Bonjour,
Ça fait quelque temps qu'un sujet me trotte dans la tête. J'ai 48 ans, je suis bisexuel, mon ex-femme a eu des relations romantiques avec une femme, ma fille aînée est bi/pansexuelle, mon fils est pansexuel en couple avec un garçon trans. Autant dire qu'à la maison, on discute assez librement des questions de genre et d'orientation.
Dernièrement, je discutais avec des amis gay de longue date. Ils vont à la gay pride tous les ans, ont manifesté en faveur du mariage pour tous. Nous avons commencé à parler de mon fils et de son copain et là, je suis un peu tombé des nues. Je me suis retrouvé face à des personnes totalement transphobes et je ne m'y attendais pas du tout. J'ai eu droit à tous les clichés sur les trans, une volonté délibérée de mégenrer le copain de mon fils "tant qu'il n'aura pas été opéré", une méconnaissance complète de ce qu'est la transidentité, des rapprochements douteux entre la dysphorie de genre et les maladies mentales, bref, un discours qui m'a fait penser à la manière dont on considérait l'homosexualité dans les années 70. Je n'ai pas très bien réagi et j'ai vraiment eu du mal à me retenir de les traiter de vieux croutons transphobes.
Mon ex-compagnon était un peu semblable : il ne supportait pas qu'on parle de communauté LGBT, ne voyait pas ce qu'il avait en commun avec les lesbiennes, estimait que les gays étaient trop visibles et qu'ils ne devraient pas revendiquer des droits, était mal à l'aise avec la transidentité du copain de mon fils. Lui aussi, pourtant gay jusqu'aux ongles, me tenait régulièrement un discours assez LGBTphobe.
Je m'interroge. Comment peut-on faire partie d'une minorité sexuelle ou de genre, s'être battu pour que la société nous accepte tels que nous sommes, et se montrer indifférent au sort des autres minorités qui composent l'arc-en-ciel LGBTQIA+ ? Que mon père homophobe viscéral ait du mal avec les trans, ça me désole, mais il y a une sorte de cohérence dans son rejet. En revanche, qu'une personne gay ne s'intéresse pas à la lettre voisine de la sienne dans la communauté déjà restreinte que nous formons, je ne le comprends pas. Ça interroge l'idée même d'une communauté regroupant l'ensemble des sexualités et genres "atypiques". Estimez-vous que nous avons des intérêts communs à défendre, par-delà nos différences, pour nous protéger contre les discriminations et défendre nos droits et libertés, ou vous considérez-vous comme n'appartenant pas à une communauté LGBTQIA+ ? Le phénomène que j'ai décrit est-il fréquent selon vous ? Qu'en pensez-vous ?
Citation de Nozomi-san #464015Des trans n'auraient pas compris les pancartes "stop mutilations intersexe"
Si je comprends bien des trans ont mal interprété les revendications des intersexes et pris pour leur compte "stop mutilation" en pensant aux chirurgie de réassignation sexuelle?
C'est ouf cette ignorance...
Citation de Lyys #464028
C'est ça
Citation de Nancéien #464000
J'adore ta famille arc en ciel 🏳️🌈 ! La communauté lgbtqia+ n'existe que par son nom. Au final, ton constat est le mien. Les vecus des uns et des autres d'une lettre à l'autre est complètement différent. Il y a un côté tres humain et egocentré, chacun preche pour sa paroisse et ce qu'il se passe chez le voisin on s'en fiche un peu, ca ne nous touche pas, on n'est pas concerné.. et on ne fait pas l'effort non plus pour se comprendre parce que oui ,ca demande un effort de compréhension. Et parfois quand on essaie de comprendre, il peut arriver de tps à autre, que certain.e.s manquent aussi de pédagogie et que les discussions tournent au vinaigre par manque de compréhension mutuelle. Tout depend du positionnement de chacun et de son affecte face au sujet.
Citation de Nozomi-san #464036
😔
Sinon j'ai remarqué non pas de la transphobie mais un désintérêt et une incompréhension pour la transidentité de la part de gens issus ou proches du milieu LGB
Ça fait longtemps que j'ai remarqué que le fait d'être soi-même discriminé n'immunise pas sur le fait d'être intolérant.
Je compte plus le nombre d'homos transphobes ou misogynes, de trans misogynes ou homophobes (ou qui veulent rétablir les thérapies de conversion pour les lesbiennes par exemple), de LGBT+ racistes, de femmes homophobes ou transphobes sans oublier les musulmans, les arabes, les noirs ou les juifs racistes, LGBTphobes ou misogynes etc etc la liste est longue. Toutes les "combinaisons" sont possibles dans tous les sens malheureusement.
Ça fait longtemps que je ne crois plus à l'alliance des "minorités" ou des "populations discriminées".
Dès le lendemain de l'adoption du mariage pour tous, les gays et les lesbiennes ont commencé à se faire la guerre et se sont opposés sur la GPA entre autres. À la même époque, la gauche a commencé à reculer en banlieue à cause de l'adoption du mariage pour les "PD".
En 2020, lors des manifestations contre le racisme du Comité Adama, il y a eu des agressions homophobes et transphobes en pagaille contre des LGBT+ non-blancs par des non-blancs.
Un intervenant ci-dessus a rappelé les agressions anti-intersexe lors de la pride par des trans.
Bref, les exemples ne manquent pas.
C'est la réalité malheureusement. On est pas dans le monde des bisounours où tout le monde se soutient.
Citation de Yotuel #464068
Hélas, je dois bien admettre que je fais les mêmes (tristes) constats... La "communauté" LGBT n'est que le reflet de notre société.
Salut les gens !
Citation il ne supportait pas qu'on parle de communauté LGBT, ne voyait pas ce qu'il avait en commun avec les lesbiennes, estimait que les gays étaient trop visibles.
euuh what ? mais du coup le mec considère avoir des avantages par rapport aux autres mais il est anti-lgbt ? j'ai pas compris ?
Citation de Lyys #464045
oui je comprends ce que tu veux dire, je pense qu'il faut pas le voir sous cet angle mais plus en mode "les concernés et non-concernés". Je vais te donner un exemple pour que ça soit plus parlant, par ex, les personne d'origine magrébine vivent le racisme. Elles sont donc "oppressées" sur ce point. Ce sont des minorités. Mais est-ce que tu attends d'elle qu'elle soit éduquée sur la transidentité ? Oui ou non ?
Si non, il faut s'attendre de même pour tous les non-trans.
Parce que je trouve que c'est très différent de vivre la dysphorie de genre, le mégenrage et l'homophobie. Le seul point commun, c'est les idées sui* (c'est triste quand on y pense) mais même quand je pense au sujet du suicide, de mon vécu, les deux seules personnes qui estimaient que le sui c'était de la lâcheté, bah c'était des personnes trans. C'est super étonnant quand on sait que les trans sont très touchés par cela !
En tant qu'homosexuel, je ne sais pas du tout ce que l'on peut ressentir mais c'est vrai qu'être dans des espaces lgbt m'a permis de mieux comprendre ce qu'était la transidentité et ce qu'elle n'était pas. Par ex, avant, je pensais qu'on disait "transsexuel" alors qu'il ne faut pas.
Avant, j'arrivais pas à distinguer l'expression de genre du genre, pour moi, on pouvait tout à fait être un homme féminin, une femme masculine, une personne androgyne, j'arrivais pas à comprendre que être trans, c'était encore autre chose.
Je me suis beaucoup plus éduquée sur la dysphorie, l'importance de pas mégenrer même si j'ai encore du mal à comprendre certains choses. Si la personne ne souffre pas de dysphorie par ex et qu'elle se dit trans, j'ai dû mal à comprendre, et je sais que même au sein des groupes trans, tout le monde n'est pas d'accord. Certains diront que c'est nécessaire, d'autres que non. Et en tant que non-concerné, je me vois pas m'imposer et dire "alors c'est ça la transidentité ! j'ai raison et tu as tort", c'est malaisant. Sauf que y a des trans qui pensent ça aussi. Et il est là le problème.
C'est difficile de s'éduquer, de savoir ce qui est bon et pas bon quand les personnes trans eux-mêmes sont divisés sur certaines questions (car pour ma part, j'ai entendu tout et son contraire). Là encore, dernièrement je pensais que la transition était un choix, et sur un sujet, certains trans disaient que non.
Citation de Yotuel #464068
pour le racisme, pour le coup, j'ai jamais été témoin (tant mieux d'ailleurs) mais il faut ajouter aussi un combat qui est totalement invisibilisé et qui selon moi fait bcp de dégâts : le validisme. Pas que les lgbt bien sur ! mais Mon Dieu, le validisme (concerne donc la discriminations envers les personnes handicapés). C'est une catastrophe. Aucune inclusion. Nada.
je me permets de raconter une expérience qui m'a choqué. J'était donc sur un site lgbt et dans celui-ci, on avait les différentes identités de genre, étiquettes etc, parmi l'une d'entre elles, il y avait ce qu'on appelle l"'autismegenre", pour vous faire simple, c'est le fait d'être attiré sexuellement par les autismes pour leur traits autistiques. J'étais choquée. Et les modérateurs n'ont rien fait alors que ça a été signalé par des autismes qui évidemment était profondément écœurés. Quelle honte franchement.
Il pensait peut-être que c'était une identité valide ? non mais franchement ...
enfin bref, voilà, la bêtise humaine 🤧
Je suis choquée pour l’histoire du panneau intersexe mais ça montre bien l’ignorance au sein même de la communauté.
J’ai aussi un ami gay qui m’a fait part de son incompréhension sur les propos que tient son homme sur les lesbiennes et les femmes en général, qu’il se coupait de ses amies féminines pour se cloîtrer qu’entre gay… ça m’a tellement vénère ! Il croit qu’il est sortit d’où lui???
Hello,
La tolérance, une histoire bien compliquée. Le fameux "milieux" LGBT n'est rien d'autres que plusieurs problématiques différentes, réunies sous la même bannière. Cela ne signifie pas que les différentes problématiques se tolèrent, juste qu'elles mènent un combat ensemble et essaient de se supporter (pas dans le sens aider, mais tolérer). Ca c'est le postulat que j'en ai fait depuis plusieurs années.
Concernant les trans, le problème d'intolérance le plus évident vient du fait que beaucoup de gens ignorent ce qu'est la transidentité et que beaucoup voient cela comme un choix. Pour eux, les trans font le choix d'être une femme ou un homme en dépit de "l'évidence" donnée par dame nature, et que donc, pour eux, nous ne sommes rien d'autre qu'un homme qui veut être ou qui veut ressembler à une femme, ou une femme qui veut être ou ressembler à un homme. Par conséquent, ces personnes nous considèrent toujours comme étant l'homme ou la femme que nous avons été physiquement. Dans le pire des cas certain.e.s pensent même que nous faisons cela pour tromper nos semblables...
Et là je parle bien du "milieu" LGBT, et vu que tu parles d'homo intolérants, le souci c'est qu'ils ne se rendent pas compte qu'ils sont eux-même victimes du même problème vis à vis des hétéros : or être homo ça ne se choisit pas ! Mais être trans ça ne se choisit pas non plus !
Mais cela montre qu'il n'y a pas de différence, que l'on appartienne au milieu LGBT ou hétéro ou je ne sais quoi : il n'y a pas plus de tolérance chez les uns que chez les autres, tout au plus une forme de recherche de compréhension pour les LGBT les plus ouverts ou empathiques.
Maintenant, en tant que trans, nous ne sommes pas aidés pas notre propre "communauté" si on peut appeler cela une communauté. Moi je ne me sent pas du tout concernée par cette dite communauté, mais pour autant j'en subit les conséquences comme tant d'autres.
Contrairement aux homos, au seins même des trans beaucoup vont prôner la liberté de choix de son genre (ce qui va dans le sens de nos détracteurs en ce sens que c'est un "choix"), alors que d'autres -dont je fais partie- vont au contraire affirmer que ce n'est pas un choix ! Faire une transition peut, dans une moindre mesure, être un choix (on le fait ou pas) mais être trans, c'est à dire me sentir fille depuis toute petite alors que je suis née avec un corps de garçon, je me le suis prise en pleine gueule ! J'ai rien demandé, je n'ai pas choisi d'être une fille, je n'ai pas choisi mon genre, seulement il est là depuis toujours ! Et je l'ai toujours affirmé haut et fort, si j'avais pu arriver à me faire à ce corps de garçon et donc à cette identité qui ne me correspond pas, ça m'aurait vachement simplifié la vie bordel ! Sauf que la souffrance est telle qu'elle en devient insoutenable au point d'être forcée de transitionner, ou de mourir, voire de finir sa vie comme une loque dépressive n'ayant pas le droit d'exister.
Le "milieu" trans regroupe bien d'autres problématiques qui se retrouvent mélangées dans une même case, or nous n'avons pourtant pas tous le même problème de base quand bien même certaines choses se recoupent plus ou moins; et cela, ce mélange de problématiques, exprimées de manière différentes par leurs porteurs vont constituer un gros souci d'amalgame et créer une incompréhension de masse dans les esprits. Je ne vais pas plus loin dans mes propos afin d'éviter de déclencher un conflit ou une levée de boucliers (bien que ce soit peut-être déjà trop tard, mes propos ne faisant pas du tout l'unanimité dans le milieu) mais j'avoue que c'est parfois gonflant de voir des gens subir car un amalgame est fait par une cause voisine à la notre et qui pourtant ne trouve pas sa source au même endroit et n'est donc pas la même problématique...
Je tiens à préciser que je n'invalide en rien la légitimité de chacune des différentes causes; je souhaiterai juste que l'on sépare les combats pour plus de clarté et moins d'incohérences face au "grand public".
Bonjour,
Dayzelle : ton texte, j'aurais pu l'écrire mot pour mot. Merci de la clarté de ton propos.
L'intersectionalité, c'est si difficile à pratiquer !
Citation de Occamj #464342
Oui, Jeanne, compliqué de faire comprendre l'intersectionnalité, ou de ne pas opposer intersectionnalité et universalisme.
Tou.te.s ég.aux.ales même si nous sommes tou.te.s différent.e.s
Et ça s'applique dans tous les domaines : orientation sexuelle, genre, origines ethnique et sociale, etc...
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Citation de Clem Ence #464371
Du coup je parlerai plutôt d’équité que d’égalité, mais je te rejoins @Occamj
Citation de Némésis Inu #464374
Oui, équité dans les faits.
Mais l'égalité, c'est mon côté idéaliste 😍
Citation de Clem Ence #464375
Fut un temps j’étais aussi une idéaliste… mais ça c’était avant!😅
Citation de Némésis Inu #464378
Oui, bon, c'est vrai qu'en ce moment, c'est à désespérer... 😕
Citation de Dayzelle #464328
je trouve ce texte bien écrit et je le rejoins (bien qu'ayant un chemin très différent du tiens)
Citation de Dayzelle #464328 Concernant les trans, le problème d'intolérance le plus évident vient du fait que beaucoup de gens ignorent ce qu'est la transidentité
Je dirais ""pas que pour les Trans"". L'ignorance est la clé de voute de l'intolérance et de réflexion que l'on va qualifier de phobique. C'est fréquent ici. Je vois des personnes s'étriper car on privilégie les noms d'oiseaux aux explications.
La plupart des personnes si elle n'ont pas du venin à la place du sang sont capables de comprendre lorsque des personnes posées prennent le temps d'expliquer les choses sereinement. Ensuite si la personne n'est pas en capacité de comprendre je passe mon chemin pour ma part (silence radio).
La transidentité n'est pas un choix. Ensuite nous sommes tellement différent(e)s qu'il n'est pas facile de s'y reconnaitre pour les novices.
Je suis dans une association Trans il n'a pas été facile de faire comprendre que l'on pouvait être Trans sans prendre d'hormone. Pour moi c'est un choix pour une Trans binaire ce n'est pas un choix c'est une évidence.
Pas facile parmi mes sœurs de faire comprendre que le fait de ne pas prendre d'hormone ne fait pas de moi une travestie. D'ailleurs c'est l'ignorance qui fait que énormément de filles se pensant travestis sont en réalité des trans qui s'ignorent avec une dysphorie mais acceptant leur genre d'origine. Moi même j'ai pensé être une travestie avant de prendre conscience de ma légitimité. Aujourd'hui je n'ai plus aucun complexe vis à vis de mes sœurs.
Ce n'est vraiment pas facile de s'y retrouver pour une personne non informée de se repérer quand nous avons tant de difficulté à nous accepter nous-même, et entre nous.
Citation de Nozomi-san #464015 Des trans n'auraient pas compris les pancartes "stop mutilations intersexe",
Toujours l'ignorance. J'ose espérer que les personnes concernées ont pris conscience de leur méprise. L'intersexualité est encore plus méconnu que la transidentité c'est un véritable tabou de notre société. On vous rend invisible car vous gênez les codes du patriarcat. On vous mutile parce qu'il faut vous faire rentrer à tous prix dans une case F ou M.
J'ai été choqué quand tu as dit qu'on t'avais dit qu'on ne pouvait pas t'aider quand tu t'es adressé à mon association LGBT généraliste. Ils auraient dû t'orienter vers une association Trans du moment que tu étais en questionnement sur ton genre.
Je te rassure cela ne se reproduira plus j'ai fait remonter l'information. Et tu es le bienvenu à l'association Trans quand tu le souhaiteras. L'ignorance toujours l'ignorance.
J'ai fait mon coming out non binaire auprès d'une membre proche de ma famille. Le premier mot qu'elle a dit CATASTROPHE. Je lui ai demandé pourquoi Marre des Wokes et des LGBT. J'avoue que cela n'encourage pas au dialogue. En creusant devant l’incohérence des propos j'ai demandé Qu'est ce que cela veut dire LGBT. Réponse "Euh ! Idéologie..." L'ignorance toujours l'ignorance.
Nous sommes toujours attaquées par l’extrême droite. Nous sommes mis au pilori tout de suite après l’immigration. Chacun a ses opinions que je respecte. J'ai connait même des Trans d'extrême droite. Mais quand on a comme unique information une soupe que l'on sert à longueur de temps comment penser autrement. Alors on parle de trans-activiste, d'idéologie Trans et il suffit de prendre l'exemple des Drags Queens dans leur écoles pour faire de nous des démons, périls de la France.
Pour conclure, je dirais que nos amis gay font partis de la société. Il est normal qu'il en ont les caractéristiques et les faiblesses.
Monique 💋👠🎼❤️
Merci pour toutes vos contributions. Comme cela a été très bien dit, le maître mot, c'est d'expliquer, de faire comprendre la réalité de chacun. Tout être humain un tant soit peu curieux et s'intéressant à la société dans laquelle il vit, est capable d'entendre. Il suffit d'un petit effort... C'est ce que j'apprécie tant sur BeTolerant : on réunit tout le monde, on explique, on fait de la pédagogie. Il y a de l'écoute, une réelle empathie, ça permet de progresser collectivement.
Je suis bi mais j'ai moi aussi été confronté à l'indifférence de l'association LGBT que je suis allé consulter et qui était, j'en suis persuadé, atteinte d'un certain jeunisme. Après un premier rendez-vous où je ne me suis senti ni accueilli ni compris, je n'y suis jamais retourné. Heureusement, j'avais des ami(e)s et j'ai pu trouver le moyen d'aborder mes interrogations autrement.
Je reconnais que c'est parfois compliqué d'expliquer la diversité des situations. Il y a cependant d'énormes progrès. Les mutilations subies par les intersexes ne sont plus taboues. L'idée primordiale selon laquelle la transidentité et l'homo/bi/pan sexualité ne sont pas des choix progresse dans la population. Globalement, la banalisation des sexualités autres a permis de faire comprendre à une majorité d'hétéros qu'ils n'étaient en rien menacés dans leur mode de vie.
Merci tout particulièrement de me faire prendre conscience que la "communauté LGBTQIA+" est une somme de communautés d'intérêts disparates qui se superposent et se tolèrent (comme on tolérait les protestants dans un pays très catholique après l'édit de Nantes). Je n'en avais pas conscience. Il me semblait que nos différences étaient moins grandes que ce qui pourrait nous unir et constituer des valeurs communes : la volonté de lutter contre les stéréotypes et l'intolérance, le fait que nous n'avons pas choisi d'être comme nous sommes et que nous devons tous faire un chemin pour nous accepter et être fiers de nous-même, la volonté de s'affirmer collectivement en expliquant ce que nous vivons, une même demande de respecter notre identité, la volonté de mettre en lumière les atteintes à nos droits et de tendre vers une égalité réelle dans l'ensemble de la société.
C'est mon côté idéaliste 😉
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Citation de Deelinph #464637 Si tu avais été plus jeune aurais-tu changé d'avis quant à une prise en charge médicale ? Je suis curieuse de savoir si l'âge peut-être un facteur déterminant quant à se lancer dans un parcours transidentitaire ?
Ta question est très personnelle. Chaque personne réagira différemment. J'ai dans mon entourage au moins une personne Trans binaire qui n'a pas entamée de transition à cause de l'age. Il faut vraiment distinguer la transidentité qui n'est pas un choix qui débouche quasiment toujours sur un suicide si on ne peut vivre sa vraie vie et la transition médicale. Ainsi tu comprendras que "parcours transidentitaire" n'est pas le terme approprié, tu voulais parler sans doute de parcours de transition.
Chacune va se comporter différemment face à la transition médicale. Je vais te répondre sincèrement en ce qui me concerne Trans non binaire. Est-ce que j'aurais fait une transition médicale si j'avais été plus jeune. Oui certainement pour me féminiser et ne pas vivre cette peur au ventre indéfiniment des années et des années en sortant.
Est-ce que je l'aurais fait à mon âge si j'avais été seule. Peut-être je me serais sérieusement pencher sur la question sur les risques et avantages.
Monique 💋👠🎼❤️
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Citation de Deelinph #464643
La transidentité regroupe toutes personnes qui se sent totalement ou partiellement en désaccord avec le genre assigné à la naissance.
Cela n'a rien à voir avec le fait d'être efféminer et se sentir homme ou d'être un "garçon manqué" et se sentir femme. Une personne Trans se sent forcément mal à l'aise et a un besoin fondamental de se mettre en accord avec ce qu'il ou qu'elle est. Cela devient vital sauf de vivre en zombie jusqu'à la fin de ses jours.
En ce qui concerne la transition et l'age je t'ai parlé pour moi je ne peux pas parler pour les autres. Une transition sociale et médicale n'est pas une partie de plaisir même si elle se révèle indispensable pour la majorité d'entre nous. Certainement que l'age est un facteur qui entre en ligne de compte. Il a aussi le vécu, les proches plein de facteurs qui entrent en compte.
Parfois il est même plus facile de commencer une transition à l'aube de la retraite pour se préserver des rejets au travail. Chaque cas est différent concernant la transition.
Il faut juste que tu comprennes que notre but à toustes est de trouver un équilibre ou on se sent mieux. J'essaie de ne pas tout casser autour de moi parfois on a pas le choix. On recherche une Harmonie, on veut juste vivre heureux/heureuse.
Monique 💋👠🎼❤️
Je tiens à vous remercier pour vos échanges sur ce sujets. C'est enrichissant ! ❤️
(Signé : Une lectrice amatrice de sociologie).
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Citation de Nancéien #464631 Je suis bi mais j'ai moi aussi été confronté à l'indifférence de l'association LGBT
Ça m’attriste et me soulage d’entendre ça car pareille, en tant que Bisexuelle j’ai été très mal accueilli par l’association LGBT de Paris. Je ne sais pas si c’était du jeunisme j’avais 30 ans et paraissait plus jeune. Il m’ont direct mis un rdv avec un psy ( ?) alors que ben j’en ressentais pas le besoins mais ignorante que j’étais j’ai cru à une procédure standard.
Le rdv a été une catastrophe : le psy me poussait à retrouver une vie hétéronormative ! Il parlait de phase comme si la bisexualité n’existait pas ! J’ai coupé court à cette mascarade et me suis débrouillée seule par la suite en trouvant l association bi- cause 😍
Je reste qd même écœurer qu’ils puisse aussi mal agir auprès des personnes trans et intersexe, ça me dépasse
Citation de Deltalice #464647
Je te remercie à mon tour pour ton intervention. J'espère n'avoir pas été trop rasoir. 20 ans dans la formation cela peut laisser des traces 😜
Monique 💋👠🎼❤️
😜