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Bonsoir tout le monde 👋
Je me présente, j'aime à me faire appeler Charlie/Charles, je suis non-binaire, mes pronoms sont iel/il. Je suis né biologiquement femme. Ces derniers temps, je me pose beaucoup de questions sur mon identité. J'ai du mal à mettre des mots sur mes sentiments, de ce fait je risque d'être assez vague par moments, voire assez confus.
Je me suis révélé être non-binaire l'année passée, ça a été pour moi une révélation, et bien que je n'ai pas encore fait de coming-out à ma famille et à la plupart de mes connaissances (timidité + anxiété + 0 confiance en soi = blocage), je peux dire que c'eût été quand même un énorme soulagement. Cependant, je sens que quelque chose en moi reste comme en suspens, comme si me révéler non-binaire n'avait pas été assez.
Je commence sérieusement à me demander si je ne serais pas un homme trans, mais un tas de questions me parasitent et m'empêche de m'assumer. Une chose qui me trotte dans la tête et qui est sûrement la chose qui me bloque le plus, c'est le cas de ma soeur. Je m'explique : pour résumer rapidement, ma soeur était comme on l'appelait à l'époque un "garçon manqué" depuis toute petite. Elle a toujours voulu être un homme, elle avait les cheveux courts, s'habillait comme tel, etc. Tout ce qui laissait à penser qu'elle était un homme trans, mais elle n'est jamais allé au bout de ses ressentis, n'a pas transitionné et s'assume maintenant en tant que lesbienne et que femme. Si elle avait effectué sa transition, cela n'aurait pas été une surprise pour moi et ma famille.
Ce qui me bloque, c'est que pour ma part je n'ai pas été comme elle lorsque j'étais petit. J'étais une fillette qui ne pensait pas à tout ça, qui s'habillait tant bien avec des robes qu'avec des pantalons, jouant tout aussi bien aux barbies qu'aux pokémons, j'étais discret et calme, ma soeur étant quasiment mon contraire. Alors, autant ma non-binarité n'aurait pas été une surprise, autant si je venais à faire mon coming-out trans et aussi pansexuel, ma famille en tomberait des nues, non pas qu'elle ne m'accepterait pas, mais parce que cela serait quelque chose à laquelle ils ne s'attendraient sûrement pas.
Mais justement, avec cette notion de non-binarité, j'ai d'autant plus de mal à envisager faire mon coming-out trans à mes proches, parce que je ne sais pas comment leur faire comprendre que je me sens à la fois entre-deux du point de vue du genre, mais que physiquement je rêverais avoir le corps d'un homme. C'est d'autant plus difficile d'en parler avec eux parce que l'expérience transidentitaire de ma soeur est complétement différente de la mienne, à l'opposé je dirais même, et il faut avouer que la sienne semble, dira-t-on, plus "légitime". De même, toutes les hommes trans que je connais ont une "masculinité affirmée", alors que moi on me considère plus comme androgyne.
C'est ça le problème, j'ai du mal à me sentir légitime à me sentir trans homme lorsque la plupart des témoignages que je lis et même celui de ma soeur me montrent qu'on se sent trans depuis toujours, et que ça se voit. Même si je sais que ce n'est pas toujours le cas, et que beaucoup ne s'en rendent compte que bien plus tard, je ne me trouve pas légitime. Pourtant, il y a des choses qui sont établies dans mon esprit : je ne me sens pas bien dans mon corps féminin, je hais ma poitrine et mes hanches, mais je rêve aussi d'un torse plat, d'une barbe et de me faire appeler monsieur. J'ai toujours été passionné par le corps masculin, jusqu'ici j'ai pensé que c'était parce que j'aimais les hommes, mais je pense aussi que c'était par jalousie. Je suis obsédé depuis des années par un personnage que j'ai crée, que je dessine constamment, que j'idéalise, maintenant je sais que c'est parce que je veux lui ressembler. Je ne sais pas si c'est anecdotique, mais j'ai aussi toujours incarné des personnages masculins dans les jeux auxquels je jouais. De même, au percent, je me suis déguisé en homme. Maintenant, je porte un binder tous les jours, ça m'a beaucoup aidé, mais ça ne résout pas tout.
Mon esprit est tiraillé entre certitude de mes ressentis, et incertitude née de tout ce que j'ai pu entendre de mes proches, de leurs expériences, mais aussi de celles que j'ai pu lire sur internet. Même si je sais que mes proches m'accepteront, j'ai peur de leur "infliger" ça, parce que ce n'est jamais une période facile et ça ne fera que leur apporter un soucis en plus. Par exemple, mes grand-parents ont déjà fait un immense travail sur eux-même avec ma soeur, d'abord pour accepter le fait qu'elle serait peut-être un homme, puis du fait qu'elle est lesbienne, j'ai l'impression de trop leur demander en voulant me faire appeler Charles et me faire genrer au masculin.
Bref, je suis perdu. J'avais besoin de partager cette bouillie mentale et textuelle, mais je ne sais pas vers qui me tourner pour parler de tout ça. Je ne sais pas trop ce que j'attends comme réponse, peut-être des conseils, des témoignages semblables... Oskur ? 👀
Citation de Charlot-te #352752
hello, ma réponse va te paraître peut-être légère mais l'étape "brainstorming" par laquelle tu passes est "normale" peut-être indispensable, tu remets tout à plat, tu te questionnes sur un tas de trucs... Pour ma part avant que je me décide de me lancer dans la transition, j'avais eu cette période, ça a duré 1 mois, je dormais mal, j'étais stressée, épuisée mais je voyais une porte s'ouvrir, la porte pour me sentir mieux, pour me sentir moi.
Bon courage...
Salut,
Il est tout a fait normal de s'interroger sur sa "validité" en tant que personne trans (je ne dis pas que tu l'es nécessairement, mais que, en tout cas, tu n'es pas le seul à t'interroger). Comme il a déjà été remarqué, tu dois (pas facile je sais) sortir des schémas de comparaison: pense à TOI, pour TOI. Ce qu'a fait/dit ta soeur, ne s'applique pas à toi. Tu construis ton propre chemin. Je devine que tu es encore jeune. En vieillissant, on se connait mieux, et ça devient (un peu) plus facile. En attendant, l'introspection est une arme puissante. Et notre époque permet aussi de tester plus facilement des expériences de fluidité de genre, "pour voir". C'est en marchant qu'on connait le chemin. Fais les premiers pas, explore, mais ne fais pas confiance à tel ou tel avis, aveuglément. Les conseilleurs sont rarement les payeurs ! Si tu es en manque de soutien, trouve une association LGBT. Perso j'y ai trouvé écoute et bons conseils pour débuter ma transition.
Bon courage !
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