Salut! Je viens ici vous parler de mes difficultés, afin d’avoir quelques éclairages…
Voilà mon histoire: depuis l’âge de mes 3 ans, j’ai refusé tout attribut, jeu socialement associé au féminin. Je ne jouais qu’avec les garçons dans la cours, et ne pouvais pas m’intégrer aux filles. J’ai vite su que j’aimais les filles, et je n’ai jamais eu le moindre doute là dessus. À l’adolescence, j’ai gardé un style androgyne. J’ai grandi avec le sport, et mon corps a toujours été plus musclé/développé que les filles de mon âge.
J’ai d’ailleurs récolté pas mal d’insultes transphobes, homophobes et j’en passe… bref, tout le monde me disait que j’étais un garçon.
Je n’ai jamais eu de gêne vis à vis de mon sexe féminin, ni concernant les pronoms ou accords féminins pour me qualifier. Cependant, j’ai toujours ressenti un réel inconfort au fait d’avoir de la poitrine. J’ai une petite poitrine, et dés son apparition j’ai souhaité qu’elle disparaisse. Aujourd’hui je la dissimule sous des vêtements amples et des brassières serrées. Il est même désagréable pour moi qu’on la touche, comme s’il s’agissait d’une partie étrangère à mon corps. Cela a même commencé à poser problème sexuellement avec ma copine, à qui je n’en ai parlé que tout récemment.
Je me demande alors qui je suis, et cherche des explications pour me décrire. Je me suis renseignée sur la mammectomie, et l’idée de réaliser cette opération me soulage.
Voilà, je souhaitais partager cela avec vous, et me demandais si d’autres, parmi vous, rencontraient ce problème..
Merci en tout cas de m’avoir lu :)
Élodie.
Coucou, je ne sais pas si ma réponse t'aidera en quoique ce soit mais je me lance pour up la visibilité également.
Je suis né-e assigné-e fille et je suis non-binaire transmasc. Bien avant réalisé que je l'étais, j'étais très mal à l'aise avec ma poitrine vers mes douze ans même, parfois elle ne me dérangeait pas mais souvent si. Pourquoi ? J'avais l'impression qu'elle faisait tache sur moi, qu'elle cassait mon apparence androgyne. J'avais l'impression que tout le monde la regardait plus que l'on regarde mon visage, et pourtant ce n'était qu'une petite poitrine. Je sentais le regard des hommes, et leurs commentaires "oh ça pointe/ça pousse bien dis donc/bonjour jeune femme (j'étais un-e enfant, à qu'elle heure tu m'appelles femme)", je me sentais déshabillé-e, je portais toujours des hauts à cols ronds, jamais de décolleté, toujours en noir ou en tissus épais pour la cacher, je ne voulais que personne ne la voit. Aujourd'hui j'ai toujours cette poitrine, je la compacte avec un binder quand je me sens dysmorphique vis-à-vis d'elle mais j'essaie de l'accepter en attendant de m'en séparer chirurgiquement parlant. Avant je ne la regardais pas dans le miroir de la salle de bains pour aller me doucher, maintenant si, mon corps ayant pris de la testostérone, a un silhouette qui me plaît davantage, ma poitrine semble en airbnb dessus. Parfois je suis "" d'humeur "" plus masculine, lorsque je me regarde torse nu-e face au miroir, je me dis que ce sont juste des pecs un peu spéciaux. Il y'a des gens face à qui je m'en bas les reins qu'ils lla voit, les gens qui savent qui je suis. D'autres non et d'autres qui pourtant savant ma nouvelle identité, mon mal-être, ne s'empêche pas de les regarder pendant que je leur parle lorsque je ne porte pas de binder sous mes hauts (cc maman). Je ne veux pas savoir à quoi ielles pensent.
Sinon je pensais à des camarade ftx qui se sont simplement musclés le torse pour faire "disparaître" la poitrine, elle ne disparaît pas bien sûr mais s'accorde au corps musclé de façon harmonieuse. J'espère que tu trouveras une solution qui t'ira bien, que tu pourras discuter avec des personnes dans ton cas et je te souhaite de trouver sur internet des personnes qui te "ressemble", s'identifier à autrui fait parfois du bien et aide à réfléchir sur ce que l'on est ou ce que l'on veut.
Bonsoir Densidens,
Votre témoignage a fait écho à certains aspects que je vis. Je suis très proche de la non-binarité, et j'habite volontiers tout mon corps, sauf la poitrine. Elle est bien là, mais ne fait pas partie de mon schéma corporel : je m'accommode de sa présence puisque la nature m'a faite ainsi. Je porte des brassières confortables, type sport, afin que mes seins ne se rappellent pas trop à mes pensées. Je les regarde avec une certaine indifférence quand je suis nue : ils ne sont ni beaux ni laids, ils sont juste accrochés à mon torse par des muscles suspenseurs. Je n'ai jamais songé à en faire l'ablation, car je considère que ce serait porter atteinte à mon intégrité physique. Les regards d'autrui sur ma poitrine m'encombrent, autant ceux des femmes que ceux des hommes, d'ailleurs, mais je parviens à les ignorer puisque je suis dans l'idée que mes seins sont là seulement parce que je suis née avec un patrimoine génétique féminin. Il fallait bien que je naisse fille ou garçon. C'est tombé sur fille. Il y a des contradictions de partout dans ma vision des choses, et dans mes petits arrangements avec la réalité, mais mon corps est fonctionnel et en bonne santé : au final, c'est réellement ça qui compte. Je conclus en ajoutant que l'ablation n'est pas forcément la solution pour toutes et j'ouvre donc la voie à une co-existence plus ou moins bienveillante avec les deux glandes mammaires. Mon orientation sexuelle, qui est passée d'une hétérosexualité conformiste à une asexualité anticonformiste n'a, je le crois, pas tellement d'incidence sur cela. Quand je fréquentais les hommes, si ma poitrine leur plaisait, je la leur "prêtais" le temps du rapport sexuel, s'ils voulaient s'en occuper, mais ils avaient toutes les peines du monde à l'érotiser puisque ma psyché ne les intégrait pas. C'était un non-dit de mon côté, et un impensé du leur. Cela me paraît plus simple, aujourd'hui, de verbaliser les choses - quand bien même c'est un incompris total pour autrui.