STOP à la fétichisation des personnes transgenres. betolerant est le seul site de rencontre trans à ne pas considérer la transidentité comme un vulgaire fantasme fétichisé.
Bonsoir,
Je ne sais pas si cela a était déjà aborder.
Depuis que j'ai entamer ma transition. J'ai drs souvenirs d'avant ma transition (souvenirs d'enfance, de l'âge adulte..). En soit, ils ne sont pas trzumstisant. Certains ont étaient même très heureux.
Mais voilà, comme cela fait parti de mon ancienne vie. Je fais tout pour les effacé de ma mémoire. Même mon dead name (le plus traumatisant tout de même).
Je pense que si je refoule au maximum, c'est pour vivre comme une personne cis. Même si je sais très bien, que je ne serai jamais cis.
Est-ce qu'il vous arrive de ressentir la même chose?
Citation de Will-1367 #485542
Citation de Vyna #485548
Bonjour Will et Vyna,
Je comprends les ressentis différents que vous exprimez,
même si de mon côté étant 'genderfluid', je vis avec les deux.
Pour moi, chercher à être "comme les personnes cis",
c'est perpétuer les valeurs et dictats d'un système clivant
qui au nom de la binarité impose des carcans irrespirables
et obligations propres à chacun des humains, des "tu dois"
parce que "tu es un homme" ou "tu es une femme".
Et dès lors qu'on sépare la question de l'expression de soi
(sa personnalité, ses goûts, sa façon d'être au monde)
de celle de la transmission de la vie (ovule + spermatozoïde),
c'est une immense chape de plomb qui disparaît de nos épaules...
(un ptit clin d'oeil humoristique pour dire le fond
de ma pensée : https://betolerant.fr/blabla/264425)
Je vous souhaite du bonheur et de l'épanouissement dans vos vies 💋
Bonsoir DodoRéMi (j'aime beaucoup ton pseudo soit dit en passant ^^)
Je me permets de réagir rapidement, même si cela va faire digresser un peu du sujet initial, mais pour ma part je sais que je suis extrêmement binaire. Je n'aurais pas fait de transition si je n'accordais pas tant d'importance à la différence homme/femme.
Et là où je te rejoins, c'est que c'est sûrement un biais, lié à la différence sociale énorme qui existe encore à notre époque. Dans un monde imaginaire où il n'y aurait aucun genre, juste deux types d'organes génitaux différents complémentaires aléatoirement répartis parmi une population pour le reste semblable (et diverse et variée, pas une armée de robots non plus, mais disons, avec une variété uniformément répartie parmi la population peu importe le sexe), peut-être n'aurais-je jamais ressenti de dysphorie de genre.
Bien qu'en réalité je n'en sois pas sure, c'est une hypothèse, mais j'ai l'impression que quand j'étais toute petite, je n'éprouvais aucune gêne à être qui j'étais, car bien qu'étant de sexe biologique masculin je n'avais que des amies filles à l'école et je ne jouais qu'avec des filles (à quelques exceptions près), ce qui m'allait bien. C'est l'arrivée au collège (un tout petit peu avant, vers le CM1 pour être précise) qui m'a fait réaliser que ce n'était pas très bien vu en grandissant et qu'il me faudrait rapidement changer d'habitude. Je suis donc rentrée dans le rang. Et j'ai commencé à souffrir.
Aussi loin que je me rappelle, je n'avais jamais eu l'idée que je n'avais pas le bon corps avant que la société me dise que je n'étais pas dans la bonne case et qu'il allait falloir que je change mes habitudes. Mais ensuite, cela s'ancre dans le cerveau et j'ai commencé à associer mon mal-être à ma condition physique. Aujourd'hui je ne saurais dissocier les deux car c'est trop ancré en moi, et même si on me permettait de continuer à vivre socialement comme je le fais aujourd'hui, me "retransformer" par un coup de baguette magique (du démon, pas d'une gentille fée pour le coup) la simple transition physique me ferait atrocement souffrir, toute chose égale par ailleurs.
C'est drôle quand on y pense.
Donc tu as raison, mais c'est trop tard, pour moi la binarité est profondément ancrée en moi, et le sera pour toujours.
Donc... ce n'est sûrement pas une bonne raison, mais je comprends le besoin de vivre "comme une personne cis", et de vouloir oublier son passé (au moins transitoirement) pour pouvoir s'affirmer dans sa nouvelle vie.
Voilà mon ressenti en tout cas.
Hello,
Personnellement je n'ai jamais considéré que j'ai eu une vie avant et une vie après. C'est ma vie quoi, qui ne fait que continuer à s'écrire, tout simplement. Ce n'est pas parce-que j'ai changé de costume et que mon statut social a changé que j'ai changé de vie pour autant !
J'étais déjà moi avant transition, et je suis toujours moi après transition; seuls les autres perçoivent un changement finalement alors que moi je n'ai fait qu'enlever un déguisement. A titre perso je n'ai aucune raison d'essayer d'oublier "l'avant", même si publiquement je change les termes quand j'évoque mon passé afin qu'il ne me trahisse pas aux yeux d'autrui étant donné les effets destructeurs que cela pourrait avoir sur l'image que les gens perçoivent de moi. Pour autant je ne cherche pas à l'oublier, juste le réinterpréter aux yeux des autres.
Moi je savais déjà qui j'étais depuis toute petite, donc ça ne m'avancerait à rien -bien au contraire- d'oublier ce passé en temps que femme déguisée et jouant un rôle d'homme. Rôle difficile à jouer au passage, je vous tire mon chapeau messieurs, même si d'après mon entourage j'ai été une très bonne actrice haha ça n'enlève pas le fait que c'est épuisant de tenir un rôle si éloigné de sa véritable identité.
Donc non, à aucun moment de ma vie j'ai même pensé à l'effacer. De toute façon, entre nous, c'est chose impossible non ? Autant une transition est possible, autant supprimer un passé ne l'est pas, donc pour le coup mieux vaut chercher à voir comment le gérer plutôt que de s'épuiser à vouloir l'oublier.
Néanmoins je ne doute pas qu’après quelques années suivant la transition, la majorité profite plutôt de ce nouvel état que de se prendre la tête sur un passé qui... n'est qu'un passé, rien de plus 🤷♀️ A moins que la transition et ses suites ce soient mal passées, où là effectivement le passé, qui finalement se fond encore avec le présent doit poser problème j'en conviens 😕
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@DodoRéMi :
Je pense que la non-binarité, au même titre que les autres genres, doit être ressentie et vécue pour comprendre ce que tu exprimes. C'est un peu comme moi qui suit femme binaire (d'origine trans), je me suis rendue compte à force d'échanges, à quel point il est compliqué pour une personne cisgenre de comprendre ce que nous vivons.
Je dis ceci car moi qui suis profondément binaire, je trouve mon bonheur dans cette binarité justement. Sans elle, comment aurais-je pu affirmer la femme que je suis ? Qu'ils s'agissent de codes vestimentaires, de pronoms où je ne sais quoi d'autre de typiquement binaire, tout cela contribue justement à mon bonheur et pour rien au monde je ne souhaiterai que ça disparaisse puisque c'est grâce à ces différenciations hommes/femmes que les personnes binaires trouvent leur existence et affirment qui elles sont.
Ce n'est qu'un constat, je ne souhaite pas blesser ni faire valoir une idée, mais juste poser un point de vue qui est celui d'une personne binaire, en tous cas le mien. Et je reste tout autant persuadée que pour un.e non-binaire, c'est tout le contraire qui est souhaité ! Et qui est tout autant légitime de son point de vue !
Donc la binarité est vue comme un carcan pour les personnes qui ne s'y reconnaissent pas, et je comprend que ça puisse être très compliqué à vivre. Pour autant, pour une personne binaire et claire avec elle-même (qui en est sûre je veux dire), c'est loin d'être un carcan puisque c'est justement ce qui nous permet d'exister. C'est un autre débat ceci dit, mais qui montre la complexité des intérêts de tout un chacun...
Bonjour Will, bonjour à toustes,
En effet, comme toi, il m'est parfois difficile de supporter les évocations du temps d'avant.
J'ai du mal avec les photos et videos de famille.
Mais, comme le disent Vina et Dayzelle, j'ai bon espoir que la vie accomplira le petit miracle d'intégration.
Ma fille de 23 ans m'appelle "papa", et, même si une légère restriction mentale se fait sentir, elle a raison...Je suis SON PERE hahahahaha (rire étouffé par le masque respiratoire).
Sa mamam, ma compagne a eu du mal à ne pas dire "mon mari" (malaise !) en me présentant. Ça ne se produit plus aujourd'hui, elle me présente avec mon prénom. En revanche elle (c'est un Ange) m'a prénommé juste presque immédiatement (mon ancien prénom apparaissait encore au debut quand elle était énervée !)
Mon frère m'a prénommé juste pour la première fois il y a quelques jours.
Je trouve que "Ça va vite...et bien".
Bises
If I only could, I'd make a deal with God
Bonjour à toutes et tous,
Que dire de plus après ces témoignages.
Comme vous, je crois que le passé fait partie du présent et de l’avenir. C’est parfois un peu douloureux certes mais c’est ainsi. C’est aussi notre passé qui fait ce que nous devenons.
Bonsoir,
Si au niveau de ma propre psyché, j'ai fait la paix avec cette transition et ce passé somme toute plutôt heureux (je parle pour moi), le rapport au passé est très compliqué quand on fait une transition tardive. Pas pour les amis, la famille, tous ceux qu'on connait de la période "avant". Ils savent, vous savez, à quoi cela servirait de renier le passé ? Pour moi globalement, c'est une chose que je peux évoquer sans trop de souci, pour peu que ça ne soit pas tous les 4 matins.
Mais les "nouveaux venus" ? Une nouvelle connaissance, pas forcément un ami, mais pas non plus une personne qu'on ne croise qu'une fois ? Evoquer le passé, c'est immédiatement se demander si on doit ouvrir cette boite de Pandore, devoir expliquer, justifier...
Et pour les relations amoureuses ? Quoi dire ? Quand le dire ? Evoquer un passé familial dans un autre genre, sans précaution, c'est tirer un trait sur 99% des relations romantiques possibles dans le monde cishet qui m'entoure.
Me cantonner à la sphère LGBT friendly, qui accueillera ce passé sans autre formalité ? C'est aussi réduire mes chances de relation romantique de 99%, vu le faible nombre de personnes LGBT que je côtois.
Donc oui, le passé c'est compliqué, non pour moi, mais pour les autres, et donc pour moi par ricochet.
Je ne me souviens pratiquement pas de ma vie avant transition. Tout ce que j'ai vécu avant la prise d'hormones ne sont que de rares souvenirs vagues.
Autant je me rappelle des changements de mon état d'esprit et de conscience depuis les hormones, autant j'ai l'impression de me rappeler d'une personne que je ne connais pas quand je pense à mon corps avant transition.
J'ai l'impression que c'est quelqu'un d'autre en fait, que ce n'est pas ma vie.
Pourtant, je ne me suis jamais comporté comme une fille ou femme.
Je me suis totalement détaché de mon passé, même si j'ai connu des moments de bonheur, malgré mon mal-être général.
En même temps ça remonte à il y a plus de 10 ans, c'est normal d'oublier un peu aussi avec le temps...
Citation de Occamj #511053
Je ne sais pas si tu t'adresses à Will ou à moi, mais au cas où, je vais répondre.
Déjà j'ai 31 ans, j'ai commencé les hormones à 22 ans et toute ma vie d'avant était assez houleuse en émotions, car j'ai traversé une grave dépression mélancolique causée par ma dysphorie.
J'étais jeune à l'époque et une bonne partie de ce que j'ai vécu entre l'enfance et la fin de l'adolescence m'a sans doute traumatisé, ce qui explique en partie l'oubli.
Je me rappelle de quelques moments intéressants sous forme de bribes, mais j'ai oublié plus de 90%.
C'est sans doute plus sain pour ma santé mentale comme ça, je ne vis pas avec les souffrances du passé et j'ai accepté mes profondes mutations intérieures.
J'ai énormément changé par rapport à avant, aucune des personnes qui me connaissaient avant et ne sait pas qui je suis maintenant ne pourrait me reconnaître.
Le bon passing que j'ai eu, ça a beaucoup aidé.
Je n'ai pas non plus envie de penser au passé, c'est derrière moi. Si c'était un livre, le dernier chapitre se serait déjà terminé depuis longtemps.
@SirPanther: merci de ton précieux témoignage !
J'ai eu de mon côté une enfance sans histoire, j étais sage et on m'a traité avec amour et gentillesse. Je n'ai pas eu de crise d adolescence, ma dysphorie je la gardais pour moi, en repoussant cela a "plus tard". Ce qui ne m empêche pas maintenant de vouloir occulter ce passé, non pas parce qu il est intrinsèquement douloureux, mais parce qu il est le symbole de ce qu'une partie de ma cervelle considere comme une vie volée, insatisfaite, maladroite, incomplète. Je n'ai pas vécu comme une jeune femme, et il y a bien une part de moi qui le regrettera toujours.
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