Trauma d'une expertise jugée lesbienne car violée aux yeux de la Loi

avatar contributeur anonyme
Anonyme
21/11/2020 à 02:57

Chères amies,

Il m'aura falu du temps pour poster ceci, non sans appréhension, par pudeur je préfère poster en anonyme. Âmes sensibles s'abstenir...

Mon titre résume cette violence assez intense des années après. Lors d'une procédure suite à une plainte pour viol intervient une expertise visant à évaluer le préjudice. Au nom de la Loi, on évalue les séquelles de la perte de chance. Dans le processus un interrogatoire est mené pour disséquer la vie.

Le but est de remplir une grille et de mettre un prix sur les conséquences encore présentes.

Lors des questions la vie intime est abordée, l'impossibilité de garder son jardin secret est alors une amère réalité surtout lors des commentaires.

J'ai appris à mettre le mode automatique mais j'avoue, je n'ai pas encore pardonné.

Si je résume le fait d'assumer avoir une relation amoureuse avec une femme est encore perçu comme une résultante d'un vécu traumatique. La coupe est pleine quand on vous écrit noir sur blanc qu'être lesbienne est une séquelle, un handicap pour lequel on va vous indemniser.

Ce jour-là j'ai ressenti une humiliation profonde viscérale.

Je voudrais adoucir ma vision oublier ce processus, ça me ronge. J'ai la haine parce que le système utilise un schéma archaïque non représentatif de nos diversités.

J'ai parfois envie d'écrire un petit témoignage et tenter de le faire publier... sous le titre non je ne suis pas tombée amoureuse de femmes parce que l'on m'a violée !

Je voudrais partager vos expériences sur ce genre d'injustice et surtout vos méthodes pour en faire abstraction...

Merci pour vos commentaires.

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avatar contributeur de Triskell
Triskell
21/11/2020 à 05:37

Bonjour,

la France est un pays de droit romain c'est à dire que tout doit être écrit par le législateur. Les fautes, délits et crimes, les préjudices, compensations et réparations également.

Le système judiciaire repose sur des écrits. Établir des faits, relever des preuves et des témoignages. Mesurer les préjudices.

Pour les auteurs comme pour les victimes, le processus est violent. La douleur, le sentiment de honte, la cassure sociale ne sont pas mesurables. Mais le droit français repose sur ce système au contraire du droit anglosaxon qui lui repose sur la jurisprudence.

Notre système judiciaire est très violent pour les victimes. N'hésite pas à demander de l'aide à des associations de soutien aux victimes. Ces associations sont là pour ça. Elles peuvent être également un relais très efficace entre la victime et le système judiciaire et sont souvent de bons conseils dans les procédures à suivre.

Bon courage à toi

avatar contributeur anonyme
Anonyme
21/11/2020 à 08:44

Bonjour Triskell,

Merci pour ta contribution,cela structure de se rappeler pourquoi le fonctionnement est ainsi fait.

J'ai eu l'occasion d'échanger avec une association l'AVAD oui c'est un repère.

J'avoue par contre ne pas évoquer de manière directe avec eux le fait d'avoir eu le sentiment d'être identifiée comme étant malade, soit disant handicapée dans la vie parce que je vivais une relation intime avec une femme.

Le fait de rencontrer l'amour à cette époque dans ma vie a été une raison de me battre pour ne plus rejeter l'intimité, pour réapprendre à aimer également l'amour charnel.

Le ressenti c'est que l'on m'a jugé pour ma faculté d'aimer, je me suis longtemps demandé et si j'avais été seule était ce un préjudice estimé plus grave que d'être lesbienne ! C'est infini le trouble que cela a généré en moi.

Comme la cassure de ce qui avait constitué pour moi une volonté de vivre et non survivre.

avatar ancien membre
Ancien membre
21/11/2020 à 10:28

Bonjour,

Je t'apporte mon soutien, c'est très violent.

Tu as cette force d'avoir porté plainte, t'être relevée, pouvoir aimer, alors continue VIS !

Vis comme tu le souhaites, c'est toi qui as raison et ne les laisse pas te pourrir, c'est la seule solution que j'ai trouvé, ils ont voulu me détruire, ils ne m'auront jamais!

N'oublie pas la force que tu as!

avatar contributeur de JustMe
JustMe
21/11/2020 à 11:01

Pour résumer et savoir si j'ai bien compris la situation, tu es lesbienne, il y a quelques années tu as été violée par un homme, tu as eu depuis des relations. La justice interprète le fait que tu sortes avec des femmes comme une conséquence du viol ? Mais tu étais lesbienne avant cet événement traumatisant ?

J'ai l'impression que ce sont des propos homophobes, je ne veux pas voir le mal partout mais ça en revient à dire que c'est un peu comme une séquelle, une maladie et on n'a pas le droit de dire ça aujourd'hui, clairement c'est inacceptable pour moi..

Il faudrait leur rappeler que l'homosexualité a été supprimée de la liste des maladies en 1990.

Je comprends ton sentiment d'injustice.

En faire abstraction sera difficile tant que la procédure ne sera pas terminée... ça viendra plutôt avec le temps j'imagine, tu peux essayer de faire de l'hypnose ou sophrologie pour la gestion du stress par exemple.

Continue à vivre ta vie, à avoir cette volonté de vivre et d'avancer, c'est le principal 🙂

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avatar contributeur anonyme
Anonyme
21/11/2020 à 16:37

Bonjour,

JustMe merci pour ton message.

Je pense que je suis née pansexuelle et les rencontres que j'ai fait m'ont offert la chance de tomber amoureuse de deux femmes dans ma vie.

La procédure que j'évoque est terminée et assez ancienne, les propos que je dénonce sont une réalité à laquelle beaucoup de femmes lesbiennes sont confrontées dans le système actuel.

Oui il y a un sentiment d'homophobie, les psychologues et psychiatres généralement mandatés pour ce type d'expertise ont plus de discernement.

Mais au civil ce sont d'autres experts qui interviennent ils balayent les dossiers dans un esprit analytique qui tend à chiffrer.

La gestion du stress est mon problème oui, vivre et avancer je le souhaite pat moment il faut échanger pour avoir d'autres visions des choses, cela rassure et accompagne 😉

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avatar ancien membre
Ancien membre
18/12/2020 à 15:37

Je pense comprendre ce que tu ressens. J'ai été violée plusieurs fois pendant mon enfance et adolescence, et pour être entièrement honnête, je me suis posée à un moment donné la question de savoir si mon orientation sexuelle pouvait avoir un rapport, et très clairement, après introspection, je sais que non.

Je sais que j'étais déjà homosexuelle avant mon 1er viol même si j'avais 6 ans. Je sais que je suis née comme ça.

Par contre, je sais que ma dysphorie de genre est liée au viol (je suis un homme et je suis née biologiquement femme, et je suis attirée par les femmes, histoire de clarifier mon propos)

avatar contributeur anonyme
Anonyme
18/12/2020 à 23:39

Merci pour ton témoignage @LoïsAkazsa force à toi...

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