Du poids de la sociabilité

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Narikya
07/07/2023 à 19:35

Chers lecteurs et lectrices,

Je fus longtemps un machin maladroit, inadapté aux situations sociales et même si je ne serais jamais un animal social et magnétique, je finis par être capable relativement souvent de gérer ça correctement.

Mais il y a une chose qui ne change pas : j'en sors toujours épuisé mentalement et souvent émotionnellement...

Même avec mes proches, mes meilleurs amis, même quand cela se passe bien. A un moment, j'ai besoin de m'isoler, de récupérer, d'un moment de cocon, d'introspection ou de rêverie pour me stabiliser, pour faire descendre mon niveau de surstimulation ou de stress.

Je ne dépose pas cela ici pour savoir si je suis bizarre ou pas. Je sais que je suis un truc étrange et inadapté.

Par contre, s'il y a des êtres de mon espèce qui vivent aussi cela, et qui veulent bien partager leur vécu, leurs réflexions, leurs solutions... J'en serais fort heureux.

Commencer à faire des rencontres ?
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Ancien membre
07/07/2023 à 19:42 - 18/07/2023 à 18:26

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RedRose
07/07/2023 à 19:52 - 07/07/2023 à 19:57

Je suis une personne plutôt sociable, j'aime echanger avec les gens, ce n'est pas ça qui me fatigue le plus..

Ce qui m'épuise, ce sont les différentes émotions que je peux ressentir, que ca vienne de moi ou de mon entourage..

Et les émotions négatives vident totalement mes batteries. Dans ce cas je dois m'isoler.

Avec l'expérience, j'arrive un peu mieux à gérer, disons que maintenant je m'autorise à me mettre dans ma bulle sans culpabiliser.


La vie est trop courte pour se prendre la tête

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Vavavi
07/07/2023 à 19:52 - 11/07/2023 à 21:29

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Ancien membre
07/07/2023 à 19:55

Citation de Narikya #464535

Joliment exprimé.

Tu fais peut-etre trop d'efforts sur le plan social ? ça t'épuise ?

Tu fais comme tu peux. Pas de mal à devoir se reposer.

Moi ça m'est déjà arrivé aussi.

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Ancien membre
07/07/2023 à 20:06 - 07/07/2023 à 20:12

Citation de Narikya #464535

Je te reçois 5 /5.

J'aime infiniment les gens, autant qu'ils m'épuisent.

J'ai l'avantage de vivre au milieu de personnes qui me connaissent. Ils ne se formalisent globalement pas de mes absences, de mes silences. Et je ne me formalise plus de certains commentaires. Ni ne me force pour quoi que ce soit. J'écoute le rythme et les envies qui sont les miens. Sans quoi je sais que je peux me noyer. Je l'ai vécu. J'ai failli y laisser ma peau.

Plus jamais ça !

Je ne sais pas si je suis inadaptée. Mais je me suis construit une vie qui m'est adaptée.

Mon échappatoire, c'est la montagne, et de longues marches solo. Mon deuxième poumon.

Je peux aussi fixer mon plafond des heures durant.

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Ancien membre
07/07/2023 à 20:22

Citation de Narikya #464535

On est de la même espèce...

Les moments en famille m'épuisent, les gens bavards m'épuisent, être en groupe et me sentir coincé me stresse et me fatigue.

avatar contributeur de Narikya
Narikya
07/07/2023 à 22:30

Citation de Sn@ilm00n #464538 Oh mais tu vas etre très etonné de savoir que tu n'es pas le seul mon petit narikya😅

Ouch ! Je me relève péniblement de ma chaise après cette stupéfiante révélation, comme un éclair aveuglant dans la nuit de mon ignorance ! 😁😂😘

Quelque part, il y a un embryon d'adelphité qui si se dessine un peu... Peut-être qu'il faudra finalement faire une virée commune armées de club de golf à la recherche de Cate ? 😎😸

Citation de RedRose #464548 Ce qui m'épuise, ce sont les différentes émotions que je peux ressentir, que ca vienne de moi ou de mon entourage..

Comme un trop plein d'émotions ? Un magma bouillonnant qui menace de surgir ou de prendre le dessus ?

Ou comme une émotion à l'inertie décuplée qui se prolonge bien trop longtemps après le moment de sociabilité, qui croit pendant les échanges et enfle ?

Ou encore autre chose ?

Mais je dois dire que je ne suis pas très étonné que tu fasses partie du club... ^^

Citation de RedRose #464548 maintenant je m'autorise à me mettre dans ma bulle sans culpabiliser.

Oui, moi aussi, je commence à poser ça comme une nécessité du moins auprès de ma tribu féminine, en leur expliquant que ce n'est en rien contre elles, mais juste un besoin, une difficulté, un moment dont j'ai la nécessité pour être aimable et attentionné après.

Citation de Vavavi #464549 . Et après coup je repense à mes interactions et ce que j'aurais pu dire, appréhender les choses d'une autre manière.

Ah, le ressassement, ce vieil ami ! 😁🙄

Je te comprends !

Oh cette manière de revivre les discussions douloureuses en imaginant ce qu'on aurait pu dire, histoire de s'imaginer une manière de venger l'humiliation ou d'éviter une pareille expérience future en construisant un argumentaire super pointu qu'on aura oublié à la prochaine querelle...

Ou ces moments à s'infliger encore nos maladresses, nos envies restées timidement bloquées, les mots jamais prononcés...

Comme nous sommes de charmants bourreaux de nous mêmes !

Courage, ça s'atenue un peu avec le temps quand nos blessures narcissiques et notre estime de nous en miettes guérit un peu... Mais c'est long, effectivement.

Citation de Dime #464550 Tu fais peut-etre trop d'efforts sur le plan social ? ça t'épuise ?

Non et oui ! 🤣🤣😉

C'est juste qu'être en interaction avec les êtres humains m'épuise. Cela me demande beaucoup d'énergie.

Surtout quand je les vois en vrai.

Ici, sur le forum, c'est plus facile, on fait des pauses quand on veut, on peut prendre le temps de digérer une intervention, de choisir ses mots, de mener une pensée jusqu'au bout...

Là-bas, au front, dans le maelstrom social, on est sans cesse interrompu, les malentendus surgissent brusquement, le déchaînement des émotions... C'est très/trop intense.

Et le langage non-verbal est visible. Ce qui est un avantage en terme de compréhension, mais aussi un désavantage car on sent un truc bizarre quand les gens portent des masques, joue un jeu, se mentent à eux-mêmes, parlent par slogans... C'est très perturbant. On sent indistinctement un malaise, une inadéquation.

Sans savoir exactement pourquoi ou comment y réagir si on met le doigt dessus ?

C'est stressant.

Dans le monde de l'écrit, c'est plus apaisant. Pour moi en tout cas, puisque j'ai la chance d'être à l'aise en expression écrite.

Citation de Farf #464556 J'aime infiniment les gens, autant qu'ils m'épuisent.

Étrangement, cela me fait plaisir de partager ça avec toi. ^^

Mais oui, moi aussi, les gens, globalement je les aime bien. J'ai tendance à avoir une certaine tendresse pour le genre humain au premier abord, même s'il y a des gros cons...

Mais les humains, c'est compliqué de recevoir sans cesse leurs émotions, leurs humeurs, leurs besoins, leurs envies... C'est stressant.

Et moi en plus, je gère des adolescents... Ils sont terriblement attachiants...

Citation de Farf #464556 Je peux aussi fixer mon plafond des heures durant.

Copine ! ^^

Citation de Lyys #464561 On est de la même espèce...

Encore une fois, je ne suis pas très surpris.

Et effectivement, un long moment privilégié avec quelqu'un prêt à ouvrir son coeur ou à discuter en profondeur est infiniment moins envahissant qu'un moment de mondanité superficiel.

Ça, c'est hyper stressant : jouer le théâtre social, broder en équilibre avec un discours sans aspérité sans enjeu réel, je trouve ça tellement compliqué et stressant !

Merci à tous et à toutes pour ces retours et confidences !

Commencer à faire des rencontres ?
avatar contributeur de Narikya
Narikya
07/07/2023 à 23:05

Citation de Némésis Inu #464593 Depuis petite, j’ai du mal à rester trop longtemps avec d’autres personnes sans avoir un moment où je peux m’isoler, ces moments d’isolement, c’est un peu comme si je reprenais une respiration après avoir passé des jours sous l’eau.

Parfaitement exprimé !

Je ne saurais dire mieux.

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Occamj
08/07/2023 à 00:15

Bonsoir,

Rester trop longtemps avec les autres provoque chez moi une forme d'overdose sensorielle. Je crois que j'accumule progressivement beaucoup d'émotions, d'informations, de tissus de relations entre des faits et des gens, et tout ça reste accumulé... à un moment il faut que je purge. Je pense que ce phénomène existe chez beaucoup de gens mais sans paroxysme.

Souvent pour moi, le besoin de m’isoler prend la forme d'une longue marche quelque part, seule si possible, ou à défaut une pièce dépouillée fera l'affaire. Mon chez moi est idéal car j'y contrôle complètement la quantité de stimuli.

Petite cela prenait des formes incontrôlables de fuite au fond du jardin, avec de longs longs moments de solitude bienvenus. Maintenant je gère mieux. Avoir des enfants m'a forcé à devoir rester en leur présence très longtemps et très souvent, et là mon instinct maternel a repris le dessus.

Mais si il n'y a rien d’impératif, je préfère ne pas dépasser quelques jours. Et plus ça participe de conventions sociales, plus je déteste. Je m'échappe des cocktails au bout de 10 minutes si il ne se passe rien de spécial.

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RêveuseParis
08/07/2023 à 06:16 - 08/07/2023 à 08:20

Citation de Narikya #464535

P

Narikya 😍

Nous avons tous et toutes un capital de Départ sur notre Sociabilité ou notre part de Non sociabilité , qui est forgé par notre propre Nature d Être.... Selon ce capital de sociabilité, il va juste nous falloir fournir un petit effort ou Faire des grands écarts lorsque nous devons êtres en relation avec les autres ..

Notre Niveau de sociabilité peut Évoluer ou Diminuer dans notre chemin de vie et de part, nos expériences personnelles avec ce que nous avons acquis dans Nos relations humaines...

Pour ma part, je suis en capacité d être sociable envers les autres, tout comme, je peux rester sans aucune relation humaine pendant des lustres...

Tout dépend aussi du poids des Autres dans mon existence, si je dois être dans un moment de partage festif ou si je dois avoir le rôle de Recevoir toutes les émotions que l on m envoie ?

Parfois, je me retrouve à être la Poubelle Émotionnelle des autres, lorsque les autres sont sans cesse, dans des postures de victimes ou dans de la jérémiade et de la plainte..... J aime écouter les autres pour les comprendre, mais, certaines personnes vous délivrent ce qu elles sont ou ce qu elles croient êtres , sans aucun filtre , et là, ça peut être hyper lourd à gérer et me bouffer toute mon énergie

En revanche, j adore entretenir une relation humaine avec une ou des personnes avec qui je peux me poser des milliards de questions, que je peux entrer dans la profondeur de nos Êtres et sur les questions de sens que nous donnons à la vie et sur nos existences avec toutes leurs complexités.... Comme, je peux juste avoir envie d être spectatrice ou en observation des autres

Tout autant que j aime être parmis, les ignorants, les imbeciles, les Riens du Tout, les Bidochons et les Bidochonnes, c est d une très grande légèreté pour mon esprit et toujours une promesse aux fous rires 😂😂😂... Parceque, j ai une grande part de moi qui est en grande admiration et qui a beaucoup d affection pour ceux ou celles, que Trop souvent , on peut sous estimer ... Pourtant, dieu sait, tout ce qu ils ou qu elles peuvent m apporter à leurs dépends... Et je ne peux pas renier non plus de faire encore partie de cette sacrée branche humaine 😍😍😍

J aime aussi être prise pour une con, ça me détends et c est tellement inspirant 😂😂😂

Après, c est toujours facile de rejeter le poids des autres sur nous mêmes, parceque, nous pouvons également êtres des poids pour les autres , que ce soit par nos silences , nos retraits ou dans nos Échanges...... Je dis ça, parceque, je suis une grosse relouuuuuuuuu de Branleuse qui prends bien sa Place aussi 😂😂😂😂😂😂

On peut ne pas être conscient, consciente de ce que L on offre en pâture sur soi et de l impact positif ou négatif que nous avons sur les autres....

Voilà ma petite participation à votre sujet 😍

Tous mes baisers de branleuse 😍

avatar contributeur de Narikya
Narikya
08/07/2023 à 08:36

Citation de ReveuseParis #464625 nous pouvons également êtres des poids pour les autres , que ce soit par nos silences , nos retraits ou dans nos Échanges......

Soupire

Oui, je sais...

Ces moments où l'autre se sent rejeté parce que j'ai un besoin ardent d'isolement.

Ces moments où l'autre se fige, se sent presque agressé parce que je lui ai fait un compliment que j'ai tenté de rendre authentique en essayant de le détailler, de l'appuyer sur des détails et dont je tente de faire sentir l'honnêteté en choisissant mes mots pour qu'il ait de l'impact.

Ces moments où je le fige parce que l'autre a frappé au cœur juste là où ça fait vraiment mal, qu'il m'a fait comprendre sans forcément le vouloir vraiment que les intellos dans mon genre ou que les machines sensibles comme moi ou que les trucs tourmentés de mon espèce, c'est typiquement ce qu'il évite pour ne pas se prendre la tête ou ce qu'il déteste.

Cela crée un malaise que je ne peux expliciter parce que quand je suis nié, je pars dans l'évitement. Je ne peux pas.

Ces moments où je gâche les moments de légèreté conversationnelle parce que je lance un sujet plus lourd, ou que je fais une remarque provocatrice narquoise ou mi-amère mi-ironique ou que je me tais gâchant par mon attitude ce moment suspendu. Parce que je n'arrive pas à y participer, à m'y sentir à l'aise.

Ces moments où je ne peux m'empêcher de pointer une contradiction ou un argument foireux.

Bref, tous ces moments où je gâche clairement la vie des autres et je n'en suis pas spécialement fier.

D'autant que ça augmente mon sentiment d'être un truc dysfonctionnel, inadapté et usant.

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Némésis Inu
08/07/2023 à 10:46

Citation de Narikya #464630

Pourquoi te flagelle tu ainsi?

Tu sais il n’y a pas un modèle de sociabilité contrairement à tous ces bouquins foireux à 10€ qui pullulent dans les librairies !

Il y a des codes sociaux certes mais c’est juste une sorte de petit encadrement, comme là politesse, le vouvoiement ou tutoiement, la langue… mais après c’est à l’image de chacun et chacune, selon son caractère, son éducation, mode de vie etc.

Tu veux trop en faire et pas assez non plus comme pour rentrer dans les trous… mais les trous de qui? Puis les trous des uns sont plus petit que d’autres alors on fait quoi?😅😂🤣

Tu es comme tu es et t’as pas a en être gêné ni à t’en excuser. En plus il y a des personnes avec qui ça passera crème et d’autre non Des gens qui seront saouler de toi et d’autres qui au contraire, te comprendront. Prends les moments d’isolement dont tu as besoin et I tu plante un sujet qui refroidi c’est pas grave, cénesthésique juste pas le bon public, tu t’excuses ( ou pas) et passes à autres choses. Ne te créer pas plus de stress. On fait tous-tes des bourdes, maladresses. Nos paroles blesses, mettent mal à l’aise, parfois c’est volontaire et parfois non.

L’erreur est humaine et tu fais partie de cette espèce ( elle est pas belle la vie?😅)

Acceptes toi un peu plus 🙂

avatar contributeur de Narikya
Narikya
08/07/2023 à 11:52

Peut-être que le ton ou les mots sont mal adaptés, mais le but n'est pas une flagellation.

Il est normal que je m'interroge, même de manière insuffisante ou pas assez approfondie, sur les cas où ma manière d'être pose problème aux autres. Parce que je vois bien que ça arrive.

Et que je ne suis forcément pas parfait, loin de là.

C'est plus une tentative pour rebondir sur la phrase de la Rêveuse qui invite aussi à s'interroger sur nos travers et elle a raison.

Elle a profondément raison de rappeler cela et de mettre cette interrogation sur elle-même régulièrement dans ces messages.

Et c'est clairement une chose que je respecte profondément en elle.

Donc m'accepter oui, mais pas au prix de penser que je ne suis pas aussi dysfonctionnel et source de problèmes pour les autres. Parce que je le suis. C'est juste un équilibre adéquat à trouver.

avatar contributeur de Némésis Inu
Némésis Inu
08/07/2023 à 12:09

Citation de Narikya #464659

Effectivement j’ai peut-être mal compris l’intention, j’ai ressenti énormément de culpabilité d’où le terme flagellation mais c’est mon ressenti pas une réalité.

Pour moi s’interroger sur soi est biensur essentiel mais jusqu’à quel point ?

En tout cas bon cheminement, j’espère qu’il en sortira du positif et apaisement

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Ancien membre
08/07/2023 à 12:15

Citation de Némésis Inu #464646Tu veux trop en faire et pas assez non plus comme pour rentrer dans les trous… mais les trous de qui? Puis les trous des uns sont plus petit que d’autres alors on fait quoi?😅😂🤣

On parle toujours de sociabilité là ? 😁

Citation de NarikyaMais il y a une chose qui ne change pas : j'en sors toujours épuisé mentalement et souvent émotionnellement...

Idem.

Est-ce que cela ne vient pas justement d'une obligation tacite de devoir "performer" chaque jour dans ses relations avec les autres ?

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RedRose
08/07/2023 à 13:22 - 08/07/2023 à 13:25

Citation de Deelinph #464672

Est-ce que cela ne vient pas justement d'une obligation tacite de devoir "performer" chaque jour dans ses relations avec les autres ?

Ou peut-être lié au traitement des informations en lui-même.

Pour ma part, quand j'échange avec des gens, il n'y a pas que la parole qui est entendue, décryptée, analysée et entraîne une réflexion, donc un exercice mental, mais aussi le langage non verbal, auquel je suis très sensible, ainsi que les ressentis que j'ai. A cela s'ajoutent les stimulis extérieurs, échanger dans un environnement calme est moins éprouvant qu'un environnement bruyant.

Tout ça demande une concentration à laquelle je suis habituée de par mon métier, mais qui, à la longue, est épuisante mentalement.


La vie est trop courte pour se prendre la tête

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Occamj
08/07/2023 à 14:13

Il est normal que je m'interroge, même de manière insuffisante ou pas assez approfondie, sur les cas où ma manière d'être pose >problème aux autres. Parce que je vois bien que ça arrive.

Oui, ça arrive, mais sache-le, mets-le toi bien dans la tête: ce genre de truc arrive tout le temps à plein de gens... la différence, c'est que beaucoup vont juste se dire "ben c'est la vie, c'est ma vie, tant pis pour les autres". Tu t'en fais trop, et je le comprends, je suis souvent pareil. Accepte d'être toi même, bizarre, inadapté. Tu trouveras des gens pour te comprendre, ici et ailleurs. N'en doute pas.

avatar contributeur de Narikya
Narikya
08/07/2023 à 20:19

Citation de Némésis Inu #464670 Effectivement j’ai peut-être mal compris l’intention, j’ai ressenti énormément de culpabilité d’où le terme flagellation mais c’est mon ressenti pas une réalité.

A priori, ce n'était pas mon état d'esprit quand je me suis mis à écrire... Mais bon, il est des choses que l'on laisse filtrer malgré soi, parfois de manière inconsciente et on sait se mentir à soi-même.

Et à vrai dire, si tu as senti de la culpabilité, il est probable que tu aies raison. C'est une vieille amie. Et même un fondement de mon architecture intérieure.

Après, c'est compliqué cette histoire... S'auto-détruire est pathologique, une impasse, un dysfonctionnement.

Mais la culpabilité, à mes yeux, a aussi des vertus : elle oblige à tenter de bien se comporter, à faire autant qu'on y arrive attention aux autres, elle est un garde-fou contre un certain égoïsme.

Moi, je vis depuis si longtemps dans la crainte de devenir quelqu'un de dominant, brutal, orgueilleux, égoïste. Et sentir ma capacité à culpabiliser me rassure.

Et je dois avouer que les êtres qui culpabilisent peu m'effraient.

Toute ma vie, j'ai subi leurs frasques, leurs morsures.

Alors, peut-être, as-tu vu juste.

Citation de Némésis Inu #464670 En tout cas bon cheminement, j’espère qu’il en sortira du positif et apaisement.

Merci 😄

Citation de Deelinph #464672 On parle toujours de sociabilité là ? 😁

Esquive Je suis incapable de répondre un truc spirituel à ce genre de blagues pour donner l'illusion que je ne suis pas gêné. ^^

Citation de Deelinph #464672 Est-ce que cela ne vient pas justement d'une obligation tacite de devoir "performer" chaque jour dans ses relations avec les autres ?

C'est possible que tu aies mis le doigt sur quelque chose...

Le jeu social est un théâtre de postures, de statut social, de tentatives pour être apprécié, de domination, d'allégeance, de marquage de son territoire... Tant d'enjeux souvent autour de nous et parfois pour nous.

Et dans la mesure où il est agréable d'être apprécié, je ne suis évidemment pas exempt de penchant probable à performer... L'orgueil est là sur mon épaule.

J'ai l'impression aussi que par peur d'être rejeté, nié ou pas accepté, je me suis dit pendant des années que si je n'étais pas aussi parfait que possible, je n'avais aucune chance d'être coopté, apprécié.

Et quand on a un père qui peut vous prendre pour cible au moindre faux pas, à moindre parole mal calibrée soit pour vous démontrer sa supériorité intellectuelle d'une remarque assassine, soit pour vous faire payer ce qu'il prend pour un manque de respect envers lui, on va dire qu'on voit assez aisément chaque relation humaine comme une mise à l'épreuve.

Surtout quand on est mal préparé au conflit.

C'est ainsi depuis si longtemps, même si être prof m'a un peu endurci. C'est compliqué de sortir de ça. La peur que si l'on n'est pas irréprochable, on va le payer.

D'autant qu'à jouer à ça, on fait évidemment plus d'impairs... en faire trop.

Et puis, il y a cette phrase que tu avais prononcé dans un précédent sujet : "la peur d'être désaimé"... Tu avais frappé si juste, trouvé les mots les plus implacables.

Oui, moi aussi, je vis avec cette peur. Cette terreur. Et forcément, cela augmente le stress.

Tu as raison en bonne part.

Mais je crois aussi, qu'au-delà de la performance, des blessures narcissiques, de la peur du rejet, tous ces trucs épuisants, il y a quelque chose de très organique, très viscéral.

Être en interaction avec un être humain, c'est être bombardé d'informations comme le dit très justement Redrose :

Citation de RedRose #464696 Pour ma part, quand j'échange avec des gens, il n'y a pas que la parole qui est entendue, décryptée, analysée et entraîne une réflexion, donc un exercice mental, mais aussi le langage non verbal, auquel je suis très sensible, ainsi que les ressentis que j'ai. A cela s'ajoutent les stimulis extérieurs, échanger dans un environnement calme est moins éprouvant qu'un environnement bruyant.

Être avec l'autre, c'est ressentir plus ou moins confusément ses émotions, ses doutes, sa colère, son mal être, sa joie. C'est voir sa stabilité intérieure bousculée par ces flots émotionnels.

C'est épuisant, déstabilisant.

Cela demande un temps pour se retrouver, s'ancrer à nouveau à soi.

Citation de Occamj #464713 Accepte d'être toi même, bizarre, inadapté. Tu trouveras des gens pour te comprendre, ici et ailleurs. N'en doute pas.

Tes paroles me vont droit au cœur.

Merci.

Merci à vous tous et toutes.

avatar contributeur de Humana15
Humana15
09/07/2023 à 00:09

Citation de Narikya #464784

j'aurai pu écrire ce post....

se qui me fatigue le + je crois, c'est l'écart entre le langage verbal et non verbal des humains dans "les soirées mondaines"...

j'en viens a me demander si mon radar est complétement HS ou si c'est elleux qui se mentent tellement a eux même...et ça me rend un peu dingo!

du coup j'ai grandement besoin de me rapprocher du vivant non humain (- et non menteur?) pour me ressourcer, me recalibrer!

j'ai l'impression de bien mieux comprendre les animaux que je croise en balade...

et c'est du coup + reposant pour moi ;)

avatar ancien membre
Ancien membre
09/07/2023 à 09:18 - 09/07/2023 à 11:20

Citation de Narikya #464784

Comme d'habitude tu expliques très bien.

Perso toutes ces simagrées c'est un truc dont j'essaie de me défaire avec le temps parce que je ne me vois pas m'embêter avec ça jusqu'à la fin de mes jours...

Citation de Humana15 #464829

Idem. M'enivrer de la beauté de la nature et des animaux, il ne me reste que ça pour me calmer 👌

avatar contributeur de RedRose
RedRose
09/07/2023 à 15:50 - 12/07/2023 à 12:30

.


La vie est trop courte pour se prendre la tête

avatar contributeur de Marquise_fem
Marquise_fem
09/07/2023 à 18:35

Citation de RedRoseQuelques fois, j'aimerais être débile, bête comme du foin et vivre tellement simplement, et puis d'autre jours je me dis que non, ça fait partie de moi...

Oui moi aussi je l'ai déjà pensé à une période de ma vie et c'est vrai que c'est épuisant d'avoir un milliards de question en tête sans avoir des réponses satisfaisantes et de se rendre compte que plus on apprend et moins on en sait.

Et je trouve que plus on grandit, plus on est exigeant face à la vie (je sais pas si vous en êtes arrivée à cette conclusion).

Quand on est enfant, on s'éclate, on vit les choses intensément, on arrive encore à avoir cette joie de vivre, cette innocence. On se prend moins la tête aussi.

moi je me suis dis que j'aurais bien aimé être un cailloux vide de pensée. Un cailloux ne pense pas l'avenir, ne pense pas à la raison de son existence, n'éprouve pas d'ennui, bref, un cailloux n'a pas à se soucier.

Mais les humains ne sont pas des cailloux malheureusement. Donc on va faire avec !

💪

avatar contributeur de Narikya
Narikya
09/07/2023 à 19:31 - 09/07/2023 à 19:31

Citation de Humana15 #464829 j'aurai pu écrire ce post....

Bienvenu.e dans le club ! 😁

Prends un verre, mets à toi à l'aise, le VIP social club des Âmes Égarées est heureux de t’accueillir. ^^

Citation de Humana15 #464829 Ce qui me fatigue le + je crois, c'est l'écart entre le langage verbal et non verbal des humains dans "les soirées mondaines"... J'en viens a me demander si mon radar est complétement HS ou si c'est elleux qui se mentent tellement à eux-mêmes... et ça me rend un peu dingo!

Clairement, je ressens en partie la même chose : ces moments de dissonance chez les gens.

Qui rend les relations plus complexes, parce qu'on ne sait jamais s'il faut se fier au langage corporel ou aux paroles prononcées. D'autant que les gens apprécient peu que l'on rejette leur masque pour pointer la contradiction.

Et je dois dire que cela me mettrait aussi très mal à l'aise si on cherchait à m'extirper un truc que je cherche à cacher...

Et parfois, ils ne savent même pas qu'ils se mentent, voire ce mensonge est indispensable à leur équilibre psychique.

Et puis, il y a aussi une variété des langages non-verbaux, des spécificités culturelles, familiales, personnelles qui peuvent rendre le truc encore plus complexe. Parce que parfois, même si ce n'est pas le cas le plus général, mon radar dysfonctionne. Il interprète mal.

Parfois, on ne trouve pas ses mots. Pourquoi devrait-on toujours trouver ses gestes ?

Citation de Humana15 #464829 du coup j'ai grandement besoin de me rapprocher du vivant non humain (- et non menteur?) pour me ressourcer, me recalibrer!

Je suis content de voir que tu as trouvé une soupape.

A titre personnel, les animaux, cela ne fonctionne qu'à moitié. Déjà, leur langage n'est pas toujours transparent non plus : ces moments où ma chatte réclame des caresses mais me mord doucement pour me prévenir que finalement ça fait trop, ces moments où il réclame que je la prenne dans mes bras pour en sauter dix secondes plus tard...

Ou quand elle réclame un truc mais hésite au moindre bruit parasite, parce que tu vois on ne sait jamais si un loup ou un vautour rodait dans la maison pour l'attraper, il faut rester sur ses gardes... 🤦‍♂️

Et puis, malgré toute l'affection que j'ai pour mes chats et le fait que je n'ai jamais vécu longtemps sans un félidé, mes échanges avec les humains, quand ils se passent bien, sont quand même infiniment plus profonds et envoutants.

Même si je suis content de lui gratouiller le crane ou m'en occuper.

En tout cas, bon courage à toi !

Citation de Deelinph #464840 Perso toutes ces simagrées c'est un truc dont j'essaie de me défaire avec le temps parce que je ne me vois pas m'embêter avec ça jusqu'à la fin de mes jours...

J'avoue que j'accorde du prix à une partie de ces "simagrées"... Nous ne sommes pas faits du même bois. Cela doit être le poids du protestantisme germanique sur ma conscience. ^^

Citation de Deelinph #464840 M'enivrer de la beauté de la nature et des animaux, il ne me reste que ça pour me calmer 👌

Oui, tu as évoqué cet ancrage dans la nature, le viscéral, l'authentique plus d'une fois. Il y a là un truc puissant qui semble te définir. Et si cela t'apaise un peu, c'est une bonne chose. 🙂

Moi, je suis un être plus dénaturé.

Certes, contempler la Loire scintiller le soir est très apaisant.

Mais je m'enfuis tout aussi bien dans l'écoute de la musique ou dans la lecture à m'y perdre. Je suis un pro de la fugue littéraire ou documentaire. On ne se refait pas. ^^

Citation de RedRose #464898 Un peu des 2 en fait, ca dépend, c'est souvent sous des formes différentes, mais la souffrance qui en découle, elle, je la connais si bien..parfois, je voudrais juste que ça s'arrête...à n'importe quel prix.

J'ai tellement connu ça...

Et tu as une manière si élégante et tangible d'évoquer parfois tes béances, c'est extrêmement touchant. Et évidemment, je n'ai nulle moyen d'adoucir un peu cela, mais... un coin de mes pensées t'accompagnent.

Je comprends en bonne partie. Et je me souviens.

Cette douleur...

Citation de RedRose #464898 Quelques fois, j'aimerais être débile, bête comme du foin et vivre tellement simplement, et puis d'autre jours je me dis que non, ça fait partie de moi...

Oui...

L'esprit résiste, s'invente des mondes où la béance, le décalage, la difficulté n'existe plus. Il s'enfuit sur des sillages de fantasmes et de rêveries, dans les méandres de l'introspection.

Mais comme tu le dis, il y a un prix à être ce que nous sommes. Moins torturée, tu serais peut-être plus heureuse, mais comme ce ne serait plus toi... Une autre personne en réalité serait heureuse, mais ton "moi" n'existerait plus.

Douloureuse réalité.

Et comme il est illusoire de croire changer de manière importante. Que notre plasticité ne permet qu'une lente évolution, c'est un rêve inaccessible en plus d'être trompeur.

Clairement, même si cela répare rien, ne scelle rien, les éclats de pensées, de confidences, de réflexions que tu laisses échapper de temps à autre, m'impressionnent très souvent par leur intensité. Il y a de la chatoyance, de la flamboyance et une grande douceur dans nombre de tes petits mots.

Cela ne rachète pas le prix que tu paies pour être ce que tu es.

Mais je pense que tu es appréciée en ces lieux, respectée, lue avec attention.

Cela ne comble pas les béances et pourtant, ne peut-il exister une sorte d'accrétion lente de fines fibres d'estime de soi au regard de ce que le miroir des autres te renvoie ?

Certes, nous sommes fortes pour nous dénigrer parfois, pour douter abyssalement, mais malgré tout la réalité, c'est le truc qui résiste quand on se cogne dedans. Et au bout d'un moment, l'image que nous renvoie les autres ne peut pas ne rien imprimer, même subtilement.

Et comme tu le dis ailleurs, tu as appris à comprendre un peu ton fonctionnement, à décrypter ton auto-mutilation mécanique et parfois à gripper cette machine à broyer ton être.

J'en suis là aussi.

Parfois je me perds, un gouffre s'ouvre au fond de moi et j'ai juste envie de griffer à nouveau mes jambes et mes bras, bien profondément.

Oui, nos proches perçoivent seulement l'écume de l'abîme de notre mal être, la plupart du temps.

Oui, je tombe, je glisse, je me raccroche désespéramment avec les ongles.

Ces crises inlassables, ces scénarios trop connues m'épuisent et me consument.

Que n'aurais-je pu réaliser sans toute cette m**de ?

Et pourtant, quand le typhon est passé, il ne reste rien.

Rien que moi.

Toujours vivant finalement.

Absurdement survivant.

Et petit à petit, même si c'est trop long, je crois. Je gagne en densité. Mes ailes imperceptiblement se déploient.

Il y a encore dix ans, j'aurais été incapable d'être là, de détailler ainsi mon parcours, mes états d'âme, de pointer nombre des éléments qui me tourmentaient alors. Je n'étais en bonne part que confusion.

La confusion lentement s'arrache à ma peau.

Je suis chrysalide.

Et tu donnes l'impression de l'être aussi.

Une métamorphose indécemment trop longue, pénible, injuste, épuisante.

Mais perceptible.

Un élan.

Parfois décourageant par sa fragilité, sa lenteur arthritique.

Mais pourtant là.

Le réel est un appui.

J'espère qu'il t'emmènera bien haut, très haut, là où les abysses peineront à te reprendre.

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RedRose
09/07/2023 à 20:35 - 10/07/2023 à 01:23

Citation de Narikya #464940

Ouch...touchée...en plein cœur...☺️

Clairement, même si cela répare rien, ne scelle rien, les éclats de pensées, de confidences, de réflexions que tu laisses échapper de temps à autre, m'impressionnent très souvent par leur intensité. Il y a de la chatoyance, de la flamboyance et une grande douceur dans nombre de tes petits mots.

Merci...vraiment...j'en suis touchée et très surprise..je n'ai pas ce sentiment quand j'écris..

Tu prends l'image d'une chrysalide..j'aime bien cette image..chaque plongée dans les abyssses me permettent, une fois remontée, de me questionner davantage sur moi-même, une façon de mieux me connaître, de mieux m'apprivoiser...de mieux mettre des mots sur ces maux..

Et puis...nous ne sommes pas QUE ces maux, fort heureusement, et les émotions qu'on partage sont tellement riches et intenses !


La vie est trop courte pour se prendre la tête

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Humana15
09/07/2023 à 21:14

Citation de Narikya #464940

"Parfois, on ne trouve pas ses mots. Pourquoi devrait-on toujours trouver ses gestes ?"

Pas faux! même si j'ai le sentiment que le corps "sait" et ment moins facilement, il n'est pas impossible qu'il soit lui aussi mal calibré! Et de toute façons que nos radars ne soient pas tous de la même manufacture et qu'on est besoin des sous titres de tempe en temps!

concernant le langage des animaux... je parlais des "sauvages" dans le sens non domestiqué... par se que, j'ai bien peur que chez les animaux "dit de compagnie", il y est quelques interférences... et que ce langage ne soit plus tout a fait l'original, qui est visiblement source de quiproquo!

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RedRose
10/07/2023 à 09:32

Citation de Marquise_fem #464931

L'essentiel est que ton coeur ne devienne pas cœur de pierre 😏

Cadeau...

Du poids de la sociabilité


La vie est trop courte pour se prendre la tête

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Ancien membre
10/07/2023 à 10:09 - 10/07/2023 à 10:11

Citation de NarikyaEt je dois dire que cela me mettrait aussi très mal à l'aise si on cherchait à m'extirper un truc que je cherche à cacher...

Intéressant. On pourrait partir sur un autre sujet avec ça.

Comment les autres ont le culot d'être intrusifs-ves parfois... Comment s'affirmer et poser des limites pour ne pas se laisser envahir ?

À contrario: comment lâcher prise et laisser entrer quelqu'un dans sa sphère intime quand on décèle chez cette personne un intérêt sincère pour nous.

Commencer à faire des rencontres ?


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