Trans : un mauvais genre ou autre chose ?

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Narikya
01/06/2025 à 22:30

Cher.e.s frères, sœurs et adelphes de l'arc-en-ciel trans,

Dernièrement, je me suis mis à parcourir certains des articles du livre suivant : François Medjkane et Floriane Brunet, Transidentités : Regards croisés et expériences transformatrices

(https://www.leslibraires.fr/livre/22772680-transidentites-regards-croises-et-experiences-transformatrices-francois-medjkane-floriane-brunet-doin-editeurs)

Le chapitre 8, par Cyane Dassonville, m'a interpellé.

"19 octobre 2012, j'ouvre fébrilement la boîte dans laquelle je découvre une pilule qui s'offre à moi comme la promesse d'une transformation tant attendue, le début de ce que l'on nomme une transition de genre.

30 janvier 2019, j'ouvre les yeux dans une salle de réveil de l'hôpital de Lille, je viens de subir une vaginoplastie, et comme beaucoup d'autres je me dis que cette transition est achevée.

Le voyage fut long et fastidieux, mais je suis arrivée à destination, celle d'un corps en adéquation avec mon genre ressenti, une femme.

Une femme ? Vraiment ?

A l'aube de cette année 2022, 10 ans après avoir pris, tel le héros de Matrix, la pilule rouge, celle qui m'ouvrit au monde de ma réalité, je ne suis plus très sûre que celle-ci me conduit dans l'univers féminin où vivent les femmes assignées femmes à la naissance.

Bien que la grammaire m'oblige à utiliser le genre féminin pour parler de moi (étant bien entendu que le masculin me serait insupportable, car me renvoyant de l'autre côté du miroir, là où la souffrance dévastait mon quotidien) je ne me sens pas femme pour autant, je suis une femme trans et ça fait toute la différence."

[...]

"Je n'ai pas le moindre doute sur la nécessité d'avoir commencé une transition, c'était ça ou mourir et quel qu'en soit le prix je recommencerais s'il m'était offert la possibilité d'un retour en arrière."

[...]

"Depuis je suis devenue une voyageuse du genre, jamais tout à fait d'un côté, jamais vraiment de l'autre. Sans choisir mon camp je suis là où s'ouvre le champ des possibles, ailleurs, là où la question ne se pose plus, mais qui pose question : En quoi cette relation intime entre moi et mon genre fait problème au niveau sociétal, si ce n'est parce qu'elle bouscule une forme de domination séculaire de ce qu'on nomme "ordre naturel" et qui, en soi, n'a pour seule raison d'être que d'entretenir cette aliénation normative et manichéenne d'amalgames entre le sexe et le genre ?"

On touche ici à des question sensibles et douloureuses, je le sais, même si je suis moins touché.e que la plupart d'entre vous du fait de mon parcours singulier, mais je trouve ce chapitre (dont je vous ai mis quelques extraits) très éclairant sur la transidentité.

Mais vous autres, qu'en pensez-vous ? Qu'est-ce qui vous paraît juste ou problématique dans ce témoignage et cette analyse ?

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Némésis Inu
02/06/2025 à 13:23 - 02/06/2025 à 13:33

Citation de Narikya #532939

Coucou !

Comme ce top est intéressant et tellement sensible, je te répondrai modestement en tant que femme cis.

dans ce témoignage, il y a une vérité indéniable : une femme trans n’est pas une femme cis, tout comme une femme cis n’est pas une femme trans.

Votre parcours pour arriver à votre féminité en lui-même, est une différence fondamentale, les épreuves qui commencent par ce questionnement, « du pourquoi est-ce que j’ai l’impression de ne pas être à ma place, de ne pas être un bon corps », jusqu’à l’étape, « je me sens enfin moi »(avec ou sans intervention chirurgicale) n’enlève en rien pour moi votre féminité, mais c’est une féminité qui a été acquise de façon différente qu’une femme Cis.

Ce que nous avons en commun, c’est la vision de de notre féminité, de l’acceptation de notre corps dans la douleur de ce monde qui est à l’avantage de la masculinité, dans la douleur de ce que les autres mettent en images de ce qu’est être femme avant même qu’on ait pu nous-mêmes se poser la question.

Cela pour moi nous faisons toutes partie dans la grande famille des femmes et il n’y a pas qu’une féminité et il y en a plusieurs, c’est un éventail, un arc-en-ciel de diversité ou la femme cis et trans on leu place côte à côte.

Un autre point : être vu comme femme, dans les yeux des autres, et c’est m une difficulté supplémentaire pour les femmes trans, certaines se mélangeant plus facilement dans la masse, la nature, ayant créé leur corps bien avant qu’elles se disent femme, avec des caractéristiques plus féminin, et pour d’autres malheureusement ce sera plus compliqué. on peut pas modifier le ressenti, le regard des autres, on ne peut pas forcer les gens à nous voir comme nous nous voyons dans le miroir ça aussi, c’est un fait, une réalité qu’on ne peut pas changer, par contre ce que l’on peut changer, c’est le regard sur nous-mêmes ça, ça ne tient qu’à nous.

En espérant que mes mots ne heurtent personne

avatar contributeur de Victoria Mai
Victoria Mai
02/06/2025 à 13:40 - 02/06/2025 à 14:11

Citation de Némésis Inu #532957

Cœur avec les mains

"être vu comme femme, dans les yeux des autres, et c’est une difficulté supplémentaire pour les femmes trans"

Et bien, ça n'est pas une "difficulté" que pour les femmes trans. Plusieurs de mes amies, femmes cis, au sein de notre collectif, ont été assimilées parfois au genre masculin, contre leur gré, du fait de leur expression de genre.

Le livre de Lieslie Feinberg "Stone Butch Blues" est à lire.

A écouter, ce témoignage, essentiel pour moi, sur les parcours de transition (sur Blast) : Tal Madesta - La fin des monstres.

https://youtu.be/joLda2BMVGU?si=PERkywpjvfO2oH6o


If I only could, I'd make a deal with God

avatar contributeur de Bidule
Modération Bidule
02/06/2025 à 14:02 - 02/06/2025 à 14:03

Ce qui me fait tiquer c'est l'histoire de la pilules façon matrix.

On n'est pas constament homme ou femme. Independament de notre sexe d'assignation et/ou de notre genre, on fluctue àchaque instant du jour et/ou de l'année.

La second chose c'est ce besoin de case.

On le sait pourtant, pour nous être débattu pour en changer. Pourtant pouf, nous voilà à nouveau a retomber (avec force allegresse et delectation) dans une nouvelle case.

Je trouve ça dangereux.

Le danger que j'y vois c'est celui de se deconnecter de soi-même pour quoi au final ?

J'ai vu nombre de Trans se desespérer de ne pas coller à l'idée de la femme ou de l'homme, qu'ils/elles se voyaient être.

Pourtant on le sait que l'expression du genre est aussi singulier que le nombre des etoiles dans le ciel !

Là ou je me suis rendu compte du bug, mais sans arriver à mettre de mot dessus pour le partager comme je le ressentais, c'est à l'occasion de ma torso.

J'ai tellement souffert qu'après l'operation, je ressentais un vide. Là, où avant il y avait une telle douleur que mon regard occultait cette partie de moi.

Si, avec toute les promesses de joies et de bonheur qui m'avaient été faite, j'avais manqué de maturité (en m'y accrochant à toutes ces belles paroles, pour depasser la peur de l'operation) je crois que j'aurai paniqué en me sentant une nouvelle fois austracisé. Alors qu'en réalité tout le monde vit son changement et le "nouveau" contacte avec le monde à sa façon.

On parle beaucoup des operations.

On parle beaucoup moins du temps qu'il faut pour s'approprier ces changement, comme s'ils risquaient de nous enlever toute légitimité.

Pourtant même pour une banal operation esthétique su le nez, par exemple, tout les psy s'accodent à dire qu'il faut du temps pour s'approprié le resultat.


Aller de fleur en fleur et ne prendre de chacune que le meilleur

avatar contributeur de Némésis Inu
Némésis Inu
02/06/2025 à 17:41

Citation de Victoria Mai #532958 Et bien, ça n'est pas une "difficulté" que pour les femmes trans. Plusieurs de mes amies, femmes cis, au sein de notre collectif, ont été assimilées parfois au genre masculin.

Oui j’en ai connue aussi et moi même en primaire atteignant les 1m70 et ayant eu les cheveux courts ( merci les poux!) j’ai été moqué en étant genrer au masculin ( il en faut pas beaucoup pour mettre une femme dans la catégorie homme et inversement.

Citation de Bidule #532959 La second chose c'est ce besoin de case

Tu ne peux pas lutter contre un besoin aussi primaire chez l’homme que celui de trouver sa place auprès de ses semblables.

Un chien ne sait pas qu’il est un chien, mais l’odeur suffira reconnaître ses congénères…

Quand on n’y réfléchit, si il y a transition, c’est parce qu’on veut sortir d’une case que l’on estime être pas la nôtre pour rentrer dans une autre… on a tous besoin de se définir par quelque chose

avatar contributeur de Harmonique
Harmonique
02/06/2025 à 19:04 - 02/06/2025 à 19:18

Citation de Narikya #532939 "Depuis je suis devenue une voyageuse du genre, jamais tout à fait d'un côté, jamais vraiment de l'autre. Sans choisir mon camp je suis là où s'ouvre le champ des possibles,

Comme dans l'extrait que tu as mis en avant je me définis aujourd'hui comme une voyageuse du genre.

On a besoin des petites cases, on a besoin de crier, d'être reconnue jusqu'au jour où on s'affranchit de celles-ci. On peut revendiquer pour l'égalité des droits quelque soit le sexe, pour se libérer du joug du patriarcat, pour la non discrimination en tant que minorité. On ne revendique pas pour être reconnue pour celui/celle que l'on est. Il y aura toujours des personnes pour nous voir comme des femmes, d'autre comme des femmes trans et d'autres comme des hommes avec un grain. C'est comme cela et on n'y peut rien

Alors l'important est finalement de savoir qui l'on est.

Je vois autour de moi qu'il est beaucoup plus facile de se faire accepter en étant juste soit même, sans déployer de drapeau qui par le passé m'apportait plus de déconvenue que de satisfaction.La semaine passée ont m'a demandé pourquoi je portais un foulard à tout mes cours. J'ai répondu parce que cela me fait plaisir.

Sans doute je croise des personnes qui me trouve cool, sympa alors qu'elles sont peut-être peu ouverte d'esprit voir transphobe dès qu'on porte une étiquette où l'on revendique qui on est.

Il est même fort à parier que l'on concours plus à davantage d'acceptation.

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Ancien membre
03/06/2025 à 06:41

Chwi une trwit transs

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