Quand j'étais petite... Petite petite - Page n°2

avatar contributeur Arthi
Arthi
16/12/2020 à 06:36

Mon ressenti NB...

Alors... Tout petit suivre les codes de mon genre de naissance, jouer avec des filles, demander des barbie et des poupon a Noël. Et ne jamais jouer avec. Toujours jouer "le papa" ou "le chien" quand on joue à la famille, parce que être prit dans les bras me met trop mal a l'aise et parce qu'être un "être humain" dans mes jeux c'est trop dur. J'aime pas ça. Parce que quand je dois jouer a étre un Homme je dois être une femme. J'ai compris que avec mon corps je DOIS être une femme. Alors je préfère être un animal, n'etre rien du tout. Et quand j'ai découvert Mika et Milene Farmer je me suis dit "merde ils ont tellement raison, ça me parle tellement" et ce avant même de savoir qu'ils étaient LGBT. Famille proche très ouverte sur la question de sexualité, beaucoup moins sur le genre. A l'adolescence une très bonne amie fait son CO bi... Incompréhension totale, je dis que j'accepte. Au fond au début je ne comprends pas, ça me perturbe, c'est l'inconnu. Mais je n'ai jamais changer mon comportement vis à vis d'elle. Je tombe dans le BL (il m'a fallut des années pour comprendre en quoi c'était une catastrophe) et je m'y reconnaît. Pendant ce temps la j'ai une puberté socialement pénible : acnée, prise de poids. Et je refoule. Je ne veux plus voir le miroir. Je ne veux plus voir mon sexe. Je me déteste.

Je vais sur des chats pas safe avec un profil masc, je prends une identité masc en ligne. Et en même temps je chat avec une fille, parce que je me dis que si je suis masc Alors avec mon genre de naissance je dois être lesbienne. Sa douleur fait écho à la mienne, je fais mon co à ma mère.

Réaction d'incompréhension mutuelle : elle me demande si je suis prête à "brouter la pelouse" et me passe un savon pour avoir fait une rencontre online.

Elle a raison sur un point : je peux pas. J'arrete tout. Ça fait mal. Cette fille je lui ait fait mal et je m'en veux. J'enterre toutes ces questions. Je suis sortie du placard pour la mauvaise raison, je ne le ferai plus jamais.

A ce moment là j'ai encore une vision très genrer des choses mais je commence à me poser des questions sur ce que je trouve attirant dans les relations très (paradoxalement) heteronormé de mes lectures gay érotique.

Et en creusant je comprends. J'aime les garçons. Le problème ne vient pas de ça. Le problème c'est que je suis pas femme. Je l'ai jamais été. Mais d'un autre côté c'est impossible, je me dis que c'est un fantasme. Je veux plus être hors norme et désaccordé. Je veux une vie sociale,ma solitude me pèse depuis le collège. Alors j'essaie. J'essaie vraiment d'aimer ce que je vois dans le miroir. Je fais du coaching. J'apprends à me maquiller comme une fille, à me soigner comme une fille, a m'habiller comme une fille. J'aime ça. Je me sens joli. Mais maintenant j'ai la certitude que je ne suis pas une fille parce que avec beaucoup de forum j'ai compris que c'était pas aimer me maquiller ou aimer les robes de temps en temps qui feraient de moi une femme.

Je suis pas une femme. Je suis pas un homme non plus car intimement je sais que c'est pas ça. Je suis nb.

Je fais un mon co, a mes amis cette fois. Bien accepter... Je crois. On me genre bien, on accepte mon prénom. Sauf ma meilleure amie qui a du mal. Mais au moins maintenant quand ma mère m'appelle "le truc" a cause de mon manque de féminité je sais pourquoi. J'ai mal mais je sais pourquoi et je n'ai plus honte.

Le parcours est encore loin devant. Mais je suis jeune, j'ai la vie devant moi, j'ai le temps.

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avatar contributeur de DodoRéMi
DodoRéMi
21/03/2021 à 04:09

Merci Jessica pour ce topic, et à toutes les personnes qui y ont contribué jusqu'ici, j'ai eu grand plaisir à vous lire !

Pour ma part je dirais que si vous me croisez dans la rue, vous aurez la certitude que je suis une femme (j'en suis une, mais à l'intérieur je me sens à la fois homme et femme, ou "deux esprits"). J'ai grandi sans penser que j'étais une fille (à mes yeux, la fille, c'était ma sœur, clairement) et encore moins que j'étais un garçon (les garçons c'étaient mes frères, tout aussi clairement). Je savais quoi répondre quand il fallait remplir en début d'année scolaire une petite fiche de présentation à l'école et au collège, mais je ne me sentais pas concerné.e intérieurement par cette réponse 'administrative'. L'entrée dans l'adolescence (avec l'arrivée des règles, la croissance des seins,...) a été d'une violence inouïe pour moi, j'ai instantanément compris que c'était définitif et irréversible... J'ai (sur-)joué le jeu, pour survivre, je suis devenu.e une femme 'plus vraie que nature', cet être social ('suradapté') est devenu à la fois mon véhicule, mon refuge et ma prison, et m'a permis d'explorer le monde durant plusieurs décennies, bien à l'abri au fond de mon bunker...

Jusqu'à la rencontre avec un ami de ma famille, qui avait fait durant plusieurs années un parcours trans mtf : c'est la première personne à qui j'ai pu parler de mon ressenti, de mon vécu intérieur. Mettre des mots sur cette réalité profonde, après tant d'années de silence, m'a fait l'effet d'une bombe, et dans cette quasi-'explosion' (d'énergie, d'émotion, de joie, d'envie de vivre,...), j'ai entendu au-dedans de moi le nom de ma partie 'masculine' (disons complémentaire de mon être social, qui est féminin) : depuis, j'ai un compte masculin et un compte féminin sur le réseau social qui me sert de fenêtre sur la cour où nous échangeons des news avec mes proches et mes amis.

L'ami de ma famille (devenu peu après mon compagnon) avait de la même façon 'entendu' son prénom féminin. Nous avons vécu ensemble six ans, et au quotidien, c'était comme si nous étions quatre membres de ce couple, à la fois hétéro, gay et lesbien. C'est la forme de relation la plus océanique que j'aie eu de toute ma vie, cela s'est confirmé lorsque j'ai été en couple l'année suivante avec une personne mtf. Avant ça, j'avais aimé quelques femmes et quelques hommes, c'était merveilleux aussi (ça l'est toujours quand on y met tout son coeur) mais il me manquait cette stabilité due au fait de se sentir un quatuor, ce qui rend infiniment plus riches les interactions et échanges au sein de la relation.

Aujourd'hui, je pense au plus profond de moi (c'est ma vision du monde, qui n'engage que moi) que tous les humains sont potentiellement à la fois hommes et femmes, quelle que soit leur identité sexuée de naissance, et qu'ils sont également potentiellement tous capables d'aimer aussi bien un homme qu'une femme. Mais cette immense liberté peut donner le vertige, c'est pourquoi la plupart d'entre nous préférons la limiter prudemment, en nous identifiant à une seule des polarités du genre, et à une seule orientation sexuelle : la vie est bien assez complexe comme ça, explorons d'abord le connu, restons dans une zone de confort,... L'exploration, intense, prenante, profonde, de l'identité de genre est à mes yeux un des joyaux les plus précieux qu'il nous soit donné d'explorer au cours de notre vie. Voili voilou, c'est mon parcours jusqu'à ce jour. 😉

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Ancien membre
21/03/2021 à 08:20

Allez je m'y colle, bien que je n'aime pas beaucoup ces retours dans le passé lointain.

J'ai des souvenirs heureux de la toute petite enfance. J'étais un petit peu féminin. J'aimais plus facilement la compagnie des petites filles que celle des garçons il me semble. Il est arrivé qu'on me prenne pour une fille, ce qui m'a fait descendre six pieds sous-terre de honte.

Ensuite mes souvenirs deviennent beaucoup confus et douloureux, à partir de sept ou huit ans. Tristesse, isolement, non communication. J'ai le souvenir qu'à un moment donné, vers dix ans, je me grossissais la voix, surement pour paraitre plus "homme", ou plus "viril". Ce devait etre tout à fait ridicule ! Mes parents me coinçaient parfois en me questionnant et je me mettais à pleurer lamentablement à chaudes larmes. Il y avais un blocage avec eux de toute façon et mon père me faisait trés peur. Au collège, ça allait mieux. J'en ai plutot des bons souvenirs. J'avais trouvé ma place, bien que facilement rebelle et plutot en refus d'apprendre mes leçons. Idem au lycée. Puis ça s'est compliqué aprés le lycée, entre l'echec scolaire (université), arrivée de la sexualité (trés compliquée), plongeon dans l'alcool et les drogues.

Voilà je m'arrete là. Merci d'avoir lu.

( En apparté Dorémi, ta vision est trés radicale mais tout à fait interressante. Je comprends tout à fait ta notion de quatuor).

avatar ancien membre
Ancien membre
21/03/2021 à 08:21

Citation de Karla72 #345821

Bonjour Doremi et bonjour aussi à toutes les autres... Quel sujet ! Je vais commencer par le jour où j'ai été officiellement reconnue pour dysphorie de genre car c'était mettre enfin officiellement un mot sur les souffrances profondes de ma vie j'avais 46 ans.. Mon histoire commence par le noir total et de 0 à 3 ans ma vie semble comme inexistante c'est le néant total... J'ai été placée dans une famille des frères et des sœurs ont partagé ma vie de cela je suis très fière.. Petite j'espionnais mes sœurs en cachette je piquais leurs fringues on me pensait folle alors que je n'étais juste pas bien d'être un petit garçon.. J'ai vu des psychologues qui ont conclu que je n'étais pas folle mais que je m'ennuyais à l'école. Dans la cour de récréation je jouais à la corde à sauter ou la marelle et j'adorai ça.. À l'adolescence ma sexualité était bi mais pas heureuse.. J'adorais l'acte sexuel mais pas les situations humaines.. Du coup j'allais plus vers les garçons.. J'ai tenté l'expérience couple avec un garçon mais ça ne collait pas je ne me sentais pas bien du tout .. J'ai été alors avec une femme physiquement ça me correspondait mais pas psychologiquement.. J'ai eu mes enfants.. J'ai pu durant cette période piquer les fringues de mon ex et là j'ai compris que se mentir n'étais plus possible.. Très sensible on me l'a souvent reproché et j'ai souvent entendu tu n'es pas une fille tu es un mec.... Bref j'ai décidé d'arrêter de me mentir et de mentir à mon entourage.. Je me suis séparée et entamé ma transition.. On ne me dictera plus jamais ma vie. Aujourd'hui je suis heureuse peux m'habiller comme je veux et vivre ma vie.. Voilà c'est condensé.. J'ai hâte detre opérée.... Bises

avatar contributeur de Boulanger44
Boulanger44
21/03/2021 à 09:33

Merci à vous vos récits sont très enrichissants, je vais vous paraître un peu "con" mais c'est un sujet que je ne connaissais pas du tout il y a quelques années. Pour moi il y avait des hétéros, des gays et des trans, à lire tous vos témoignages je me rend compte que c'est pas si simple, par exemple j'ai compris que le genre et l'attirance n'ont rien à voir. On peut même se demander si donner un genre "masculin" ou "féminin" à la naissance n'est pas une abération, mais en réfléchissant c'est tellement ancré dans les sociétés, nous sommes déjà mis dans une case avant notre naissance, la première question qui sera posée "c'est une petite fille ou un petit garçon ?". Les mentalités changent grâce à vous, donc merci et continuez à partager qui vous êtes !

avatar contributeur de Jessica69
Jessica69
21/03/2021 à 11:08

Citation de Ancien membre #345872

Sophie nous a quitté.

Citation de Arthi #348128

Citation de Jennifer 18 #353972

Citation de Doremi #357450

Citation de Dime #357456

Citation de Rachel16 #357457

Merci pour vos témoignages. ❤️ 💋 💓

Citation de Boulanger44 #357462

Heureuse que ce topic atteigne son but 😊

avatar ancien membre
Ancien membre
21/03/2021 à 11:17

Oui Jessica et c'est très bien ainsi pleins de bisous pour toi et à toutes les autres

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Jessica69
21/03/2021 à 19:24

Pleins de gros câlin et des bisous à toi et à toutes.

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avatar contributeur de Jessica69
Jessica69
24/03/2021 à 14:28

Citation de Zazack #357908

Merci pour ton témoignage Zarack,

Je vais travailler sur un appareil de permutation des âmes 😉

Ma meilleur copine au collège était une fille plus charpentée que moi. Dès qu'on me manquait de respect, j'hallucinais,... contre mon avis elle allait jusqu'à se battre et avait toujours le dessus. Elle m'epatait. Rien de sentimentale je crois. Elle s'appelait Clara...

avatar contributeur de DodoRéMi
DodoRéMi
24/03/2021 à 18:40

Citation de Jessica69 #357911

Hihi, Clara Morgane ? 😉

avatar contributeur de Jessica69
Jessica69
24/03/2021 à 20:00

Citation de Doremi #357924

Elle m'aurait séduite et fait parfois moins peur 😂🤣

avatar contributeur de DodoRéMi
DodoRéMi
24/03/2021 à 20:12

😉 Par contre perso, ton appareil de permutation des âmes, eeeeuh, ça fait un peu peur, genre Frankenstein, hihihi 😁 La frontière entre être et avoir peut être plus fluctuante chez les personnes en questionnement sur leur identité de genre (qui je suis, avec qui je veux vivre), trouver son point d'orgue, son harmonie interne, est tout un parcours mais le jeu en vaut la chandelle.

avatar contributeur Juliemedit
Juliemedit
24/04/2021 à 14:13

Bonjour Jessica,

Je vais essayer de présenter de façon claire la singularité de mon vécu.

Pour résumer, j'ai actuellement 75 ans et cela ne fait que 2 ans 1/2 que je sais que mon véritable genre est le genre féminin.

Je suis né garçon : Alain, je me suis rarement posé la question de mon genre (cette notion n'existait même pas à l'époque – mais les personnes trans existaient bien sûr). J'étais garçon, point !

Depuis toujours, même si j'ai d'assez bons contacts avec les hommes, je ne les apprécie pas, par contre, j'ai toujours apprécié la compagnie féminine, la complicité entre femmes.

Lorsque j'avais entre 10 et 15 ans, il m'arrivait de mettre les sous-vêtements de ma sœur avec des oranges en guise de seins !

Je ne sais pas si je me sentais heureux(se) en faisant cela, je sais que ça m'excitait.

Adulte, vers 30 ans j'ai reproduit plus ou moins ce scénario avec des sous-vêtements de ma femme, je l'ai fait mais une ou deux fois seulement.

Dans l'adolescence, j'étais totalement inadapté aux relations entre garçons et filles, complètement bloqué, je me posais des questions. Il m'est arrivé de penser que j'aurais préféré être une fille, car je pensais que cela aurait été plus facile pour moi.

C'est tout ! jusqu'à plus de 70 ans, j'ai vécu avec plus ou moins de bonheur en homme, ne doutant pas que j'en étais un, mais aimant lier des amitiés féminines.

Et je sais depuis longtemps que j'ai de fortes composantes féminines.

Quand j'ai entendu pour la première fois parler des personnes transgenres (cela fait 10 à 15 ans je pense), j'ai trouvé ça étrange, je me demandais comment cela pouvait exister, mais cela n'a occasionné aucune émotion en moi.

Et j'ai continué à vivre en continuant sans grande curiosité, en acceptant le monde LGBT auquel je me pensais étranger.

Alors que je vivais dans une certaine sérénité, je suis rentré très brutalement dans une période d'errance très difficile à vivre (ou à survivre).

  • je pourrais développer les circonstances précises et les étapes successives dans cette errance, mais je crois que ce n'est pas fondamental de les connaître.

Alors que j'étais dans cette errance depuis plus d'un an, consultant en particulier une psy, je connaissais des états de conscience particuliers.

Des notions de féminité sont apparues dans les introspections que je faisais surtout la nuit, mais sans plus.

Une nuit de novembre 2018, pendant une période d'éveil (j'étais parfaitement conscient, je ne rêvais pas), à un moment, je me suis senti femme !

Ça a été une révélation totale, cette sensation a été un bonheur immense en moi. Et je crois pouvoir dire que j'ai vibré de bonheur pendant plus d'une journée.

Bien sûr, j'ai eu des doutes, je me demandais qu'est-ce qui me permettait d'affirmer ça !

Mais pour moi, c'était et reste une évidence.

Ce qui me conforte dans cette affirmation est l'émotion que je ressens quand je vois un témoignage sur des personnes transgenres, leur vie, leurs expériences, ça me bouleverse à coup sûr.

Quelle évolution dans le temps par rapport à ça ?

D'une part, j'ai appris après quelques mois, que vu mon âge je ne pouvais envisager d'avoir un corps féminin.

Je me suis trouvée (à partir de maintenant, je parle au féminin) un prénom féminin : Julie, je trouve ça assez coquin !

En fait, depuis cette révélation, il y a en moi une évolution progressive très profonde.

A ce stade, mon aspect extérieur et même la perception de ce que je suis par le monde extérieur n'est pas très important, même si ça conditionne une partie de ma vie.

Je pense sans pouvoir l'affirmer que depuis toujours féminin et masculin ont cohabité en moi, que maintenant, du masculin persiste en moi, mais que le féminin est prédominant.

Dans une certaine mesure, je peux me qualifier de non-binaire.

Mon regard sur les femmes est beaucoup plus absolu maintenant, et pratiquement plus un regard masculin.

Quand je vois une scène d'amour entre une femme et un homme, je le ressens en tant que femme.

Je reste attirée par les femmes, mais en tant que femme. Et les hommes ne m'intéresseraient que si j'avais un corps féminin, et plutôt par curiosité, pour s'amuser.

Je ne me vois pas aimer un homme, encore moins vivre avec !

La féminité se manifeste irrégulièrement en moi de façon puissante, je ressens des oppressions, des nécessités de caresses puissantes : les jambes, les cuisses, les seins, les mains : l'espace entre les doigts. Ça peut-être difficile à vivre, mais c'est ma vie, je l'accepte, et je suis heureuse d'avoir découvert même très tardivement ce que je suis vraiment.

Bises de Julie

avatar contributeur de Jessica69
Jessica69
24/04/2021 à 14:25

Citation de Juliemedit #360806

Merci pour ton témoignage Julie.

J'imagine que la baisse de production de testostérone peut assurer en nous le côté féminin qui y a toujours existé,... camouflé...

🤗💋

avatar contributeur Juliemedit
Juliemedit
24/04/2021 à 15:18

réponse modifiée

oui, tu as raison ça joue certainement, fait que le comportement, la façon de vivre au masculin perdure alors que le féminin fait ce qu'il peut pour prendre la place qui devrait être la sienne.

j'ai un taux de testostérone relativement bas depuis bien plus de 10 ans, ça n'a pas de rapport je crois avec la période d'errance que j'ai connue, je crois que le cérébral a un rôle important.

avatar contributeur AnneCeline29
AnneCeline29
09/06/2021 à 10:45

Hello, bonjour à toutes et tous, merci à Dorémi de m'avoir aiguillée vers ce forum, cela fait quelques semaine sue je me suis inscrite sur ce site, mais à part quelques visites de mon profil je n'ai pas eu beaucoup d'autres contacts...

Je vais donc à mon tour vous présenter mon parcours MtF.

Petite enfance vers 4/5 ans exploration de l'armoire de mes parents et le besoin de toucher certains vêtements de ma mère. Un rdv chez un vieux coiffeur et sa question pour ma coupe de cheveux, ma réponse comme mon papa, et la sienne non toi tu ne n'aura pas de moustache ni de barbe ???

Arrivée à l'adolescence, une mercredi d'oisiveté et seule à la maison, par jeu je m'habille, me travesti, et prend du plaisir à être femme, et cela ne s'arrête pas. Devenue adulte je commence à me documenter, lire des livres, le saut de l'ange, je serais elle, la femme inachevée . De travesti je passe à transsexuelle "refoulée" et ma vie continue mariage, naissance des enfants, et toujours cette question m'est qui suis-je, un jour un de mes beaux frères fait remarquer ma féminité alors que je n'ai rien commencé même pas consulté j'essaie simplement d'avancer en pensant que cela s'arrêtera un jour. Mais la cinquantaine arrivant je prend la décision de consulté, étant sur Brest à cette époque, c'est Tom REUCHER psychologue qui me reçoit et établit une attestation de transidentité, depuis 6 ans maintenant je suis traitement hormonal, terminée une épilation du visage pour les quelques poils qui voulaient survivre à mon genre M.

obtenu l'ALD, le statut de travailleur handicapé, fait quelques coming out et obtenu sur les conseils de ma gynéco du CHU de Quimper un Rdv avec le professeur Mimoun de l'hôpital St Louis pour "une mise en conformité" avec mon genre F.

"Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre "

citation de M A

Voilà voilà j'ai essayée de faire cour, c'est un long parcours qui fait des dégâts familialement mais impossible de revenir en arrière.

Anne Céline

avatar contributeur de DodoRéMi
DodoRéMi
09/06/2021 à 13:11

Bienvenue Anne Céline 😉 👍

avatar ancien membre
Ancien membre
09/06/2021 à 14:59

Bonjour, je rajoute ma petite pierre.

Agenre, j'ai mis du temps à mettre le mot dessus.

Enfant, j'étais très féminine, comme mon frère, à tel point qu'on me disait très souvent mignonne, on m'offrait (avec l'accord de mes parents) des sucreries à l'épicerie, au tabac ou lors de festival (j'y reviendrais).

Mais à la différence de mon frère qui se rebeller "non je suis un garçon", moi j'adorerai, et ne comprenais pas le soucis.

En fête médiéval, j'ai côtoyé beaucoup d'intellectuels, qui n'ont jamais hésitez à me parler comme à un adultes, j'ai pus des 5ou 6 ans, faire face au public, répéter ce que les grands disait, on me félicité.

Jamais ont ne m'a imposer un genre, j'avais de la vaisselle en plastique, des outils, des barbie, des voitures. Bref des joués non genré.

Tout comme en reconstitution, ou j'ai très vite choisie le tartan (ancêtre de kilt) comme costume.

Mais la puberté a frappé, et le début de la dysphorie.

J'ai pris conscience de l'importance du genre dans la société.

Mais sans la comprendre.

Je savais qu'il y avait une performance du genre, être une fille ou un garçon n'étais pas pour moi, un rapport avec ce qu'il y a entre les jambes, mais une question d'apparence.

La preuve quotidienne c'était mes cheveux long, mon aspect élancé, et ma peau pale.

Les traits pas si masculin que ça appartement, entraîner des confusions, personnes ne sachant trop si j'étais fille ou garçon.

Les joggings larges et androgyne n'aide pas non plus.

Je n'est jamais trop non plus diciper les doutes.

Au contraire, j'aime a alimenter la confusions XD.

Bref la seul choses qui m'énerver, c'était un corps trop plat, sans formes, et mon sexe.

Je détestais de plus en plus qu'on me genre au masculin.

Alors j'ai commencer par être trans féminine.

Mais bon, le trou pommé ou je vivais ne m'a permis aucune transition.

J'ai du attendre 2019 pour déménager et enfin pouvoir commencer ma transition, qui n'a pas eu le temps de commencer, casser dans l'œuf par le covid.

Bon je vais relancer bientôt !

Bref, j'ai jamais trop compris le sexe, puisque qu'adorant la biologie, j'ai tout de suite compris que deux sexes, et des "exceptions" ne tenais pas la routes.

Que les genres étaient socials.

Et pour moi, je ne suis qu'une personne sans genre, avec un penis, qui manque de formes.

J'ai toujours détester être assimiler à la masculinité, sans non plus me sentir femme.

Je ne suis pas non plus les deux, je suis juste un ensemble de caractéristique, parfois féminine, parfois masculine, parfois ni l'un ni l'autre.

J'ai pas mal raccourcie l'histoire, qui serai bien remplis, mais j'espère que ce n'est pas trop confu !

avatar contributeur de Jessica69
Jessica69
09/06/2021 à 19:37

Citation de AnnCeline29 #363812

Citation de Alithia #363835

Merci pour vos interventions et... bienvenue à vous 🤗

avatar ancien membre
Ancien membre
16/01/2022 à 23:09 - 16/01/2022 à 23:10

Bonsoir,

De mains en mains, la plume voltige,

D’âmes en âmes…

Le temps d’un souvenir dans la mienne s’est posée…

J’étais, comme le souhaitait ma famille aux racines si anciennes que la souche a pourri, un « Garçon » (brrr…).

Vers 6 ans, je savais, j’étais sûr(e) que les petites voitures constituaient le seul jeu possible. Pourtant, quand mes cousines étaient présentes, pourquoi cette tension, cet élan refoulé à vouloir jouer avec elle ?

J’étais énergique ! Je battais la campagne, m’élançais en courant dans les pierriers, tombais, m’écorchais, me relevais et partais de plus belle, chantant allègrement Nagawika…

Pourtant, quand venait l’hiver et ses remonte-pentes, je ne pouvais taire la jubilation, l’euphorie de porter les collants chauds de ski, esquissant sans même un pantalon de joyeux pas de danse…

A certaines réunions de famille, quelque parent m’asticotait en montrant à qui se trouvaient là une photo de ma cousine et moi, âgé(e)s de 2-3 ans, prenant notre bain ensemble :

  • « Regardez comme (elles) se ressemblaient à cette âge… »

Puis me lorgnant malicieusement, s’exclamait :

  • « De vrai(e)s jumelles ! »

Et moi de répondre à son asticotage par un sourire gêné, suivi du grincement caractéristique de (celle) qui se sent outré(e). Alors qu’en moi, sans savoir pourquoi, je savourai cette remarque comme un bonbon.

Au quotidien, je présentais sans aucune gêne ce que l’on attendait de moi : des amitiés (si rares) et des activités de garçon.

Pourtant, seul(e) avec mes cousins – rarement avec mes cousines, nous ne passions pas nos vacances ensembles bien sûr -, dès que je le pouvais, mes déguisements étaient princesses ou naïades…

Toujours sans savoir pourquoi.

Je n’ai pas vraiment ébloui au collège. Avec un retard de croissance significatif, je paraissais prépubère quand, autour de moi, les formes s’arrondissaient, les épaules devenaient plus imposantes que les cerveaux qu’elles auraient dû soutenir…

Je ne comprenais pas mes contemporain.e.s.

Lorsqu’un camarade me montrait son magazine porno en me disant qu’il voulait savoir comment elle était faite, moi je regardais et me demandais quelles étaient ses sensations.

On me parlait sexe, nichons, gang-bang. Mon imagination s’enfonçait alors dans une grisaille aliénante, et bientôt, je n’eus plus vraiment d’amis autour de moi.

En revanche, je trouvais les histoires du magazine Union terriblement érotiques… histoires où je m’associais systématiquement aux rôles féminins…

Toutes ma longue – très longue, car plus de 4-5 fois approfondie – scolarité, je n’ai jamais compris d’où venait ce sentiment de ne pas ‘correspondre’ : quelques sous-vêtements cachés, quelques essayages des robes de ma sœur… Les mangas étant presque sacrilèges, je cachais vaille que vaille mes premiers Ranma ½, achetés en douce, que je n’osais montrer à personne, amis ou adelphes.

Pour moi, dont l’éducation catho tradi avait totalement fermé l’accès à l’émancipation de la pensée, ce n’était que des actions perverses, logiques, car nourries d’hormones masculines incontrôlables.

Bien qu'ayant enfin obtenu mon autonomie, cette logique m’a suivi pendant des années, alors que j’achetais des vêtements féminins, que j’enviais mes amies et collègues.

J’étais toujours à l’aguet de la moindre réflexion ayant ne serait-ce qu’un rapport éloigné avec une prétendue féminité…

Je n’étais pas bien dans ma peau. Mais pas uniquement en raison de cette dysphorie non conscientisée. Le modèle familial qui m’a éduquée a laissé beaucoup de marque.

J’ai délibérément suivi pendant près de 10 ans des séances de psy, qui ont eu l'élégance d'éclaircir au moins quelques éléments de mon passé. Ayant toujours été hyperlucide sur moi-même et relativement seule, je revenais très rapidement en apnée.

Jusqu’à ce que je décide, un peu malgré moi j’en conviens, de couper radicalement les ponts avec ma famille et toute relation qui aurait pu être en contact avec ma famille. Pas un mail, pas un coup de téléphone, pas un passage, rien. Ni de mes parents, ni de mes adelphes, ni de mes cousins-cousines, ni de mes ami.e.s qui auraient pu par un moyen ou un autre être en relation avec ma famille. Tous.

Si je n’avais pas fait cela, je sais que j’aurai suivi le même chemin que d’autres membres de ma famille, à savoir chahuter sévèrement avec les moyennes d’espérance de vie de certaines CSP+…

Pendant près de 5 ans, j’ai déconstruit toutes mes croyances, j’ai coupé toutes les ficelles qui prétendaient me contrôler.

Et, lors d'une belle nuit, il y a près de 2 ans maintenant, la Fée Bleue s’est manifestée et m’a enchantée : je suis devenue une vraie petite fille !

… Disons également qu’elle représente la conclusion après avoir passé 3 ans sur le net (il y a 5 ans, ma transition datant de 2 ans à présent) à chercher, à fouiller, à apprendre, à tester, à m’interroger, à lire, à douter, à comprendre… à accepter.

Cette réclusion volontaire, ainsi que toutes ces années à chercher qui j'étais ont fait de moi une personne totalement indépendante (à mon grand dam), et a rendu mes relations amoureuses inexistantes.

Cependant cela m'a permis également une très grande liberté. Ma première affirmation véritable a été en entreprise, auprès du CEO qui, bien que fervent catholique totalement convaincu et engagé, m'a dit :

  • "J'accepte, mais je ne comprends pas".

Il l'a fait, et il m'a toujours totalement respectée. Il m'appelle de temps à autre pour savoir ce que je deviens.

Pour les rares ami.e.s, eh bien... on va dire que mon manque de maturité au démarrage m'a fait croire qu'iels en étaient.

Mais d'autres, tellement plus riches, plus beaux, plus sincères, plus profonds sont arrivé.e.s (merci les trans!)

Pour ma famille, c'est assez éclectique : il y a les bigots qui m'honnissent, il y a les affranchis qui m'ont accueillie.

Et puis... il y a, nombreux, celles et ceux qui sont fières d'avoir une cousine trans, mais qui se manifestent de je ne sais où, ou qui ne répondent pas une fois qu'ils ont la preuve d'un lien (aka FB). Sordide.

J’ai pris mon rdv pour l’Opération, celle qui changera définitivement ce bois pourri en chair vivante. Encore quelques mois à patienter…

Merci de votre bienveillance quant à la longueur de ces mots.

... je souffle dans ma main...

avatar contributeur de DodoRéMi
DodoRéMi
17/01/2022 à 07:24

Citation de Kamcam #387380

Merci pour ce beau témoignage, écrit d'une plume intense ! Sois la bienvenue par ici sister 🤗

avatar contributeur de Jessica69
Jessica69
18/01/2022 à 10:17

Citation de Kamcam #387380

Très joli témoignage... Merci Kamcam

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