Questions et ressentis, transidentité Mtf et opérations

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Anonyme
10/01/2019 à 00:23

Bonsoir,

J'implore votre aide, car je suis une personne stressée, perdue et déprimée depuis longtemps. Ce n'est pas une introduction joyeuse, vous l'aurez remarqué, mais ça done le ton...

Voilà, je vais tenter d'exprimer mes problèmes le plus clairement possible et j'espère ne pas trop vous ennuyer avec ça. Je n'ai jamais l'habitude d'écrire de telles choses intimessur un forum, c'est ma première fois que je demande de l'aide à des inconnues(e)s, d'ailleurs c'est également pour cela que je le fais en anonyme. Bref.

Avant de commencer, je tiens à préciser que je me considère comme une femme et je souhaiterais m'exprimer comme telle et que vous échangiez avec moi ainsi, je vous remercie. Je m'appelle Laetitia.

Je suis née garçon. Jai 26 ans. Ayant eu une enfance isolée des autres et repliée sur moi-même, je ne suis pas à l'aise avec la communication et je suis maladroite. J'ai découvert mon attirance envers les garçons au lycée. J'ai fait mon coming-out, toute ma famille le sait et l'accepte. Mais... A cette époque, j'ai également su qu'il y avait quelque chose d'autre, une sensation, un instinct, que je reniais, que je mettais bien au fond de moi-même. Mais nous n'avons qu'une seule vie, alors il ne faut rien renier de ce que l'on ressent. J'ai commencé à m'habiller comme une femme, à me maquiller. Comme c'était l'adolescence, je me disais que cela allait passer et que ce n'était qu'une envie de découverte de l'autre genre. Mais, depuis, c'est resté une obsession. Je suis torturée en regardant avec presque dégoût le corps si masuclin que j'ai. Chaque femme dans la rue me fait envie. Dans le sens où elle, est née "naturellement" comme cela. Je suis allée au centre LGBT de ma ville, et je compte y retourner. J'ai regardé et me suis renseignée sur le parcours pour les "Mtf", et je brûle d'impatience de commencer quelque chose. Mais voilà, dans la vie, rien n'est simple. Ayant été opérée du coeur à 5 mois et demi, je me fais contrôler une fois par an afin de savoir si tout va bien au niveau de la croissance. Vous vous en doutez, si j'en parle, c'est que j'ai appris qu'il faudra que je me fasse réopérée cette année, à coeur ouvert. Cela me met le moral à zéro, les problèmes s'accumulant... Je me demande si mes problèmes au coeur empêcheront la prise d'hormones par exemple, si je suis obligée d'attendre après l'opération pour commencer et en ayant discuté avec ma mère (deux personnes de ma famille étant au courant) elle me dit qu'il faudra bien attendre au moins deux ans... Cela me déprime encore plus. Parfois, j'ai aussi ce genre de réflexions dans ma tête "Ca serait tellement plus simple de tout laisser tomber et rester telle que tu es. De renier et de rentrer dans le moule. " Mais une voix m'interdit de baisser les bras et me pousse à aller jusqu'au bout... Je dois avouer que le regard des autres (même si on s'en fout) me fait peur.

Voilà, je vous ai livré mes ressentis... Du reste, c'est plus un témoignage qu'un véritable sujet, en fin de compte... Il ya tout de même des questions que je me pose : pour les personnes dans mon cas, ou qui sont en parcours de transition, savez-vous si des problèmes cardiaques peuvent empêcher la prise d'hormones ? Comment vivre le regard extérieur ? Comment travailler sa voix ? ...

Je suis navrée de mon roman, mais cela m'a fait du bien de parler... J'espère ne pas vous avoir trop fait perdre votre temps, et je ne vous remercierai jamais assez chaleureusement si vous prenez la peine de prendre quelques secondes pour me répondre. Je me sentirai moins seule... Merci à vous !

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Ancien membre
10/01/2019 à 19:56

Coucou Laetitia,

J'ai un peu d'expérience sur ce sujet, parce que je suis transgenre depuis quelques semaines. Et je te conseille de simplement te détendre.

Si tu te sens vraiment une femme, alors dis toi simplement que tu es une femme. Tu n'as pas besoin de traitement hormonal ni de chirurgie pour ça.

Le genre, c'est quelque chose de personnel.

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Dans la société amérindienne, avant la colonisation, il existait 3 à 5 genres différents. Donc je te conseille de pas te faire trop de noeuds à l'esprit (parce que c'est notre société qui est un peu coincée, et toi tu n'as pas à avoir honte de ce que tu es et de ce que tu ressens). Le genre, c'est quelque chose de personnel, et personne au monde ne peut t'imposer un genre. Ton genre, c'est toi qui le choisit. Et parfois, la société ne l'accepte pas, mais c'est pas très grave. Parce que personne ne peut s'immiscer dans ta tête, et t'empêcher de penser que tu es une femme.

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Alors je te conseille t'accepter ton corps tel qu'il est. Parce que si tu es dégoûté(e) de ton propre corps, ça risque d'être préjudiciable pour toute la communauté transgenre.

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Aujourd'hui, la CIM (la Classification Internationale des Maladies, LA référence concernant les maladies) considère que le transsexualisme (transidentité) est un trouble mental. Et l'OMS s'est excusée pour cela, et elle a admis que ça pouvait être une violence faite contre les transgenres. A partir de mai 2019, avec la nouvelle version de la CIM le transsexualisme devrait être changé de catégorie, et être placé dans les "troubles sexuels".

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Alors je te conseille de te détendre. Si tu as bien un problème d'identité de genre, et que c'est bien du transsexualisme, sache que la médecine considère aujourd'hui (ou plutôt considèrera très bientôt) que c'est un trouble sexuel, et pas un trouble mental.

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Je sais que ça peut être stressant pour toi, cette situation.

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Et je te conseille d'arrêter le plus possible (autant que tu peux) la masturbation. Parce que la masturbation stimule la production de testostérone. Et moi, je sais que je vivais ça mal d'avoir des vagues de testostérone qui remplissaient mon corps et qui allaient jusque dans mes muscles (je sentais même des picotements).

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C'est pas simple d'arrêter la masturbation. Et ce qui a fonctionné pour moi, ce sont les anxiolytiques. Il existe sur le marché plusieurs anxiolytiques. Et celui que je te conseille, c'est l'Atarax (la molécule classique) ou le Stresam (c'est de la phytothérapie, c'est peut-être un peu moins fort, mais c'est quand même fort). Ce sont des médicaments que tu prends si tu sens trop de stress en toi, donc tu les prends seulement quand tu as besoin.

Il y a aussi la buspirone, mais qui doit être prise régulièrement, pour être efficace.

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Tous ces médicaments sont des anxiolytiques non benzodiazépiniques. Cela signifie qu'ils ne créeront pas de dépendance chez toi. Tu pourras les arrêter quand tu veux.

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Il y a aussi des médicaments en vente libre que tu peux acheter à la pharmacie, et ça pourrait te convenir.

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Ensuite, j'ai appris beaucoup de choses, presque par hasard, un jour sur 4 chan.

En lisant ceci:

https://i.imgur.com/UBjZsSi.jpg

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Ca parle notamment des traitements hormonaux, et de comment faire pour changer sa voix. Pour changer sa voix, apparemment, il y a une opération chirurgicale qui peut être faite, et qui serait efficace en complément de séances d'orthophonie.

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Ensuite, je ne suis pas sûre que ça va t'intéresser, mais j'ai écrit un article sur Reddit:

https://i.redd.it/w6wtwk5tto821.jpg

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Voilà, j'espère t'avoir un peu aidée.

Bonne soirée, Laetitia.

avatar contributeur de Jade 54
Jade 54
10/01/2019 à 20:02

Bonjour Laetitia,

J'abonde dans le sens du post de Vhester.

Mais je comprends aussi ton impatience, car je suis dans une situation similaire et je voudrais tout, tout de suite........

La meilleure façon d'avoir des réponses par rapport à ton opération, c'est à mon sens de t'adresser à une association qui aide les personnes transgenre dans leur parcours de transition.

Je te souhaite le meilleur.

Jade

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Ancien membre
10/01/2019 à 22:39

Bonsoir.

Je me reconnais dans certains de tes raisonnements.

Comment puis-je t´aider... Homme, ou femme... ce sont des termes imposés par notre société. Toi, tu n´entres ni dans l´un, ni dans l´autre. En changeant de corps, tu te conformes aux normes de cette société, mais t´ouvres aussi à une nouvelle expérience.

Ne pas changer de corps, et faire ainsi l´expérience d´acceptation de soi avant l´expression de soi. Lourd à porter, parfois fatal. Mais quand on y survit, c´est une formidable libération.

Changer de corps, et ainsi passer directement à l´expression de soi, au détriment de l´acceptation profonde, évite la souffrance de ne pas se sentir reconnu, accepté ou aimer pour ce que l´on´est, et parfois, je dis bien parfois, la violence. Car il est des choses qui ne peuvent être enrayées.

Dans les deux cas, on souffre. L´acceptation est chemin sinueux, un labyrinthe où les pièges se cachent dans chaque virage. L´égo, les normes, plus les pression extérieures et les attachements... ça peut être un calvaire. Mais quand tu parviens au bout de ce labyrinthe, tu n´es plus´la même personne.

Dans le cas du changement de corps, il y a les contraintes physiques, la question de l´argent, du passé que l´on souhaite oublier et l´imperfection (pomme d´adam, voix et taille de chaussure) qui peuvent engendrer de longues frustrations si on ne s´accepte pas. Et on rentre dans des jeux de masques parfois.

C´est un choix qui t´es dévolu. Deux expériences qui t´offriront l´opportunité d,évoluer et de te trouver, chère Laetitia. À nul n´est demandé l´impossible. Mais parfois, se laisser porter par le courant plutôt que de nager contre ammène vers des rivages qui certes sont inconnus, mais qui peuvent s´avérer plus´paisibles au bout du compte.

Je te souhaite beaucoup de bonheur en tout cas, et n´oublie´pas de profiter de ce que la vie t´offre, ce sont des moments déterminants. Le´présent porte bien son nom. La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie.

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Anonyme
11/01/2019 à 11:55

Bonjour !

Tout d'abord, merci à toutes et à tous d'avoir pris le temps de me lire et de répondre, je vous en suis reconnaissante

Je suis tout à fait d'accord avec tous vos messages en général, Vhesper le dit très bien "Devenir une femme, ça se mérite" ! C'est évident, ce n'est pas pour rien que l'on dit "On ne naît pas femme, on le devient". Merci à toi !

Jade, merci pour ta suggestion, je n'avais pas pensé à contacter mon centre LGBT pour ce genre de questions... chose que je vais faire immédiatement ! J'espère avoir des réponses encourageantes... Et oui, l'impatience est difficile à supporter, mais une fois le plus dur passé, le plus agréable restera à venir ! C'est ce que je me dis... Quant à toi, j'espère que tu trouveras et auras ce que tu recherches !

Ouaw, Estelle, je ne m'attendais pas à ce que tu écrives limite un article ! Merci pour toutes ces précisions et ces réponses détaillées. Pour la voix et l'opération qui peut être faite en complémet des séances orthophoniques, j'en avais déjà entendu parler, mais cela ne m'emballe guère... Je verrai si je parviens à y arriver seulement avec de l'orthophonie, pour le reste, on verra en complément, effectivement ! Pour tous les autres aspects de ton message, en particulier pour les médicaments pour aider à l'arrêt de la masturbation, je pense qu'ils pourraient bien m'aider en effet. Avoir des montées de testostérone est extrêmement désagréable, c'est clair. Je vais également me pencher sur ces médicaments qui en limite l'afflux. Merci des tuyaux. Je vais aussi lire ton article qui paraît très intéressant. En fait, j'ai limite envie de passer cette demande d'aide en "publique" et ne plus me cacher sous anonymat, parce que la vérité c'est la vérité, et que nous n'avons qu'une vie à mener !

Zephyr, merci aussi pour tes conseils avisés. C'est effectivement de longs chemins, mais je pense être plus que décidée à suivre celui qui fera de moi la "vraie" Laetitia, celle qui se reconnaît quand elle se regarde dans le miroir. J'ai d'ailleurs en ce sens un premier rendez-vous chez un psy le 28 de ce mois. Et, quant aux pressions extérieures, on en aura toujours, que l'on soit comme ceci ou comme cela. Alors, adoptons ce proverbe : qui m'aime me suive ! Pour les autres, je ne gagne ni ne perd rien.

Merci encore à toutes et à tous, je vous ai appelé soit par vos pseudos soit par la façon dont vous avez signé vos messages, j'espère ne pas m'être trompée ! Plus j'avance, plus le chemin semble évident, quand il était encore flou il y a quelques années. Le bout du tunnel semble en approche...

avatar ancien membre
Ancien membre
11/01/2019 à 19:08

Bonjours à toi.

Déjà félicitation, t'exprimer comme tu l'as fait est courageux et est surtout un pas en avant.

Visiblement tu as de la famille qui te comprend et te soutien et ça, comme on te la déjà dit, est une chance et une force qui t'aidera.

Mais tout le monde ne sera pas comme ça, la majorité des personnes (surtout celle qui te connaissent peu ou pas) n'en auront simplement rien à faire. Et il ne faudra pas le prendre contre toi, c'est juste que quand t'as pas grande importance de base pour elle (dans le sens que si une caissièrete dit "Monsieur" malgrès que t'es en jupe et débardeur (avec un soutif rembourré dessous), c'est pas parce qu'elle te dénigre, c'est

juste que t'es une personne parmis la centaine qu'elle verra et donc elle va pas chercher plus loin) ou alors si c'est des personne que tu connais bien depuis plus ou moins longtemps tu représente juste un "problème" (à leur yeux) qu'elles n'ont pas envie d'analyser. Ce genre de personne quand tu aura transitionné, finissent par changer leur façon de s'adresser à toi, parce que continuer a t'appeller Monsieur alors que t'es devenus une fille représente cette fois-ci le "problème" dont elles ne veulent pas s'emmerder avec.

Après tu aura évidement des personne qui elle t'accepteront pas (soit en t'ignorant et coupant les pont avec toi) soit dans le pire des cas en t'agressant verbalement ou physiquement. Elles sont heureusement rare mais avec elle le mieux c'est de faire profile bas. C'est triste, mais c'est mieux sur le long terme.

Pour retourner sur une note plus joyeuse sache qu'il existe une énorme variété de personne transgenre et donc que tous les récit de vie des autres personne ne seront pas comme le tien et ce ne sera pas la peine de te dire "mince j'ai pas fait ça, mince j'ai fait ça..." c'est leur vécut. Pas le tien. Donc apprend de ses personne mais ne cherche pas à les copier ou a te comparer strictement à elles.

Tu as des personne qui ne prennent pas d'hormone, ne sont font pas opérer et ne change que leur prénom (en gardant le genre attribué à la naissance), d'autre qui changeront absolument tout.

D'autre qui garderont leur sexe etc etc etc.

Ensuite je ne peux que te conseiller des généralité, contacter ton médecin généraliste pour,si t'as de la chance, qu'il t'accompagne dans tes démarche, mais qu'il t'aide à trouver des spécialiste qui pourront t'aider spécifiquement.

Prendre contact (ce que tu as déjà fait) avec une association de trans. ça permet d'échanger sur le vécut, d'avoir des nom de médecins et surtout d'être un moment avec des personne comme nous (ce qui fait du bien au moral)

Quand à tes question, comment vivre le regard extérieur j'y ait un peu apporter des élémentes de réponses plus haut, mais je vais plus développer. Déjà tout comme les gens qui te connaissent pas n'en auront rien a faire de toi, il te sera bien plus facile d'ignorer le regarde des autes que tu connais pas.

Mais pour celle que tu connais, le mieux c'est d'en parler vraiment comme ça tu saura ce qu'elle pense vraiment de toi (et tu pourra leur faire comprendre ce que tu vis et éviter qu'elle restent dans des préjugé néfaste). Sinon, au début les action "extérieur" en tant que fille seront plutôt tendus, mais plus tu passera du temps à être qui tu es (mais je te conseil de rester "classique", si tu sort en habille rose à fleur ça risque de mal se passer juste par le regard des gens) plus tu sera à l'aise.

Pour ce qui est de la voix, c'est du travail, avec une orthophoniste de préférence, mais possiblement en auto-didacte. l'opération de la pomme d'adam est (à mon gout) trop "couteuse" (ça laisse une cicactrice assez remarquable) pour n'avoir qu'une chance d'obtenir une voix correcte (le plus souvent, la voix fait "entre-deux").

Et par contre, (et je m'excuse d'en parler vus que j'ai déjà était "contre" les avis de cette personne sur un autre sujet, mais comme là ça dit des choses potentiellement dangereuse, je ne peux pas ne pas en parler) :

N'écoute Personne (pas même moi c'est pour ça que je n'ai pas abordé la partie hormones/coeur), je dit bien Personne, hormis un médecin (et de préférence un spécialiste) te dire de prendre tel ou tel médoc (surtout quand on précise que c'est dispo sans ordonnance). Les médicaments c'est pas des dragibus. Exemple à la con, le paracétamole c'est commun, c'est la base. Mais si t'en prend trop tu risque une hépatite fulminante qui se soigne par une greffe, sinon t'es mort.

Quand à la partie masturbation, là c'est pas mortel, mais c'est aussi des conneries, ça ne produit qu'un pic de testostérone qui dure le temps de l'acte. La masturbation est d'ailleurs un très bon moyen d'avoir de l'endorphine (qui fait qu'on va bien). Et la testostérone à 26 ans elle a déjà fait tous les changement majeur possible. (Voix, carrure (osseuse), pilosité etc etc), avoir plus de testostérone ne ferait qu'augmenter la masse musculaire (et c'est pas durant le pic produit pendant l'instant plaisir que c'est super efficace).

mais là encore, si t'as des question ou des doutes dessus, faut en parler à un médecin.

Voilà pour mon "petit" pavé.

avatar contributeur de Dayzelle
Dayzelle
14/01/2019 à 02:24

pour les personnes dans mon cas, ou qui sont en parcours de transition, savez-vous si des problèmes cardiaques peuvent empêcher la prise d'hormones ? Comment vivre le regard extérieur ? Comment travailler sa voix ? ...

Bonjour Laëticia,

Le post d'Artemis répond en partie à tes questionnements et je partage à peu prés le même avis.

Concernant tes problèmes cardiaques seul un médecin/spécialiste (dont endocrinologue) pourra répondre sérieusement à cette question.

Comment vivre le regard extérieur ?

Pour ce qui est des proches, amis, collègues, connaissances, l'idéal est de leur en parler avant toute chose, de préférence entre 4 yeux et non en groupe, afin d'instaurer un climat de confidence (les gens y sont bien plus réceptifs et emphatiques). Cela peut prendre du temps, plusieurs mois, mais ça paie. Faire une transition sociale c'est comme une campagne présidentielle: c'est surtout une affaire de communication. Il vaut mieux faire les choses par étapes et ce pour plusieurs raisons:

  • en parler avant, ça permet non-seulement d'éviter un effet de surprise potentiellement néfaste (réactions négatives à la hauteur de la surprise en gros), et ça permet aux gens de ne pas devoir gérer plusieurs choses en même temps, en l'occurence l'effet de surprise avec les pensées négatives que ça peut engendrer, versus tes explications, très probablement à contre-courant de ce que les gens ont eu le temps de s'imaginer à tort. Il vaut mieux avoir l'occasion d'expliquer les choses posément, répondre aux questionnements, rassurer, anticiper avant de se lancer.

  • cela permet aussi un minimum de contrôle de la situation. Pour être claire: mieux vaut affronter chaque lion un par un plutôt que de se jeter directement dans la fosse aux lions. Par la même occasion tu places tes pions, en t'assurant du soutien de certaines personnes au vu des retours positifs qu'elles t'auront renvoyés; et ça, c'est à mes yeux vachement important moralement! Ce petit voire gros "noyau" de soutien, une fois constitué, apporte l'assurance nécessaire -le cas échéant- pour affronter le reste du regard extérieur.

Comment travailler sa voix ?

Il semble que l'opération soit à éviter dans la mesure du possible, en tous cas se renseigner sérieusement auparavant me paraît judicieux. C'est un peu la roulette Russe au niveau des résultats, et en cas de loupé c'est terminé, t'es bonne pour parler avec une voix de corbeau à vie...

Par retour d'expérience, ce que je peux t'en dire, c'est que le système vocal humain est un instrument merveilleux, qu'il est possible d'accorder bien plus qu'on ne le croit. Malgré une voix de départ très grave et virile, tu peux obtenir un résultat plus que satisfaisant, voire même étonnant de naturel. C'est une question de motivation et de travail. Personnellement je l'ai fait en autodidacte et ce qui m'a paru le plus compliqué c'est de franchir le cap du "Punaise, je me sens ridicule". Une fois ce cap passé, reste à trouver le bon timbre (trouver une zone de confort et ne pas faire l'erreur du trop aigü ou de la voix de fausset) et travailler, travailler, travailler... sans oublier de prendre en compte l'intonnation qui n'est pas la même chez les hommes et les femmes. Il y a seulement 1 octave de différence entre une voix d'homme et de femme, c'est l'intonnation et la modulation qui sont les aspects les plus importants.

Le bonus, c'est qu'une fois ta voix trouvée et bien installée, elle est là par défaut et sort naturellement sans avoir à y penser en permanence; et ça, on me l'aurait dit avant je ne l'aurait jamais cru!

Bon courage,

Dayzelle

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