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Un sud-américain d'il y a 2000 ans, tu lui montres un épis de maïs actuel, il est content, c'est sûr, mais il ne le trouvera pas du tout normal ! La norme c'est ce qui est normal, et ce qui est normal évolue avec les meurs et dépend de l'environnement. Par exemple, il a été anormal pour une femme en France de porter un pantalon. Aujourd'hui, le port du pantalon, pour une femme, en France, c'est carrément la norme (mais c'est toujours anormal ailleurs). Ces deux notions d'habitude et de prescription sont intimement liées et se nourrissent l'une l'autre. Donc c'est relatif une norme. C'est relatif au groupe, c'est local et c'est temporaire. Je rejette en bloc la notion de "règles sociales mises en place il y a très longtemps [...] basés sûr une catégorisation de genre, de stéréotypes obsolètes et sexistes". Ça c'est très émotionnel comme définition. Je comprends d'où ça vient mais ça ne me semble pas être une bonne description du phénomène. La langue par exemple, surtout en France où l'académie française est très très prescriptive (comparé à l'Angleterre où la langue est beaucoup plus "vivante" et mouvante), la langue dis-je, ça bouge tout le temps ! Regarde d'anciennes vidéos ou écoutes d'anciens enregistrements et note, déjà, comment en seulement quelques générations les gens ont changé leur façon de parler (même leur ton et la façon dont ils utilisent leur voix). Lis d'anciens textes, même pas en "vieux français", et constate la différence. Même quelque chose de normé, et qui doit être normé (si non, comment se comprendre mutuellement ?) peut bouger, et bouge effectivement. Évidemment, un LGBT est anormal sur le point de la sexualité et du genre à l'échelle de la population française et mondiale et ça sera toujours le cas (sauf eugénisme) parce que génétiquement on est prédisposés à avoir, comme pour les gauchers, un pourcentage relativement stable de ce variant dans la population. Mais il est anormal statistiquement : ça ne le rend pas amoral. Ce lien que l'on fait intuitivement entre ce qui est normal et ce qui est bien est traitre. C'est un véritable biais, il faut y faire attention et il faut éduquer les gens à ce sujet. C'est vrai. Mais, à notre propre échelle, nous devons relativiser. Un être humain, c'est multidimensionnel : il est totalement faux de dire, sans aucune autre précision, qu'on est hors norme ou anormal "tout court", même en sous-entendant la population française d'aujourd'hui : je suis clairement anormal pour ce qui concerne ma taille, mon emploi du temps ou mon goût pour les sciences. Si je me définissais en fonction de ces critères là, je pourrais me sentir anormal "tout court", mais dois-je le faire ? Et doit-on se définir par sa sexualité ou son genre ? Je ne pense pas. Je trouve ça totalement sans intérêt comme définition. Si pour vous, qui vous êtes dans la majorité interrogés sur ce sujet et vous êtes opposés à un moment de votre vie à cette normalité, la sexualité et le genre sont sans doute une question d'identité, d'affirmation de soi, de sa singularité, mais pour moi ils ne le sont pas du tout. Dans la rue, quand je considère quelqu'un au hasard, je me fous royalement de savoir avec qui il fait pan-pan et comment il s'y prend, ça ne me vient pas à l'esprit, je trouverais ça indiscret, c'est du voyeurisme... On n'est pas essentiellement des êtres sexuels. On vaut quand même mieux que notre usage de nos organes génitaux. Maintenant, je ne veux pas nier le bagage culturel. La langue était un bon exemple : en France, l'académie française a toujours un train de retard sur l'usage : la norme est en retard, la norme est obsolète. On se traine un bagage religieux, on se traine un bagage politique, etc. et on s'y accroche, c'est vrai, mais ce n'est pas une fatalité. La société et ses normes évolue lentement. Un exemple : j'ai entendu récemment que les jeunes d'aujourd'hui qui découvrent la série Friends la trouvent très sexiste et homophobe. Personnellement, je n'en ai pas ce souvenir là. Pour moi c'était juste une série drôle. Reste que, quand je lis les exemples donnés, effectivement, je me rends compte que c'était sexiste et homophobe. Mon regard et celui de la société ont changé.
Ça c'est très vrai (enfin, j'ai pas compris l'histoire de la norme scolaire). Il y a ce qu'on appelle des "sous-cultures" (sans connotation péjorative), et il y a aussi bien-sûr une dynamique de groupe au sein du groupe et entre les groupes (pour faire pédant on dit "intra-groupe" et "inter-groupe"). D'ailleurs on peut penser BeTolerant comme une sous-communauté avec ses propres normes et ses propres règles. Dans cette communauté, l'identité de genre et l'identité sexuelle ne sont pas des critères, probablement parce qu'il n'y en a pas de dominant, contrairement à la population générale. Personnellement, je ne connais pas de sociologue qui ne fasse pas de parallèle norme/culture et si tu en as un en tête ça m'intéresse, par contre il y a des philosophes qui définissent une morale absolue et universelle (même si souvent religieuse, donc pas si universelle que ça) Par contre, je ne suis pas d'accord avec l'idée que des normes puisent être érigées sur des principes obsolètes : si la majorité de la population ("normale" donc) ne se reconnait pas dans une norme, ce n'est pas une norme, plutôt une dictature. Après, tu peux trouver que les principes auxquels s'identifie la population "normale" sont faux, mais ce n'est pas parce que tu n'es pas dans une norme que la norme devient obsolète. Une norme ce n'est pas en soit quelque chose de juste, c'est juste la norme et c'est de fait imposé par les plus nombreux, que ce soit juste ou pas. D'ailleurs c'est bien pour ça qu'en démocratie on ne laisse pas le peuple décider pour tout, si non ça partirait complètement en couille.D’un autre côté, chaque « groupe culturel » à ses propres « normes ». Quand je parle « groupe culturel » je pense à ceux qu’on a nommé comme « hipster » « geek » « otaku », « populaire » (surtout en situation scolaire).... et j’en passe qui ont leur propre code plus ou moins admis par une société. Certains « groupes culturels », ne sont pas censés s’entendre entre eux, selon les « normes », surtout si l’on considère un milieu scolaire. Qui selon moi constitue deux points de « normes ». Les normes « scolaires » et les « normes groupales ».