STOP à la fétichisation des personnes transgenres. betolerant est le seul site de rencontre trans à ne pas considérer la transidentité comme un vulgaire fantasme fétichisé.
Coucou tout le monde !
Je m'appelle Maëlle, j'ai 19 ans et demi, et je pense être une personne transgenre (je suis Mt*). Le problème, c'est que je ne sais pas si je me sens femme ou bien rien du tout. Je m'explique.
Dans mon enfance, même si je m'efforce à me souvenir de moments qui m'indiqueraient que j'ai voulu à un moment ou un autre être une fille, rien ne vient. Quand j'étais très petite, j'avais un comportement ni réellement masculin, ni réellement féminin. J'étais SUPER sensible, je pleurait pour un rien (diag HPI à 7 ans). J'avais les cheveux très longs et un visage très androgyne aussi à cette époque, et ma mère s'agaçait à répéter aux autres que "OUI, C'EST UN GARCON". À partir de ce moment j'ai un peu eu ce "devoir" de dire aux autres que je suis un garçon, parce que ma mère semblait être très fatiguée de le répéter (il faut dire que je prenait beaucoup de remarques en mode "ohhhh, elle est trop jolie votre petite fille", ca m'énèrve parce que je ne m'en souviens plus de comment je me suis sentie quand il a dit ça). Surtout, je pense que ca me créait beaucoup de confusion qu'on m'affirme que je suis un garçon mais que tout le monde me dise que je ressemble à une fille. Donc j'ai décidé de me couper les cheveux très courts pour rentrer dans le moule enfin. Pendant toute mon enfance, j'ai énormément trainé avec les filles, parce que je me suis toujours sentie plus à l'aise avec, même si je me sentais aussi "de trop", je "n'appartenais pas à leur groupe, j'étais impure, j'étais un garçon" à mon grand désarroi.
Pendant toute mon enfance, j'ai été obnubilée par la science, mais au contraire j'étais très peu intéressée par tout ce qui concerne mon corps, moi, comment les autres me voyaient. Le seul souvenir que j'ai, où j'ai réellement pris connaissance de moi, de mon sexe biologique, c'était quand j'avais 4/5 ans et que j'étais dans le bain, et que mon machin flottait par poussée d'Archimède, et le seul souvenir que j'ai de ce moment, c'est de la honte. Juste la honte de mon sexe qui flottait. M'enfin.
Vers mes 10 ans c'est à ce moment là que c'est devenu intéressant. Même si je n'ai pas été diag, je pense que j'ai plongé dans une dépression depuis mes 10 ans. À cet âge je ne parlais pas aux autres, je ne sortais pas dehors jouer, je dormais peu, et surtout je m'enfermais dans les jeux vidéos. C'était le seul moment où je me sentais moi, je me sentais vivre. Je jouais surtout aux MMORPG, et j'incarnais des personnages féminins quasi exclusivement. J'aimais jouer des perso féminins parce que j'ai toujours trouvé une beauté fascinante chez la femme, ses vêtements, ses gestes et ses odeurs. Il m'arrivait aussi par fois par contre, lorsque je voulais jouer avec des personnes en ligne, souvent plus vieilles que moi, d'utiliser un modificateur de voix pour avoir une voix d'homme, afin de paraître plus vieille. Je ne sais pas si c'est parce que je voulais vraiment être vue comme un homme.
Vient la période du collège et ca devient un peu désastreux. Je tombe amoureuse de plusieurs garçons, et la je comprends plus rien. Je décide de m'informer et je viens à la conclusion que je suis bisexuelle (vers mes 11/12 ans). Je ne m'en souvenais plus de cette période, sûrement que mon cerveau l'a effacée de ma mémoire de honte/déni, mais j'ai retrouvé d'ancien commentaires youtube de quand j'avais 15 ans, et dans lesquels je dis qu'après un an de questionnement sur mon genre (donc ca a commencé vers mes 13/14 ans), je m'affirme comme une fille trans. La suite je m'en souviens. Je l'ai dit à ma mère et ca s'est un peu mal passé et vers l'été de mes 16 ans j'abandonne l'idée et je me suis reconformée dans le moule de l'homme.
Il n'en fallait pas plus. En moins de temps qu'il n'en fallait, je suis devenue addicte à la clope, la beuh et la mutilation. Je pensais que c'était complétement à part ces événements mais plus ça va plus je doute. J'ai commencé à me sentir triste et vide sans raison apparente, des sortes de crises de dépression qui n'avaient pas lieux d'être. Puis vînt le confinement (j'ai 17 ans à ce moment), à l'issu duquel j'ai rencontré mon ex, avec laquelle j'ai fait mes premières expériences (j'avais jamais eu de copain/copine avant elle). Les deux choses qui m'ont le plus marquée de cette relation, c'est que :
1- Lors de notre première fois, même si je pensais avoir aimé, mon corps m'a soudainement "trahie" et le jour d'après j'étais incapable d'avoir la moindre érection, et ça a duré 2 semaines. Il faut dire que c'était la première fois que je me mettais nue devant quelqu'un, avant j'avais honte de mon corps, il fallait que je le cache à tout prix. À la piscine ou à la plage, j'avais l'impression que tout le monde regardait la bosse dans mon maillot de bain et ca me gênait. Les autres fois où nous avons couché ensemble, j'avais une sorte de déconnexion je pense.
2- Quelques mois après qu'on se soit mises ensembles, j'ai commencé à faire d'énormes crises d'angoisses (anxiolytiques, j'ai failli aller en HP), et je ne sais pas pourquoi mais j'était persuadée que c'était à cause d'elle, mais je ne pouvais pas l'expliquer pourquoi.
Nous avons finalement rompu fin 2021 et je me suis sentie sincèrement soulagée. J'ai beaucoup repensé à cette période, et j'en ai conclu que j'aimais certainement uniquement les hommes, et que je trouvais juste les femmes magnifiques. Seul problème, j'aimais les hommes mais je ne voulais pas être gay, parce que ca impliquait d'être un homme. Je me suis rendue compte que je voulais être en relation avec un homme, dans le rôle d'une femme, et là ca a déterré beaucoup, beaucoup de questions d'un coup. Après cette réalisation j'ai repris toutes mes addictions d'un coup (j'avais tout arrêté en 2020), et même l'alcoolisme s'est greffé à la liste.
Pour faire court (parce que mon sujet devient très long, désolée), j'en ai parlé à pas mal de mes ami.e.s, seule ma famille n'en sais rien (sauf ma mère, mais elle ne sait pas que c'est "revenu"). Je me maquille, je me genre au féminin, j'ai choisi un nouveau prénom (Maëlle) que j'adore, me genrer au féminin me donne des papillons dans le ventre des fois, tout le monde m'accepte...
Le seul problème c'est que je ne me sens pas assez trans, ou du moins assez féminine pour m'affirmer transgenre et pouvoir prétendre à un THS. Je ne sais pas ce que mes sentiments, ou bien les "indices" dans mon enfance veulent dire, ce que cela fait de moi. J'ai l'impression d'être genderfluid (entre agenre et fem) mais tout est tellement confus, mon cerveau est dans du coton en permanence, je dissocie trop pour réfléchir... Même, je n'ai pas envie d'être genderfluid, je veux être une fille, mais j'ai l'impression que je mens à tout le monde, que je me force à le vouloir, que c'est un sorte de kink sexuel bizarre. Quand je lis les récits trans, tout le monde dit qu'ils le sentaient dans leur enfance, mais moi je n'en ai aucun souvenir, et ce me rend triste de ne pas avoir le même schéma qu'eux.
C'est assez marrant quand même. Parce que j'ai tout d'une fille trans à quelques détails, mais j'ai l'impression que je me force à le faire. J'ai l'impression que je me manipule pour être transgenre, que je fais semblant d'avoir des fois de la dysphorie ou de l'euphorie. C'est super compliqué à expliquer comme sensation.
J'ai vraiment envie de faire un coming out à ma soeur (avec laquelle je suis SUPER proche, je m'en souviens, des fois quand j'étais petite elle me mettais du vernis parce que j'aimais ca, ou quand j'étais au collège on se maquillait ensemble (je mettais exclusivement de l'anticerne parce que j'étais complexée) et ca ne posais jamais problème) et ma mère, mais j'ai l'impression de mentir à tout le monde et surtout à moi même, et que je vais regretter tout ca très vite. Je n'arrive pas à avoir cette force interne pour me lancer dans tout ca, et je commence sincèrement à être fatiguée.
Pouvez-vous m'aider s'il-vous-plaît ?
J'ai un peu l'impression que t'attend à ce que les autres valident pour toi ton trans identité. Mais je pense que c'est à toi même de t'accepter comment t'es et les autres feront avec. Et t'es pas obligée de te mettre absolument une étiquète, t'es pas obligée dire aux autres que t'es ci ou que t'es ça. Juste tu sympathise avec un mec, vu que tu les préfères si j'ai bien compris, et s'il est pas insensible à toi, à tes particularités et bien vous concluez une petite relation ensemble.
Si au contraire t'as envie de t'affirmer en tant que femme trans, bah, tu peux même si t'as certains attraits masculins. Il y a plein de trans qui visuellement sont pas féminines à 100 pour cent et qui préfères s'arrêter où elles veulent niveau féminité et ne pas faire toutes les opérations/"modifications". Et si je m'en souviens bien il qu'un petite nombre de personnes trans qui font des opérations. Et les femmes biologiques elles mêmes sont pas forcement dans le moule. Bref, c'est pas aux autres de juger si t'es assez féminine pour t'appeler trans en fonction de ton physique. Tu te définis surtout d'après ton ressenti.
Donc, déjà ça ça devrait t'aider un peu avec ton, une sorte de, syndrome d'imposteur. Puis le sexe, les relation charnelles c'est un jeu. Donc tu peux très bien embrasser ce "rôle" féminin vu que t'envisage pas une relation homosexuelle avec un gay si j'ai bien compris. Et il y a des mecs hétéros qui aiment bien justement les trans et les trav pour cette raison que c'est qu'un jeu, que la personne trans est à la fois femme mais différemment un peu de femme biologique. Après je sais pas combien exactement en proportion mais je pense qu'il y en a pas mal quand même.
Donc c'est à toi de voir, avec de l'aide d'un psychologue peut être, mais en tout cas c'est toi la boss et tu peux expérimenter comme tu le sens: si c'est juste quelque chose de sexuel tu peux te travestir, si la féminité c'est ta façon d'être bah tu peux te considérer comme trans. En tout cas t'en fais pas, on se découvre tout le temps et tout le long de notre vie, on a toute une vie pour se découvrir, se comprendre.
PS: je suis homme hétéro et depuis collège et surtout lycée je trainais surtout avec des filles, et je suis plus facilement ami avec des filles qu'avec des mecs. Donc franchement c'est pas être un imposteur de trainer avec des filles ^^
Salut Maëlle,
Waw on a vécu des choses similaires durant l'enfance,
On me confondait très souvent avec une fille aussi, d'ailleurs comme toi je traînais avec les filles et je me sentais aussi comme un intrus.
J'ai connu aussi les addictions et la dépression, les problèmes d'érection avec mes premières copines.
Le doute et la gêne. L'hyper sensibilité.
Pour la transition je ne peux pas t'aider car je ne suis pas la dedans mais je te souhaite sincèrement d'être en paix avec toi-même et surtout de t'aimer car c'est bateau je sais mais on a qu'une vie
coucou.
Le seul conseil que je peux te donner pour t'aider, c'est d'aller voir un psy. C'est ce que j'ai fait. Un beau matin je me suis réveillée et j'ai dit à ma femme: je suis une femme...
On a eu une houleuse discussion sur le sujet et j'avais tellement de questions qui ont défilés dans ma tête, tellement de doute...
Je suis allée voir une psy pour pouvoir libérer tout ce que j'avais en moi et trouver des réponses.
Etais-je trans, ou c'était un fantasme, ou que sais je encore?
Une seule séance avec la psy m'a aidé, et à répondu à toutes mes questions. J'ai entamé ma transition juste après ça...
J'espère que toi aussi tu auras les réponses à tes questions. Courage !
Citation de Roseau #405060 si c'est juste quelque chose de sexuel tu peux te travestir
Salut,
Une petite précision je sais que ce n'est pas ce que tu as voulu dire mais cela peut-être mal interprété.
Il y a plusieurs raisons qui peuvent pousser à se travestir. Déjà il ne faut confondre avec se déguiser que l'on fait exceptionnellement pour une fête.
Certaines personnes se travestissent pour avoir des relations sexuelles. Ce sont ce que j'appelle les machos en robe plus lourdes que les pires hétéro dans leur mentalité. Elles pullulent sur les sites de rencontre coquine.
Il y a celles qui se travestissent car c'est un besoin vital de retrouver sa féminité. Je suis non binaire quand je suis une fille je suis une fille et cela n'a strictement rien de sexuel. A ce moment là je me sens proche des femmes trans. Lorsque je discute avec mes amis trans elles veulent me persuader que je suis plus qu’une fille à temps partiel. Mais dans mon fort intérieur je sais que je n'ai aucun problème avec le garçon qui cohabite.
Il y a des associations des travestis No sex juste pour partager son vécu et faire des bouffes ensemble.
Voilà juste pour éviter de salir le travestissement de façon générale, je répète que je sais que tu as pris juste un raccourci et que tu ne voulais pas le faire.
Monique 💋 👠 💓 🎼
Salut Maëlle
Je retrouve certaines choses de mon passé dans ton récit... et des choses de mon présent aussi d'ailleurs. Sauf qu'à mon époque il n'y avait aucun accès à l'information, pas même les mots pour le dire, que la seule image de la transidentité c'était les "travelos" du bois de Boulogne, et que c'était classé médicalement comme maladie mentale et socialement comme une des pire déchéance possible. Ce qui explique peut-être qu'il m'ait fallu tant d'années pour sortir du déni quant à mes ressentis profonds et à ma souffrance de n'être pas une femme.
Quand je lis les récits trans, tout le monde dit qu'ils le sentaient dans leur enfance, mais moi je n'en ai aucun souvenir, et ce me rend triste de ne pas avoir le même schéma qu'eux.
Toutes les personnes trans ne racontent pas "l'avoir senti dès l'enfance", ça c'est le "récit officiel" de la transidentité tel que certaines personnes qui se sont érigées en "gardiens du temple" sans être elles-mêmes directement concernées voudraient l'imposer. C'est probablement aussi en partie à cause de ce mythe qu'il m'a fallu si longtemps pour m'accepter en tant que personne trans - je pensai ne pas cocher cette case et donc ne pas être "légitime". Et puis le jour où j'ai enfin décidé d'arrêter de me cacher derrière mon petit doigt et de reconnaître et accepter la réalité de mon ressenti, les souvenirs se sont libérés, dont celui, très clair, du jour, vers 6 ans, où j'ai pour la première fois pris conscience que je ne voulais pas être ce garçon que le monde avait décidé que j'étais, que j'aurais voulu, que j'aurais dû naître fille. Vue la souffrance, la colère, et, oui, la honte associées à ce souvenir, pas étonnant que je l'ai à ce point refoulé. Tu n'imagines pas le degré d'homophobie / transphobie ambiante (et interiorisée) à l'époque...
Tout cela est encore très récent (quelques mois) et difficile à intégrer pour moi, je ne sais vraiment pas (pas encore ?) quoi en faire. Un demi-siècle à s'efforcer d'être ce qu'on n'est pas vraiment ça laisse des traces... Un demi-siècle d'effets de la testostérone aussi.
Si tu cherches le sujet, le "syndrôme de l'imposteur" est un problème bien connu des personnes trans (pas nécessairement de toutes, il y a autant de ressentis et de trajectoire qu'il y a de personnes trans, non binaires, queer et autres "pas dans les clous").
C'est super compliqué à expliquer comme sensation.
Comme d'expliquer la couleur à un aveugle de naissance. Celleux qui sont passé.e.s par là n'ont pas besoin qu'on leur explique, et les autres ne pourront jamais vraiment pleinement comprendre je le crains, même avec la meilleure volonté.
Je ne peux que bisser les conseils déjà donnés: trouve un.e psy compétent.e et allié.e (il y a un annuaire ici https://fransgenre.fr/#ressources) pour faire le point sur tes ressentis.
STOP à la fétichisation des personnes transgenres. betolerant est le seul site de rencontre trans à ne pas considérer la transidentité comme un vulgaire fantasme fétichisé.
Les actualités transgenres sont des informations liées à la communauté trans. De la transphobie, au coming-out, on vous offre un large choix d'articles sur la transidentité.