hello hello ---
je suis sortie des relations hétérosexuelles il y a maintenant trois ans, ne m'y reconnaissant pas, et admettant m'y être réellement jamais vraiment reconnu.e (en tout cas pas dans un monde hétéronormé), j'ai toujours été attirée et amoureuse (toujours secrètement) de femmes
et pourtant, depuis trois ans, je me retrouve complètement bloqué.e, incapable de relationner avec qui que ce soit,
je me sens comme outée auprès de tout le monde, sauf des sexualités queer. J'ai l'impression que mon passé d'hétéro me rend illégitime en tout point et ayant incorporée l'extrême passivité du "modèle féminin à hétéroland", je me retrouve complètement dépourvue de moyen d'en sortir.
c'est une sorte de cercle vicieux dans lequel tétanisé.e par mon inexpérimentation sexuelle, je ne parviens pas à l'explorer, me tétanisant de nouveau;
j'ai quitté hétéroland mais n'arrive pas à franchir la porte des sexualités queer, par peur d'être dévisagée, pas à ma place, et j'ai peur de rester dans cette zone grise toute ma vie
je suis terrorisée à l'idée de rencontrer quelqu'un.e et de lui faire porter le poids de mon inexpérimentation (et de tous mes noeuds qui ont toujours bloqué ma sexualité)
alors je me suis dit qu'il fallait que je parle de tout ça à une professionnelle, mais je ne sais pas vers qui me tourner. Sexologue, psychologue, groupe de parole dédié à ces questions ?
si vous avez des réponses, ça serait vraiment super
Merci pour ta réponse (je sais pas si en te répondant je perds l'anonymat mais c'est pas très grave).
En fait, tout ça en théorie, j'suis super d'accord avec toi, et ce sont des discussions que j'ai régulièrement mais dans les faits rien ne se passe.
Citation de Plume #383110 Te mets pas de pression inutile, dans une relation, on est deux et c'est ce partage là qui est enrichissant (à tout point de vue) > Citation de Plume #383110
Le problème arrive justement quand il s'agit de parler de "relation". Je suis complètement incapable d'en commencer une, je suis complètement incapable de pas me mettre une pression de dingue.
Je suis une personne super sociale qui n'a aucun problème pour parler avec qui que ce soit, mais dès que quelqu'un.e me plait, je me tétanise, comme si c'était quelque part mal (bizarre, abérant) d'avoir du désire pour cette personne. Même si je sais que c'est faux, ça ne change rien.
Je sens vraiment en moi un noeud indépassable enfoui super profondément et j'ai vraiment le sentiment que tant que je n'ai pas mis le doigt dessus, je serais incapable de commencer une relation avec qui que ce soit.
C'est en ce sens que je cherche à discuter avec une professionnelle, pour vraiment faire ce travail en profondeur.
Mousse
Ah d'accord je n'avais pas compris que ton appréhension se manifestait de cette façon. Je comprends mieux alors.
Moi j'avais aussi des peurs (liées au rapprochement intime) qui se sont envolées suite à une discussion avec un psychiatre donc d'un point de vie personnel je suis assez à l'aise avec l'accompagnement par un pro.. La prise de conscience de ce sentiment d'appréhension (pourquoi il apparaît d'un point de vue inconscient) peut aider.. Donc pourquoi pas?
Plume
Citation de Anonyme #383111
Salut.
ça sent le gros blocage en effet. ça vient peut-etre simplement de l'éducation. Ou d'autre chose. En effet ça peut te faire du bien d'en parler posément, pour décortiquer tout ça. Un psychothérapeute peut t'aider un peu, ne serait-ce que deux ou trois séances. Le fait de franchir la porte et d'aborder le sujet qui fâche est déjà très important pour ton cheminement. N'hésite pas non plus à en parler à des amis ou à des inconnus. Ce site peut t'aider aussi si tu oses t'y livrer, et pas seulement qu'en anonyme. Moi il m'a bien aidé, à condition de ne pas mettre de photo et de ne pas chercher à draguer. Sans ces deux aspects qui peuvent conduire à l'auto-censure, ce site peut être un vrai terrain d'exploration de toi-même.
merci pour ta réponse et tes conseils,
le problème avec parler avec des ami.e.s, des inconnu.e.s ou même ici, c'est la légitimité pour prendre et accaparer la parole, c'est pour ça que j'ai pensé à une professionnelle..
je ne sais pas vraiment si je viens poser des questions, chercher des réponses, des conseils
j'ai pas peur de me livrer, je sais juste pas vraiment comment faire
Citation de Anonyme #383116
Tu le fais déjà en ayant lancé ce topic. C'est déjà une initiative. Tu as toute ta légitimité pour parler de toi sur ce forum. Je t'invite à le faire. Nous sommes aussi là pour nous entre-aider, si on le peux. Tu peux aussi parler en mp, si tu sympathises avec certaines.
Chère Anonyme..
Perso je pars du principe qu'on a toutes et tous besoin d'aide un jour.. Et que savoir demander de l'aide est aussi important que de savoir en recevoir. Un jour je t'aide, un jour tu m'aides, c'est un peu ça la solidarité. Après, il y a des personnes plus ou moins capables de t'aider. Ici on partage un peu nos expériences et points de vue sans forcément disposer d'expertises. Mais tu es tout à fait légitime pour parler de ton problème si tu estimes que nos regards croisés peuvent t'apporter un éclairage intéressant. Il faut juste espérer que le maximum de personnes interviennent comme ça tu as de la matière pour alimenter tes réflexions.
Pour du choix du pro, perso je préfère les psychiatres parce que leur cursus de formation me rassure. Mais l'idéal est d'en choisir un qui semble te convenir et de décider lors de la première séance si tu le sens ou pas. Et si c'est pas le bon accompagnement pour toi, tu as le droit de changer. Chaque pro a sa méthode et cela ne convient pas forcément à tout le monde..
Plume
Bonsoir,
Venant aussi en droite ligne d'hétéroland (si ce pays a une capitale j'habitais l'hyper-centre - mes parents avaient emménagé là et j'y suis restée), je peux confirmer qu'on peut se sentir un peu en manque de repère, une fois la frontière franchie.
Dans mon cas, je me suis dit: je sais nager, peu importe la salinité ou la couleur de l'eau. Et puis... il y avait l'envie, une irrésistible envie. Je sais que c'est facile à dire, mais la clé c'est vraiment de se laisser aller au désir.
Si quelque chose te bloque, je te conseille en effet de consulter un.e psychologue. Tes craintes, tes refus, tes paniques, ont sûrement des commencements d'explication (et pas forcément dans ton enfance, la psychanalyse c'est dépassé). ça peut aider !
Anonyme
J'ai l'impression que mon passé d'hétéro me rend illégitime
Dans bien des domaines de la vie, je crois qu'il nous est toustes arrivé (au moins une fois) de nous sentir illégitimes dans différentes situations. Au travail par ex, quand on débute un nouveau job, ou bien quand on cotoie régulièrement des gens d'un milieu aisé alors qu'on est soi-même issu d'un milieu modeste (pour ne pas dire pauvre), quand on est la seule personne sans enfants, entourée de parents qui parlent vraiment beaucoup de leurs gosses et qui redoute d'entendre tu n'as pas d'enfants, tu ne sais pas c'que c'est ! Dirait-on l'inverse à un.e orphelin ?... bref.
La liste peut être vraiment très longue, et visiblement l'orientation sexuelle/romantique en fait partie. Il me semble qu'on peut appeler cela le syndrome de l'imposteur.
Quand on se sent légitime, on ne s'interroge pas sur sa légitimité et en général cela veut dire qu'on se sent à l'aise et à sa place. Si ce n'est pas le cas, demande-toi si tu acceptes pleinement ton orientation ainsi que ton passé. Car l'acceptation de soi, dans sa globalité me semble un bon remède à cette prétendue illégitimité (prétendue, car la police de l'orientation n'existe pas).
je suis terrorisée à l'idée de rencontrer quelqu'un.e et de lui faire porter le poids de mon inexpérimentation.
Ça me rappelle le témoignage d'autres anonymes encore vierges après un certain âge et qui angoissent à l'idée de le révéler à la personne avec laquelle iels pourraient éventuellement avoir une "relation intime", comme on dit.
À titre perso, je ne crois pas que ce que tu désignes comme ton inexpérimention serait un obstacle dans une relation, mais plutôt ta peur (« l'inexpérimentation », n'est qu'un arbre qui cache une forêt).
À ce jour, je crois que le poids dont tu parles, c'est sur toi qu'il pèse. Effectivement, il serait utile de travailler dessus avec un.e psychologue clinicien.ne par ex, tout comme d'autres te l'ont recommandé plus haut, afin de te débarasser de ce qui te terrorise vraiment et de te délester de ce poids au fur et à mesure, jusqu'à ce qu'il devienne plus léger.
J'ai vraiment le sentiment que tant que je n'ai pas mis le doigt dessus, je serais incapable de commencer une relation avec qui que ce soit.
On dirait que tu as une piste ^^. Au moins tu n'es pas dans le déni et ça c'est positif !
Avec quel.le professionel.le
Celui ou celle de ton choix. Tu en veux un.e qui soit forcément LGBT friendly ?
Je n'ai jamais testé de praticien.ne LGBT friendly, mais pourquoi pas... ça peut être une bonne idée (ça requiert une petite recherche sur le net, pour en trouver un.e).
L'important est - comme d'habitude - de choisir un.e praticien.ne avec le.laquelle tu te sentiras à l'aise, pour que tu te sentes bien à ta place, dans ta future relation thérapeutique. J'espère que depuis la création de ton sujet, tu as pu avancer par rapport à cela.
Inframince
Même quand on a eu un certain nombre de partenaires auparavant, chaque nouvelle rencontre remet le compteur à zéro.
Tellement vrai !!! Ce qui fonctionne avec certain.es, ne fonctionne pas forcément avec d'autres 😅
vieux briscards
c'est rigolo ^^
Bon courage Anonyme
Bonsoir Anonyme,
Avant de choisir "qui consulter", tu peux aussi consulter des bouquins du genre JouissanceClub publié chez Marabout ou dans la collection "osez".
Cela pourrait te rassurer. Nous avons TOUS à apprendre, à appréhender
Mais écoute ton coeur, fais-toi confiance, laisse-faire ton corps, prodigue ce que tu aimes !
Si tu as un geste perfectible, ta partenaire, sensible à tes intentions, te précisera ce qu'elle aime !
et ce qu'elle aime est sans doute différent de ce qu'aime une autre !
Bonnes lectures & bonnes découvertes