STOP à la fétichisation des personnes transgenres. betolerant est le seul site de rencontre trans à ne pas considérer la transidentité comme un vulgaire fantasme fétichisé.
Mon ressenti NB...
Alors... Tout petit suivre les codes de mon genre de naissance, jouer avec des filles, demander des barbie et des poupon a Noël. Et ne jamais jouer avec. Toujours jouer "le papa" ou "le chien" quand on joue à la famille, parce que être prit dans les bras me met trop mal a l'aise et parce qu'être un "être humain" dans mes jeux c'est trop dur. J'aime pas ça. Parce que quand je dois jouer a étre un Homme je dois être une femme. J'ai compris que avec mon corps je DOIS être une femme. Alors je préfère être un animal, n'etre rien du tout. Et quand j'ai découvert Mika et Milene Farmer je me suis dit "merde ils ont tellement raison, ça me parle tellement" et ce avant même de savoir qu'ils étaient LGBT. Famille proche très ouverte sur la question de sexualité, beaucoup moins sur le genre. A l'adolescence une très bonne amie fait son CO bi... Incompréhension totale, je dis que j'accepte. Au fond au début je ne comprends pas, ça me perturbe, c'est l'inconnu. Mais je n'ai jamais changer mon comportement vis à vis d'elle. Je tombe dans le BL (il m'a fallut des années pour comprendre en quoi c'était une catastrophe) et je m'y reconnaît. Pendant ce temps la j'ai une puberté socialement pénible : acnée, prise de poids. Et je refoule. Je ne veux plus voir le miroir. Je ne veux plus voir mon sexe. Je me déteste.
Je vais sur des chats pas safe avec un profil masc, je prends une identité masc en ligne. Et en même temps je chat avec une fille, parce que je me dis que si je suis masc Alors avec mon genre de naissance je dois être lesbienne. Sa douleur fait écho à la mienne, je fais mon co à ma mère.
Réaction d'incompréhension mutuelle : elle me demande si je suis prête à "brouter la pelouse" et me passe un savon pour avoir fait une rencontre online.
Elle a raison sur un point : je peux pas. J'arrete tout. Ça fait mal. Cette fille je lui ait fait mal et je m'en veux. J'enterre toutes ces questions. Je suis sortie du placard pour la mauvaise raison, je ne le ferai plus jamais.
A ce moment là j'ai encore une vision très genrer des choses mais je commence à me poser des questions sur ce que je trouve attirant dans les relations très (paradoxalement) heteronormé de mes lectures gay érotique.
Et en creusant je comprends. J'aime les garçons. Le problème ne vient pas de ça. Le problème c'est que je suis pas femme. Je l'ai jamais été. Mais d'un autre côté c'est impossible, je me dis que c'est un fantasme. Je veux plus être hors norme et désaccordé. Je veux une vie sociale,ma solitude me pèse depuis le collège. Alors j'essaie. J'essaie vraiment d'aimer ce que je vois dans le miroir. Je fais du coaching. J'apprends à me maquiller comme une fille, à me soigner comme une fille, a m'habiller comme une fille. J'aime ça. Je me sens joli. Mais maintenant j'ai la certitude que je ne suis pas une fille parce que avec beaucoup de forum j'ai compris que c'était pas aimer me maquiller ou aimer les robes de temps en temps qui feraient de moi une femme.
Je suis pas une femme. Je suis pas un homme non plus car intimement je sais que c'est pas ça. Je suis nb.
Je fais un mon co, a mes amis cette fois. Bien accepter... Je crois. On me genre bien, on accepte mon prénom. Sauf ma meilleure amie qui a du mal. Mais au moins maintenant quand ma mère m'appelle "le truc" a cause de mon manque de féminité je sais pourquoi. J'ai mal mais je sais pourquoi et je n'ai plus honte.
Le parcours est encore loin devant. Mais je suis jeune, j'ai la vie devant moi, j'ai le temps.
Merci Jessica pour ce topic, et à toutes les personnes qui y ont contribué jusqu'ici, j'ai eu grand plaisir à vous lire !
Pour ma part je dirais que si vous me croisez dans la rue, vous aurez la certitude que je suis une femme (j'en suis une, mais à l'intérieur je me sens à la fois homme et femme, ou "deux esprits"). J'ai grandi sans penser que j'étais une fille (à mes yeux, la fille, c'était ma sœur, clairement) et encore moins que j'étais un garçon (les garçons c'étaient mes frères, tout aussi clairement). Je savais quoi répondre quand il fallait remplir en début d'année scolaire une petite fiche de présentation à l'école et au collège, mais je ne me sentais pas concerné.e intérieurement par cette réponse 'administrative'. L'entrée dans l'adolescence (avec l'arrivée des règles, la croissance des seins,...) a été d'une violence inouïe pour moi, j'ai instantanément compris que c'était définitif et irréversible... J'ai (sur-)joué le jeu, pour survivre, je suis devenu.e une femme 'plus vraie que nature', cet être social ('suradapté') est devenu à la fois mon véhicule, mon refuge et ma prison, et m'a permis d'explorer le monde durant plusieurs décennies, bien à l'abri au fond de mon bunker...
Jusqu'à la rencontre avec un ami de ma famille, qui avait fait durant plusieurs années un parcours trans mtf : c'est la première personne à qui j'ai pu parler de mon ressenti, de mon vécu intérieur. Mettre des mots sur cette réalité profonde, après tant d'années de silence, m'a fait l'effet d'une bombe, et dans cette quasi-'explosion' (d'énergie, d'émotion, de joie, d'envie de vivre,...), j'ai entendu au-dedans de moi le nom de ma partie 'masculine' (disons complémentaire de mon être social, qui est féminin) : depuis, j'ai un compte masculin et un compte féminin sur le réseau social qui me sert de fenêtre sur la cour où nous échangeons des news avec mes proches et mes amis.
L'ami de ma famille (devenu peu après mon compagnon) avait de la même façon 'entendu' son prénom féminin. Nous avons vécu ensemble six ans, et au quotidien, c'était comme si nous étions quatre membres de ce couple, à la fois hétéro, gay et lesbien. C'est la forme de relation la plus océanique que j'aie eu de toute ma vie, cela s'est confirmé lorsque j'ai été en couple l'année suivante avec une personne mtf. Avant ça, j'avais aimé quelques femmes et quelques hommes, c'était merveilleux aussi (ça l'est toujours quand on y met tout son coeur) mais il me manquait cette stabilité due au fait de se sentir un quatuor, ce qui rend infiniment plus riches les interactions et échanges au sein de la relation.
Aujourd'hui, je pense au plus profond de moi (c'est ma vision du monde, qui n'engage que moi) que tous les humains sont potentiellement à la fois hommes et femmes, quelle que soit leur identité sexuée de naissance, et qu'ils sont également potentiellement tous capables d'aimer aussi bien un homme qu'une femme. Mais cette immense liberté peut donner le vertige, c'est pourquoi la plupart d'entre nous préférons la limiter prudemment, en nous identifiant à une seule des polarités du genre, et à une seule orientation sexuelle : la vie est bien assez complexe comme ça, explorons d'abord le connu, restons dans une zone de confort,... L'exploration, intense, prenante, profonde, de l'identité de genre est à mes yeux un des joyaux les plus précieux qu'il nous soit donné d'explorer au cours de notre vie. Voili voilou, c'est mon parcours jusqu'à ce jour. 😉
Allez je m'y colle, bien que je n'aime pas beaucoup ces retours dans le passé lointain.
J'ai des souvenirs heureux de la toute petite enfance. J'étais un petit peu féminin. J'aimais plus facilement la compagnie des petites filles que celle des garçons il me semble. Il est arrivé qu'on me prenne pour une fille, ce qui m'a fait descendre six pieds sous-terre de honte.
Ensuite mes souvenirs deviennent beaucoup confus et douloureux, à partir de sept ou huit ans. Tristesse, isolement, non communication. J'ai le souvenir qu'à un moment donné, vers dix ans, je me grossissais la voix, surement pour paraitre plus "homme", ou plus "viril". Ce devait etre tout à fait ridicule ! Mes parents me coinçaient parfois en me questionnant et je me mettais à pleurer lamentablement à chaudes larmes. Il y avais un blocage avec eux de toute façon et mon père me faisait trés peur. Au collège, ça allait mieux. J'en ai plutot des bons souvenirs. J'avais trouvé ma place, bien que facilement rebelle et plutot en refus d'apprendre mes leçons. Idem au lycée. Puis ça s'est compliqué aprés le lycée, entre l'echec scolaire (université), arrivée de la sexualité (trés compliquée), plongeon dans l'alcool et les drogues.
Voilà je m'arrete là. Merci d'avoir lu.
( En apparté Dorémi, ta vision est trés radicale mais tout à fait interressante. Je comprends tout à fait ta notion de quatuor).
Citation de Karla72 #345821
Bonjour Doremi et bonjour aussi à toutes les autres... Quel sujet ! Je vais commencer par le jour où j'ai été officiellement reconnue pour dysphorie de genre car c'était mettre enfin officiellement un mot sur les souffrances profondes de ma vie j'avais 46 ans.. Mon histoire commence par le noir total et de 0 à 3 ans ma vie semble comme inexistante c'est le néant total... J'ai été placée dans une famille des frères et des sœurs ont partagé ma vie de cela je suis très fière.. Petite j'espionnais mes sœurs en cachette je piquais leurs fringues on me pensait folle alors que je n'étais juste pas bien d'être un petit garçon.. J'ai vu des psychologues qui ont conclu que je n'étais pas folle mais que je m'ennuyais à l'école. Dans la cour de récréation je jouais à la corde à sauter ou la marelle et j'adorai ça.. À l'adolescence ma sexualité était bi mais pas heureuse.. J'adorais l'acte sexuel mais pas les situations humaines.. Du coup j'allais plus vers les garçons.. J'ai tenté l'expérience couple avec un garçon mais ça ne collait pas je ne me sentais pas bien du tout .. J'ai été alors avec une femme physiquement ça me correspondait mais pas psychologiquement.. J'ai eu mes enfants.. J'ai pu durant cette période piquer les fringues de mon ex et là j'ai compris que se mentir n'étais plus possible.. Très sensible on me l'a souvent reproché et j'ai souvent entendu tu n'es pas une fille tu es un mec.... Bref j'ai décidé d'arrêter de me mentir et de mentir à mon entourage.. Je me suis séparée et entamé ma transition.. On ne me dictera plus jamais ma vie. Aujourd'hui je suis heureuse peux m'habiller comme je veux et vivre ma vie.. Voilà c'est condensé.. J'ai hâte detre opérée.... Bises
Merci à vous vos récits sont très enrichissants, je vais vous paraître un peu "con" mais c'est un sujet que je ne connaissais pas du tout il y a quelques années. Pour moi il y avait des hétéros, des gays et des trans, à lire tous vos témoignages je me rend compte que c'est pas si simple, par exemple j'ai compris que le genre et l'attirance n'ont rien à voir. On peut même se demander si donner un genre "masculin" ou "féminin" à la naissance n'est pas une abération, mais en réfléchissant c'est tellement ancré dans les sociétés, nous sommes déjà mis dans une case avant notre naissance, la première question qui sera posée "c'est une petite fille ou un petit garçon ?". Les mentalités changent grâce à vous, donc merci et continuez à partager qui vous êtes !
Citation de Ancien membre #345872
Sophie nous a quitté.
Citation de Arthi #348128
Citation de Jennifer 18 #353972
Citation de Doremi #357450
Citation de Dime #357456
Citation de Rachel16 #357457
Merci pour vos témoignages. ❤️ 💋 💓
Citation de Boulanger44 #357462
Heureuse que ce topic atteigne son but 😊
Oui Jessica et c'est très bien ainsi pleins de bisous pour toi et à toutes les autres
Pleins de gros câlin et des bisous à toi et à toutes.
Citation de Zazack #357908
Merci pour ton témoignage Zarack,
Je vais travailler sur un appareil de permutation des âmes 😉
Ma meilleur copine au collège était une fille plus charpentée que moi. Dès qu'on me manquait de respect, j'hallucinais,... contre mon avis elle allait jusqu'à se battre et avait toujours le dessus. Elle m'epatait. Rien de sentimentale je crois. Elle s'appelait Clara...
Citation de Jessica69 #357911
Hihi, Clara Morgane ? 😉
Citation de Doremi #357924
Elle m'aurait séduite et fait parfois moins peur 😂🤣
😉 Par contre perso, ton appareil de permutation des âmes, eeeeuh, ça fait un peu peur, genre Frankenstein, hihihi 😁 La frontière entre être et avoir peut être plus fluctuante chez les personnes en questionnement sur leur identité de genre (qui je suis, avec qui je veux vivre), trouver son point d'orgue, son harmonie interne, est tout un parcours mais le jeu en vaut la chandelle.
Bonjour Jessica,
Je vais essayer de présenter de façon claire la singularité de mon vécu.
Pour résumer, j'ai actuellement 75 ans et cela ne fait que 2 ans 1/2 que je sais que mon véritable genre est le genre féminin.
Je suis né garçon : Alain, je me suis rarement posé la question de mon genre (cette notion n'existait même pas à l'époque – mais les personnes trans existaient bien sûr). J'étais garçon, point !
Depuis toujours, même si j'ai d'assez bons contacts avec les hommes, je ne les apprécie pas, par contre, j'ai toujours apprécié la compagnie féminine, la complicité entre femmes.
Lorsque j'avais entre 10 et 15 ans, il m'arrivait de mettre les sous-vêtements de ma sœur avec des oranges en guise de seins !
Je ne sais pas si je me sentais heureux(se) en faisant cela, je sais que ça m'excitait.
Adulte, vers 30 ans j'ai reproduit plus ou moins ce scénario avec des sous-vêtements de ma femme, je l'ai fait mais une ou deux fois seulement.
Dans l'adolescence, j'étais totalement inadapté aux relations entre garçons et filles, complètement bloqué, je me posais des questions. Il m'est arrivé de penser que j'aurais préféré être une fille, car je pensais que cela aurait été plus facile pour moi.
C'est tout ! jusqu'à plus de 70 ans, j'ai vécu avec plus ou moins de bonheur en homme, ne doutant pas que j'en étais un, mais aimant lier des amitiés féminines.
Et je sais depuis longtemps que j'ai de fortes composantes féminines.
Quand j'ai entendu pour la première fois parler des personnes transgenres (cela fait 10 à 15 ans je pense), j'ai trouvé ça étrange, je me demandais comment cela pouvait exister, mais cela n'a occasionné aucune émotion en moi.
Et j'ai continué à vivre en continuant sans grande curiosité, en acceptant le monde LGBT auquel je me pensais étranger.
Alors que je vivais dans une certaine sérénité, je suis rentré très brutalement dans une période d'errance très difficile à vivre (ou à survivre).
Alors que j'étais dans cette errance depuis plus d'un an, consultant en particulier une psy, je connaissais des états de conscience particuliers.
Des notions de féminité sont apparues dans les introspections que je faisais surtout la nuit, mais sans plus.
Une nuit de novembre 2018, pendant une période d'éveil (j'étais parfaitement conscient, je ne rêvais pas), à un moment, je me suis senti femme !
Ça a été une révélation totale, cette sensation a été un bonheur immense en moi. Et je crois pouvoir dire que j'ai vibré de bonheur pendant plus d'une journée.
Bien sûr, j'ai eu des doutes, je me demandais qu'est-ce qui me permettait d'affirmer ça !
Mais pour moi, c'était et reste une évidence.
Ce qui me conforte dans cette affirmation est l'émotion que je ressens quand je vois un témoignage sur des personnes transgenres, leur vie, leurs expériences, ça me bouleverse à coup sûr.
Quelle évolution dans le temps par rapport à ça ?
D'une part, j'ai appris après quelques mois, que vu mon âge je ne pouvais envisager d'avoir un corps féminin.
Je me suis trouvée (à partir de maintenant, je parle au féminin) un prénom féminin : Julie, je trouve ça assez coquin !
En fait, depuis cette révélation, il y a en moi une évolution progressive très profonde.
A ce stade, mon aspect extérieur et même la perception de ce que je suis par le monde extérieur n'est pas très important, même si ça conditionne une partie de ma vie.
Je pense sans pouvoir l'affirmer que depuis toujours féminin et masculin ont cohabité en moi, que maintenant, du masculin persiste en moi, mais que le féminin est prédominant.
Dans une certaine mesure, je peux me qualifier de non-binaire.
Mon regard sur les femmes est beaucoup plus absolu maintenant, et pratiquement plus un regard masculin.
Quand je vois une scène d'amour entre une femme et un homme, je le ressens en tant que femme.
Je reste attirée par les femmes, mais en tant que femme. Et les hommes ne m'intéresseraient que si j'avais un corps féminin, et plutôt par curiosité, pour s'amuser.
Je ne me vois pas aimer un homme, encore moins vivre avec !
La féminité se manifeste irrégulièrement en moi de façon puissante, je ressens des oppressions, des nécessités de caresses puissantes : les jambes, les cuisses, les seins, les mains : l'espace entre les doigts. Ça peut-être difficile à vivre, mais c'est ma vie, je l'accepte, et je suis heureuse d'avoir découvert même très tardivement ce que je suis vraiment.
Bises de Julie
Citation de Juliemedit #360806
Merci pour ton témoignage Julie.
J'imagine que la baisse de production de testostérone peut assurer en nous le côté féminin qui y a toujours existé,... camouflé...
🤗💋
réponse modifiée
oui, tu as raison ça joue certainement, fait que le comportement, la façon de vivre au masculin perdure alors que le féminin fait ce qu'il peut pour prendre la place qui devrait être la sienne.
j'ai un taux de testostérone relativement bas depuis bien plus de 10 ans, ça n'a pas de rapport je crois avec la période d'errance que j'ai connue, je crois que le cérébral a un rôle important.
Hello, bonjour à toutes et tous, merci à Dorémi de m'avoir aiguillée vers ce forum, cela fait quelques semaine sue je me suis inscrite sur ce site, mais à part quelques visites de mon profil je n'ai pas eu beaucoup d'autres contacts...
Je vais donc à mon tour vous présenter mon parcours MtF.
Petite enfance vers 4/5 ans exploration de l'armoire de mes parents et le besoin de toucher certains vêtements de ma mère. Un rdv chez un vieux coiffeur et sa question pour ma coupe de cheveux, ma réponse comme mon papa, et la sienne non toi tu ne n'aura pas de moustache ni de barbe ???
Arrivée à l'adolescence, une mercredi d'oisiveté et seule à la maison, par jeu je m'habille, me travesti, et prend du plaisir à être femme, et cela ne s'arrête pas. Devenue adulte je commence à me documenter, lire des livres, le saut de l'ange, je serais elle, la femme inachevée . De travesti je passe à transsexuelle "refoulée" et ma vie continue mariage, naissance des enfants, et toujours cette question m'est qui suis-je, un jour un de mes beaux frères fait remarquer ma féminité alors que je n'ai rien commencé même pas consulté j'essaie simplement d'avancer en pensant que cela s'arrêtera un jour. Mais la cinquantaine arrivant je prend la décision de consulté, étant sur Brest à cette époque, c'est Tom REUCHER psychologue qui me reçoit et établit une attestation de transidentité, depuis 6 ans maintenant je suis traitement hormonal, terminée une épilation du visage pour les quelques poils qui voulaient survivre à mon genre M.
obtenu l'ALD, le statut de travailleur handicapé, fait quelques coming out et obtenu sur les conseils de ma gynéco du CHU de Quimper un Rdv avec le professeur Mimoun de l'hôpital St Louis pour "une mise en conformité" avec mon genre F.
"Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre "
citation de M A
Voilà voilà j'ai essayée de faire cour, c'est un long parcours qui fait des dégâts familialement mais impossible de revenir en arrière.
Anne Céline
Bienvenue Anne Céline 😉 👍
Bonjour, je rajoute ma petite pierre.
Agenre, j'ai mis du temps à mettre le mot dessus.
Enfant, j'étais très féminine, comme mon frère, à tel point qu'on me disait très souvent mignonne, on m'offrait (avec l'accord de mes parents) des sucreries à l'épicerie, au tabac ou lors de festival (j'y reviendrais).
Mais à la différence de mon frère qui se rebeller "non je suis un garçon", moi j'adorerai, et ne comprenais pas le soucis.
En fête médiéval, j'ai côtoyé beaucoup d'intellectuels, qui n'ont jamais hésitez à me parler comme à un adultes, j'ai pus des 5ou 6 ans, faire face au public, répéter ce que les grands disait, on me félicité.
Jamais ont ne m'a imposer un genre, j'avais de la vaisselle en plastique, des outils, des barbie, des voitures. Bref des joués non genré.
Tout comme en reconstitution, ou j'ai très vite choisie le tartan (ancêtre de kilt) comme costume.
Mais la puberté a frappé, et le début de la dysphorie.
J'ai pris conscience de l'importance du genre dans la société.
Mais sans la comprendre.
Je savais qu'il y avait une performance du genre, être une fille ou un garçon n'étais pas pour moi, un rapport avec ce qu'il y a entre les jambes, mais une question d'apparence.
La preuve quotidienne c'était mes cheveux long, mon aspect élancé, et ma peau pale.
Les traits pas si masculin que ça appartement, entraîner des confusions, personnes ne sachant trop si j'étais fille ou garçon.
Les joggings larges et androgyne n'aide pas non plus.
Je n'est jamais trop non plus diciper les doutes.
Au contraire, j'aime a alimenter la confusions XD.
Bref la seul choses qui m'énerver, c'était un corps trop plat, sans formes, et mon sexe.
Je détestais de plus en plus qu'on me genre au masculin.
Alors j'ai commencer par être trans féminine.
Mais bon, le trou pommé ou je vivais ne m'a permis aucune transition.
J'ai du attendre 2019 pour déménager et enfin pouvoir commencer ma transition, qui n'a pas eu le temps de commencer, casser dans l'œuf par le covid.
Bon je vais relancer bientôt !
Bref, j'ai jamais trop compris le sexe, puisque qu'adorant la biologie, j'ai tout de suite compris que deux sexes, et des "exceptions" ne tenais pas la routes.
Que les genres étaient socials.
Et pour moi, je ne suis qu'une personne sans genre, avec un penis, qui manque de formes.
J'ai toujours détester être assimiler à la masculinité, sans non plus me sentir femme.
Je ne suis pas non plus les deux, je suis juste un ensemble de caractéristique, parfois féminine, parfois masculine, parfois ni l'un ni l'autre.
J'ai pas mal raccourcie l'histoire, qui serai bien remplis, mais j'espère que ce n'est pas trop confu !
Citation de AnnCeline29 #363812
Citation de Alithia #363835
Merci pour vos interventions et... bienvenue à vous 🤗
Bonsoir,
De mains en mains, la plume voltige,
D’âmes en âmes…
Le temps d’un souvenir dans la mienne s’est posée…
J’étais, comme le souhaitait ma famille aux racines si anciennes que la souche a pourri, un « Garçon » (brrr…).
Vers 6 ans, je savais, j’étais sûr(e) que les petites voitures constituaient le seul jeu possible. Pourtant, quand mes cousines étaient présentes, pourquoi cette tension, cet élan refoulé à vouloir jouer avec elle ?
J’étais énergique ! Je battais la campagne, m’élançais en courant dans les pierriers, tombais, m’écorchais, me relevais et partais de plus belle, chantant allègrement Nagawika…
Pourtant, quand venait l’hiver et ses remonte-pentes, je ne pouvais taire la jubilation, l’euphorie de porter les collants chauds de ski, esquissant sans même un pantalon de joyeux pas de danse…
A certaines réunions de famille, quelque parent m’asticotait en montrant à qui se trouvaient là une photo de ma cousine et moi, âgé(e)s de 2-3 ans, prenant notre bain ensemble :
Puis me lorgnant malicieusement, s’exclamait :
Et moi de répondre à son asticotage par un sourire gêné, suivi du grincement caractéristique de (celle) qui se sent outré(e). Alors qu’en moi, sans savoir pourquoi, je savourai cette remarque comme un bonbon.
Au quotidien, je présentais sans aucune gêne ce que l’on attendait de moi : des amitiés (si rares) et des activités de garçon.
Pourtant, seul(e) avec mes cousins – rarement avec mes cousines, nous ne passions pas nos vacances ensembles bien sûr -, dès que je le pouvais, mes déguisements étaient princesses ou naïades…
Toujours sans savoir pourquoi.
Je n’ai pas vraiment ébloui au collège. Avec un retard de croissance significatif, je paraissais prépubère quand, autour de moi, les formes s’arrondissaient, les épaules devenaient plus imposantes que les cerveaux qu’elles auraient dû soutenir…
Je ne comprenais pas mes contemporain.e.s.
Lorsqu’un camarade me montrait son magazine porno en me disant qu’il voulait savoir comment elle était faite, moi je regardais et me demandais quelles étaient ses sensations.
On me parlait sexe, nichons, gang-bang. Mon imagination s’enfonçait alors dans une grisaille aliénante, et bientôt, je n’eus plus vraiment d’amis autour de moi.
En revanche, je trouvais les histoires du magazine Union terriblement érotiques… histoires où je m’associais systématiquement aux rôles féminins…
Toutes ma longue – très longue, car plus de 4-5 fois approfondie – scolarité, je n’ai jamais compris d’où venait ce sentiment de ne pas ‘correspondre’ : quelques sous-vêtements cachés, quelques essayages des robes de ma sœur… Les mangas étant presque sacrilèges, je cachais vaille que vaille mes premiers Ranma ½, achetés en douce, que je n’osais montrer à personne, amis ou adelphes.
Pour moi, dont l’éducation catho tradi avait totalement fermé l’accès à l’émancipation de la pensée, ce n’était que des actions perverses, logiques, car nourries d’hormones masculines incontrôlables.
Bien qu'ayant enfin obtenu mon autonomie, cette logique m’a suivi pendant des années, alors que j’achetais des vêtements féminins, que j’enviais mes amies et collègues.
J’étais toujours à l’aguet de la moindre réflexion ayant ne serait-ce qu’un rapport éloigné avec une prétendue féminité…
Je n’étais pas bien dans ma peau. Mais pas uniquement en raison de cette dysphorie non conscientisée. Le modèle familial qui m’a éduquée a laissé beaucoup de marque.
J’ai délibérément suivi pendant près de 10 ans des séances de psy, qui ont eu l'élégance d'éclaircir au moins quelques éléments de mon passé. Ayant toujours été hyperlucide sur moi-même et relativement seule, je revenais très rapidement en apnée.
Jusqu’à ce que je décide, un peu malgré moi j’en conviens, de couper radicalement les ponts avec ma famille et toute relation qui aurait pu être en contact avec ma famille. Pas un mail, pas un coup de téléphone, pas un passage, rien. Ni de mes parents, ni de mes adelphes, ni de mes cousins-cousines, ni de mes ami.e.s qui auraient pu par un moyen ou un autre être en relation avec ma famille. Tous.
Si je n’avais pas fait cela, je sais que j’aurai suivi le même chemin que d’autres membres de ma famille, à savoir chahuter sévèrement avec les moyennes d’espérance de vie de certaines CSP+…
Pendant près de 5 ans, j’ai déconstruit toutes mes croyances, j’ai coupé toutes les ficelles qui prétendaient me contrôler.
Et, lors d'une belle nuit, il y a près de 2 ans maintenant, la Fée Bleue s’est manifestée et m’a enchantée : je suis devenue une vraie petite fille !
… Disons également qu’elle représente la conclusion après avoir passé 3 ans sur le net (il y a 5 ans, ma transition datant de 2 ans à présent) à chercher, à fouiller, à apprendre, à tester, à m’interroger, à lire, à douter, à comprendre… à accepter.
Cette réclusion volontaire, ainsi que toutes ces années à chercher qui j'étais ont fait de moi une personne totalement indépendante (à mon grand dam), et a rendu mes relations amoureuses inexistantes.
Cependant cela m'a permis également une très grande liberté. Ma première affirmation véritable a été en entreprise, auprès du CEO qui, bien que fervent catholique totalement convaincu et engagé, m'a dit :
Il l'a fait, et il m'a toujours totalement respectée. Il m'appelle de temps à autre pour savoir ce que je deviens.
Pour les rares ami.e.s, eh bien... on va dire que mon manque de maturité au démarrage m'a fait croire qu'iels en étaient.
Mais d'autres, tellement plus riches, plus beaux, plus sincères, plus profonds sont arrivé.e.s (merci les trans!)
Pour ma famille, c'est assez éclectique : il y a les bigots qui m'honnissent, il y a les affranchis qui m'ont accueillie.
Et puis... il y a, nombreux, celles et ceux qui sont fières d'avoir une cousine trans, mais qui se manifestent de je ne sais où, ou qui ne répondent pas une fois qu'ils ont la preuve d'un lien (aka FB). Sordide.
J’ai pris mon rdv pour l’Opération, celle qui changera définitivement ce bois pourri en chair vivante. Encore quelques mois à patienter…
Merci de votre bienveillance quant à la longueur de ces mots.
... je souffle dans ma main...
Citation de Kamcam #387380
Merci pour ce beau témoignage, écrit d'une plume intense ! Sois la bienvenue par ici sister 🤗
Citation de Kamcam #387380
Très joli témoignage... Merci Kamcam
Je viens de lire l'ensemble du sujet et je le trouve vraiment intéressant. Cela fait plus de dix ans que j'ai fait ma transition mais cela me fait toujours autant de bien de voir ce que d'autres personnes dans mon cas ont pu ressentir sur ce sujet.
Merci Dodorémi de m'avoir fait suivre le lien :)
Du coup, je vais ajouter ma pierre à l'édifice (et j'ai beaucoup envie de parler de ma vie aussi).
Je pense que j'ai très tôt compris que mon corps ne me convenait pas et qu'il serait source de tristesse, et surtout de frustration de ne pas correspondre à mon image. Mais je ne savais pas forcément pourquoi, et je n'ai pas immédiatement fait le lien avec le désir d'être une femme. Juste, dans l'absolu, je n'aimais pas mon corps. Je parle de mes 6/7 ans, par là, très tôt. Je m'étonne souvent que les gens n'aient pas de souvenir clair de cette période. Pour moi c'est limpide, je me souviens de certains moments de ma très jeune enfance comme si c'était hier, littéralement. Je me souviens comment je pensais, comment je raisonnais, et parfois je m'étonne de ce que je pouvais croire ou comprendre ^^
Toujours est-il que je n'aimais pas mon corps. Dans mes rêves, j'imaginais être un animal (un oiseau, un dauphin, quelque chose pour m'évader). Parfois, je rêvais que j'étais une fille, et je me rendais compte que c'était la seule façon de m'aimer en tant qu'humaine. Autrement, j'avais besoin de m'évader. Le disney "Merlin l'enchanteur" me faisait rêver avec toutes ces métamorphoses. Je me disais qu'il était bien dommage et étonnant qu'Arthur ait envie de retrouver son corps tout nul de garçon.
Vers 8/9 ans je dirais, les animaux ont commencé à m'ennuyer, c'est quand même plus sympa d'être humain, et là j'ai compris que je voulais être une fille. Du coup, j'ai demandé à ma mère à quel âge on devenait une fille (logique !). Ma mère m'a répondu, surprise, que ça n'arriverait jamais.
Je ne sais toujours pas vraiment pourquoi j'avais cru que cela se produirait un jour, mais j'en étais persuadée. Et cette réponse m'a dévastée. J'ai compris que la vie serait nulle.
En fait, pendant toute l'école primaire, je n'avais que des amies filles. J'étais le seul garçon à jouer avec elles à l'élastique dans la cour, à ne parler qu'à des filles (mes copines, normal quoi), à être invité à leurs anniversaires ultra genré puisqu'il n'y avait que des filles + moi ("car j'étais différent" soi-disant). Je faisais partie de la catégorie "filles" de l'école dans ma tête, je ne comprenais pas pourquoi je ne deviendrai jamais comme elles.
Pour un de mes anniversaires, mes parents avaient prévu une fête costumée avec mes amis d'école. Ils m'ont donné un catalogue pour que je choisisse mon déguisement. J'ai choisi la fée avec la robe rose et la baguette magique. Mes parents m'ont dit : mais non, toi c'est la page de droite, le magicien. La fée c'est pour les filles. J'ai piqué une crise. La vraie raison, c'est que les fées ont des vrais pouvoirs magiques, le magicien c'est un tricheur il fait pas de vraie magie. Je me souviens très bien que je ne comprenais vraiment pas pourquoi on m'interdisais la fée, je voulais les vrais pouvoirs magiques ! Ce n'était même pas le genre qui m'intéressait mais les pouvoirs haha ! Ca m'a vraiment frustrée, j'ai fait ma crise. Mes parents, très compréhensifs (je dois leur reconnaître cette patience et cette bienveillance, je les en remercie tous les jours intérieurement), ont choisi pour moi du coup, avec une sorte de costume de lutin. Je pense qu'ils ont quand même eu raison de ne pas m'accorder la fée.
A partir du CM2 et au collège, la dure réalité est arrivée, il me fallait basculer du côté obscur de la force, les filles ne m'acceptaient plus comme les leurs, logique à cet âge là. Un déménagement a fait qu'en plus, il fallait que je me refasse de nouveaux amis, et à cet âge là, la différence de genre est plus marquée, c'était impossible de m'intégrer à un groupe de filles "comme étant des leurs", il n'y a qu'en primaire ou en maternelle que c'est possible.
J'ai donc longtemps était solitaire, pas très sociable, car je n'ai jamais fait le moindre effort pour être viril et m'intégrer à un groupe de mecs. Je faisais ma vie toute seule. Les professeurs convocaient mes parents, non pas parce que j'avais fait des bêtises ou quoi que ce soit, juste parce qu'ils s'inquiétaient de me voir "si triste". A priori mes rédactions étaient glauques et j'étais un peu triste, même si je faisais le boulot qu'on me disait de faire et que je ne faisais pas de vague.
Mais je ne pensais plus à mon problème de genre. Je savais que parfois je rêvais que j'étais une fille et que cela m'emplissait de joie, mais honnêtement, je ne me suis jamais rendue compte pendant toutes mes années de collège que c'est ce qui me faisait souffrir.
Ce n'est qu'au lycée que je m'en suis rendue compte. Et ça a été comme un révélation, très brutale, un jour, sans raison apparente. Je m'en suis juste rendue compte. La vie était nulle pour une seule raison : j'étais un mec qui devait se comporter comme tel.
A partir de ce jour, j'ai voulu mourrir. Je ne pensais qu'à ça. J'étais très portée sur la spiritualité un peu new age, je voulais mourrir pour me réincarner en fille tout simplement. Ce n'était pas une pulsion de mort par dépit, par ennui, mais par hâte de vivre une vie qui me plaise. Donc au fond, j'ai toujours eu une pulsion de vie. Et je ne suis jamais passée à l'acte.
Voilà comment je me suis rendue compte que je n'étais pas dans le bon corps. Donc en gros, pas trop d'explication... ça a été assez brutal. Auparavant, je sentais un décalage sans savoir vraiment pourquoi.
Savoir que je voulais faire une transition, c'est venu plus tard, car je n'y pensais pas (je pensais cela impossible, la mort était dans ma tête la seule échappatoire et je l'attendais en menant une vie pas trop fatigante et monotone histoire que les jours passent vite). C'est un reportage vu sur Youtube qui m'a montré que c'était possible, et il m'a fallu un an de plus pour oser me lancer.
Là, je peux dire que la nature s'est à moitié moquée de moi, car elle m'a fait naître dans le mauvais corps, mais d'un autre côté elle m'a donné un corps avec de fortes dispositions à la transidentité.
En fait, j'ai juste eu à me laisser pousser les cheveux. C'est fou, mais à partir du moment où je me suis laissé pousser les cheveux, et à mettre des vêtements unisexes (vraiment, juste des pulls et un jean), on commençait à m'appeler madame ou mademoiselle.
Je me souviens à Lyon, pour un voyage pro, dans le resto de l'hôtel, une serveuse à commencer à m'appeler madame, et a persévéré pendant tout le repas (j'étais seule c'était mon arrivée dans l'hôtel je ne connaissais personne). Une fois, avec un collègue, je vais prendre les clés de nos deux chambres que j'ai résevé au nom de la boîte. Le réceptionniste me dit "bonjour madame, voici vos clés madame..." Le pire c'est que mon collègue à côté ne m'a pas charriée ou quoi que ce soit (je précise que je n'avais fait ni coming out ni rien, je m'étais juste laissé pousser les cheveux, pas d'hormone ou rien). Je pense que je semais déjà le doute avant comme je l'avais toujours fait... c'est très bizarre. Encore aujourd'hui je ne me l'explique pas.
Au tout début de ma transition, quand je commençais à m'habiller en femme dans le civil (pull jean toujours, mais version femme, donc très unisexe quand même), pour aller chez un ami d'un forum transgenre que j'avais rencontré en 2013, chez ses parents pour un week-end : sa mère ma dit "quand même, c'est fou ce qu'on fait avec les hormones, c'est bluffant". J'avais pas commencé les hormones.
Quand je suis allée chez l'endocrino en 2014 pour récupérer mes hormones pour la première fois, j'ai dit "bonjour, je viens avec le certificat du psychiatre pour commencer un traitement hormonal de transition de genre".
L'endo m'a dit, sans vraiment lire le certificat mais sachant qu'il était valide : "ok, bon, je vais vous expliquer, pas de souci, ce seront des injections une fois par mois"
Je m'étonne car je pensais à du gel.
"Quand avez vous eu vos dernières règles ?"
J'ai dû expliquer que je voulais faire la transition dans l'autre sens et qu'il avait mal compris.
Il a repris son explication mais m'a quand même dit que j'avais un bon passing...
En fait, je pense que je me suis toujours mal sentie dans mon corps, mais j'ai toujours eu un corps bizarre. On ne pouvait pas me prendre au sérieux en tant que garçon, moi-même je ne me prenais pas au sérieux et je me détestais pour ça. J'avais honte de mon corps. Au collège quand je ne savais pas encore que je voulais être une fille, j'avais honte de mon corps car il n'était pas viril du tout. Finalement, ça a été un atout inestimable pour ma transition.
Je remercie la nature de s'être moquée de moi mais qu'à moitié, en me donnant finalement un passing nickel. J'ai conscience d'avoir de la chance dans mon malheur.
Je suis heureuse aujourd'hui car la transition a été possible, car les gens autour de moi sont globalement tous bienveillants. Je suis heureuse car j'ai eu le choix d'être soit une fille parmi les filles en primaire (on me reconnaissait presque comme telle), d'être laissée tranquille au collège et au lycée, puis d'être rapidement intégrée naturellement comme une femme dès le début de ma transition et même un peu avant.
Je ne peux imaginer la souffrance que c'est d'être forcé à vivre dans le corps qui ne nous correspond pas.
Pourquoi tant d'importance pour son genre ? Je ne sais pas c'est bizarre. Mais je le ressens au plus profond de moi. Et même si à une époque je ne savais pas que c'était la cause de mon mal-être, le fait de ne pas être du "bon genre" était bien la cause de ma tristesse latente. Aujourd'hui on en parle partout, de la transidentité, donc les jeunes peuvent identifier la cause de leur mal-être. Moi je ne savais pas car je n'ai pas beaucoup d'imagination sûrement, j'ai mis le temps à comprendre.
Voilà mon histoire, j'ai plusieurs autres exemples de mégenrage ou d'assimilation bizarre à une femme avant ma transition, à différentes étapes de ma vie, qui me laissent parfois perplexe. Je n'avais pas une tête de fille non plus, j'étais plutôt entre deux je pense, c'est juste qu'il ne fallait pas que je me laisse pousser les cheveux haha. Dans la vie de tous les jours, j'avais les cheveux très courts avant, et on ne me confondait pas, c'étaient toujours des événements ponctuellement bizarre mais sinon j'étais bien un mec, et j'en souffrais.
Citation de Vyna #513093
Merci sister pour ce témoignage si bien écrit, c'est très agréable de te lire ! Je te confirme que, "irl", il n'est pas question de 'passing', on ressent une evidence : tu es juste une femme à 100% - si tu ne parles pas de ton parcours, impossible de l'imaginer ! Belle, douce, longue vie à toi, avec du bonheur et de beaux échanges de cœur à cœur sur ce site. Bisou 😘👍
Merci DodoRéMi c'est très gentil 🤗
J'ai essayé une fois sur Her de retirer tous les badges trans et de juste mettre "femme" mais j'ai pas eu plus ou moins de like, donc au final j'ai remis car ça fait partie de ma vie et de mon identité et ça ne me derange pas.
J'ai connu deux personnes trans mtf qui ne disaient pas qu'elles étaient transgenre avant le début de relation, une fois la connaissance faite l'un.e de l'autre... Et ça s'est très bien passé pour les deux ! Comme quoi...
Belle et longue vie à toi aussi ✨ enfin, et à bientôt aussi ☺️
Citation de Vyna #513093
🌸
Comment ai-je su que mon corps n'etait pas le bon ?
Quelques anecdotes:
Jeune adolescente, je me baladais dans un Décathlon, au rayon des maillots de bain femme précisément et pour me lancer un défi je décide de choisir un 1 pièce, je vais dans la cabine pour l'essayer. Une fois vêtue, je pleure en silence car je voulais tellement ressembler a mes petites camarades de classe. Je n'avais pas les mêmes hanches, je n'avais pas de poitrine (pas même un début de nichon ) et surtout j'avais cette bosse horrible entre les jambes. D'un côté ça me plaît car mes fesses sont a demi caché par le tissu mais je n'ai pas ses formes rondes sur mon torse et ça me frustre.
Une autre fois c'est pour ma découverte du sexe féminin et de ses fonctionnalités. Vers 10ans, j'ouvre un dico et tombe sur le dessin un homme et d'une femme toute nue. Je regarde uniquement le corps de la femme (car je connaissais celui de l'homme) et c'est la découverte de ce triangle de poils bruns qui me fascine. C'est beau, ça ne pends pas inutilement. Je me renseigne sur la vulve avec les débuts d'internet, ses forums et des photos érotiques de femme. Je prends une claque quand j'apprends que la vulve se nettoie toute seule, je me dis que c'est tellement mieux qu'un penis qui sait rien faire à part se dresser, quand j'apprends ça je veux une vulve pour le restant de ma vie. Quand j'apprends que tous les avantages et inconvénients a avoir un sexe de femme, je me sens prête à vivre tout ça moi aussi.
Pour la poitrine c'est venu plus tard, a un moment je voulais aussi avoir des seins pour pouvoir remplir mes soutiens gorge, et les sentir bouger dans ma vie quotidienne. Un symbole de féminité que je dois avoir.
Et le rapport à mes poils, j'en ai trop, sur le ventre, le torse, les pieds, les jambes etc... Et ça m'empêche d'avoir les jambes cliché d'une fille, sans poils bronzé toute douce... Les poils sur mon torse qui me font venir la dysphorie assez tard car imaginez des seins de femmes avec des poils... Pas pour moi ahaha des seins oui mais sans poils
J'ai pu me mettre une étiquette quand je me suis inscrit sur Tumblr et que j'ai découvert le terme gender-fluid... Enfin je savais qui j'étais et je n'étais pas la seule
J'ai fait mon coming out quand je me suis acheté des prothèses mammaires, ça m'a donné tellement de force et de courage d'avoir enfin des seins.
Aujourd'hui j'arrive à sortir en femme quand j'en ai envie, j'aimerais faire mon CO a mon travail mais ça me paraît une trop grosse étape pour l'instant.
J'ai, sur deux forums différents, deux profils de femme pour m'imaginer une vie et en parler avec d'autres filles (les aventures sexuelles que j'aimerais vivre, mes problème de règles, le shopping, etc etc).
C'est dur aujourd'hui je dois me travertir en mec et j'écris dans un bus BlaBlaCar pour rentrer chez moi entourée de gens.
STOP à la fétichisation des personnes transgenres. betolerant est le seul site de rencontre trans à ne pas considérer la transidentité comme un vulgaire fantasme fétichisé.
Les actualités transgenres sont des informations liées à la communauté trans. De la transphobie, au coming-out, on vous offre un large choix d'articles sur la transidentité.