STOP à la fétichisation des personnes transgenres. betolerant est le seul site de rencontre trans à ne pas considérer la transidentité comme un vulgaire fantasme fétichisé.
J'ai grandi dans une famille pourrie, tot alement éclatée.Des parents débiles et méchants, incapables de comprendre l'important.
Toute ma jeunesse, j'ai entendu des insultes, des cris. Cette sale ambiance m'a coupée en deux. Un moi qui cherchait à tout prix une vie normale, conformiste et insipide ; un moi extreme, blessé à mort, lapidé qui dégueulait sur les normes.
J'ai vécu tiraillée entre des paradoxes qui m'ont fait réfléchir (j'ai fait des études de philo) mais qui ont empeché toute stabilité mentale et émotionnelle.
Je me sentais bi sans toutefois passer à l'acte. J'ai grandi avec une mère qui me traitait de zonarde , de perverse parce que je me masturbais à 12 ans. J'ai refoulé plus ou moins consciemment ma nature féminine, que j'associais à de la saleté, de la honte.
Les hommes autour de moi avaient des fantasmes pédophiles sur moi. J'ai vu des exhibitionnistes dans la rue, un gars a voulu me violer en foret quand j'avais 16ans.
Violée à 18ans, dont le seul écho chez les autres fut l'indifférence et le silence. Un silence de mort.
Des gars en voiture s'arretaient à mes cotés et me tripotait soudain les seins, "pour rigoler". Moi ça me flinguait intérieurement.
J'utilisais la masturbation pour décompresser : plus je le faisais, plus je dégoutais ma mère, plus j'attirais les regards détraqués de mon père.
Les amis, je n'en ai jamais eu beaucoup malgré un caractère rieur ; rieur mais bipolaire. Alternant état dépressif/suicidaire avec enthousiasme effrené.
Depuis mes 15ans, on me trouve bizarre.
Bizarre.
Comme un phénomène de foire qui fait rire et écoeure en même temps.
J'ai appris à taire mes idées, mes sentiments.Je me suis inhibée à force d'etre baillonnée. J'ai continué à aimer les mensonges sur moi-meme, me vidant la tete de mes hurlements. J'ai essayé de me convertir au judaisme orthoxe pour tenter de redevenir "une femme de valeur". Toute ma vie on m'avait traitée comme la pire des catins, une poupée à tripoter sans mon consentement. J'ai subi la cruauté des mecs, la jalousie des nanas. Je voulais juste etre respectée en tant que femme. Mais la conversion religieuse a été pire que tout. C'était comme un suicide mental.
Les rabbins m'interdisaient le pantalon, les débardeurs, les shorts, les jupes courtes. Je l'acceptais.
Ils me disaient que pour etre une femme de valeur, il fallait faire des efforts. On me disait que les femmes violées le cherchaient quand meme un peu "parce qu'elles excitent les sens, alors...!"
J'y croyais. Je voulais y croire parce que toute ma vie je n'avais inspiré qu'agressions, insultes, moqueries ou rejet. Tout un tas de crottes dans la mémoire, j'avais la pisse des autres dans le sang.
Je prenais peu à peu conscience du mot qui définissait ma vie : maltraitance.
Les larmes ne noyaient pas assez mon chagrin.
Je haissais d'etre femme, mais en meme temps j'étais attirée par les femmes. Les autres le sentaient, le devinaient alors que j'étais moi même dans le flou.
J'avais des phobies, de l'ashme. On me prenait pour une tarée, une folle, une débile.Les femmes juives traditionnelles ne me saluaient pas, j'étais l'intruse, celle qui met mal à l'aise. Une fois, j'ai couché avec une femme mariée. Ce fut un blaspheme innomable. Son mari l' a tant frappé et griffé le vagin qu'elle a failli en mourir.
J'ai tant culpabilisé que je me suis punie en "tuant" mon homosexualité. J'étais la perverse, la pute, la sorcière, la zonarde, la délinquante. Meme mes parents me haissaient. Je hurlais de douleur, de détresse, mais eux me voyaient comme une délinquant et une cinglée bonne à etre enfermée en psychiatrie ou chez les flics.
"heureusement que tes grands-parents sont morts pour ne pas voir ce que tu es devenue" me disait ma folle de mère.
"on te croyait plus intelligente...tu les as trouvés où tes diplomes ? Dans un kinder surprise?" disait mon salopard de père.
"si tu as un gosse, il t'imitera, il nous gueulera dessus dès l'age de 3 ans"
Eux trouvaient normal de me cracher ainsi à la tronche, parce que ces fachos ne supportaient pas que je leur réponde. Rien à foutre de mes blessures, il fallait que je me laferme. Surtout, ne pas faire de vagues, que diraient les voisins hein ? Les voisins, je les emmerdais. Je les voyais dans la rue à rouler des yeux en me regardant, à me dévisager plus que lourdement, à ricaner entre eux, à faire une grimace dégoutée, à me montrer du doigt. Ces voisins dont je dérangeais le petit confort moral de merde !
J'étais la timbrée du quartier.
J'étais le mauvais canard, le cygne noir ; le signe noir.
Je donnais l'impression de porter la croix, la fierté m'avait quittée. Je faisais les courses, cuisinais, faisais le ménage, changeais les lits, faisais la vaisselle pour des parents qui ne me remerciaient pas et se foutaient de ma gueule. Je subissais. J'intégrais à merveille la misogynie du judaisme et l'abnégation totale, le sacrifice de soi de la femme parfaite.Je voulais fonder une famille parce que c'est ce qu'on demande à la femme juive pratiquante.Je n'avais plus de souhaits personnels.
C'était pour moi un suicide moral.Je me vidais de ma moelle, je devenais mécanique. Et il y a eu METOO. ça a été pour moi un salut qui m' a évitée le délabrement psychologique. J'ai pris conscience de mes douleurs insurmontables, mes blocages à vie.
Physiquement et mentalement, je ne supporte plus les mecs hétéros, ils m'ont trop salie. J'aime les hommes, mais pas eux.
Quant aux femmes, je suis mitigée.J'aime LA femme, son archétype, l'image vieillote de la dolce vita. Je n'ai aucune attirance pour les lebiennes efflanquées aux cheveux courts.Les femmes trans font l'effort de mettre des robes belles, de se maquiller, se coiffer...Mon attrait n'est pas que physique, il est surtout mental.
Je trouve ces femmes et ces hommes attachants, humains ; des oiseaux blessés comme je le suis.
C'est récemment que j'ai accepté mon attirance pour ce genre au-delà des frontières et des paradigmes.
On risque de me traiter de perverse parce que j'aime les gens hors sentiers battus. Aimer n'a pas d'identité sexuelle.
J'ai grandi en me sentant ridicule et honteuse, mais aujourd'hui, en acceptant d'aimer les travestis/trans, j'accepte enfin de faire le deuil de ce qui a été violé, volé, arraché, cisaillé en moi il y a longtemps.
"Physiquement et mentalement, je ne supporte plus les mecs hétéros, ils m'ont trop salie. J'aime les hommes, mais pas eux."
En quoi un homme gay, bi, ou hétéro sont différents ? La sexualité ne définit pas quelqu'un, c'est uniquement son goût qui change. Tous le monde est différent, des violeurs gay, bi y compris les femmes, ça existe aussi hein, et c'est largement plus répandu que l'on ne cherche à te faire croire.
J'ai aussi eu beaucoup de deceptions avec les femmes hétéros, je n'ai presque plus aucune confiance, pourtant je me dis qu'elles ne sont pas toutes des femmes qui trompent dès qu'elles le peuvent, ou qui abusent de toi en te traitant de tous les noms / violence (longtemps, j'ai pensé que faire l'amour pour "faire plaisir" n'était pas une violence que l'on se faisait ..)
Concernant le sujet :
Aimer les personnes trans est acceptable, mais pas quand tu fetiche sur leur organe natal en fait.. Les personnes trans méritent d'avoir des gens qui les aiment commes ils sont, mais pas pour ce qu'ils étaient et les parties qu'ils en ont conservé (volontairement ou non), puisque cette partie les gênes en général. Si tu aime une femme transgenre -> tu aime une femme, et rien d'autre, certes, elle as des caractéristiques bien à elle, mais comme chaques humains, elle est unique.
Mais je pense qu'effectivement, le vécu lie beaucoup les gens, c'est plus facile de se connecter à quelqu'un qui nous comprends, car il as vécu une douleur.
+1
La cruauté de l'humain n'a parfois aucune limite . Courage à toi , Charlina - bienvenue sur Beto :)
merci
Citation de GreenDestiny #325200
Aimer les personnes trans est acceptable, mais pas quand tu fetiche sur leur organe natal en fait.. Les personnes trans méritent d'avoir des gens qui les aiment commes ils sont, mais pas pour ce qu'ils étaient et les parties qu'ils en ont conservé (volontairement ou non), puisque cette partie les gênes en général. Si tu aime une femme transgenre -> tu aime une femme, et rien d'autre.
Tu as parfaitement raison et crois bien que j'apprécie énormément de voir ce genre de propos sur ce site. 😉
Tu as l'air d'être quelqu'un de bien.
Mais en l'occurence, face à la soufrance exprimée par Charlina, j'ai préféré ne pas m'étendre sur le sujet.
@Charlina, en espérant que cela puisse t'aider un peu.
A titre personnel, fréquenter des hommes trans qui ont pour la majorité d'entre-eux subit le sexisme et sont souvent féministes et déconstruits, m'a réconcilier avec la masculinité, même si je reste principalement attirée par les femmes. Ils m'ont permis de comprendre qu'il pouvait y avoir une autre forme de masculinité, qui ne repose plus sur la virilisme, la violence, le nombrilisme, l'objetisation sexuelle de l'Autre, etc...
De la même manière, il existe différente manière d'assumer sa féminité, et si fréquenter des personne trans te permet d'en prendre conscience, ça ne peut être que bénéfique pour toi.
Encore une fois, courage et soutient !
greendestiny : je ne mets pas ts les mecs ds le mm panier ms je ne supporte plus les mecs hétéros, c comme ça
Attention : ne pas mettre non plus tous les mecs hétéros dans le même panier =)
Généraliser = DANGER
Webmestre, gourgandine et créateur de cette communauté...
En te lisant, Charlina, je pense aux paroles de Renaud:
Cœur à prendre, pas à vendre, à donner.
Un peu naze, un peu d'occase, un peu cassé…
Tu as beaucoup souffert; autant que cela soit ta richesse.
Ce que tu as vécu est terrible mais est aussi fertile, si tu en fais quelque chose.
Concentre toi sur l'humain, quel qu'il soit.
Il est capable de tout; le meilleur comme le pire.
Choisis d'arroser les fleurs et pas les mauvaises herbes et cela ira bien pour toi…
Merci, Charlina de ton témoignage, toutes ces émotions que tu as su nous exprimer et que j'ai lu avec un profond respect t'ont construite.
Chacune de nous a conscience avec plus ou moins de clarté de sa propre vérité, la vie devient plus facile quand nous arrivons à éliminer doucement les nuisances des cicatrices intérieures.
Je suis en parcours trans, ce sont les mots qui définissent un chemin sacré où mon coeur arrive à dominer les chagrins hérités des erreurs passées.
La route de l'harmonisation est longue puisqu'elle est permanente,
Ton chemin vivant est dans la bonne direction, celle où l'on se rejoint, où les rencontres avec l'extérieur sont dans la même gamme que sa musique intérieure.
Citation de Mimoza #325221
ah oui c'est vrai
je ne pensais pas pouvoir catégoriser mon ressenti
merci pour l'info
c parfois difficile de savoir qui on est
Salut et bienvenue a toi, j'ai lue tous çe que tu as écrits et j'ai un profond respect pour toi et çe que tu as vécues, je sait très bien ce que c'est que de vivres des bas fonds de ton existences qui même te fragilise mentalements a
forçe de te faire rabaisser mais personnes n'a droits de faires sa surtout a son propre enfant. Mais oui ton histoires est un signes que tu as su changer de perceptions sur la vie et ce que on ta inculper toute ton enfances,
c'est bien d'avoir sa religions mais c'est encore mieux de suivre sa propres voie et ce en quoi on croît aussi. Ne te laisse pas abattre par le passé et avançe de l'avant c'est facile a dire c'est sûre mais de connaissance de çe que
j'ai vécue de mon côté mais qui n'étais pas pareil mais avec un gros connard qui çe fesait passer pour un de mes amis bref forge toi avec sa....ne laisse personnes te dictés qui tu dois être et comment tu dois être.
C'est "cœur perdu", sur son album "Manhattan-Kaboul":
ok cool merci !
Citation de Charlina #325194
hello Charlina, je n'avais pas vu ton sujet...
je trouve cela très rare qu'une femme accepte d'emblée les femmes trans et travesties, car 95 % du temps, c'est rejet d'emblée..;
Citation de Ancien membre #325194
J'ai été touché par ta lettre, c'est la raison de ma présence.
J'ai eu la même histoire familiale lamentable, je suis le zéro et le resterai.
Si aujourd'hui j'ai réussi, modestement, mais tout de même réussi, j'ai l'impression qu'aux yeux des 2 frères qu'il me reste, c'est comme si je leur volais ma position.
En fait, je devais, selon le dessein de ma mère, finir sous les ponts.
C'est bizarre mais ton texte j'aurais pu l'écrire.
Avec la même schizophrénie.
Citation de Ancien membre #325194
Juste pour te dire que autant la cruauté sur les enfants fait bondir, autant quand tu es un enfant victime, les gens tournent leurs regards.
Pire encore, tu passes facilement pour un menteur/ une menteuse, même quand tu prouve tes dires.
On à des lois qui protège les enfants, ces lois ne valent pas plus que la surprise des oeufs kinder.
J'espère que tu as trouvé ton chemin vers la résilience depuis
Aller de fleur en fleur et ne prendre de chacune que le meilleur
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