STOP à la fétichisation des personnes transgenres. betolerant est le seul site de rencontre trans à ne pas considérer la transidentité comme un vulgaire fantasme fétichisé.
Salut,
Je passe le pas aujourd'hui en vous parlant de mon ressenti.
Beaucoup d'entre vous, depuis l'enfance sentent qu'elles sont des filles (je m'adresse aux filles particulièrement mais les garçons peuvent également avoir été concernés) dans un mauvais corps. Il y a le déni, le doute et l'acceptation avec parfois des années de souffrance.
J'ai toujours eu un côté féminin (Monique existe depuis longtemps) qu'aujourd'hui je libère en me travestissant depuis quelques mois. Je suis bien en garçon, la cohabitation se passe très bien.
Cela fait maintenant plusieurs mois que je fais la folle, je m'émeus, je dialogue avec des personnes de tout horizon ici sur Betolerant.
Aujourd'hui je me pose une question,
Est-ce parmi vous qui avez entamé votre transition il y a des personnes qui au départ était sûr mais sûr de ne pas être des filles trans ?
Lorsque je discute ici avec des filles trans je me sens bien, je partage souvent leur douleur mais je suis émerveillée par leur courage, leur parcours, leur personnalité.
Pour le moment je n'ai jamais accroché avec les personnes qui se présentent uniquement comme travesti cela met arrivée que l'on m'appelle chérie dès la deuxième conversation. Ce que j'ai poliment réfuté. Je m'aperçois de cette image que l'on véhicule en temps que travesti. J'ai l'impression de lutter contre des moulins à vent en voulant démontrer que les travestis ne sont pas toutes des machos en robe.
Est-ce que je me mens à moi-même, est-ce que je dois mentir pour que l'on me voit autrement comme une fille de cœur pas de cul (ce qui ne m'empêche pas d'être très coquine) ?
Je vous remercie pour votre éclairage.
Monique
💋 👠 💓 🎼
Citation de Harmonique #416022J'ai l'impression de lutter contre des moulins à vent en voulant démontrer que les travestis ne sont pas toutes des machos en robe.
Oui mais justement à quoi bon te fatiguer , tu sais que c est peine perdu .
Citation de Harmonique #416022est-ce que je dois mentir pour que l'on me voit autrement comme une fille de cœur pas de cul
Sincèrement je ne comprends meme pas que tu puisses te poser cette questions , celles et ceux qui te connaissent savent qui tu es réellement , on joue , on déconne mais on sait parfaitement que tu as un coeur immense , je ne crois pas qu une seule personne ici te considère comme une fille de cul .
Bonjour,
Est-ce parmi vous qui avez entamé votre transition il y a des personnes qui au départ était sûr mais sûr de ne pas être des filles trans ?
Intéressante question. Dans la pratique, seule une minorité de personnes trans ont eu les outils mentaux et linguistiques pour pouvoir s'affirmer "trans" dès leur plus jeune âge. Dans la pratique, sauf depuis récemment (disons 10 ans ? 20 ans ?), la grande majorité de personnes trans vivaient dans une espèce de déni, provenant d'une absence de référence concrète reliant leur situation à un état.
J'ai été certaine de ne pas être une personne transgenre durant toute mon enfance et adolescence, car :
1) le mot n'existait pas, il n' y avait aucune référence à cet état dans mon entourage culturel (je fouillais dans ma bibliothèque municipale, à l'époque, pour comprendre, saisir ce que je ressentais). Ce qui n'est pas dit n'existe pas.
2) Le peu qui semblait s'approcher de mon état me révulsait (moi, petite fille sage, bien élevée et passionnée de sciences, m'identifier à zaza dans la cage aux folles ?? Sérieux ??). J'avais un objectif: comprendre l'univers, intégrer un centre scientifique, sortir de mon trou de province et côtoyer les meilleurs chercheurs du monde. Je n'allais pas laisser mon envie de mettre des robes et des talons se mettre en travers de ça. Tout ça à 10 ans. C'était pas un placard, plutôt un coffre à la Fort Knox.
Tout ça a conduit à une bien classique transphobie intériorisée: je ne voulais pas être trans, donc je me suis réfugiée dans la case la plus acceptable pour moi: homme aimant se travestir. Je cochais pas vraiment les cases, car il y avait quelque chose au fond de moi qui me disait que les vêtements n'étaient qu'un symptôme, et que me dire "je suis une femme" me procurait déjà une sensation indéfinissable. Je faisais comme je pouvais, en me débattant avec les circonstances, tout en appréciant les avantages d'être un homme en couple, avec 3 beaux enfants et la maison avec jardin.
A la lumière de mon expérience et de toutes les lectures que j'ai pu faire depuis, je sais désormais que la trajectoire de vie et le ressenti des personnes en questionnement de genre peut être infiniment complexe. Il y a mille façons d'être un homme, une femme, et tout entre les deux. Nous avons tous et toutes notre "roman narratif autobiographique", qui n'est pas la vérité, mais une vérité constituée comme un puzzle (parfois il manque des pièces), issue de nos souvenirs exacts et romancés. Vérité d'où émerge notre personnalité actuelle.
J'ai résisté de toutes mes forces, inconsciemment, à l'idée d'être une femme trans. Le voile déchiré, je prend donc désormais toute tentative de définir une norme, ou la validité de telle ou telle identité de genre, avec la plus grande circonspection !
Bonjour chère Monique, bien que cette question:
Citation de Harmonique #416022Est-ce parmi vous qui avez entamé votre transition il y a des personnes qui au départ était sûr mais sûr de ne pas être des filles trans ?
ne s'adresse pas à moi, j'avais envie de participer à ton sujet par sympathie envers toi et pour relever cette phrase:
Citation de Harmonique #416022J'ai toujours eu un côté féminin (Monique existe depuis longtemps) qu'aujourd'hui je libère en me travestissant depuis quelques mois. Je suis bien en garçon, la cohabitation se passe très bien.
Je pense qu'on se ressemble beaucoup, on a toujours ressenti un côté féminin en nous mais on est bien en garcon et on exprime notre féminité chacun à notre manière? Si pour toi la cohabitation se passe bien c'est le principal! Je ne suis pas sûr de saisir la vraie question que tu te poses, es ce que ce qui te chagrine c'est ta crédibilité envers les personnes transgenre dont tu te sens très proche? Et qui te le rendent bien il me semble.
Bisous Harmo 😘
je ne me sens pas trans, je me sens femme, bien que mon corps soit mal aligné avec ma personne, le caractère sexuel des gens m'importe peu si je suis capable d'avoir une conversation avec eux/elles. l'humain est bien plus qu'un genre et je me défini transgenre juste pour mettre un adjectif qui normalise qui je suis aux yeux des autre. autrement que mon genre il y a une personne qui aime vie mange, etc comme toutes/tous et cela ne fait aucune différence quant à la personne que je suis. je reste sincère avec les autres que ça leur fasse plaisir ou non et une fois mon corps réaligné avec ma personnalité je ne crois pas que je changerai.
ton topic est intéressant au plus haut point car il réveille en nous la véritable raison de notre présence ici.
Citation de Occamj #416074
Vision un peu différente de la mienne mais que je partage également (et que je pense malgré tout compatibles . . . ), il va falloir qu'on s'organise une "soirée prise de tête amicale" un de ces quatre !
Je crois surtout que toi et moi avons mis le doigt sur un élément essentiel, ce que j'appelle "la clé pour nous déverrouiller" . . . ou comme tu le décris si bien dans ton parcours tous ces blocages conscients ou inconscients, ces bonnes ou ces fausses raisons qui nous empêchent d'avancer . . . et la façon dont nous les traitons . . . c'est certainement sur ce point que nos spécificités individuelles ont le plus de différences
Je persiste pour ma part à penser que la transidentité de releve pas d'un phénomene infiniment complexe et "particulier à chacun et chacune" . . . et ce n'est pas en la présentant ainsi au "grand public" qu'on l'aidera à nous comprendre . . . et à nous accepter . . .
Je pense que tu l'as compris, j'ai écrit ça en toute amitié !
Citation de Carmen2203ton topic est intéressant au plus haut point car il réveille en nous la véritable raison de notre présence ici #416165
Tout à fait ! Et même si certaines comme moi se présentent sous une forme épanouie en apparence, on n'a pas forcément résolu toutes les questions . . . sinon on ne serait pas là . . .
Citation de Stephanie 38 #416032
Stéphanie, tu m'as déjà tellement conseillé, je ne pourrais jamais te remercier à la hauteur. Je voulais te laisser te reposer respirant l'air de nos montagnes mais c'était sans compter sur ta générosité. Tu as trouvé un nouvel angle d'approche mais toujours avec ta philosophie de trouver son propre chemin.
Pas courant en effet découvrir le travestissement à 61 ans par accident et s'apercevoir que Monique qui occupait mes pensées puissent trouver une enveloppe extérieure. Pratiquement l'inverse du processus que tu décris.
Ton avis est en effet assez unique car tu as une expérience des travesties entre guillemets "sérieuse" no sex hors pair sur ce site. Tu leur rends hommage en effet car elles t'ont aidé à t'affranchir et trouver ton fameux chemin. ❤️
Citation de Rosso #416034
Rosso, je sais bien que ce n'est pas bon pour mes petits muscles de ramer à contre courant mais on ne se refait pas.
En effet ceux qui me connaissent savent qui je suis, que je ne suis pas une fille facile. Je ne suis pas un fille à cul mais j'ai beaucoup de cul de vous avoir.
❤️
Mon message a aussi pour but de réveiller les éventuelles travestis au grand cœur qui se cache ici sur Betolerant. Combien de fois on m'a abordé en me disant, on se ressemble beaucoup, on a beaucoup de points en commun moi aussi j'aime me travestir. Et à la phrase d'après on commence à me draguer. Pourtant mon profil est très clair, je ne suis pas en mode recherche. Merci Rosso
Citation de Occamj #416074
Je te remercie pour ton témoignage qui colle parfaitement à mon questionnement. Il est rassurant de trouver rapidement une petite case et de mettre des mots sur celle-ci. Quand on interview des jeunes et des moins jeunes à la Pride chacun va de son 'je suis" le sourire jusqu'aux oreilles cela ne s'appelle pas la marche des fiertés pour rien. Aujourd'hui il y a une petite case que je sens bien c'est celle de non binaire. Je porte au quotidien sur l'un de mes doigts les couleurs non binaire et cela me fait du bien.
Mais j'aime bien si j'ai bien compris ton curseur qui se déplace en fonction de chaque individu et qu'il ne peut y avoir un nom pour chaque situation. Genderfluide il en existe déjà beaucoup. Je vais essayer de placer le curseur au bon endroit pour être heureuse.
🦋
Citation de Lyys #416078
Mon Lys ne t'excuses pas tu es un invité de choix. C'est sûr que l'on a des points commun. Pour ma part je ne suis pas du tout efféminé ni dans le comportement, ni dans les gestes, ni dans la voix. Tout est intérieur. J'ai formé dans ma vie des milliers de personnes, je pouvais cerner les personnalités en un clin d’œil, voir les qualités de chacun pour les faire ressorties. J'ai scié beaucoup de personne par mon intuition, mon ressenti, ma perception des uns et des autres mais en vingt de métier jamais personne ne m'a dit que j'étais efféminé. Tu comprends comment je n'ai rien vu venir quand j'ai découvert ma bissexualité et comment ma femme est tombé de haut quand elle a apprit qu'une fille sommeillait en moi.
Citation Lyss "es ce que ce qui te chagrine c'est ta crédibilité envers les personnes transgenre dont tu te sens très proche? Et qui te le rendent bien il me semble."
Oui elle me le rende bien comme tu ne peux même pas t'imaginer. Non je ne cherche pas de crédibilité car je ne me sens pas trans actuellement je suis non binaire et je trouve cela confortable. Quand Helena ou Stéphanie me disent que je suis une trans qui s'ignore cela me rend juste fière car j'ai l'impression d'avoir gagné au loto sans avoir jouer mais je ne cherche aucune crédibilité.
Je veux juste m'entourer de plusieurs avis c'est tout. ❤️
Citation de Carmen2203 #416165
Je te remercie Carmen tu prouves que le vécu de chacune est différente. Il n'est pas forcément nécessaire de se mettre une étiquette pour être ce que l'on n'est.
Citation de Stephanie 38 #416032
Citation de Occamj #416074
Sur ce que j'ai décodé je n'ai pas trouver vos avis en opposition. Ou sinon je n'ai rien compris. J'ai l'impression que vous me dites que mon chemin n'appartient qu'à moi et que j'en ferais ce que je voudrais.
Monique
💋 👠 💓 🎼
.
J'ai un avis personnel assez tranché sur la question.
Pour moi, le travestissement est un hobby, une passion, un loisir.
Tandis que la transidentité est une douleur profonde à cause d'un corps qui ne nous représente pas et l'envie de changer ce corps et ce genre de naissance.
Citation de Ophélia #416496
Je te remercie pour ton avis tranché.
Je crois que tu mets le doigt sur cette douleur que je n'ai jamais eu. Je parlerai plutôt pour moi de frustration, d'emprisonnement d'une partie de moi.
c'est en effet pour cela que ne me voit pas comme une fille trans qui s'ignore.
Pour toi tu ne fais pas de différence entre le déguisement et le travestissement.
Je veux bien que cela soit un hobby mais un hobby à risque, j'ai failli casser mon couple avec cela, j'ai peur que mes enfants découvre mes loisirs. Et si 98 pour cent de la population nous identifie à Zaza de la cage aux folles, j'ai choisi une passion qui frise le ridicule, J'aurais dû CHOISIR plutôt de collectionner les timbres.
Monique 💋 👠 💓 🎼 😉
Citation de HarmoniqueJ'aurais dû CHOISIR plutôt de collectionner les timbres#416504
Il te reste aussi le Larzac et les moutons . . . 😜
Blague à part, je suis tres touchée moi aussi du témoignage de Camxxy . . je comprends bien que certaines d'entre nous puissent "ressentir de la douleur" à l'idée de ne pas etre née dans le bon corps, mais son histoire permet de relativiser . . que dire de celles à qui on a"volé" leur histoire sans leur demander leur avis . . . Respect à toi pour ton courage et ta façon de faire face . . . et surtout merci d'avoir finalement décidé de poster ce témoignage qui devrait faire davantage réfléchir beaucoup d'entre nous . . . Moi aussi suis ravie d'avoir eu la chance de te croiser, et surtout de découvrir qu'il y a aussi des personnes comme toi parmi nous, tu m'as vraiment apporté une vision nouvelle et vraiment utile. . . Amitiés à toi, je te souhaite évidemment le meilleur dans ton parcours !
Je reprend la question d'origine qui soulève une autre problématique en moi : frontière ou vaste zone difficile à définir ?
En étant sans doute caricatural.e, le pôle qui est du côté travestiment "pur" me semble très lié au fétichisme, à l'expérimentation ou au jeu sur l'apparence de genre et le pôle qui est du côté transidentité "pure" me semble lié à une forme d'absolu (quel.le travesti.e envisagerait le suicide si on lui interdisait à jamais de revêtir une tenue de l'autre genre ?), à une douleur intime qui ne peut se résoudre qu'en passant/assumant une autre genre social, celui de son ressenti intérieur ...
J'espère ne pas avoir été trop maladroit.e dans mon expression ...
Comme je me ressens à la fois des 2 genres, mon équilibre personnel de non-binaire s'est construit lorsque j'ai compris que je n'étais ni travesti (ce n'était pas qu'un jeu), ni transgenre (aucun absolu dans mon ressenti) mais un.e martien.ne ... ou plutôt un.e centaurien.ne (Mars c'est encore trop près ^^).
Je loge donc environ au centre d'une vaste zone frontière qu'il est très difficile d'expliquer, même dans le monde lgbt.
Citation de MathildeRose #416851
Stéphanie, Lys, Camxxy, Occamj, Rosso, Carmen, Ophélia je vous remercie d'avoir fait vivre ce topic en répondant à mon questionnement.
Cela fait des semaines que je tourne en rond Héléna et Stéphanie peuvent en témoigner. Je souffre d'être un OVNI sur Betolerant, je leur envoi des vidéos dès que je trouve des personnes avec un points commun avec moi. J'ai des amies exceptionnelles mais personne qui me ressemble vraiment. Alors pour être franc, Lys tu te questionne sur mon état d'esprit avec ce sujet, c'est comme une bouteille qu'une naufragée jette à la mer en espérant que quelqu'un la trouve pour nous sauver.
Quand j'ai fini ton message Mathilde Rose j'ai versé une larme car tu as trouvé ma petite bouteille.
Tu exprimes tellement bien les choses qu'on ne peut pas douter de ta sincérité. Je me sens centaurienne avec toi.
Je me travesti en effet avec toute l'apparence du jeu et du fétichisme. Mais si jamais ma femme décidait de faire un buché avec toute mes fringues cela représente à tout cassé 1000 euros et pourtant je passerai de l'autre côté car j'aurais envie de me flinguer car cela serait au-delà des vêtements une négation de ce que je suis (oui l'on passe de l'autre côté de la frontière).
C'est bon de ne pas être toute seule. Je n'y croyais pas trop mais c'est arrivé.
Monique 💋 👠 💓 🎼 😉
Bonjour Harmo, j'ai lu le post de Mathilde Rose hier et j'étais tellement content pour toi, je me doutais que ses paroles allaient te faire écho, et j'attendais impatiemment ta réaction.
Bisous, Lys
Je fais remonter ce topic qui a mon avis concentre des témoignages incroyables que je vous conseille de lire (ce n'est pas trop long).
Depuis que j'ai crée ce post je suis au point mort j'ai juste confirmé les acquis.
La différence sur mon corps est que je vis avec des ongles qui dépasse légèrement le niveau de ma peau alors que je les rongeais autrefois.
Ce simple signe de féminité m'a fait connaître des horreurs qui n'ont rien de proportionnel à la longueur de mes ongles.
Sinon je regarde beaucoup mais beaucoup de vidéo sur Youtube. Ce qui me fait un bien fou c'est de voir à quel point nous sommes nous non binaire bien considérées par nos sœurs trans. Cela me donne l'impression d'être protégée par de grandes sœurs.
Même les turfs nous mettent dans le même panier, je dirais même qu'elles nous donnent aucune circonstance atténuante, nous sommes dans un délire avec notre passing ridicule.
Sans cette reconnaissance des filles trans je ne sais pas comment je vivrais car ce soutien est essentiel pour moi
Monique.
💋👠🎼❤️
Citation de Harmonique #416022
Citation de MathildeRose #416851
Sujet très intéressant ! J'allais répondre qu'il existe comme chez les personnes cis des individus qui se sentent non-binaires et ont un rapport différent à la question du vêtement ( et eventuellement de la prise d'hormones, de la chirurgie, etc...) Mais ma chère Mathilde tu as trouvé les mots pour décrire très exactement ce ressenti et je t'en remercie, bisous à toustes les participant.e.s et lecteurices de ce joli post 🤗 💋
Cette thématique est bien complexe mais je vais tenter de participer.
Je pense que les frontières entre les sexes, sur le plan psychique et non physiologique, sont bien fines et bien souvent consolidées par la société . J'ai un ami qui se travestit, c'est un besoin chez lui et ça le perturbe beaucoup (y compris une transidentité envisageable). Et auparavant il jouait (d'aprés ses dires) les "bonhommes", macho et bourrin (il est d'ailleurs trés viril physiquement et a eu cela comme injonction éducationnelle).
Il me semble que les archétypes féminins/masculins se sont étiolés depuis ces dernières décennies. C'est une bonne chose sous l'angle de la liberté individuelle et en meme temps cela déstabilise un peu les gens en terme de l'image qu'ils renvoient à l'autre. Et je ne pense pas que cela facilite l'union des êtres (quels qu'ils soient et quelle que soit le type d'union). Mais bon, le monde se réinvente en permanence et c'est plus fun ainsi.
Hello! Pour ma part je n'ai pas eu de signes pendant l'enfance. Mon identité m'est tombée dessus du jour au lendemain. Il a fallu d'une vidéo d'un témoignage d'un jeune homme trans pour faire le déclic. Après avec le recul j'arrive à voir quelques évènements qui me font comprendre que ma transidentité ne date pas d’hier, mais on est très loin des clichés des essayages de vêtement/make up qu'on peut souvent lire. Je suis passée d'un coup de la case mec cis hétéro dépressif à femme épanouie ^^
Citation de Occamj #416074
Merci pour ta réponse développée, qui me parle beaucoup. Mon histoire est différente, pour les détails, mais les mécanismes que tu décris sont ceux de mon histoire. Le travestissement a longtemps été une soupape qui me faisait sortir ponctuellement d'une réalité qui ne me convenait pas, mais j'ai fini par comprendre, tardivement, que j'avais besoin d'aller au-delà du simple jeu...
Comme ça ne fait que peu de temps que j'ai percé le coffre de mon Fort Knox, ton témoignage m'est précieux!
Et merci à Harmonique pour ce beau thème de discussion!
Citation de Occamj #416074
Effectivement je suis de 89 et le mot trans je l'ai appris qu'à mes 20 ans... par contre dans ma tête j'ai toujours été un garçon et j'ai grandi comme tel. Peut être pour ça que je n'aime pas utiliser ce mot pour me définir.
Faire des différences avec cis et trans me semble plutôt aberrant. On est un homme ou on ne l'est pas. 🤷🏻♂️
Bonjour harmonique,
Alors dans mon cas, je ne dirais pas que j'étais convaincu de ne pas être une fille trans.
Je n'avais surtout pas les mots pour exprimer ce que je ressentais et aussi la chance d'avoir une famille assez ouverte pour me permettre de supporter tout ça.
Je suis, comme Artyom, de 89 et j'ai eu connaissance de la transidentité assez tard.
Le déni et le doute sont des amis intimes d'ailleurs.
Pour aller à l'essentiel, je ne me suis jamais senti cis, j'ai toujours eu du mal dans le genre masculin: Trop doux, trop gentil, trop empathique, n'aime pas la confrontation, etc.
Toujours entourée surtout de filles avec qui j'avais bien plus d'atomes crochus que les mecs. Bref, je ne rentrais dans aucuns des clichés liés au genre assigné à ma naissance.
J'ai bien eu la chance de tomber dans la communauté punk/métal qui est ouverte et m'a permis un certains épanouissement et de "faire avec" ce que j'étais à ce moment là. Il faut savoir aussi que j'étais dépressive de mes 17 à mes 30 ans, toujours sans arriver à mettre le doigt sur cette foutu cause. C'est au moment de m'intéresser, par hasard, à la transidentité via une copine qui a posté une vidéo de contrapoint que j'ai commencer à comprendre des choses et autant dire qu'à la vu des symptômes de la dysphorie de genre, ça à fait clic pour moi.
En revanche, je me suis peu travesti. Enfin, si on occultes le fait que même habillée en mec, on m'appelait mademoiselle parfois (cheveux longs powaaaaa), ce qui provoquait une gêne, un peu comme si j'étais "découverte". On m'a déjà habillée en fille, maquillée (merci les copines 😂 ) et je prenais ça pour du jeu. J'étais très sensible à la pression sociale aussi et j'essayais de me conformer aux normes au travers du regard des autres. Autant dire que ça été un échec complet, provoquant plus de dégâts qu'autre chose.
Pour moi, travestissement, transidentité, la frontière est assez claire.
Se travestir, ne signifie pas forcément être trans mais ça peut en être un indicateur, ça aussi peut être pleins de chose: un hobby, un mode de vie, un kink pour certains ou simplement porter des vêtements qu'on a envie, ça devient alors travestissement dans le regard de l'autre seulement
Maintenant, la transidentité, je dirais que c'est plus profond. On est plus sur un plan "intérieur". On est.
my 2 cents, pour ce qu'il valent
😁
Citation de Swoke #428090 j'ai toujours eu du mal dans le genre masculin: Trop doux, trop gentil, trop empathique, n'aime pas la confrontation, etc.
Salut, je te remercie pour ton témoignage. De mon côté, je me suis jamais posé de question sur mon genre masculin : également trop doux, altruiste, émotif mais également défenseur de la veuve et de l'orphelin en sortant mes poings.
Il y a un an, j'étais tranquille à ne me poser aucune question sur mon identité. J'étais dans un confort psychologique alimenté par un déni j'étais droit dans mes bottes.
Il met arriver un truc vraiment con, je me suis rendu compte que je pouvais aimer un homme et tout c'est enchainé je me rendu compte que j'étais plus une petite poussine qu'un coq de basse-cour.
Monique 💋👠🎼❤️
Bonjour, j’ai hésité à poser une question ici n’étant pas dans ce schéma de questionnement identitaire, mais après réflexion j’aimerai m’endormir moins couillonne ce soir donc je vous la pose:
Bcp de vos témoignages reflète un mal être car ne se reconnaissant pas dans le genre ( ici masculin) assigné à la naissance notamment par le fait que vous étiez plutôt : doux, sensible, altruiste, romantique, non violent etc
Mais un homme ( Cis ou non binaire ou non) ne peut il pas prétendre à toutes ces qualités également ? Pensez-vous que si on avait dans votre enfance pas sexualiser ces qualificatifs de féminin auriez-vous mieux vécu votre genre ou il y a un quelque chose de plus ?
Beaucoup de jeunes hommes aussi se posent des questions également par rapport à ce qu’on dit être féminin ou masculin et ont peur car ils ne savent pas si cela inclu obligatoirement un changement de genre ou rester un homme car pourquoi un homme devrait être égoïste, brutal, macho etc…?
J’espère que ma question à sa place ici
Bonjour Némésis,
Ta question a je crois toute sa place ici. "On" nous objecte souvent cet argument, qui se résume et se caricature en:
Il vous suffit d'être des hommes avec des traits de caractère qu'on associe (faussement) aux femmes par défaut ! ça ne fait pas de vous des femmes ! C'est la société qui construit ces associations erronées, déconstruisez ces associations et vous vivrez tranquille, hors de la tyrannie du genre.
Voici ma réponse: oui, la société construit des stéréotypes et tente d'imposer des prétendues "qualités" aux hommes et aux femmes. Tout cela est déjà largement déconstruit en 2022, même si du chemin reste à faire, et certain.es restent persuadés qu'une femme c'est doux et maternel, un homme c'est viril et protecteur, par nature.
L'auto-détermination de genre par les personnes trans transcende ces stéréotypes.
CERTES, comme tout le monde, nous subissons ces stéréotypes, les absorbons, vivons avec depuis que nous sommes né.es. Souvent, pour convaincre les autres, et parfois nous-même, nous recherchons dans notre histoire, notre fiction narrative autobiographique, ce qui dans nos comportements nous rapprochent des stéréotypes, pour bien montrer que oui, "nous sommes des douces femmes dans une coque d'homme" (par exemple).
Mais entre nous, ici, je peux vous le dire les yeux dans les yeux: je suis une femme, parce que j'ai essayé de toutes mes faibles forces d'être un homme, et ça ne MARCHE PAS. Finalement peu importe que la cause soit biologique, essentielle (ce que je crois personnellement en passant), ou construite (mais alors, elle est construite très tôt si j'en juge tous les témoignages !!). Foin des stéréotypes de genre. Je souffre quand on m'appelle "Monsieur" (ça n'arrive plus guère). J'abhorrais avoir de la barbe. La vue de mes courbes dans le miroir me comble d'aise. JE SUIS UNE FEMME PARCE QUE JE LE SAIS. D'ailleurs, vous, les cis, comment savez-vous que vous êtes ce que vous êtes ? Essayez de vous faire mégenrer toute une journée par un entourage (pas facile à monter comme expérience), vous verrez que ça n'a rien à voir avec la biologie ou des stéréotypes.
Donc, pour conclure, comme tu le vois, les stéréotypes participent à notre construction sociale (nous contraignent, plus que la moyenne), mais ils ne changent rien à l'affaire de fond. Le genre est une affaire de (bonne) foi.
Pour les cis pris en tenaille entre injonctions sociétales et sentiments profonds, la problématique est très similaire: deviens ce que tu es. Globalement, il y a bien des déterminants biologiques (pour l'avoir vécu, la vie sous testostérone est plus impulsive, plus "agressive" que sous oetrogènes), mais ils sont très largement dilués par le caractère personnel et les circonstances de vie. Si ton environnement est très rude, et t'oblige à mordre pour survivre, peu importe ton genre: tu deviendras un chat sauvage, voire un tigre.
Mais même les chats sauvages savent ronronner sous les caresses expertes :)
Citation de Némésis Inu #428181
Salut Némésis Inu^^.
Je vois où tu veux en venir, je me suis aussi posée la question.
C'est d'ailleurs super de la poser, il faut poser des questions 😜 .
Dans mon post j'ai surtout abordé les stéréotypes de genres et pas du tout le côté physique de la chose.
WARNING: je parle de mon cas exclusivement, ça peut-être complètement différent pour d'autres (homme/femme ou nb).
En plus du côté "comportemental", il me manquait le reste, c'est-à-dire les caractéristiques physiques. Le manque de hanches, pas de poitrine, les arcades sourcilière saillantes, même avoir un pénis par exemple, ça m'a toujours gêné. Je me suis toujours trouvée laide à cause de ça.
Disons que c'est un tout qui regroupe aussi bien le côté psy que l'apparence.
Mais un homme ( Cis ou non binaire ou non) ne peut il pas prétendre à
toutes ces qualités également ? Pensez-vous que si on avait dans votre
enfance pas sexualiser ces qualificatifs de féminin auriez-vous mieux
vécu votre genre ou il y a un quelque chose de plus ?
Bien entendu, je pense qu'un homme cis et une personne nb peut y prétendre, idem pour les femmes qui adopteraient des comportement "typiquement" masculins. Mais ça n'aurait pas changé grand chose pour moi, puisque comme je le dis plus haut, il y aussi les caractéristiques physiques dû à la testostérone qui me gêne.
Beaucoup de jeunes hommes aussi se posent des questions également par
rapport à ce qu’on dit être féminin ou masculin et ont peur car ils ne
savent pas si cela inclu obligatoirement un changement de genre ou
rester un homme car pourquoi un homme devrait être égoïste, brutal,
macho etc…?
Ce sont des clichés que les personnes cis (et trans aussi parfois) véhiculent souvent entre elles (pas toutes, mais selon mon expérience, une bonne partie). Je dis ça parce que comme beaucoup, j'ai vécu cette fameuse pression sociale débile de pour être un homme, tu dois faire ci, faire ça. On te force à être dans une case sans te demander ton avis, que ça te rende malade ou pas.
L'homme fort, qui doit protéger, être grand et musclé et la femme qui doit être par défaut douce et féminine (quel enfer), c'est encore bien ancré dans l'inconscient collectif.
Si quelqu'un à vécu une expérience différente, ce serait bien d'avoir son avis aussi.
Je ne pense pas que les hommes soient naturellement macho ou brutaux ou égoïstes. On forge un caractère avec son environnement également et la société actuelle n'est absolument pas aussi bienveillante qu'on pourrait le penser.
Personne n'est contraint de changer de genre . Il y a des gens qui sont transgenres, mais ne transitionneront jamais pour des raisons diverses et variées. Certain(e)s se sentent plutôt bien dans leur genre assigné à la naissance et tant mieux pour eux j'ai envie de dire, ils évitent bien des déboires.
La transition c'est une décision personnellement et qui doit être mûrement réfléchie à mon sens. Parce qu'elle impacte notre vie bien sûr, mais aussi l'environnement dans lequel on évolue qui peut passer d'amical à hostile. C'est une libération, mais pas non plus une solution miracle.
Tous ces jeunes hommes qui se posent des questions sur leur genre (en restant dans ton post^^), je dirais que c'est assez sain MAIS, il y a un manque flagrant d'éducation et d'accès à ces informations aussi. Il y a internet, mais on trouve tout et n'importe quoi. Du coup, beaucoup se retrouvent perdu.
Dès que l'on essaie d'éduquer ou de sensibiliser à la cause transgenre, on se fait traiter de woke ou de "dégénéré.e.s" sur les médias mainstream.
EDIT: Désolée pour le pavé 😂
Citation de Occamj #428182
« vous, les cis, comment savez-vous que vous êtes ce que vous êtes ? Essayez de vous faire mégenrer toute une journée par un entourage »
Eh bien ça m’est arrivée ! Alors certes on doutais pas de mon genre mais petite, les garçons ne me considéraient pas vraiment comme telle ce qui m’agaçais vraiment. Pourquoi ? Parce que Ue j’étais un grand coton tige brun🤣!
J’ai toujours été très grande et maigre en primaire, j’étais pas du tout , à mon grand désarroi, l’image de la poupée blonde, noeud roses dans les cheveux et robe à froufrou, petite et mignonne alors que m’ont état d’esprit c’était totalement ça ! J’en ai souffert jusqu’a la fin collège. Alors évidemment c’est loin d’être du mésgenrage mais je vois ce que tu veux dire.
« Mais même les chats sauvages savent ronronner sous les caresses expertes :) »
👍
Citation de Swoke #428184
Ok c’est déjà plus clair.
Effectivement il y a bcp de boulot encore à faire et il est triste que seul internet en parle car il y a autant de chose utile sur le net que dangereux.
Merci à vous 2 d’avoir bien voulu répondre, ça me rappelle bcp mon meilleur ami, faudrait que je lui demande si a un moment donné il a remis son genre de naissance en question
J'ai été mégenrrée toute ma vie.
Sois par "erreur", soit par moqueries.
C'est vrai qu'il y a parfois un énorme décalage entre la vision qu'on a de soi et l'image que l'on renvoie aux autres.
Ce n'est que très récemment que j'ai enfin pu assumer qui je suis
Je vous remercie Némé, Occamj, Swoke, Demoiselle et tant d'autres auparavant pour vos interventions qui font vivre ce merveilleux topic.
Citation de Némésis Inu #428187 Bcp de vos témoignages reflète un mal être car ne se reconnaissant pas dans le genre ( ici masculin) assigné à la naissance notamment par le fait que vous étiez plutôt : doux, sensible, altruiste, romantique, non violent etc
Oui j'ai toujours eu ces qualités là (tu vois je ne dis pas c'est défaut) et je ne me posais pas de question. J'ai été le chouchou de mes profs de français aussi bien femme que homme de part ma sensibilité, mon sens de la poésie, ma capacité à m'émouvoir pour un texte, mon altruisme envers mon prochain et ma défense des nobles causes. On lisait mes rédactions en exemple.
Alors pourquoi casser les pieds à tous le monde aujourd'hui en ne se reconnaissant pas totalement dans un genre ? J'aurais pu mourir en m'évitant tout ce questionnement mais voilà il y a ce que l'on appelle l'information. Et quand le mal être finit par s'installer on cherche des réponses et au fils du temps on en trouve certaines. Ainsi j'ai vu qu'il y avait en moi une personne qui étouffait depuis que je peux m'en souvenir.
Il y avait une toute petite fille qui ne comprenait pas pourquoi elle n'avait pas le droit de jour à la dinette à la maternelle. Un autre moi lui disait cela ne se fait pas, ce n'est pas ta place. Elle souffrait en silence.
D'un autre côté il y avait un petit garçon qui ne comprenait pas pourquoi il était si mauvais dans les sports collectifs s'il avait été une fille cela aurait été si simple pas ce souci de la performance. Dans la cours de l'école j'étais le seule garçon sur la touche car trop mauvais et je ne jouais pas avec les filles. Les garçons cela ne jouent pas avec les filles, on se moque des garçons qui jouent avec les filles. Je me moquais des garçons qui jouent avec les filles. La fille était totalement prisonnière impossible à elle de s'exprimer.
Je jouais à la poupée mais ce n'était que moquerie alors je jouais au petite voiture c'était bien et personne ne se moquait.
J'étais sensible et je pleurais. L'un de mes frères avait juste à dire Clo-clo (Claude François) est un con pour me faire pleurer. C'était un jeu. Il fallut pas mal d'année pour comprendre qu'un homme cela ne pleure pas et que la fille devait sécher ses larmes à tout jamais. Aujourd'hui je pleure très souvent et je rattrape des années d'abstinence.
J'ai eu un flash dernièrement, je sais que la fille à toujours exister dans mon subconscient j'ai même retrouvé son prénom sans l'aide d'un psy c'est "Joëlle" (bon trop tard pour changer à moins que...).
Citation de Swoke #428184 Certain(e)s se sentent plutôt bien dans leur genre assigné à la naissance et tant mieux pour eux j'ai envie de dire, ils évitent bien des déboires.
C'est exactement ce que je m'étais dit. Mais tous mes amies savent à quel point je galère. Je me demande même si mes amies trans ne coupent pas plus rapidement les ponts avec leur passé alors que moi je ne fais que retarder l'échéance en ménageant la chèvre et le choux. Je trouve que c'est très injuste car mon colocataire masculin tient encore la baraque mais rien que d'être non binaire on me regarde déjà comme une anomalie de la nature.
Monique
💋 👠 💓 🎼
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