir.

Chaque chemin est unique, mais ils se croisent en bien des points.

Citation de Victoria Mai #537895 Chaque chemin est unique, mais ils se croisent en bien des points.

Gaëlle l'important est de trouver ton chemin, celui qui t'apportera le bonheur que tu mérites. Je te conseille de pousser la porte des associations LGBT idéalement Trans mais de résister à tout modèle que l'on voudrait que tu suives.

Nous avons toutes des points communs dysphorie ou incongruence de genre, un besoin de nous trouver et de ne pas ou plus jouer un rôle. C'est la grande différence avec la travestie pour qui la quête de la féminité est un jeu, un plaisir qui sont des parenthèses dans un vie de mec. Quand on est trans on est prête à tout perdre pour être soi-même, femme et enfants, voir disparaître des amis pour en gagner d'autres. Il est important de prendre son temps pour ne pas se tromper. J'ai tendance à donner comme conseil de ne pas prendre de décisions importantes quand on est dans le fond du caniveau et dans un premier temps d"être bien dans sa tête. Des professionnels sont là pour cela s'il le faut.

Je me reconnais tellement dans ton témoignage. Je ne suis pas la seule si je lis Agathe et Victoria. J'ai bien compris que tu n'étais pas un homme, aujourd'hui il te reste à savoir si tu es une femme ou quelqu'un d'autre. Cela passe par mesurer ta dysphorie physique et là tout est aussi possible.

J'ai envie de citer l'exemple d'une de mes amies Trans avec laquelle j'ai déjeuné samedi. La première fois que je l'ai vu, elle est entrée dans le local de l'association avec une tenue de mec une grosse barbe en disant je suis une femme. Pour ma part même dans mes tenues les plus adaptées je n'ai jamais pu le dire et j'ai résisté à toutes les sollicitations de transition médicale car ce n'était pas mon chemin. Je sais maintenant qui je suis et c'est l'essentiel.