Comment faire pour s'en sortir

Bonjour à tous,

je suis nouveau sur le forum. Je suis un homme et je me considère comme bisexuel mais avec davantage d'attirance pour les hommes.

Le spectre de ne pas avoir d'enfant, de se projeter à 10 ou 20 ans sans en avoir, me met dans des situations psychologiquement instables. Je souffre d'une solitude intérieure qu'il me semble compliqué de surmonter. Agé de 37 ans, j'ai dit à mes parents il y a une dizaine d'années que j'avais des attirances pour les hommes. Même s'ils ont été meurtris ils ont su continuer à m'aimer autant.

J'ai déjà eu des relations avec des femmes et avec des hommes. Mais les deux sont totalement différents. Avec mes tourments, je n'arrive pas à m'installer dans des relations longues (certes au début avec les femmes elles étaient longues, et avec les hommes par crainte de le quitter certaines histoires ont traîné), car je m'étouffe vite, j'ai l'impression de ne pas savoir qui je suis, peut-être n'ai-je pas trouvé la bonne personne également. L'étouffement provient peut-être aussi du fait que je n'ai pas pléthore d'amis (2 ou 3). J'ai décidé de quitter ma région d'origine et rejoindre Paris il y a deux ans, en espérant pouvoir trouver une sorte de délivrance. Mais je n'ai pas encore réussi à le faire.

Je rêve d'avoir une vie où je peux me promener librement dans la rue, où je peux avoir une belle-famille, des repas du dimanche, des sorties en famille. J'ai l'impression que cela n'est possible qu'avec une femme et le pire est que j'en suis intimement convaincu. J'ai des femmes qui me font du pied, mais au bout de quelques semaines de relation j'arrête car je sais le carcan que pourrait être une vie de famille (procréation etc...) en étant dans cet état psychologique. Je ne me vois pas fonder une famille avec l'état psychologique dû à la bisexualité.

Cela est pourtant tout aussi dur de devoir faire un deuil sur une vie de famille en tant que telle. Je vais consulter un psy de temps à autre quand les angoisses à ce sujet sont trop importantes. Dans mon cas, je pense que plusieurs soucis se superposent : la solitude et la bisexualité. Les deux sont-ils peut-être liés... Pourtant quand je vois des couples hétéro ou homo assumés, je n'ai pas l'impression qu'ils ressentent une solitude intérieure. Ils sont leur petit couple, pas beaucoup d'amis et semblent épanouis quand même. Il m'arrive d'en parler avec certains d'entre eux.

Comme je le disais, j'ai davantage d'attirance physique pour les hommes. Et je sais qu'une vie sur le long terme avec une femme serait difficilement tenable connaissant mon instabilité psychologique due à tout ça.

Peut-être avez-vous vécu ce genre de situation. Peut-être avez-vous trouvé la clé ? J'en ai marre de vivre sous angoisse et d'aller voir des psy de temps à autre.

Merci.

Citation de Marc20 #473522

Bonjour.

Tu es à peu prés comme moi, avec les memes turpitudes. Nous sommes surement pile entre l'hétéro de base et l'homo de base. Comment trouver sa place alors ?

Tout comme toi je n'ai pas réussi à m'investir réellement ni avec une femme, ni avec un homme.

J'en ai beaucoup souffert, surtout comme toi autour de la quarantaine.

Maintenant mes rêves de famille et de soutien me semblent loin, donc c'est moins douloureux.

Je ne saurais te donner un conseil. C'est vraiment ton cheminement personnel. Peut-etre si tu as l'occasion de faire un enfant, je te le conseille. Pas trés grave à l'heure actuelle si tu te sépares de la mère par la suite. Tu auras au moins réalisé ça dans ta vie...

PS : je rajouterais que ce qui me semble important, c'est le fait d'avoir été dans un état amoureux (avec ou sans sexe). L'as-tu déjà vécu ? Si oui, Etait-ce avec une femme ou avec un homme ?

Bonjour,

Pour ma part, j'ai vécu les mêmes doutes pendant des années. J'ai réussi une vie de famille avec une femme avec qui j'ai eu trois enfants.

Durant nos douze années de vie commune, j'avais cet épée de Damoclès au dessus de la tête. Lors de notre séparation, il y a 6 ans j'ai d'abord vécu une histoire avec une femme, puis j'ai eu ma première relation avec un homme et j'ai apprécié.

Depuis, je vis une relation avec un homme depuis 3 ans bientôt. Mais maintenant, je vis d'autres questionnement et acceptations...

Mais au final, je commence à me sentir en paix avec la personne que je deviens même si ce n'est pas toujours facile de devenir une femme en tant que père de famille...

Merci pour vos réponses. J'ai eu une relation de trois ans avec une fille, et deux de un an par la suite. Je ne pense pas avoir été réellement amoureux. On mise un peu tout sur le sexe en étant jeune et forcément ce n'était pas mon fantasme premier. Mais même les relations avec les hommes au niveau amoureux ont été du même acabit. Peut-être du au fait de se cacher, de ne rien dire, ce qui n'aide pas à se libérer.

Après quelques années à avoir cotoyé les hommes, je me demande si l'attirance pour les hommes n'est pas uniquement physique. Si ce n'est pas seulement un fantasme. Certes dans la rue je les regarde plus eux que les femmes mais c'est sûrement simplement physique.

Avec une femme je n'aurais pas de mal à avoir une activité sexuelle, marcher dans la rue main dans la main, s'embrasser en toute quiétude. C'est surement ça qu'il me manque au-delà de ne pas réussir à tomber amoureux d'un homme.

Après si la question de la reproduction ne se posait pas, peut-être irais je avec une femme... je trouve qu'elle apporte davantage de romantisme, d'amour et d'attention. Et comment faire quand on a beaucoup de points en commun avec une femme, que l'aspect sexuel est possible, mais que niveau fantasme ce n'est peut etre pas notre trip premier.

Je pense trouver davantage ce que je suis : attiré physiquement par les hommes, mais avec l'envie d'une vie de couple avec une femme. J'ai lu dans d'autres sujets qu'il y avait l'aspect sexuel et l'aspect romantique.

Tout ceci joue sur mon psychique car je n'arrive pas à trouver ma place. J'ai consulté plusieurs fois, mais sans grand succès, sinon passager. Peut être qu'en expliquant l'aspect sexuel et romantique les médecins trouveront davantage de solution. Je ne sais pas s'il y en a spécialisé sur ce thème.

Citation de Marc20 #473550

Dans la bisexualité une partie de nous est hétérosexuelle et l’autre tre homosexuelle, assumes tu cette partie de toi ?

J’ai l’impression que tu es très attaché à l’image de normalité que donne le couple hétérosexuel, mais n’es-tu pas envieux. Parfois quand tu vois un couple d’hommes c’est tenir par la main dans la rue ?

Et si tu te laisser le temps de tomber amoureux de quelqu’un, et ce peut importe le genre de la personne ?

Citation de Ajja #473534 Peut-etre si tu as l'occasion de faire un enfant, je te le conseille. Pas trés grave à l'heure actuelle si tu te sépares de la mère par la suite. Tu auras au moins réalisé ça dans ta vie...

L'equilibre entre bonheur individuel et respect des autres est difficile à trouver. Effectivement ça peut être une solution de cacher ou oublier son identité pour atteindre un objectif de vie. Mais ça pose la question de la confiance, de l'honnêteté à soi et à l'autre, de l'attention portée à l'autre.

"Pas grave" : Est ce que les conséquences sont si anodines ?

• répercussion sur le partenaire qui peut se sentir utilisé et manquer de confiance en soi par la suite

• repercussion sur l'enfant qui aura peut-être des parents en guerre ouverte

• repercussion sur les relations sentimentales futures qui auront cette menace de l'inconsequence

• repercussion sur son entourage et sur la société qui douteront des intentions des bisexuels

Je ne condamne, ni approuve une attitude spécifique. Je pense toutefois qu'il y a des conséquences à peser. Est ce plus ou moins important qu'avoir des enfants ? A chacun sa réponse.

Citation de Marc20 #473522

Bon courage. Etre entouré permet de trouver des réponses.

Etre bien dans sa peau et dans son identité aide beaucoup.

Merci. Effectivement, avoir des enfants ne doit pas être le graal absolu. Surtout quand on ne sait pas véritablement qui l'on est. Le cheminement est plus ou moins long selon les personnes. Ce qui est difficile, c'est qu'il existe différentes catégories de bisexuels (qui sont déjà une catégorie "différente" des autres).

Sexuellement attiré par les hommes au premier abord. Je regardais du porno gay dans la majorité des cas. Puis de regarder du porno hétéro m'a aussi excité mais ce n'était pas pareil. Désolé de parler de ce sujet-là mais c'est pour essayer de faire comprendre précisément la situation dans laquelle je me situe.

Je pourrais me dire de voir venir et de me focaliser sur la personne davantage que sur l'aspect sexuel. Mais si c'est avec une femme, ça pose des questions à long terme comme l'aspect de construire une famille.

Pourtant d'un autre côté, j'ai l'impression d'estimer les hommes pas tout à fait comme des partenaires amoureux. Mais plutôt comme des concubins. Je ne pourrais ni me marier ni avoir des enfants avec, mon esprit est très fermé à ce sujet et cela ne me semble pas naturel à première vue. Même si on est ici pour casser toutes les cases de la société.

Dans l'absolu, il faudrait que j'abolisse l'aspect sexuel dans mon esprit et aller avec la personne qui me correspondrait. Mais ça pose tout un tas de questions directes ou indirectes par la suite. Si c'est pour mettre enceinte une femme et de la quitter au bout de 6 mois, ce n'est pas du tout la solution.

Citation de Marc20 #473626 j'ai l'impression d'estimer les hommes pas tout à fait comme des partenaires amoureux. Mais plutôt comme des concubins.

C’est tout à fait normal, on est nés dans une société qui a toujours été hétéro normé, on a grandi dans des schémas où la famille se construit avec un homme et une femme seulement. Parce que pour cette société une famille était forcément et strictement liée par la procréation

Ies générations suivantes auront je l’espère, grâce à nos combats, une vision beaucoup plus large de la famille.

Citation de Marc20 #473638

Dans mon cas, je suis sexuellement attirée par les femmes et romantiquement par les 2.

Quand j’étais avec un homme j’étais bien mais j’avais cette sensation que cette plus par conformisme et par lâcheté malgré les sentiments que j’éprouvais pour eux.

Quand je regardais des reportages ou films lgbt, j’étais envieuse…

Du coup j’ai fait le choix d’être franche avec moi même et d’arrêter de me mettre la pression : je préfère les femmes mais si j’ai une réelle attirance envers un homme alors j’y serai attentive aussi avec honnêteté

Merci pour vos partages d'expérience.

Je ne saurai que conseiller de creuser la question avec un.e psy.

J'estime être bi avec une attirance sexo-romantique bien plus forte pour les femmes. Mais il est vrai que ce qu'il est proposé avec insistance au quotidien est de faire couple hétéro, avec tout le packagé.

De plus, nous sommes seulement au début d'une plus grande visibilité, d'une normalisation. Surtout pour les bis et les trans. Car oui, nous nous rejoignons dans cette perspective de vie.

Nous sommes les "entre-deux" aux yeux des autres (homo ou hétéro un peu fermés de l'esprit)Jamais validés, toujours discutés.

J'ai eu un enfant, cependant. Fruit d'une relation hétéro. Mais il est vrai que j'aurai été avec une femme, je n'aurai sans doute pas porté l'enfant.

Peut-être n'en aurai-je tout simplement pas eu.

Alors finalement de quoi faut-il faire le deuil ?

☺️

Autre question : est-ce que certaines personnes s’en sont sorties en consultant des psy (psychiatres, psychologues) ou avec d’autres techniques comme la psychanalyse etc… ?

J’avoue être en dépression souvent en ayant cette bisexualité en tête. Avec les blocages sociaux avec les hommes, avec l’attirance romantique des femmes… je consulte souvent mais peut être pas aussi régulièrement qu’il ne le faudrait.

J'ignore où tu habites. Mais peut-être rencontrer des personnes bi ou contacter Bi'cause pourrait rendre tout ça un peu plus concret.

Je pense qu'il n'y a pas qu'un aspect psy.

Je t'encourage à lire des ouvrages, des articles ou écouter des podcasts.

Pas seulement sur la bisexualité. Aussi sur les études de genres, l'hétéronormativité.

Je sais que je vais écrire un truc bateau : nos orientations LGBT+ sont des invitations à pousser la déconstruction de plein de principes sociétaux qui semblent tellement aller de soi.

Citation de Marc20 #473849

De mon point de vue, aller voir un psy dans ta situation serait avant tout pour gérer tes angoisses et dépression.

Pour ta bisexualité, j’ai l’impression que c’est une totale inconnue pour toi et que c’est cela qui est angoissant.

Comme le suggère @Hystorie, rapproche toi d’association comme Bi’Cause ( sur Paris) c’est eux que j’ai connu en 1er et ils ont été d’une grande bienveillance, et si tu es sur Paris, n’hésites pas à participer aux rencontres Beto parisienne

Être bisexuel n’est pas une fin en soi, c’est le début de la découverte de toi

En fait la clef est dans l'acceptation ET de se foutre royalement de ce que les autres penses.

Et vivre avec ce que l'on est , c'est fichtrement libérateur. Tu te poses 20 millions de questions sur un futur "normatif" ou non selon...bah laisse toi surprendre plutot par la vie. Il y a tellement de paramètres en fait....sur ce que tu vivras que tu ne peux pas l'imaginer. Que la personne que tu es aujourd'hui sera sûrement différente de celle de demain etc... vis tes relations à l'instant T et vois après comment se fait la construction de ton couple pas à pas...

Un couple peut se construire avec tellement de variable différentes, ce n'est en rien la société qui fera cette construction mais plutot ce que vous deciderez à 2 et avec qui vous etes. Tout simplement.

Je rejoins les autres pour l'accompagnement, parfois on a besoin d'un coup de pouce pour apaiser les angoisses..

Bonne continuation à toi.

Je vous remercie de répondre avec bienveillance. L’acceptation de soi passe par des phases de dépression et la psychologie ou autre traitement peuvent aider sur une courte durée.

Il faut trouver la libération. Mais je me demandais si avec des médecines douces, de la méditation, de l’introspection, de la psychanalyse, cela pourrait améliorer ou apaiser les peurs.

Physiquement de premier abord je dirais que les hommes m’attire davantage. L’aspect physique prévaut à ce moment là.

Après il arrive que dans la vie on rencontre une femme, ayant les mêmes centres d’intérêt que soi, qui chamboule tous les codes, avec qui on a envie de passer du temps etc… sachant que j’ai déjà eu de longues relations avec elles, ça trouble sur ce que l’on est vraiment.

L’acceptation de soi ne peu venir que de toi et commencer par des médicaments ( médecine douce ou non) hors cadre médical est à proscrire, le substitut aide à calmer le symptômes mais pas la problématique.

Si tu ressens le besoins de te faire accompagner par un professionnel de santé c’est une très bonne chose mais pas par automédication. Le professionnel saura quand ( et si il y a besoin) de passer par l’aide médicamenteuse, et pourra l’adapter à tes besoin et à l’évolution de ta problématique.

C’est avant tout un travail sur toi même, de ta construction ( et de construction) que le médicament seul ne peu pas faire

Oui j’en suis intimement convaincu. C’est un long cheminement.

Citation de Marc20 #47387

Oui mais après on se sent bien

j’ai moi même fait une thérapie à l’époque la plus hautes de mes angoisses et maintenant je bosse en psychiatrie donc je connais les 2 face de cette même pièce.

Prends le temps de trouver ke professionnel qui saura te mettre en confiance c’est très important. Si tu es amené à commencer une thérapie et que tu te rends compte que tu n’arrives pas à te sentir Alezes avec le thérapie, n’hésites pas à arrêté pour en trouver un autre.

C’est à dire « tu bosses en psychiatrie » ?

Citation de Marc20 #473928

Je suis assistante médico -social en psychiatrie