Sortir de la solitude : Paradoxe de l'espoir

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Ancien membre
21/11/2020 à 01:15

Hello, On dit des personnes sociables qu'elles "rechargent leurs batteries" en cotoyant du monde et que les solitaires le font à l'inverse en s'isolant. Leurs points commun étant qu'à un moment donné, il se trouvent dans une situation inconfortable, et après une certaine période d'accumulation leur psychismes va moins bien. De ce point de vu, on peut dire que je me trouve dans une situation confortable. Etant un solitaire reclus dans une forêt, voyant rarement des humains et jusque là, les rares que je croisais ne soignaient pas specialement mon niveau de misanthropie(installée et croissante depuis longtemps).. Depuis quelques mois, j'ai une nouvelle voisine (la seule, à environ 500 mètres) et disons qu'au début, avec les a priori sont profil ne m'attirais pas assez pour jouer la carte de la pseudo sociabilité. Bien qu'elle soit ouvertement Bi et que cette ouverture d'esprit soit rare dans le type de campagne profonde que j'habite. Je me suis donc employé à garder mes distances jusqu'à l'été dernier où pour une question d'animaux on à été amenés à se voir de plus en plus souvent. De manière très progressive, mais maintenant on se voit régulièrement. Cette relative proximité avec cette femme m'est possible car on partage certains gouts/points communs. Et que bizarement j'aurais une tendance à lui faire naturellement confiance. C'est un petit bout de femme adorable, intelligente, courageuse, et qui je crois pourrait (c'est déjà ça) devenir une bonne amie à l'avenir.

Tout ce décor pour dire que cette relation réveil certains sentiments chez moi. Qu'elle arrive à fissurer mon mode ermite. Mon cocon de défiance, de cynisme, de fuite des autres. Je ne me serais peut être pas inscrit ici sans elle d'ailleurs. D'un coté cette relation me fait du bien, elle m'autorise une certaine interaction, me fait prendre conscience que le confort de la pure solitude, même pour un asocial comme moi, deviens pesant au bout de quelques années. Que ça fait du bien d'aider et de faire pour les autres. Que le temps passe et que les petits miracles, même si ils sont rares, ne sont pas impossibles..

D'un autre coté cette relation met aussi en perspective mon anormalité, mon niveau de misère emotionnelle comparé à cette voisine. Elle me donne des envies de contacts physiques (je pense aux calins non sexuels surtout) qui ne me sont pas franchement habituelles. En gros elle fait sortir de la torpeur de la résignation pour alimenter un espoir. Un espoir fou de trouver une femme qui lui ressemblerais et qui de surcroit me conviendrais. L'espoir que ma solitude pourrais arréter d'aller de paire avec l'isolement. Qu'il existerais une sembable avec qui partager, m'investir, constuire.

Ce que je veux dire c'est que jusque là, j'arrivais à vivre (d'aucuns dirons survivre) en laissant de coté ce genre de folles utopies. A m'extraire de cet espoir faisant office de moteur pour tant de gens et qui peut aussi prendre par certains aspects l'apparence d'une prison (plus ou moins dorée). Et le fait de cottoyer quelqu'un de sain, une personne relativement similaire sur qui l'espoir peut trouver des prises (même minimes), peut alimenter des rêves... des envies... réveiller des besoins. Le fait d'entretenir une telle relation (dans une monde où rares sont les échanges) paradoxalement c'est aussi un peu un crève coeur. Via la mise en relief non seulement de sa propre solitude (sur laquelle on à difficilement un regard objectif) mais aussi et surtout du niveau de rareté, de difficulté de trouver des personnes qui nous ressemblent véritablement. Chose qui est déjà vrai en ville et qui l'est d'autant plus dans les secteurs très reculés.

Bref je ne sais pas si je suis assez clair, mais pour résumer disons que l'espoir m'amène autant à des reflexions psychologiques contradictoires qu'à des ressentis, des émotions paradoxales. Si j'analyse je peux autant le voir comme un moteur primaire (force), que comme une prison (faiblesse) et si je m'écoute je peux autant le ressentir comme un plaisir (une forme de joie) que comme une souffrance (un vicieux poison). Enfin ne pretez pas trop d'attentions à tout ça, je suis bizarre comme mec. ;)

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Ancien membre
21/11/2020 à 04:26

Étant très solitaire moi-même , évitant les gens ou les interactions sociales... je pense comprendre ce que tu veux dire.

D'un côté il y a ce confort de la solitude où ... et bien a part toi-même ... personne peu vraiment t'atteindre, te décevoir ou te faire mal ....

Et de l'autre coter il y a toutes ses choses et émotion positive que tu peux ressentir en étant un peu plus proche d'une personne à qui tu t'attaches.

ça fait naitre des nouveaux espoirs mais en même temps de nouvelle peur, en y ajoutant la peur de te faire de faux espoir paradoxalement...

Ce qui t'amine peu être à la conclusion qu'au final tu vas en souffrir et te retrouver à nouveau dans cette solitude

enfin tout ça est peu être par ton cas, mais je sais que moi ayant un peu vécue la même chose c'est les genres de penser que j'avai

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Ancien membre
21/11/2020 à 08:39

Étant sensiblement dans la même situation que la votre Mistnight, il m’est évident que si la paradoxe de la solitude est contradictoire pour celles et ceux qui l’ont choisi, il n’est qu’oppositionnel pour les personnes qui subissent cette solitude…

Or, il est aussi évident que ce n’est pas au plan psychologique que la tension entre une solitude choisie et aimée (pour ce qu’elle est) et le désir d’échange relationnel (pour ce qu’il pourrait être) se noue…

Cette tension, ce « paradoxe », résulte plutôt de l’esprit humain, car nous savons par l’objectivité de notre intelligence & ressentons par la subjectivité de notre volonté, que « l’autre » dans toute son altérité et sa complexité, n’est pas la finalité ultime de notre propre vie…(et par là s’estompe le mythe de Roméo & Juliette)

Enfin si par la solitude, nous percevons l’immanence de notre propre présence au monde et par la relation aux autres, entrevoir ce qu’il y a d’incontournable dans l’échange entre humains, nous pouvons sortir de ce paradoxe, ou tout au moins ne pas s’en troubler, mais uniquement le considérer comme un des niveaux spécifiques de l’évolution de notre espèce…

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JustMe
21/11/2020 à 10:40

Parfois je me dis qu'il n'y a pas de hasard dans la vie, vous êtes reclus tout les 2 et vous avez l'air d'avoir noué contact assez facilement, de parler de beaucoup de choses ouvertement.. et je pense que c'est une chance pour toi. Même en étant solitaire, il est important d'avoir quelques personnes "ressources" à qui on peut parler et sur qui on peut compter et tu en as sûrement trouvé une avec cette voisine. Ça t'ouvre à d'autres possibilités dans ton esprit et c'est chouette aussi, même si ça ne donne rien immédiatement, tu es sûrement plus ouvert et sera peut-être plus avenant dans le futur.

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Ancien membre
21/11/2020 à 12:54

@Liloublue Point de vu intéressant, je l'aurais formulé autrement mais j'ai saisie l'idée. Réussir à trouver un équilibre entre choix volontaire et choix subits.. La question après cest la gestion du degré de masochisme.. Enfin si on considère que l'humain est un être masochiste ça me parle oui.

@Camille En effet je me retrouve assez dans ce que tu dis. La peur de me donner de faux espoirs... Même si en même temps vis à vis de cette voisine en particulier, notre différence d'âge, de parcours pro, le fait qu'elle soit déjà en couple (distant) facilite les choses en un sens. J'ai pour espoir (peut être faux) de devenir assez proche d'elle pour pouvoir la prendre un jour dans mes bras. Que soit celle capable à terme de me réconcilier un peu avec certains aspects de ma nature humaine.

En revanche si elle à réussis à me troubler c'est que justement avec elle, je n'arrive pas vraiment à anticiper "le mauvais coup". Elle semble tellement droite (elle bosse dans le droit), tellement honnête et bienveillante que j'aurais des envies de me confier à elle, sans trop redouter la peur d'une trahison. Et même pire, il y a des points sur lesquels elle pourrait me comprendre. Des points plus ou moins intimes sur lesquels je l'a comprends et qui me pousse à avoir une certaine affection, sans que cette dernière puisse être réciproque a priori, car je suis bien moins expressif et extravertis qu'elle. Enfin oui la peur de perdre un début d'amitié est là je crois.., et en même temps je n'ai pas réellement peur de retomber dans la complète solitude non plus. C'est complexe.., emotionnellement paradoxale comme je disais.

@Zeugma Je salue la prose, on reconnais les amateurs de philosophie. =)

J'admets volontier manquer de recul, de capacité de prise de distance sur ce coup là. Mon trouble est bien vivant, même si j'arrive à en percevoir certains contours abbérants..., il perdure dans le temps. Il y à des jours où j'ai plus de mal à tempérer mes ressentis, mes envies et mes besoins, mes faiblesses d'humains on pourrait (presque?) dire.

Si ce n'est pas au plan psychologique que la tension se noue selon vous alors ce serait au niveau instinctif c'est ça (ce que vous nommez "esprit humain")? Le "problème" c'est que la conscience d'être victime de sa nature, de ses propres instincts n'aide pas forcément à sortir du trouble en question. Et j'en viens à me demander si il ne faudrais pas apprendre à vivre avec. A vivre en tant que solitaire avec cette tension (attraction/répulsion). Mais de manière plus douce, moins exacerbée par le nombre d'années de retraite relationnelle. Car là il y aussi une partie de moi qui aurait envie de trop partager, et trop vite. Alors que cette femme n'est pas forcément la personne la plus idéale ou disposée qui soit. Bref j'arrive à jugguler la "faiblesse" de l'instinct jusqu'à un certain point, seulement. Idem pour la modération de la souffrance engendrée par l'espoir.

@JustMe Moi parfois je me dis que l'ontologie de la vie est au contraire justement le pure hasard.. ^^ Ce qui ne fait pour autant des coincidences une réalité parfois troublante.. Je crois aussi que cette personne est une chance pour moi, d'ailleurs j'y crois tellement que je l'aide régulièrement et gratuitement. Refusant son argent. Non seulement parce que je crois à l'entraide et aussi parce qu'elle m'apporte des choses positives. Bon des choses "positives" comme l'espoir qui n'a pas que des conséquences agréables mais c'est comme ça.

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Nikoryx
21/11/2020 à 17:13

Hmmm.

Ce que tu décris ne m'est pas totalement étranger alors je me permets d'apporter ma contribution.

Si j'ai bien saisi l'essence de ton message, tu sembles avoir eu ton lot de mauvaises expériences sur le plan social et tu redoutes d'être à nouveau déçu.

Ce que tu vis actuellement n'est pas surprenant, l'homme étant un animal social, le contact et les relations est un besoin naturel au même titre que se nourrir et dormir. La seule véritable différence étant qu'il ne s'agit pas d'un besoin essentiel à la survie (ou du moins pas directement), et les symptômes de "manque" en sont donc beaucoup moins évidents, surtout à long terme. Cela varie d'une personne à l'autre, mais plutôt que de chercher à mettre fin au manque on a souvent recours à des mécanismes de compensation.

Une réaction fréquente aux mauvaises expériences répétées et à une nature mal adaptée aux rapports sociaux est de se convaincre qu'on vit très bien seul et que les rapports humains sont superflus. On se désensibilise à la longue à la solitude et on renforce alors notre image négative qu'on a des autres.

Peut-être qu'il existe des personnes qui sont effectivement capables de vivre en parfait isolement sans aucune répercussion sur leur santé, mais ces personnes, si elles existent, sont probablement très rares et l'expérience que tu racontes montre clairement que tu n'es pas l'une d'entre elles.

Sans vouloir paraitre pessimiste, je doute qu'il existe une possibilité pour que tu échappes à cette situation sans te blesser, et malgré cela tu ne devrais pas essayer. Se complaire dans la solitude indéfiniment ne résout aucun problème et au contraire en provoque inévitablement des plus graves. On sait par exemple que les personnes souffrant de solitude sont particulièrement susceptibles aux addictions et abus, cela fait partie des mécanismes de compensation.

Malheureusement la relation idéale n'existe pas, nous sommes tous des êtres différents et dotés d'une perception du monde qui nous sont propres à chacuns. Dans le contact avec autrui, la déception est inévitable, mais chercher à l'éviter n'est pas une solution. Il faut apprendre à vivre avec, à accepter nos différences et les conflits que cela engendre, mais aussi apprendre à s'entourer des bonnes personnes, à se protéger sans se renfermer.

Tu trouveras certainement plus de personnes qui seront à ton goût déplaisantes que plaisantes, mais sache que notre perception est largement modulée par notre état d'esprit et nos émotions. Autrement dit si tu pars du principe que tu n'apprécies pas les gens en général ou bien qu'ils sont tous fondamentalement mauvais, tu risques d'être blessé beaucoup plus facilement et violemment.

En commençant à établir une (ou des) relation(s), tu vas petit à petit réaliser que tu n'es pas réellement satisfait de ta solitude et tu vas peut-être découvrir des comportements que tu as adopté pour supporter ou bien des gymnastiques mentales douteuses que tu as mené pour tenter de te justifier. Soit prévenu aussi qu'un changement de perspective brutal est souvent très désagréable à vivre. J'ignore depuis combien de temps ce mode de vie a perduré, mais plus ça a duré, plus ton image négative des rapports sociaux s'est renforcée, plus ta transition sera turbulante, désagréable et réciproquement nécessaire.

Enfin sur une note plus positive, j'estime que le fait de s'inscrire sur un forum et venir partager ton expérience avec des étrangers est bon signe et montre ta volonté de changer. Ou du moins je ne peux que humblement le supposer, comme pour tout ce que j'ai écrit jusqu'à présent. Je ne suis pas expert en psychiatrie mais ayant fait l'aller-retour j'ai un échantillon d'expériences non négligeable sur lequelles me baser.

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Ancien membre
21/11/2020 à 18:31

Hello :)

Citation de Mistnight

D'un coté cette relation me fait du bien

(...)

Je crois aussi que cette personne est une chance pour moi, d'ailleurs j'y crois tellement que je l'aide régulièrement et gratuitement.

Je trouve ça beau.

J'ai l'impression que tu es bien réceptif aux "petits miracles" de la vie. Et c'est une bonne nouvelle, non ? :-)

Je crois qu'espérer n'est pas synonyme de se bercer d'illusions. C'est signe d'optimisme. Et si cette relation avec cette voisine te fait du bien, j'espère pour toi - au cas où, tu n'oserais pas l'espérer pour toi-même - qu'elle durera le plus longtemps possible. Quant aux paradoxes 🤷‍♀️ ... bah on vit avec et on les dompte : ils font partie de nous. Je pense qu'il ne faudrait pas qu'ils nous empêchent de vivre et d'avancer.

C'est un petit bout de femme adorable, intelligente, courageuse, et qui je crois pourrait (c'est déjà ça) devenir une bonne amie à l'avenir.

Ben moi, j'espère sincèrement que vous ferez des apéros, des raclettes ou des barbecs ensemble. Elle a l'air chouette cette femme dont tu parles ^^

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Ancien membre
22/11/2020 à 04:19

@Mistnight

D'après ce qui tu sembles dire.

J'ai l'impression que malgré ce paradoxe, la balance penche vers l'envie de prendre se "risque" de la découvrir, et de découvrir un monde moins solitaire par la même occasion

mon conseil serait :

vu que vous semblez tout de même assez proche ...

et bien de prendre le risque... en prenant ton temps, voire en lui parlant de tout ça, de tes peurs... etc.

"cominication is a key !"

Dans le pire des cas, si ça ne marche pas tu retournes dans la solitude en ayant où moins essayaient.

Et peut-être pour un court ou long moment tu auras vécu des choses agréables...

Et dans le meilleur des cas tu vois tes espoirs se réaliser

Commencer à faire des rencontres ?
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Ancien membre
22/11/2020 à 17:04

Bon il y a un certain malaise dans ma tête a l'heure actuelle..

L'important est qu'il ne dure pas. Je crois que c'est ce qui se passe quand on "appuie" là où ça fait (plus ou moins) mal. Sincèrement, je trouve ça beau de rencontrer des personnes, absolument sans aucun enjeu, qui peuvent nous inspirer de belles réflexions sur nous-mêmes mais aussi nous apporter de la joie, tout simplement.

dans la réalité ce serais plus compliquer à avouer

On est d'accord qu'à ce jour, il n'y a rien du tout à "avouer" ;-)

parce que j'ai des problèmes, Des problèmes qu'il faut je régle

Et quand ils seront réglés, peut-être que tu te sentiras encore plus libre de t'ouvrir davantage, à elle ou peut-être à d'autres... 🙂

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Ancien membre
22/11/2020 à 19:02

Citation de Wonder Woman #346179 On est d'accord qu'à ce jour, il n'y a rien du tout à "avouer" ;-)

Même si elle est capable de déceler certaines choses elle n'est pas extra-lucide non plus cette voisine. D'autant que je crois avoir certaines capacités de dissimulations.. (au point d'être capable de me duper moi même apparemment). Donc à moins de vraiment surestimer mes talents, lui dire que j'en suis à avoir besoin de me faire aider ça sonne un peu comme un aveu à mes oreilles.. Entre ça et lui dire que je l'aime vraiment bien.. bon le mot aveu n'est peut être pas le plus adapté mais on est dans le registre de la confession un peu..

Autrement je suis d'accord avec le reste de ton message.

Il y a eus de nouveaux éléments au cours de cette aprèm avec elle, donc toujours dans le doute et en cours de pleines reflexions là.

Si je fais un AVC dans la soirée à force de gamberger merci de graver comme épitaphe "L'humanité m'a éteinds, l'espoir m'a tué" ;)

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Ancien membre
22/11/2020 à 19:40

Citation de Mistnight #346186

Yo justyou,

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Je vois qu´il y a largement pire que moi. Ça me rassure.

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Ancien membre
23/11/2020 à 13:00

Citation de ApoFFtX #346216

Absolument! Elle ne me considère pas comme je peux la considérer et vu notre relation (relativement superficielle) c'est bien normal. Je ne l'en blâme pas du tout. Je suis conscient du degré de nos différences, et c'est aussi (surtout?) pour ça que nous avons une certaine distance. Distance qu'elle entretiens de son coté et moi du miens. Chacun à sa manière.

Rien de garantie dans l'avenir de nos échanges et j'en suis aussi clairement conscient.

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Ancien membre
23/11/2020 à 14:09

et c'est toujours dans une gratuité de relation que l'amitié est et devient quelque chose de quotidien, loin d'un besoin que les psychologues claironnent sans savoir ce qu'elle est sans doute, car vouloir faire de l'amitié ou des relations humaines « un besoin » revient à encourager les personnes seules à s'accrocher à la première barrique venue lors du naufrage de leur vie ! et quoi de plus réducteur et aliénant que de renoncer à nager en courant contraire pour toucher terre ferme...

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Ancien membre
23/11/2020 à 21:54

Citation de Zeugma #346228

Probable que le dicton "les bons comptes font les bons amis" n'existe pas pour rien non plus... Rendre un service retour à quelqu'un qui garde ses distances n'est pas forcément simple de surcroit.

Ensuite il est surement exagéré d'affirmer que toutes les personnes en train de couler manquent obligatoirement de discernement. Oui les réactions absurdes ou irréfléchies sont réccurentes en situation de naufrage ou de stress intense. Je l'ai déjà vu et de près. Mais j'éviterais pour autant de faire de la généralisation stricte pour ne pas dire abusive. En fonction des personnes, des contextes, les mauvais choix ne sont pas une fatalité. Du moins je le crois.

Pour rester dans la nuance, on peut être solitaire sans pour autant devenir ermite. J'ai toujours été relativement solitaire, je le resterais surement, je me rends juste compte aujourd'hui que le mode zéro interactions Irl n'est pas pour moi sur le long terme. Et que ce qui m'a rendu ermite est certainement une pathologie (d'intensité relative).

Enfin c'est une chose d'assumer un statut particulier, c'en est une autre de le considérer comme vraiment souhaitable. J'ai lu Sapiens de Harari, et même si je n'arrive pas ressentir "normalement" la sociabilité intrasèque de l'humain, même si je n'éprouve pas cette nature (car plus qu'un besoin c'est visiblement une nature) collectiviste dans mon quotidien, j'arrive toutefois à la concevoir. Je comprends qu'il serait plus souhaitable pour notre espèce d'être moins particularisé (voir atomisé) et plus socialisé à l'avenir. Que nos sociétés modernes ultra individualisées sont dans une erreur manifeste d'aspirations par rapport à ce que nous sommes et avons été durant des centaines de milliers d'années. Je ne dit pas que quelqu'un qui remonte un escalator à l'envers soit fou ou qu'il n'arrivera pas à l'étage. Par contre je conçois quand même qu'il est assez risqué de nager à contre courant. Surtout si c'est dans une baïne et que l'illusion nous absorbe/emporte. Probablement une question de degrés ou d'echelle dans les libertés et les risques que l'on peut se permettre à une époque et dans un lieux donné. La subtilité force souvent à une certaine modération je crois, et pour infos pratique dans une baïne la subtilité c'est de nager perpendiculaire au courant. De prendre littéralement la tangente autrement dit.

Navré pour le HS

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Ancien membre
24/11/2020 à 09:04

Pour moi le sujet n'était de survaloriser le choix de la solitude et de replacer les curseurs de la socialisation au plus bas pour enfin retrouver une paix intérieure, non, c’était de reprendre la question de l’équilibre entre vie sociale et rencontre amicale (dont vous même vivez l’expérience), et de suggérer que le mode conformiste qui tient lieu aussi de constante éducative, se trompe en encourageant la superficialité du ressenti psychologique dans les relations sociales et amicales (amoureuse) !

Car c’est un fait que malgré la promiscuité des villes et le déploiement des technologies de communications, les humains qui n’ont plus de recherche personnelle de vérité, au-delà de leur vie psychologique, se retrouvent comme des noyés parmi d’autres noyés et suivent « peride ac cadaver » le courant débilitant de la consommation ou de la culture de masse…

Pour ne pas être trop long, je conclurais qu’il y a dans l’excès de représentation des citoyens assumant la modernité triomphante, un envers du décors, qui lui est en défaut de l’essentielle intériorisation, que la solitude rend possible si elle est choisie, et qu’il ne suffit pas de savoir communiquer pour "se" communiquer aux autres…

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