« Selon une étude, la sexualité est beaucoup plus fluide que ce que les normes sociales tendent à nous faire croire. Explications.
Sommes-nous tous bisexuels ? En 2015, une étude publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology jetait un pavé dans la marre en indiquant que des personnes s'identifiant comme hétérosexuelles peuvent être attirées par des personnes du même sexe.
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Les yeux se dilatent quand on voit des personnes du même sexe se masturber
Au cours de cette étude, les chercheurs ont étudié le cas de plusieurs hommes et femmes auxquels ils ont demandé de regarder des contenus pour adultes mélangeant hétérosexualité et homosexualité.
Ces derniers ont ainsi cherché à savoir si les personnes en train de regarder ces films montraient des signes d'excitation sexuelle, à savoir une dilatation de la pupille (un mouvement incontrôlable, qui peut être observé de manière non invasive).
Après plusieurs jours d'observation, cette étude a montré que les pupilles des femmes se dilataient quand celles-ci voyaient un homme et une femme en train de faire l'amour ou de se masturber, mais plus étonnant, aussi lorsque deux femmes se livraient entre elles à une activité sexuelle. Un phénomène similaire également observé du côté masculin.
La bisexualité, un spectre
Comment interpréter cette étude ? Dans un entretien accordé à Vice, Ritch C Savin-Williams, l'un des chercheurs, explique :
"Lorsque nous montrons aux hommes hétéros la photo d'une femme en train de se masturber, on constate que physiologiquement il y a une excitation. Mais ensuite lorsque vous leur montrez aussi un homme qui se masturbe, leurs yeux se dilatent également. Nous sommes en mesure de démontrer que physiologiquement aucune personne ne peut se dire gay, hétéro, ou bisexuelle".
Autrement dit, si l'on fait abstraction des barrières sociales, et que nous prêtons attention aux réactions de nos corps, nous ne serions pas strictement hétéros. Attention, cela ne signifie pas que vous êtes inconsciemment attiré par votre boulanger ou la caissière de votre supermarché ou que vous êtes secrètement gay, mais plutôt que la bisexualité serait un spectre. Une valeur relative, que la société nous pousserait à plus ou moins exprimer... Enfin, plutôt moins que plus, comme le précise le chercheur :
"Il existe des aspects [de la sexualité masculine] sur un continuum, tout comme nous l'avons toujours reconnu pour les femmes. Les hommes ont subi tellement de pressions culturelles que même s'ils éprouvent une certaine attirance sexuelle pour les hommes, ils ne le diront jamais." «
Source : Arsène Raphaël pour Gentside
Je ne suis pas sûre que l'étude soit juste puisqu'il faudrait prendre en compte le côté émotionnel également non ? Pas seulement le côté sexuelle de l'attirance
Bon … et après ?
Un spectre c’est ce qui se trouve entre 2 extrêmes : donc si il y a des 100% gays/ lesbiennes pourquoi pas des 100% hétéros?
A quoi sert ce genre d’études ? Je ne me sens pas plus ( ou moins) soulagée ou légitime d’être LGBTQIA+ parce que «l’hétérosexualité pure n’existe pas ».
Il y a de tout.
Citation de Némésis Inu #469719
Je serai plutôt d'accord avec toi.
Mais ... bien entendu ce n'est peut-être pas le cas en général, j'ai appris qu'il y aurait (je parle au conditionnel par manque de certitude) des hommes hétéros qui se délectent devant des scènes de femmes se faisant des attouchements entre elles.
Citation de Jstophe #469714
Freud disait déjà: "nous sommes tous bisexuels", ça ne date pas d'hier...
après, il y a le désir physique, le fantasme...
100%; ça voudrait dire que tout les humains de la terre y ont participés, hors je ne me souviens pas d'avoir été étudiée.
Juste une étude ridicule qui met en évidence ce qu'on sait déjà, un bon paquet de refoulés, de gens qui ne se l'avoueront jamais...et aussi une certaine logique, on est pas forcément animé par " l'homme ou la femme " mais par l'acte, l'activité....le fait que ce soit sexuel, point.
Cela expliquerait peut-être pourquoi il y a tant de rejets et de violence envers la communauté LGBTQIA+ de la part d'une partie de la population bien-pensante et revendiquant le "retour aux valeurs traditionnelles familiales".
Ils ne doivent pas être aussi certains que ça d'être totalement hétéro et ont peur de voir s'écrouler certaines de leurs certitudes et de leurs choix...
Citation de Jackonan #469749
Freud parlait de bisexualité psychique en effet . Cette étude montre ce que l'on sait scientifiquement depuis bien longtemps oui.
Je rajouterai un propos en parallèle, de Julie Cornez-Massant, Psychologue de son état, qui affirme :
" NOUS AVONS TOUS UNE PART DE FÉMINITÉ ET DE MASCULINITÉ
On sait que du point de vue biologique, l’homme est un animal. Cependant, sa manière de se comporter le distingue de l’animal. Il y a sans doute de l’animalité dans l’homme. Dans cette même optique, on dira qu’en chaque homme, on trouve une part de féminité. Et aussi une part de masculinité dans chaque femme. […]
On sait que du point de vue biologique, l’homme est un animal. Cependant, sa manière de se comporter le distingue de l’animal. Il y a sans doute de l’animalité dans l’homme. Dans cette même optique, on dira qu’en chaque homme, on trouve une part de féminité. Et aussi une part de masculinité dans chaque femme. Chaque part peut dominer l’autre selon certains facteurs : âge, maturité sexuelle, affective, etc.
LE MASCULIN DANS LA FEMME
Plusieurs éléments permettent de distinguer l’homme et la femme : anatomie du sexe, apparence physique, besoin affectif, etc. Pourtant, en chaque femme, il existe une part de masculinité. Plusieurs spécialistes sont unanimes sur le sujet. Mais comment peut-on expliquer cette part de masculinité chez la femme ? Pour les psychanalystes, cette part masculine se développerait chez la femme au contact de son géniteur (père). Sans oublier l’influence qu’ont les autres hommes que vous côtoyez ou qui vous entourent. Vous comprenez maintenant pourquoi vous agissez parfois comme un homme. Cependant, cette part de masculinité n’est pas accueillie avec joie par toutes les femmes. Plusieurs ont tendance à la rejeter.
La bonne attitude serait de l’assumer plutôt que de la refouler. Accepter sa part de masculinité et l’assumer pleinement aiderait d’une part à mieux comprendre le sexe opposé. Or, une meilleure compréhension de l’autre permet d’instaurer des relations plus satisfaisantes entre les deux sexes. Comment apprendre à comprendre le comportement de son partenaire ? C’est aussi en étudiant soigneusement la part masculine qui est en vous. Alors, il ne faut pas avoir honte d’assumer cette part de virilité, car elle est susceptible de propulser votre vie amoureuse.
LE FÉMININ DANS L’HOMME
A l’instar de la femme, l’homme possède également une part de féminité en lui. Ce n’est pas une pensée récente puisqu’au Moyen-âge certains écrits en parlaient déjà. Les termes anima et animus furent plus tard créés pour désigner respectivement la part féminine en l’homme et la part masculine de la femme. Tout homme aussi devrait assumer cette partie féminine au lieu de la refouler. En ce qui concerne l’homme, sa part de féminité découle quand il est encore enfant du rapport avec sa maman. Elle est liée à des femmes qui ont marqué la vie de l’homme depuis sa tendre enfance. Il peut s’agir de la mère ou des sœurs lorsqu’il est enfant.
Le féminin de l’homme est source de créativité. Elle est d’autant plus accrue que lorsque l’homme décide de l’accepter. Cette acceptation améliore sa relation tant au niveau conjugal qu’avec les autres.
DES RÉPERCUSSIONS POSITIVES OU NÉGATIVES
Quand l’anima est positive, on remarquera que l’homme saura établir une harmonie entre sa partie féminine et masculine. Dans ce cas, il sera en mesure de manifester pleinement sa sensibilité ou sa douceur. Par contre, lorsque l’anima est négatif, il aura tendance à contrôler sa partenaire. Cela peut être source de mauvaise humeur ou d’instabilité. Chez la femme quand la part de masculinité domine, les relations entretenues sont teintées par des rapports de force. "
Je ne fais pas miens ces propos, mais ils donnent à réfléchir.
Freud a une theorie, Pas une certitude.
Voir du sexe peut donner envi sans pour autant etre attiré par la personne que le pratique.
J'étais surprise de lire cette phrase "Nous sommes en mesure de démontrer que physiologiquement aucune personne ne peut se dire gay, hétéro, ou bisexuelle", pourquoi Pas bisexuelle si l'attirance est vers les 2 genres?
Si personne n'est gay, hetero ou bi, on est quoi?
Bonjour, étude intéressante mais attention à son interprétation.
Il me semble essentiel de distinguer la méthode scientifique du.... reste. L'analyse de la pupille s'appuie sur des données objectives de mesure dans le cadre d'un protocole comparatif. C'est une démarche scientifique qui doit permettre de rationaliser un questionnement. Elle ne vient pas confirmer ou compléter des théories de sciences humaines ou sociales.
La psychologie ou la sociologie sont des constructions théoriques interprétatives, influencées par leurs époques et qui se contredisent souvent entre elles. Je ne m'arreterai donc pas sur les discours psychologiques.
Les sciences "dures" (mathematiques, physique, chimie, etc) devraient permettre de partager une lecture commune, mais encore faut-il ne pas sauter hâtivement sur des conclusions.
Si ma pupille se dilate à la vue d'une saillie d'une jument par un étalon, suis je zoophile ? Comme constaté par certains plus haut, l'acte sexuel est une stimulation suffisante pour que notre cerveau réagisse, sans définir une orientation sexuelle quelconque. La réaction du cerveau est peut-être juste une projection du plaisir que l'on aurait dans sa propre sexualité.
L'aspect romantique est exclu. Et pourtant, ça compte.
Je serai assez encline à favoriser pour ce type de réflexion ou d'études que les sujets réalisent les tests de Kinsey et Klein.