Pour beaucoup de personnes l'exclusivité amoureuse et/ou sexuelle est importante, et je me demande parfois pourquoi.
Il me semble que cette exclusivité est vraiment propre à ce type de relations, on ne place généralement pas cette attente sur les autres types de relations (par exemple amicales).
J'ai l'impression qu'une des raisons c'est de pouvoir qualifier cette relation comme "spéciale", car elle est littéralement unique, du moins à un moment donné. On admet par contre que c'est possible d'avoir plusieurs relations amoureuses au cours de sa vie, mais juste pas en même temps. Comme si une autre relation enlèverait quelque chose à la relation existante. Pourtant, il me semble que dans d'autres types de relations on n'a pas forcément ce raisonnement, l'exemple qui me parait le plus frappant est celui des enfants : quand un parent a un deuxième enfant, il n'est généralement pas considéré que cela va enlever de l'amour ou de l'importance à sa relation avec son premier enfant.
Je pense qu'il y a aussi des questions de jalousie, et des questions plus pratiques/logistiques (par exemple, répartir son temps entre plusieurs relations) qui rentrent en jeu. Et puis sans oublier aussi l'aspect culturel et sociétal, car la monogamie est le modèle relationnel dominant actuellement.
L'exclusivité est-elle importante pour vous ? Pourquoi ?
Citation de MayJune #509167 Il me semble que cette exclusivité est vraiment propre à ce type de relations, on ne place généralement pas cette attente sur les autres types de relations (par exemple amicales).
Je ne suis pas si certain de cette assertion.
Souvent les amitiés très fortes, très fusionnelles pâtissent de l'arrivée d'un conjoint chez l'un des deux concernés par cette amitié.
Parfois on peut être jaloux.se de ce.tte conjoint.e qui nous "prive" de notre ami.e ou de cet.te ami.e qui nous "prive" de notre conjoint.e pour un temps donné.
Et comme tu le dis, partager son temps entre ses ami.e.s, son/sa conjoint.e, son travail, sa famille, son jardin secret, etc., ce n'est pas si aisé.
Alors quand je suis amoureuse je n'aime et ne désire que une seule personne pour moi l'exclusivité et la fidélité sont très importantes car c'est une marque de respect et je n'ai absolument pas l'envie de partager la personne qui fait partie de ma vie
Citation de Coret #509181
Tellement fort comme sentiment que je serai ko d'aimer 2 personnes Au même temps. Pas gérable ni physique ni psychiquement pour moi.
Intéressant, je comprends.
Ce cas de figure me fait de nouveau penser à l'analogie avec l'amour envers ses enfants : il me semble que pas mal de parents pourrait décrire cette amour comme très fort également, et peuvent par ailleurs arriver à gérer d'avoir plusieurs enfants (mais peut-être que d'autre non, et aurait du mal avec plus d'un enfant).
Citation de Coret #509181
Pour ne pas parler de la possibilité de trouver 2 personnes qui vont avec nous et qui reveillent ce sentiment en nous... Déjà on peut avoir du mal à en trouver une ...
Ah oui, je suis totalement d'accord ! Disons que c'est plus dans l'idée où cela pourrait se produire, mais effectivement pour certaines personnes ça serait déjà peu probable que cette situation arrive 😁
Citation de Coret #509181
Ok, on va dire 2. 4 beaux parents, des enfants.... Trop compliqué d'être présente de partout et pour Tous.
Oui, c'est vrai, du coup là ça arrive plus sur des questions logistiques (gestion du temps).
Mais par contre là au niveau des "responsabilités" tu fais quelques suppositions, notamment le fait d'entretenir une relation avec des beaux parents (par exemple certaines personnes n'ont pas vraiment de figures parentales, ou peut-être que ce n'est pas forcément nécessaire pour elles d'entretenir des relations avec) et/ou la présence d'enfants.
Citation de Coret #509181
Si on parle des sentiments, d'une envíe de partage.... Je pense qu'avec le temps on finit par pencher vers une des personnes. C'est ça que j'ai connu en moi et chez d'autres qui l'ont vécu.
Je préférerai laisser ma copine vivre cette histoire sans moi. Car c'est difficile de voir comme l'autre part peu a peu, qui montre moins d'intérêt, moins d'envie
En effet, cette question d'un potentiel déséquilibre (dans le sens d'une relation qui prend plus d'importance qu'une autre) est aussi intéressante.
Personnellement je pense que ce n'est pas forcément problématique, tant que cela convient aux personnes impliquées, d'ailleurs par exemple dans le polyamour il me semble qu'il existe plusieurs "structures" et que certaines sont hiérarchiques et impliquent l'existence d'un.e partenaire principal.e.
Citation de MayJune #509189
Entrer dans une hierarchie me semble encore plus pénible.
Et oui, avec les enfants... Quand j'ai eu Mon 2eme j'ai eu une grosse angoisse de peur de ne pas arriver à l'aimer comme le 1er. Mais quand on habite Tous ensemble on ne se sent pas partagés. Par contre pendant longtemps j'ai dedié un temps exclusif a chacun. Cela n'a Pas empeché la jalousie entre eux
Citation de MayJune #509167
Hello à toi !
J'imagine que ton interrogation vient du fait que tu asexuelle et aro donc sur les deux plans, vu que tu n'éprouves aucun de ces deux sentiments, tu ne peux pas non-plus concevoir l'exclusivité qui en découle.
Je ne la qualifierai pas d'attente mais d'évidence, pour s'ajouter aux autres messages des membres, lorsqu'on fonctionne sur ce modèle, la relation que l'on vit avec notre partenaire nous suffit, c'est la notion d'autosuffisance, on a besoin de personne d'autre parce qu'on est déjà tellement pris par les sentiments qu'on éprouve pour le partenaire qu'il n'y a pas de place pour autres.
On va voir ailleurs que lorsqu’il nous manque quelque chose et que la relation qu'on occupe ne nous satisfait pas complètement. Et dans ce modèle, tu vis les choses à deux, pas à plusieurs.
Même en amitié, je pense que c'est plus facile de communiquer à deux tout comme il est plus facile de gérer un seul enfant pour deux parents que deux enfants. D'ailleurs, je pense qu'il est naif de penser qu'il n'existe pas de préférence au sein d'une famille, quand on a plusieurs relations, des hiérarchies vont naturellement apparaître, c'est un tabou au sein de la famille mais c'est beaucoup plus présent qu'on ne le pense et ça commence dès le début par le sexe de l'enfant (je préfère une fille/.je veux surtout un garçon etc).
Il y a des affinités qui se crée et des préférences même au sein d'une famille (selon les caractères etc).
Dans l'exclusivité, il y a cette idée d’entièreté, on ne peut aimer de cette intensité que d'une façon et pas dirigée envers plusieurs.
Après, je pense que c'est aussi purement "stratégique", les gens ont tendance à miser sur la qualité d'une relation (bon relationnel, valeurs communes, attirance physique, etc) plutôt que d'avoir un voire plusieurs critères important qui manque, ne pas être satisfait de la relation de base mais y rester quand même parce qu'on a peur de partir et aller chercher le reste ailleurs.
quand on compare les deux schémas, le premier modèle me semble plus viable parce qu'une personne à chérir ça demande déjà beaucoup et comprendre ces défauts, les disputes, la routine, la communication etc, quand t'es à plusieurs, tu multiplies tous ces inconvénients (sans parler de tes autres relations : familles, amies, collègues etc).
Pour l'introvertie que je suis, bonjour la fatigue ! 😆
Citation de Narikya #509183
Souvent les amitiés très fortes, très fusionnelles pâtissent de l'arrivée d'un conjoint chez l'un des deux concernés par cette amitié.
Parfois on peut être jaloux.se de ce.tte conjoint.e qui nous "prive" de notre ami.e ou de cet.te ami.e qui nous "prive" de notre conjoint.e pour un temps donné.
Oui, tout à fait !
Ce que je voulais dire c'est que souvent en amitié l'exclusivité n'est pas une attente (on suppose que nos ami.e.s peuvent avoir d'autres ami.e.s), mais c'est vrai que dans certaines relations assez fortes cela peut devenir très similaire sur certains points aux relations amoureuses. Par exemple je pense au titre de "meilleur.e ami.e" qui généralement sous-entend une certaine exclusivité.
Le cas de jalousie que tu mentionnes est tout à fait possible, mais là du coup je pense que ce n'est plus tout à fait lié à l'exclusivité, car les deux relations sont considérées comme étant de "type" différent (une amoureuse, l'autre amicale). On pourrait aussi imaginer une situation similaire où c'est un nouveau enfant, ou une nouvelle passion qui accapare le temps de notre ami.e proche ; ce qui est problématique c'est plus le fait que l'ami.e a moins de temps à nous consacrer.
Citation de Cerises #509184
Alors quand je suis amoureuse je n'aime et ne désire que une seule personne
et je n'ai absolument pas l'envie de partager la personne qui fait partie de ma vie
Merci pour ton point de vue, ne pas avoir envie est une bonne "raison" !
Citation de Cerises #509184
pour moi l'exclusivité et la fidélité sont très importantes car c'est une marque de respect
Je me permets juste de souligner la différence entre exclusivité et fidélité (bien que je ne pense pas que tu dises qu'il s'agit de la même chose) : la définition de la fidélité dépend des modalités de la relation (par exemple, certaines personnes sont OK avec la non-exclusivité sexuelle, mais souhaitent l'exclusivité sur le plan amoureux/romantique).
Citation de MayJune #509192
Je me permets juste de souligner la différence entre exclusivité et fidélité (bien que je ne pense pas que tu dises qu'il s'agit de la même chose) : la définition de la fidélité dépend des modalités de la relation (par exemple, certaines personnes sont OK avec la non-exclusivité sexuelle, mais souhaitent l'exclusivité sur le plan amoureux/romantique).
Pour moi la fidélité dans le couple c'est ne pas aller voir ailleurs sans que l'autre ne le sache et l'exclusivité c'est le fait de n'avoir qu'une seule relation amoureuse la fois.
Pour les enfants ce n'est pas pareil car même si on accorde le même temps à tous, ils seront envieux de ce que vous faites avec les autres membres de la fraterie donc jaloux
Bonjour,
Je rajoute une pierre à l édifice de cette "exclusivité". Je vis en effet une amitié fusionnelle, et il me serait inconcevable d 'en vivre une deuxième en parallèle, du moins à l heure actuelle. Cette amitié est en fait une forme d' amour profond et durable qui se fonde sur des éléments biographiques forts, et pas seulement de circonstance. Ce genre de relation serait difficile à avoir et entretenir avec plusieurs personnes à la fois. Pas impossible, juste très compliqué. Que dirai je à l un.e, à l autre, quelles seraient leur relation... Oulah.
Je ne vais pas reprendre ce qui a était dit... les relations humaines sont compliquées de base, alors trouver ne serait-ce qu'une personne compatible, c'est déjà pas facile mais plusieurs..... Houlaaaa.
Puis il y a un autre aspect important, pour moi, les MST et IST , c'est vachement moins de questions avec une qu'avec plusieurs quand même.
Ca fait des charges mentales en moins pour ma part.
C'est bcp plus reposant pour moi , une seule personne. Parce qu'il faut gérer aussi le reste , les enfants ...moi j'en ai qu'un , les amitiés, le boulot etc.... la vie quoi. Et keskejesuisbien avec madame , alors pourquoi vouloir tjrs plus?
C'est comme tout, pourquoi toujours vouloir plus? Se satisfaire de ce qu'on a , c'est tout aussi chouette. 😊
Citation de Phoenix73 #509234
D'accord avec toi, et je rajoute : il faut pouvoir faire rentrer une 2 ème relation dans son emploi du temps !
Pour ma part, je confirme que je n'aurais ni l'énergie physique et psychique, ni le temps, ni l'envie de me partager avec une autre..
Et..étant un peu tête en l'air, je serais capable de me tromper de prénom 😏
La vie est trop courte pour se prendre la tête
Citation de MayJune #509167
Comme ça a déjà été dit: il faut le temps, l'énergie, l'argent?
Et puis personnellement, je n'aurais pas très envie d'être là pièce rapportée ou la cerise sur le gâteau... je pense que c'est très égoïste encore ce genre de principe de "se partager" oui mais sous quelles conditions?!
Ça fait penser aux rois et aux reines avec leur harem... quand on a les ressources on en veut toujours plus...
Je veux pas critiquer mais pour moi cette boulimie relationnelle ( amoureuse? Sexuelle?) est tout simplement pas très saine je trouve. Mais vous pouvez penser autrement que moi !
Citation de Marquise_fem #509191
J'imagine que ton interrogation vient du fait que tu asexuelle et aro donc sur les deux plans, vu que tu n'éprouves aucun de ces deux sentiments, tu ne peux pas non-plus concevoir l'exclusivité qui en découle.
Oh non, je suis démasquée 😆
Mais oui, tout à fait, je pense que le fait d'être aroace joue un grand rôle dans ma conception/compréhension des relations, et sûrement dans le fait que l'exclusivité ne coule pas de source pour moi. Cependant, même si je n'étais pas aroace, je pense que c'est tout de même quelque chose qui me questionnerait (comme c'est le cas pour des personnes qui sont dans des relations polyamoureuses), mais évidemment impossible à savoir vraiment.
Citation de Marquise_fem #509191
On va voir ailleurs que lorsqu’il nous manque quelque chose et que la relation qu'on occupe ne nous satisfait pas complètement.
De manière générale, une relation qui satisfait complètement, ça me parait assez improbable. Mais je pense que je comprends quand même l'idée !
Citation de Marquise_fem #509191
Il y a des affinités qui se crée et des préférences même au sein d'une famille (selon les caractères etc).
Oui, je suis d'accord. Je pense qu'avoir des préférences/différences entre les relations n'est pas forcément rédhibitoire (mais cela dépend bien évidemment de ce que les personnes attentes de chaque relation).
Citation de Marquise_fem #509191
Dans l'exclusivité, il y a cette idée d’entièreté, on ne peut aimer de cette intensité que d'une façon et pas dirigée envers plusieurs.
C'est un des aspects que je ne comprends pas totalement (même si je conçois que cela puisse être l'expérience d'autres personnes), pour moi l’exclusivité ne garantit pas une intensité ou une qualité de la relation plus importante.
Citation de Marquise_fem #509191
plutôt que d'avoir un voire plusieurs critères important qui manque, ne pas être satisfait de la relation de base mais y rester quand même parce qu'on a peur de partir et aller chercher le reste ailleurs.
Intéressant. Je n'aurai pas du tout fait le lien avec la non-exclusivité et la peur de partir. Pour moi à terme si la relation n'est pas satisfaisante ou épanouissante, ça serait logique de l'arrêter, quelle soit exclusive ou pas.
Citation de Cerises #509216
Pour les enfants ce n'est pas pareil car même si on accorde le même temps à tous, ils seront envieux de ce que vous faites avec les autres membres de la fraterie donc jaloux
Oui, tout à fait ! Et d'ailleurs la non-exclusivité ne veut pas dire qu'il n'y a pas de jalousie. Et, comme énoncé plus haut, il peut aussi y avoir des jalousies entre différents types de relations (par exemple entre meilleur.e ami.e et partenaire).
Citation de Dayzelle #509217
Après, je ne suis pas de cet avis comme quoi l'exclusivité ne concerne que les relations amoureuses.
Citation de Occamj #509221
Je vis en effet une amitié fusionnelle, et il me serait inconcevable d 'en vivre une deuxième en parallèle, du moins à l heure actuelle.
Oui, totalement. J'ai d'ailleurs pris cette exemple de "meilleur.e ami.e" dans une des réponses plus haut.
Mais tout de même ce n'est pas la "norme" pour une amitié, c'est pour cela que j'ai mentionné initialement que ce n'est généralement pas attendu dans une amitié : quand on entame une nouvelle relation amicale la plupart du temps on n'attend pas une exclusivité.
Citation de Dayzelle #509217
Quant à comparer cela avec l'amour pour ses enfants, je comprend plus ou moins pourquoi vous allez vers ce terrain là, pour autant j'ai juste envie de répondre que c'est absolument incomparable, et ce, sur tous les plans !
Personnellement il me semble qu'il a quand même beaucoup de points communs, par exemple : l'intensité de la relation/de l'amour, la place centrale que la relation occupe dans la vie, le partage de sa vie au quotidien (du moins si on suppose un couple qui vit ensemble), la stabilité et durabilité de la relation.
Mais bien sûr sur bien d'autres points, c'est très différent ! Je trouve par contre cet exemple assez pertinent pour toutes les questions autour de la possibilité d'aimer "très fort" plusieurs personnes, et aussi par rapport aux questions plus logistiques de gestion du temps.
Citation de Coret #509190
Mais quand on habite Tous ensemble on ne se sent pas partagés.
Ah ben voilà, la "solution" : il faut en fait habiter avec toustes ses partenaires 😁
Citation de Phoenix73 #509234
C'est comme tout, pourquoi toujours vouloir plus? Se satisfaire de ce qu'on a , c'est tout aussi chouette. 😊
Je comprends l'idée, mais je ne le vois pas nécessairement comme une recherche de "plus", mais plus de "différent". Ou juste de rester ouvert.e à des changements d'envie et à de nouvelles possibilités (mais si on le souhaite bien évidemment, je ne pense pas du tout que tout le monde devrait pratiquer la non-exclusivité 😅)
En effet, cela peut s'appliquer à plein d'autres choses : pourquoi vouloir s'investir dans un deuxième loisir ou activité, pourquoi vouloir un deuxième enfant etc...
Citation de PtiteVortex #509237
Comme ça a déjà été dit: il faut le temps, l'énergie, l'argent?
Oui, tout à fait. Et c'est là que je trouve assez similaire avec l'exemple des enfants (pour moi cela peut s'appliquer par exemple très bien à la situation d'avoir une deuxième enfant).
Citation de PtiteVortex #509237
Je veux pas critiquer mais pour moi cette boulimie relationnelle ( amoureuse? Sexuelle?) est tout simplement pas très saine je trouve.
C'est assez "fort" comme vision.
Je me demande pourquoi cela ne s'applique qu'à ce type de relation ; pourquoi c'est OK de "partager" quand il s'agit de relations amicales (même très proches), et c'est aussi possible de partager entre plusieurs enfants, mais par contre pas quand il s'agit de relations amoureuses et/ou sexuelles.
Citation de MayJune #509239>En effet, cela peut s'appliquer à plein d'autres choses : pourquoi vouloir s'investir dans un deuxième loisir ou activité, pourquoi vouloir un deuxième enfant etc...
Je vais rebondir sur 2 choses :
La première, l'amour filial n'est absolument pas comparable à l'amour "amoureux", d'une, il y a la notion de parent, donc un lien d'autorité, qui n'existe pas dans une relation amoureuse saine. De 2, il n'y a pas la dimension sexuelle ( je ne vais pas parler pour les assexuels mais il me semble qu'il y a tout de même un échange de câlins qui ne se font pas dans une relation parents-enfants).
Donc, pour moi, on ne peut pas mettre sur le même plan une relation filiale et amoureuse.
La seconde : tu compares une relation amoureuse et un loisir ; on y met pas les mêmes choses dedans. Tu pratiques une danse ou du tir à l'arc de 5 à 7, ou les week-ends, puis tu passes à autre chose, alors qu'une relation amoureuse nécessite un investissement différent : passer des moments ensemble, se livrer intimement, donner sa confiance, penser à l'autre même quand il n'est pas là, avoir envie d'être avec lui/elle, s'inquiéter quand il va mal, organiser des vacances ensemble, avoir des projets, bref y mettre des sentiments, des émotions, plus profonds que pour une simple activité manuelle ou physique.
A la limite, on pourrait comparer une activité de loisirs et un sex-friend, qu'on case le vendredi soir..
Cela dit, je peux comprendre que certains recherchent une relation différente, et puisse aimer 2 personnes pour des raisons différentes.
La vie est trop courte pour se prendre la tête
Citation de RedRose #509245
La première, l'amour filial n'est absolument pas comparable à l'amour "amoureux"
Je suis d'accord qu'il s'agit de deux types d'amour et de relation totalement différents. Mais, comme évoqué dans une réponse plus haut, sur certains points les relations filiales et amoureuses me paraissent assez comparables, je m'auto-cite :
il me semble qu'il a quand même beaucoup de points communs, par exemple : l'intensité de la relation/de l'amour, la place centrale que la relation occupe dans la vie, le partage de sa vie au quotidien (du moins si on suppose un couple qui vit ensemble), la stabilité et durabilité de la relation.
Mais bien sûr sur bien d'autres points, c'est très différent ! Je trouve par contre cet exemple assez pertinent pour toutes les questions autour de la possibilité d'aimer "très fort" plusieurs personnes, et aussi par rapport aux questions plus logistiques de gestion du temps.
Par exemple toutes les remarques autour du temps et de l'énergie à investir dans la relation, ainsi qu'autour de la possibilité d'aimer très intensément plusieurs personnes à la fois me semblent applicables aussi aux relations filiales.
Citation de RedRose #509245
La seconde : tu compares une relation amoureuse et un loisir ; on y met pas les mêmes choses dedans.
bref y mettre des sentiments, des émotions, plus profonds que pour une simple activité manuelle ou physique.
Ah, on a peut être pas la même idée derrière ce que j'entendais par "loisir". Peut-être que "passion" serait un meilleur mot, mais disons une activité qui est importante pour nous et qui occupe une bonne partie de notre temps (donc pas que 2h par semaine, mais plus quelques chose qu'on ferait un peu tous les jours, et/ou de manière plus intense quand on a du temps libre) et de nos pensées.
Exemple concret : une activité artistique comme la peinture, dans laquelle on peut aussi investir certaines émotions (mais bien sûr d'une manière très différente qu'on peut le faire dans une relation !).
Enfin, je souligne juste que cette réponse était par rapport à la remarque "d'en vouloir toujours plus". Donc plus en fait sur le fond de la question de pourquoi, de manière générale (dans le domaine relationnel ou autre), on peut vouloir quelque chose de plus ou de différent (mais là cela pourrait mener à un tout autre débat 😁).
J'aurais tendance à dire que l'intégralité de nos passions et relations entrent en concurrence (plus ou moins franche et aiguë) les unes avec les autres tant en terme de temps consacré que d'investissement émotionnel.
Ma compagne s'investit énormément dans son métier artistique, et même si je ne conçois pas ma relation avec elle sans lui laisser le plus d'espace possible pour se réaliser, ce n'est pas toujours sans conséquence sur notre relation ou la sienne avec nos filles. Et j'imagine qu'il en est de même dans tout investissement professionnel élevé.
De même, mon investissement militant ou dans mes activités de jeu de rôle créent par moment de petites tensions. Et si ce n'est pas agréable, c'est assez logique.
De même, il est délicat d'offrir assez d'écoute et de complicité à ses enfants de manière à ce qu'aucun ne se sente un peu moins proche, parce qu'on a des affinités, des manières d'être, mille choses qui interviennent et parasitent notre désir profond de ne pas faire de différence et de ne surtout pas en délaisser un. Mais cela demande un effort constant, une vigilance pour compenser le manque d'intérêt pour telle passion qui ne nous parle pas, le manque de patience face à tel trait de personnalité qui nous irrite plus...
L'amour parental, ce n'est pas cette utopie régulièrement magnifiée et édulcorée. C'est très chouette, mais exigeant.
Parfois, trouver du temps pour ses amis, c'est en prendre sur la vie de famille et inversement.
Pour moi, tout cela est fragile, tient d'équilibres délicats, de choix, de sacrifices, suppose de négliger telle passion ou relation pour offrir assez d'espace à telle autre, malgré la meilleure volonté du monde.
Dans ce cadre là, on va dire que la relation polyamoureuse me paraît particulièrement casse-gueule.
Peut-être aussi parce que j'attends de mes relations romantiques un degré d'intensité particulièrement fort dans la complicité, la compréhension mutuelle.
Et aussi peut-être que tout simplement que j'ai besoin que quelqu'un me fasse comprendre qu'à ses yeux au moins, j'ai tellement de valeur qu'elle veut bien m'offrir l'exclusivité... Que pour quelqu'un je sois vraiment précieux et qu'évidemment, parce qu'une relation ne vaut aussi que par sa réciprocité, c'est ce que je veux lui offrir en retour.
Que j'ai besoin d'un abandon mutuel.
Que pour me mettre en situation de fragilité émotionnelle extrême en offrant mon amour, j'ai besoin que l'on me sécurise et m'offre la réciproque.
Que je suis une petite fleur fragile et que je ne veux pas porter d'armure, autant que possible.
Que je ne vois pas comment faire autrement.
Citation de Narikya #509258
Pour moi, tout cela est fragile, tient d'équilibres délicats, de choix, de sacrifices, suppose de négliger telle passion ou relation pour offrir assez d'espace à telle autre, malgré la meilleure volonté du monde.
Très beau ce que tu as écrit. Cela me parle bien tout ça, je vois aussi les choses de manière similaire.
Citation de Narikya #509258
Dans ce cadre là, on va dire que la relation polyamoureuse me paraît particulièrement casse-gueule.
Peut-être aussi parce que j'attends de mes relations romantiques un degré d'intensité particulièrement fort dans la complicité, la compréhension mutuelle.
C'est effectivement un très bon point je pense : la manière dont on imagine la relation amoureuse en premier lieu (que ce soit au niveau émotionnel, ou sur d'autres aspects peut-être plus pratiques).
Certain.e.s souhaitent des relations très fusionnelles, d'autres un peu moins. Souvent les couples vivent ensemble, mais cela ne correspond pas aux envies de certaines personnes. Etc...
Citation de Narikya #509258
Et aussi peut-être que tout simplement que j'ai besoin que quelqu'un me fasse comprendre qu'à ses yeux au moins, j'ai tellement de valeur qu'elle veut bien m'offrir l'exclusivité...
Je comprends que cela puisse être ressenti de cette manière, d'ailleurs je crois (je ne suis pas la mieux placée pour parler de ce sujet 😅) que c'est un aspect central de la romance : se sentir "spécial.e"/"élu.e".
En revanche pour moi l'exclusivité ne donne pas forcément une valeur supplémentaire à la relation ou à la personne. Je reprends l'exemple des enfants : avoir un deuxième enfant ne veut pas dire qu'on accorde moins de "valeur" au premier ; en fait j'ai l'impression que l'amour (dans le sens général, pas que romantique) peut "s'étendre" au lieu d'être une sorte de quantité limitée. Mais bien sûr, comme évoqué, après il y a des considérations plus concrètes et matérielles qui rentrent en compte pour pouvoir "entretenir" les relations avec les personnes qu'on aime !
Citation de Narikya #509258
Que je ne vois pas comment faire autrement.
Peut-être LA raison ultime ? 😄
En effet, je pense qu'il y a des personnes qui "naturellement" conçoive la relation amoureuse de manière exclusive, et d'autres qui ont la capacité de tomber amoureuses de plusieurs personnes en même temps (c'est d'ailleurs la définition du polyamour il me semble ; et après ça peut se traduire par des relations polyamoureuses, mais pas nécessairement).
Citation de MayJune #509277 Je reprends l'exemple des enfants : avoir un deuxième enfant ne veut pas dire qu'on accorde moins de "valeur" au premier ; en fait j'ai l'impression que l'amour (dans le sens général, pas que romantique) peut "s'étendre" au lieu d'être une sorte de quantité limitée.
Effectivement, cela ne veut pas dire qu'on lui accorde moins de valeur.
Cependant, on va lui accorder moins d'attention, de temps, d'argent, de moments privilégiés parce qu'il devra partager ses parents avec ses frères et sœurs.
Je pense néanmoins que c'est un mal pour un bien, parce que l'apprentissage du partage, du conflit, de la jalousie, du compromis, de l'entraide, de la communication qu'il va acquérir de fait lui sera fort utile dans sa vie.
Et que peut-être même qu'il aura des personnes supplémentaires sur qui compter quand il ira mal et quand il perdra ses parents : sa fratrie.
Malgré tout, sa relation exclusive et privilégiée avec ses parents prendra fin.
Encore une fois, et aussi romantique, utopiste, papa poule que je sois, la relation parents/enfants, l'amour parental et filial et fraternel, tout ça, c'est loin d'être seulement des roses et des marshmallow...
Ce n'est ni dénué d'égo, ni de rapports de force, ni de différences, ni de conflits, ni de préférences et d'affinités, ni de jalousie, ni de quoi que ce soit qui appartient à l'expérience humaine. C'est juste qu'on y apporte généralement tant de prix qu'on fait plus d'efforts qu'ailleurs pour limiter les dégâts et créer autant d'harmonie que possible.
Citation de Narikya #509285
Malgré tout, sa relation exclusive et privilégiée avec ses parents prendra fin.
Oui, c'est indéniable.
Et du coup, justement, ce que je trouve "curieux" (dans le sens où ce n'est pas très logique pour moi) c'est les réactions qu'on peut avoir si quelqu'un mentionne avoir un.e deuxième partenaire VS un deuxième enfant. Dans le premier cas on peut quand même souvent voir des "critiques" du type : "tu vas devoir partager (te partager toi et/ou ta partenaire)", "ta première partenaire a moins d'importance", "tu vas en aimer une plus que l'autre", "ce n'est pas juste pour ta première partenaire" etc...
Et en fait pour moi tout ces aspects seraient aussi applicables/valables dans le deuxième cas ; pourtant il me semble ce n'est pas souvent la "posture" adoptée quand il s'agit d'un deuxième enfant.
Je pense que bien souvent en réalité on sait qu'il y aussi ces aspects un peu "compliqués" qui existent. Par exemple, généralement il va y avoir au moins une période durant laquelle le premier enfant sera jaloux du deuxième. Mais j'ai l'impression que ce n'est pas vraiment souligné ; dans ce genre de situations on se focalise plus sur des points qui pourrait être "positifs" que "négatifs" (alors que pour les relations amoureuses, c'est plutôt l'inverse).
Sous cet angle, j'ai l'impression que ce sont des questions un peu plus culturelles et sociales qui rentrent en compte ; c'est lié à la manière dont on appréhende et envisage les relations amoureuses dans la société.
Après, bien évidemment, chacun.e est libre de choisir les modèles relationnels qui lui correspondent. Mais du coup de mon point de vue une personne qui souhaiterait avoir deux relations amoureuses en même temps ne me parait pas vraiment plus "choquant" qu'une personne qui souhaite avoir un deuxième enfant. Tout comme une personne qui ne souhaite pas avoir d'enfant ne me parait pas plus étrange qu'une personne qui ne souhaite pas avoir de relation amoureuse.
Citation de Narikya #509285
l'amour parental et filial et fraternel, tout ça, c'est loin d'être seulement des roses et des marshmallow...
Tout à fait d'accord. C'est d'ailleurs aussi pour ça que je trouve la comparaison entre relation filiale et relation amoureuse intéressante (comme je l'ai déjà souligné dans certains messages précédents, sur certains points/aspects seulement bien sûr !) : dans les deux cas il s'agit de relations qui sont généralement assez intenses, complexes, peut-être même "difficiles", et qui nécessitent du temps, de l'énergie, de la patience etc...
Il y a un style de polyamour que je respecte : par exemple une bisexuelle qui est avec un mec mais qui va vouloir aussi une fille. Je pourrais accepter car je me dirais bon c'est différents même si personne accepte d'être la deuxième roue du carrosse ça on est tous d'accord là-dessus.
Mais une polyamoureuse qui va vouloir aimer deux filles là je ne comprendrai pas. Je me dirais qu'est-ce que je peux lui apporter de plus? Tu as déjà une copine pourquoi tu en veux une deuxième? 🤨🤔
Dans l'exclusivité ce que l'on veut c'est se sentir unique et important, on a aussi une certaine fierté que la personne nous aime nous et pas quelqu'un d'autre, donc pour l'ego et l'estime de soi bin ça fait grave plaisir. Je ne peux pas parler de sécurité car on ne peut jamais vraiment savoir si on est trompée ou si on ne l'est pas.
Après c'est nos croyance je sais que je n'aime pas être partager et oui quand j'aime, j'aime bien-être la seule, je peut-être jalouse et j'ai pas envie qu'il y ait une rivale. Je ne me sentirais pas importante. Il faut aussi que la personne switch et donne du temps à chacun des deux et finalement je trouve qu'il y a toujours un des deux qui reste sur le banc.
Combien il y a de femmes qui ont maison, enfants, chien, mari ? + une copine en plus.
Vous pensez vraiment que la copine sera heureuse du manque de temps et d'attention et d'être tout le temps dans l'attente ? Bin oui faut accepter, comprendre et savoir gérer tout ce petit monde la. Donc comme j'ai dit plus haut celle qui n'habite pas avec la fille qui a mari,enfants et chien ba fini par se lasser car elle est dépendante du temps que lui accordera la femme et le pire de ce que j'ai pu entendre...
C'est qu'il y a des femmes qui se plaignent de ça !!!
Qui vont dire elle me fait chier !!! elle veut que je la rassure, que je lui donne de mon temps !! Mais moi j'ai des enfants faudrait qu'elle comprenne que j'ai pas toujours le temps, j'ai aussi un mari et chien je fais ce que je peux !
Mais j'ai envie de dire c'est la base !!! Mais non faudrait tout accepter et fermer sa bouche sinon on est considéré comme pas indépendante ou autre connerie !
Si la femme n'est pas en capacité de gérer son temps ou quel demande une confiance absolue en la personne... parce que pour elle il y a pas besoin de rassurer qui que ce soit parce qu'elle pense que l'autre n'est pas forte émotionnellement... la il y a un soucis car rassurée l'autre c'est important.
Quand le couple est déjà là et qu'il y a une troisième personne qui arrive... pfouuu ba la troisième personne elle a intérêt à s'accrocher si elle ne veut pas finir à la déchetterie.
Alors oui je préfère être en couple exclusif car sinon c'est trop le bordel, j'ai pas envie d'être dans une attente quand j'ai besoin d'être rassurée, écouter ou quand j'ai des doutes. J'ai pas envie d'être la deuxième roue du carrosse, j'ai pas envie de me contenter de miettes. Car je me respecte et j'ai de la valeur Monsieurs, Dames.
Bien cordialement
Citation de **MayJune Oh non, je suis démasquée
eh oui, Marquise sherlock sait tout 😉
En vérité, je voulais te répondre sur un autre sujet où tu parlais de ton asexualité mais je l'avais oublié
De manière générale, une relation qui satisfait complètement
oui mais le but c'est de s'en rapprocher et c'est pas évident de trouver déjà un match compatible (personnalité + attirance + valeurs) donc si on parle de relations à plusieurs, ça veut dire que la troisième personne doit correspondre aux critères de la 2e et la 3e donc encore moins évident à trouver
et au final on n'est jamais à égalité, c'est toujours un couple avec une personne qui s'ajoute au duo ou alors un couple et un des deux va faire ses bails car pas comblé sexuellement (et ça répond toujours à un manque dans la plupart des cas).
C'est jamais "ils se rencontrèrent tous les trois par le fruit du hasard et pouf coup de foudre réciproque triangulaire" nan haha y a toujours un couple de base donc les relations sont inégales dans ce schéma et souvent au détriment de la troisième personne.
pour moi l’exclusivité ne garantit pas une intensité ou une qualité de la relation plus importante.
ah oui complètement ! l'exclusivité ne garantit rien, en revanche, une meilleure communication à deux est plus évidente (comme en amitié, dans un trio ou groupe d'ami, tu peux avoir une relation privilégiée avec l'un d'entre eux et cette préférence elle se fait à deux)
Je n'aurai pas du tout fait le lien avec la non-exclusivité et la peur de partir. Pour moi à terme si la relation n'est pas satisfaisante ou épanouissante, ça serait logique de l'arrêter, quelle soit exclusive ou pas.
Je pense que ça peut être le cas dans le sens où beaucoup de gens (même les exclusifs) ne veulent pas partir de leur relation pour le confort (loyer divisé par deux, peur de la solitude, co-parenting, etc)
On ouvre jamais une relation juste comme ça pour le plaisir, y a toujours une raison, sinon on le fait pas, si c'est un seul critère qui pêche par exemple la sexualité et à part ça la relation est ok, tu te dis bon bah on décide de garder l'émotionnel pour nous mais pas l'exclusivité sexuelle, et donc là le manque est d'ordre sexuel, un des deux vas voir ailleurs pour des plans d'un soir.
En comparaison, y a des couples qui ont pas une grande activité sexuelle (ils ne sont pas aces je précise) et ils s'en foutent de ça donc ils auront jamais besoin de faire ouvrir leur couple.
Quand t'es exclusif, c'est soit tout, soit rien, sinon du balais en gros 😜
Citation de Phoenix73 #509234
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec ton affirmation :
Les personnes qui sont nos exclusives font justement peut-être plus attention à se protéger, afin de protéger leurs différents partenaires Que les personnes Dites exclusives mais infidèles
Pour la question d’exclusivités c’est avant tout culturel. Moi j’aurai du mal ( laissez-moi déjà avoir une relation et on verra après lol) mais l’idée en elle-même ne me choque nullement, dans certaines civilisations, sachez que même vos enfants Ne vous appartiennent pas, mais sans l’affaire de ladite société, ils ont des parents de naissance mais tous les adultes sont responsables et ont autorité sur tous les enfants. Là aussi il n’y a pas « d’exclusivités »
Tout est dans une notion de ( non) propriété… on en revient souvent à ça
je vais apporter ma toute modeste contribution à ce débat, en disant que, personellement, oui, je suis totalement exclusif sur le plan autant amoureux que sexuel.
Je conçois que d'autres ne puissent l'être, mais personnellement: je ne peux que constater que je ne peux vivre un poly amour ou une poly sexualité. L'homme que j'aime est celui avec qui, seul, j'ai des relations sexuelles, et oui: par respect. Mais plus que cela: je ne suis pas capable, je ne suis pas "construit" pour qu'il en soit autrement. Donc voilà.
Quant à l'amour que l'on a pour ses enfants (j'en ai deux: une fille "naturelle" et un garçon "adoptif") cela n'a rien à voir avec l'amour pour un conjoint. Car l'amour filial est totalement (à mon niveau) sans aucune limite, et totalement éternel. C'est une notion que je me suis prise "en pleine gueule" lors de la naissance de ma fille, et cela reste intangible, 30 ans après. Idem pour mon fils...
Et pourtant, ma fille est pour moi "disparue volontaire". Mais mon amour reste pour elle inconditionnel.
Car l'amour filial est totalement (à mon niveau) sans aucune limite, et totalement éternel.
Bonjour,
Il serait finalement intéressant de circonscrire ce qu'on entend par amour... on le sait, l'aspect qualitatif peut beaucoup varier: dans l'absolu, on n'aime pas ses enfants comme on aime un.e ami.e ou un.e amoureuse, c'est bien entendu.
Mais au-delà, j'aimerais aussi souligner que l'amour est un sentiment performatif. Dire "je t'aime", c'est aussi s'engager à des actes d'amour. Ainsi, si on perd de vue un.e de ses enfants, peut-on vraiment parler d'amour de la même façon ? Car alors, nous aimons, au final, le souvenir que cette personne nous laisse, et non la personne dans sa réalité quotidienne. En ce sens, parler d'amour inconditionnel, c'est d'un sentiment intime (caveat: je ne le nie pas, je le ressens également), mais qui, ne pouvant plus être performé, n'a plus le caractère relationnel, vivant, changeant aussi de ce que j'appelle, moi, l'amour. C'est aussi à travers cela que l'exclusivité s'envisage: en théorie, on peut aimer "en son coeur" un million de personnes. Mais aimer par les actes, c'est beaucoup plus chronophage, exigeant, et surement aussi plus compliqué, surtout pour des relations amoureuses qui sont, par définition, mutuelles, et requièrent donc un effort de réalité pour les deux partis (ou plus).
Citation de Ancien membre #509447
Il y a un style de polyamour que je respecte : par exemple une bisexuelle qui est avec un mec mais qui va vouloir aussi une fille. Je pourrais accepter car je me dirais bon c'est différents
Je ne vois personnellement pas les choses de cette manière, pour moi toutes les personnes et toutes les relations sont différentes (forcément, plus ou moins !). Donc pour moi si c'est ouvert pour un genre, alors ça serait aussi ouvert pour les autres. Mais si cette manière de fonctionner convient à certaines personnes, pas de problème bien sûr.
Citation de Ancien membre #509447
Mais une polyamoureuse qui va vouloir aimer deux filles là je ne comprendrai pas. Je me dirais qu'est-ce que je peux lui apporter de plus? Tu as déjà une copine pourquoi tu en veux une deuxième? 🤨🤔
C'est là que je "déconnecte" totalement. Qu'est-ce qu'une autre relation peut apporter de plus ? Ben tout ce qui la rend différente de tout autre relation : la manière dont on communique, les sujets de discussions, la manière d'être ensemble, les choses qu'on fait ensemble etc...
Pour moi cette question peut exactement être valable pour tout autre type de relation (amicale ou filiale par exemple).
Citation de Ancien membre #509447
Mais j'ai envie de dire c'est la base !!! Mais non faudrait tout accepter et fermer sa bouche sinon on est considéré comme pas indépendante ou autre connerie !
Je crois qu'on est vraiment sur des "registres" différents là. Tout ce que tu décris existe, bien sûr, mais à mon avis n'a pas de lien direct avec l'exclusivité. Les relations malsaines ou dans lesquelles les attentes sont juste incompatibles, ça peut exister autant dans l'exclusivité que la non-exclusivité.
Citation de Ancien membre #509447
Car je me respecte et j'ai de la valeur Monsieurs, Dames.
Je ne partage pas cette vision, d'ailleurs il y a quelques discussions autour de la "valeur" plus haut. De mon point de vue ce n'est pas parce qu'il y a une deuxième relation que cela enlève nécessairement de la valeur à la première.
Mais je comprends que cela puisse être le ressenti de certaines personnes !
Citation de Marquise_fem #509450
C'est jamais "ils se rencontrèrent tous les trois par le fruit du hasard et pouf coup de foudre réciproque triangulaire" nan haha y a toujours un couple de base donc les relations sont inégales dans ce schéma et souvent au détriment de la troisième personne.
Oui, et là c'est encore un peu un autre modèle que tu décris, ça serait plus un trouple (couple à trois) en fait (qui peut rentrer dans une forme de relation non-exclusive). En effet, une relation à 3 c'est forcément beaucoup plus complexe. Sinon il peut aussi il y avoir deux couples "séparés" ; par exemple si j'ai deux partenaires, iels n'ont pas besoin d'être aussi impliqué.e.s dans une relation amoureuse entre elleux.
Mais plus généralement en ce qui concerne les "inégalités", je pense que ce n'est pas forcément problématique, car les personnes peuvent avoir différentes attentes et envies de la relation (mais bon là aussi faut trouver ces personnes qui ont des visions compatibles !). Ainsi, peut-être qu'un des partenaires souhaite vivre avec son/sa partenaire et l'autre non ; du coup, même si on peut voir ça comme inégal de vivre avec un de ses partenaires mais pas l'autre, ça ne sera pas forcément vécu d'une manière négative.
Citation de Marquise_fem #509450
On ouvre jamais une relation juste comme ça pour le plaisir, y a toujours une raison
Je ne sais pas si je suis d'accord avec ça. Enfin, oui, il y a forcément une raison, mais pour moi de la même manière que tout ce que nous faisons ou avons envie de faire est associé à certaines raisons 😅
Il se peut aussi que la relation soit ouverte dès le début, notamment pour les personnes où la non-exclusivité se présente plus comme une manière de vouloir relationner et d'approcher les relations amoureuses.
Et pour ce qui est d'ouvrir une relation qui était jusqu'alors exclusive, je pense que dans la plupart des cas pour que cela fonctionne il faut vraiment que cela soit une envie de la part des personnes (et ça pourrait être pour plein de raisons différentes je pense), sinon il y a de gros risques pour que cela ne soit pas épanouissant.
Citation de Marquise_fem #509450
Quand t'es exclusif, c'est soit tout, soit rien, sinon du balais en gros 😜
Aha, c'est peut-être aussi cet aspect qui ne me "parle" pas trop ; de manière générale je n'ai pas trop tendance d'être dans les "extrêmes"/le "tout ou rien" 😁
Citation de Némésis Inu #509467
Tout est dans une notion de ( non) propriété… on en revient souvent à ça
Très bon point, je crois que le notion de propriété est en effet assez centrale !
En tout cas je sais qu'en ce qui me concerne c'est quelque chose qui affecte ma manière de concevoir les relations (pas qu'amoureuses et sexuelles).
D'ailleurs par exemple certains comportements assez répandus des parents envers les enfants me paraissent assez problématiques, et plus généralement aussi la manière dont on considère les enfants dans la société (même si je pense que cela évolue quand même un peu au fil du temps).
Citation de DamienLge #509566
Quant à l'amour que l'on a pour ses enfants (j'en ai deux: une fille "naturelle" et un garçon "adoptif") cela n'a rien à voir avec l'amour pour un conjoint. Car l'amour filial est totalement (à mon niveau) sans aucune limite, et totalement éternel.
Oui, les formes que prenne l'amour filial et amoureux seront forcément différentes (comme déjà évoqué au fil des conversations, pour moi la "comparaison" entre relations filiales et amoureuses n'est pertinente que sur certains aspects).
Après est-ce que d'autres types d'amour (romantique, mais aussi même platonique) ne peuvent pas aussi être sans limite et éternel (du moins dans le ressenti, peut-être pas dans le concret/les actes, comme évoqué dans la réponse de Occamj) ? Moi j'aurais tendance à dire que c'est possible (mais sûrement pas courant), par exemple même si on n'est plus dans une relation amoureuse avec quelqu'un, il me semble qu'on peut tout de même continuer à l'aimer de manière très "pure".
Citation de Occamj #509579
Mais au-delà, j'aimerais aussi souligner que l'amour est un sentiment performatif.
C'est vrai que c'est une distinction très intéressante.
Dans ma manière de voir les choses presque toutes les relations d'amour (et ce pour tout type de relations : familiale, amoureuse etc...), même si extrêmement durables/"pour toute une vie", passeront par différentes périodes durant lesquelles l'amour peut être "acté" plus que d'autres (comme tu l'a mentionné, cette "dimension actée" est plus chronophage).
De fait, cela mérite distingo. Acté et pas acté. De même, qu'en est il de l'amour que j'ai encore pour le premier garçon que j'ai vraiment et totalement aimé, et qui est mort il y a eu 20 ans cet année? Peut on alors encore parler d'amour ?
Il est effectivement plus difficile d'aimer, et là je parle en général, que ce soit son compagnon ou ma fille/ mon fils quand cela se situe dans un quotidien, où il faut faire face tous les jours, en fait, à un choix: qui est, de fait, un engagement, aussi. Comment vais je dire mon amour aujourd'hui?
Et de fait, c'est là que cela devient interessant.
Néanmoins, la question était de l'exclusivité, et pas, de fait, de cet engagement quotidien, certes chronophage, mais qui, en même temps, nous apporte bien des satisfactions. Donc: oui il est chronophage, MAIS: ce n'est pourtant pas "une charge" (enfin si, surement, certains jours, et c'est là où la notion d'engagement va intervenir).
Donc, je ne répondais, et pardonnez moi, que par rapport à cette notion d'excusivité au sein d'un couple, qu'il soit passé, ou présent.
Où donc je disais, que, et je pense etre "assez grand" (lol) pour ne pas être dupe, et surtout de moi-même, que cette notion était pour moi la manière dont moi je ne pouvais que vivre un amour et une sexualité avec mon compagnon, sans que ce ne soit pour autant une quelconque "contamination" d'un idéal judéo-chrétien, par exemple.
Et cet amour peut, peut être, évoluer. Quand il s'agit de mon compagnon (que pour le moment je n'ai pas). Mais il y a aussi quelque chose d'essentiel pour moi, alors: c'est que le compagnon, je l'ai quelque part "choisi". Pas mes enfants. Mes enfants me sont "tombés du ciel" si je puis dire. Je ne pense pas que cela soit le cas d'un éventuel conjoint.
De plus, du coté paternel, il est important de bien préciser que pour tout homme, il y a une démarche "d'adoption". Car son enfant, on ne le choisit pas, mais il faut le "reconnaitre". Pourquoi ? Et bien parce que ce n'est pas le souvenir lointain du "petit plaisir" que l'on a pris 9 mois avant qui va suffir à faire qu'on l'aime. Contrairement à la maman qui elle, a une toute autre relation avec son enfant, puisqu'elle l'a porté.
Alors, je ne sais pas si j'irais jusqu'à dire "performatif", mais un sentiment exigeant, oui, bien sur, évidemment. Mais par bien des cotés, c'est une exigeance bien délicieuse aussi...
Quant au distingo: acté / pas acté: il est de fait juste, et dans tous les cas. Mais, pour continuer avec un exemple pris au hazar, c'est à dire moi, puisque j'ai parlé de moi ( ;-) ), cela sous entend que si ma fille - qui est donc "disparue volontaire" pour moi, à cause de l'homophobie de sa mère, donc de mon ex femme, qu'elle n'arrive pas à gérer - vient à frapper à ma porte un jour, la question de savoir si je lui ouvre, et si je l'acueuille ou pas, ne se pose même pas: oui, bien sur, je lui ouvrirai, et devrai "gérer" son "humeur du jour", et peut être même dans mon cas sa vindicte. Pourquoi ? et bien c'est la raison pour laquelle je parlais bien QUE de moi, sans faire aucune "généralité" ni "généralisation": tout simplement parce que, c'est ma fille. Point à la ligne.
Quant à un éventuel futur compagnon - que je suis incapable de dire si je l'attend de tous mes voeux ou pas - là, il s'agit de tout autre chose: ce sera, bien sur, un tout autre amour que celui que j'ai toujours pour Damien, même disparu il y a 20 ans. Et puis il y a alors aussi un distingo évident entre aussi bien l'amour de son compagnon - et oui, c'est aussi lui qui dormira dans mon lit et plaisamment, avec qui je vais prendre beaucoup de plaisir physique et sexuel - et l'amour que j'ai pour ma fille ou pour mon fils. Oserais je dire à ce tarif là alors presque "mes fils" ? dans la mesure où, pour pouvoir faire le deuil d'un garçon mort à 8 mois de grossesse, j'ai du lui donner son prénom, Nicolas?
Est ce que cela voudrait dire que je ne fais que vivre des relations quelque part "virtuelles" ? Puisque donc: cela fait un fils mort, un compagnon mort, une fille "disparue volontaire", et donc, finalement, "acté au quotidien", seulement un fils ? Et encore: adoptif ? Et donc que quelque part, je ne fais que "réver d'amour" ?
Je ne peux raisonner ainsi. D'aucun certainement le peuvent. Moi je ne peux pas. Et - lol - même en Belgique et à Liège, je fais bien la distinction entre le verbe "savoir "et le verbe "pouvoir".
Car !... car, il y a aussi une autre dimension de l'amour, que nul n'a évoqué jusqu'à présent. ET je ne le ferais pas moi même, car alors, nous n'allons faire que sombrer dans la polémique la plus basse et la plus petite. Et cette dimension là est pour moi bien trop intime pour en parler. Et, en même temps, bien trop essentielle.
ET c'est pour cette raison, que j'ai clairement parlé, sur cette question, QUE de moi.
edit: à la réflexion
Et je vais éditer mon propre post, à la reflexion.. même si du coup cela va devenir un pavé que personne ne va lire...
Et au passage: enfoncer quelques portes ouvertes......
1) Bien sur que l'amour est exclusif, sinon il ne peut être qu'égoiste !
2) Bien sur que l'amour est chronophage, et la preuve: je suis ici parce que je n'ai personne dans ma vie. Si j'avais quelqu'un, je ne serais certainement pas sur ce site à "philosopher" !!!
3) Et, puis, je vous en prie! Serions nous dupes de nous même à ce point, que nous n'avons plus conscience que si nous sommes ici, c'est que nous sommes tellement préoccupés par nous même, que nous en sommes devenu, peu ou prou, incapables d'aimer et de "fonder un foyer" ???
Si nous savions ce qu'est aimer (et je connais suffisament de couples qui s'aiment pour le savoir, et j'ai aimé suffisamment pour le savoir) nous ne serions surement pas sur un site en ligne à "blablater" !!!
Parce que, si nous étions capable d'aimer, bien sur que oui ! L'amour est à ce point chronophage qu'il nous impose des choix, dont le premier serait évidemment de quitter ce site !!! 🤣
c'est que nous sommes tellement préoccupés par nous même, que nous en sommes devenu, peu ou prou, incapables d'aimer et de >"fonder un foyer" ???
Heu... parle pour toi, s'il te plait. "Fonder un foyer" ? De quoi tu parles ? Nous sommes plusieurs ici à avoir fondé des foyers (dont toi, si j'ai bien compris), c'est quoi le rapport avec écrire sur un forum ? Incapable d'aimer ?? What ???
Si nous savions ce qu'est aimer (et je connais suffisament de couples qui s'aiment pour le savoir, et j'ai aimé suffisamment pour le >savoir) nous ne serions surement pas sur un site en ligne à "blablater" !!!
Je peux passer 10 minutes par jour sur Beto tout en aimant plein de gens autour de moi, y compris amoureusement... je ne comprends pas tes propos. Si c'est de l'humour, c'est très limite.
c'est que nous sommes tellement préoccupés par nous même
Ne projette pas, s'il te plait... ne dis pas "nous" , tu ne me représentes pas, ni personne d'autre ici.
De plus, du coté paternel, il est important de bien préciser que pour tout homme, il y a une démarche "d'adoption". Car son enfant, on ne le choisit pas, mais il faut le "reconnaitre". >Pourquoi ? Et bien parce que ce n'est pas le souvenir lointain du "petit plaisir" que l'on a pris 9 mois avant qui va suffir à faire qu'on l'aime. Contrairement à la maman qui elle, a une >toute autre relation avec son enfant, puisqu'elle l'a porté.
En tant que femme trans qui a conçu trois enfants et aimé ces enfants de toute mes forces dès leur conception, je suis en TOTAL désaccord. On va dire que c'est ton point de vue. Donc ta démarche "d'adoption" , c'est TA vision des choses, et pas du tout du tout la mienne.
Personnellement, chaque relation que j'entretiens est exclusive, tout simplement car chaque personne est unique.
Je sais, ce n'est pas "exactement" le sujet...