Sexualité après l'opération

Bonjour,

Je lance ce sujet afin que chacun/chacune puisse s'exprimer s'il le souhaite sur comment a évolué sa sexualité entre avant l'opération et après l'opération génitale.

Cela recouvre moult domaines, mais les thèmes ci-dessous ne sont peut-être pas exhaustifs :

• est-ce qu'un gros remaniement psychique inconscient a eu lieu dans le post-op immédiat ?

• est-ce que votre orientation a évolué (un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout) ?

• est-ce que vous êtes toujours avec le même partenaire ? est-ce qu'il ou elle est satisfait(e) ? est-il/elle parti(e) ? l'avez-vous quitté(e) ?

• est ce que vous tombez plus facilement amoureux/se ? est-ce que vous vous sentez plus en confiance en vous ?

• est-ce que vous avez plus de partenaires sexuels, ou au contraire êtes-vous tombé(e)s dans l'asexualité la plus radicale, voir simplement l'amour platonique/tendresse ?

• d'un point de vue technique, est-ce que vos sensations sont satisfaisantes ? vos orgasmes plus forts, moins forts, différents ?

• envisagez-vous d'adopter des enfants ?

• etc...

Je ne peux répondre que partiellement, car je ne suis pas encore post-op, mais c'est en cours, et il y a déjà eu des changements concernant ma façon de voir les choses du point de vue de l'orientation sexuelle. Je m'explique :

Je suis un homme trans et je vais bientôt passer par la case phalloplastie.

En prenant cette décision, j'ai fait le "deuil" de ma sexualité d'avant ou je me comportait comme un homme gay exclusivement.

Les rapports que j'avais avant me gênaient lorsqu'ils étaient orientés sur mon sexe de naissance.

Mais la phalloplastie m'enlèverait définitivement cette gêne et honte que j'ai de cette partie de mon corps et ouvrirait le champs des possibles à des rapports sexuels plus classiques comme ceux que peut avoir un homme cisgenre.

C'est pourquoi je m'intéresse désormais aux femmes et femmes T post-op, même si j'aime encore les hommes.

Le fait d'avoir une phalloplastie me ferait me sentir moins "efféminé" physiquement (même si j'ai un physique vraiment masculin) et lèverait le blocage psychologique que j'ai encore par rapport aux femmes (peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas montrer mon vrai moi).

Pour les femmes transgenres pré-op, la question ne se pose pas, car je ne suis pas confronté au même problème, étant donné que je peux avoir avec elles des rapports sexuels comme avec les hommes cis, même si ce sont des femmes !

Pour le reste des questions, je répondrais volontiers quand j'aurais enfin la phalloplastie.

Pour les femmes transgenres pré-op, la question ne se pose pas, car je ne suis pas confronté au même problème, étant donné que je peux >avoir avec elles des rapports sexuels comme avec les hommes cis, même si ce sont des femmes !

Bonjour,

Je comprends ce que tu veux dire d'un point de vue fonctionnel. Cependant, je (trans MtF) ne fais plus l'amour de la même façon depuis ma transition. Donc lorsque tu parles de blocages psychologiques, sache qu'une femme trans "non-opéré" (en fait il faut préciser, car j'ai eu une intervention chirurgicale partielle qui me place dans une catégorie que tu sembles ignorer) peut aussi ne pas vouloir de rapports de type pénétratif avec un homme trans qui a (encore ?) un vagin, non du fait qu'il a un vagin, mais du fait qu'elle ne désire tout simplement pas avoir un rapport "comme un homme cis". Donc je dirais que pour envisager des rapports sexuels après une opération de réassignation, il faut de toute façon être à l'écoute de son propre corps, mais aussi (beaucoup) des attentes et désirs de son/sa partenaire. Pour moi cela a ouvert la porte d'une sexualité bien vécue.

En conclusion, grande nouvelle: corps et psyché fonctionnent de pair.

Je n'étais pas au courant qu'il y avait des opérations partielles pour les femmes trans (je me coucherais moins bête ce soir).

Sinon, je n'ai pas précisé que je ne parlais pas de toutes les femmes trans pré-op, mais je comprends tout à fait ce que tu veux dire et surtout que le type de gêne que je ressens peut être ressentie en sens contraire.

Par contre, je n'ai jamais dis qu'une femme pouvais me pénétrer le vagin, déjà que je n'aime pas ça avec les hommes cis... (Car je ressens la même gêne qu'évoqué précédemment)

Je pensais plutôt à la pénétration anale, comme un homme cis pourrait le faire à un passif ou une femme avec un gode ceinture à un homme.

Je ne sais pas si le psyché est lié au corps, je n'irais pas jusqu'à l'affirmer, mais en tout cas le comportement, les agissements (et le bien-être évidemment), je dirais que oui. Pour moi, le corps reste une enveloppe, ce qui compte le plus c'est le "vécu intérieur" et quand ce vécu est en rupture partielle ou totale avec le corps, c'est là qu'il y a disphorie. Moi en l'occurrence, je fais pour le moment de la dysphorie génitale.

Alors pour moi les choses ont completement changèes. Avant , j'etais en mode survivaliste et je me lançais dans les relations plus pour tenter de résilier que réellement pour avoir des relations.

Bon, après. Avec le recul je comprend que je ne plaisais pas spécialement. Ce serait un peu facil de tout mettre sur le dos de la situation. Je ne plaisais pas parce que je n'etais pas attractive en tant que femme et puis voilà !

Aujourd'hui. Je me rend bien compte que les choses ont evoluer, je vois que je plais et on me dit assez regulierement que je suis beau (perso pourvu que je me sente bien dans mes pompes, le reste ...) mais je suis tellement plein de panique ...

Quand je lis ce genre de topic, une partie de moi se dit whaaa, ielles en ont de la chance d'être capable de relationner comme ça.

(Même si ça ne dure pas toujours/même si c'est un one shot)

Par contre quand je fais des rencontre, je suis completement bloqué. Au pire, je me sens agressé, au mieux je prend la tengeante diplomatiquement.

Je crois que ça s'est tellement mal passé tout au long de ma vie qu'aujourd'hui, je suis face à un traumatisme que je n'arrive pas à dépasser.

Après, mieux vaut être seul que mal accompagné mais n'empêche que même sans parler de sexe, pouvoir avoir des calins quand t'es mal, quand tu doute ou quand tout foire, c'est quand meme grave la classe ...

Est ce que je suis le seul comme ça ?

Par contre, je n'ai jamais dis qu'une femme pouvais me pénétrer le vagin, déjà que je n'aime pas ça avec les hommes cis... (Car je ressens la même gêne qu'évoqué précédemment). Je pensais plutôt à la pénétration anale,

Je n'avais pas évoqué non plus du reste de cas spécifique, mais oui, je comprends ce que tu veux dire.

Par contre quand je fais des rencontre, je suis completement bloqué.

Bonsoir,

Es-ce que tu as essayé de comprendre ce qui "coince" au moment des rencontres ? Je comprends que les souvenirs puissent être difficiles à dépasser, mais il faut poser des mots sur les choses si tu veux espérer que ça change. Peut-être est-ce déjà le cas ? Sinon, je te conseille de t'en ouvrir à un thérapeute. Sans être une garantie de succès, cela pourrait t'aider à aller vers les autres.

Et oui, les câlins ça fait beaucoup beaucoup de bien. Vivre sans, j'aurais du mal. As-tu aussi des amis pour ça ? Je sais, c'est peut-être différent, mais des câlins, j'ai au moins deux ou trois personnes à qui je peux demander sans que ça engage à rien de plus. Et ça soulage.

Oui, j'ai essayé les thérapzutes (au moins 1) mais je crois que pour l'instant, je me sens tellement sollicité (il me reste 2 operation. 1 pour reparer et l'autre pour la prothèse érectile) que je me sens braquer.

Pour ce qui est des calins, je sais que si je demande, je serais accueilli à bras ouvert mais je reste pudique, même avec ma soeur et ma nièce.

(Par contre, j'ai beaucoup evolué. Maintenant j'arrive à les receptionné presque sans gêne)