Choisir de ne plus vivre

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Anonyme
13/10/2020 à 20:38

C'est un questionnement sérieux que je voudrais dédramatisé, sans affection mais juste réfléchi et posé.

J'aimerais discuter avec des personnes qui pensent, comme moi, que l'on a le droit de choisir de ne plus vivre.

Pour l'instant, il me reste quelques attaches (parents) et je ne me sens pas le droit de leur faire subir cela mais dès leur disparition, j'aimerais avoir le choix et le droit de partir. Malheureusement, la société ne nous y accompagnant pas, on se doit de le faire clandestinement et donc par des moyens violents. J'appréhende beaucoup ce moment.

Je ne vois aucune réflexion nulle part autour de tout cela. Connaissez-vous des associations ou des sites où l'on peut en discuter sereinement ? Des livres ou des documentaires sur le sujet ? Je ne veux surtout pas d'adresses où l'on tente de nous persuader du contraire ni même où l'on écouterait notre mal-être pour prévenir le suicide etc... C'est vraiment une démarche réflexive afin de trouver des outils intellectuels qui pourraient m'éclairer et approfondir mes réflexions car je ne sais pas dans quelle mesure cela est éthique, pas éthique, politique ou non, s'il y a des comités de réflexion médicale, philosophique etc... Je ne cherche pas non plus de conseils en matière de moyens pratiques pour commettre l'acte bien entendu.

Merci de vos réponses. S'il vous plaît, abstenez-vous de tout jugement.

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Ancien membre
13/10/2020 à 21:20

Je pars du principe que : on ne choisit pas de naître mais on a au moins le choix de mourrir !

& j'y adhère : ça fait des années que je me suis déjà posé la question & je me suis fait l'idée des circonstances possibles pour mettre fin à ma Vie.

Mais, ça ne me pose pas du tout de difficultés d'en parler en public, avec mon entourage : je me sens complètement serein avec cette question existentielle (précision : je ne suis pas croyant en une religion).

Je ne me sens pas triste au contraire : pour moi, cette question a une réponse => je la mettrai à exécution en temps voulu.

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Ancien membre
13/10/2020 à 22:15

Hello,

j'ai pas spécialement de ressources précises à te donner, mais étant de base pour l'euthanasie et pour le droit à disposer de sa vie, j'ai cherché à une époque

les arguments qui pouvaient donner du grain à moudre

Sinon y'avait une vidéo d'une femme de 75, tu peux aller tout en bas du post pour la ref sans opinion.

Des "pours" :

1) Mon athéisme. Si je n'ai pas choisi à naître, je n'ai pas signé de "CGU de la vie" qui indiquerait que la vie devrait être vécue de telle façon, ou la mort de telle façon. Pour moi la morale intervient uniquement à partir du moment où on est en relation avec d'autres vivants, mais de soi-à-soi ou dans l'univers, la "morale" ne peut donc pas exister. Ce qui suppose que si on a des parents ou des enfants en vie (et ayant encore un lien avec nous), la morale pourrait intervenir selon mes critères.. et en même temps, est-ce que le fait que ce soit "éthique" uniquement si on a plus ni parents ni enfants, voudrait dire qu'on est la propriété de ses parents et/ou de ses enfants tant qu'ils sont en vie et/ou ont besoin de nous ?

2) Mon aversion pour le fait de prolonger une vie contre le gré de la personne, ou l'acharnement thérapeutique en cas de maladie incurable, qui rendent la vie plus longue mais dans quelles conditions supportables ?

Certains "contres" :

1) Si on démocratise le fait d'abréger la vie de quelqu'un qui a une maladie incurable, ou encore qui considère qu'il est trop âgé, ou dans une existance qui ne lui donne pas un sentiment de dignité, quels sont les risques créer une pression sociale autour des personnes très âgées ou malades ? Est-ce le fait de justifier de vouloir mourir ne peut pas se transformer en fait de se justifier de vouloir continuer à vivre, malgré une existance improductive ? Quelle probabilité de tomber encore plus dans l'utilitarisme, et refuser tout ce qui se rapporte pas à la productivité et au bonheur (qui reste une valeur très moderne, issu du fait de "s'appartenir à soi-même" et vivre "sa" vie, au lieu d'appartenir à un groupe sans se poser la question du bonheur individuel)

2) Supposons que la personne qui souhaite mourir soit en forte depression (ou autre), comment savoir si c'est elle ou sa maladie qui parle ? Comment savoir si c'est de la non-assistance à personne en danger que de dire à quelqu'un "ok, ta vie t'appartiens, tu peux la quitter quand tu veux". (mais ça sous-tend une autre question : est-ce que si la vie n'a rien de sacré, et que la personne décédée ne pourra pas regretter son choix, est-ce que c'est grave qu'elle fasse un choix possiblement biaisé par sa santé mentale).

Ce sont les 2 seuls points "contre" que j'ai trouvé interessants, lorsque je suis tombée sur un énorme article d'un site religieux contre l'euthanasie.

Je pense que la question d'être la propriété de soi-même OU d'un groupe (que ce soit la famille directe via nos responsabilité matériellees et émotionnelles, l'humanité entière ou encore un certain dieu) est un peu au centre de ce qui me fait hésiter. Car on a d'un coté le bonheur indviduel et la liberté totale, sur laquelle je ne crache pas car je suis bien contente de pouvoir faire mes choix de vie et de pas être mariée de force à avoir 4 enfants à 20 ans (par exemple), et d'un autre côté je pense qu'il y'a peut-être moins de crises existantielles quand on vit pour un groupe, et pas "pour soi" (même si je préfère garder mes crises existantielles et faire ce que bon me semble). Le fait de rendre la vie aussi individualisée rend difficile le fait de lui donner du sens, vu qu'on est moins indispensable à un groupe.

Référence sans opinion ajoutée :

https://www.20minutes.fr/insolite/2326623-20180828-suicide-assiste-74-ans-femme-bonne-sante-fixe-date-mort

Sinon j'avais vu une vidéo où une femme de 75 ans, bien portante, disait vouloir mettre fin à sa vie dans un pays où c'est autorisé, à la condition d'être encore considéré comme "lucide" au moment de prendre RDV et au moment de l'acte (la personne doit faire l'injection elle-même, mais entourée). La plupart des incompréhensions pourtaient sur le fait qu'elle avait encore probablement des années de santé devant elle. Sauf que sa peur était que si elle tombe malade, elle ne pourrait plus être considérée comme "lucide" et donc ne pourrait plus s'éviter ce qu'elle craint le plus (se voir perdre son indépendance physique et mentale, sans contrôle sur sa vie). Ce qui m'a pas mal remué le cerveau parce que ça demande à renoncer à la vie à un moment où c'est encore cool, en prévention du moment où ça n'irait plus mais où ce ne serait plus possible d'être "lucide" selon les critères demandé.

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Ancien membre
13/10/2020 à 22:38

Perso : cette question ne regarde que moi & rien que moi donc, le "Pour" ou le "Contre" ne rentre pas en compte dans ma décision finale.

C un choix tout réfléchi en bonne conscience.

Je considère dans ce cas, quand c'est un choix tout réfléchi : comme un droit légitime, individuel où l'intervention des autres, des lois etc... n'ont pas à intervenir dans ce choix => similaire à la sphère privée.

avatar contributeur Faith141
Faith141
13/10/2020 à 22:42

Salut,

C'est une réflexion que j'ai régulièrement.

Mais je pense qu’avant tout il faut savoir si tu n'es pas déprimé ou/et dépressif, car cela change tout sur la réflexion. La dépression est une maladie qui se soigne. Et donc si c'est le cas, je ne saurais que trop te conseiller de consulter une médecin.

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Ancien membre
13/10/2020 à 22:48

@BoomVoyageur

Oui, si ça m'arrive un jour de vouloir ne plus vivre, j'aimerais bien que ce soit une décision privée, et j'vais pas m'amuser à lire une liste de pour ou de contres si c'est une évidence pour moi ^^ (un peu comme le droit à l'avortement, tiens).

Par contre pour qu'on me propose de faire ça proprement et avec le moins de souffrance possible, il faudrait donc que beaucoup de gens aient élaboré des règles pour éviter les dérives possibles, et donc y'aura toujours un questionnement idéologique sur ce que peut-être une "dérive", et des conséquences que ça peut avoir si c'est ouvert à un très grand nombre (moi, j'me sens ou crois lucide, mais qu'en est-il de untel ou une-telle qui s'est peut-être fait manipulé etc). C'est difficile de séparer le personnel du "politique" sur ce plan, je trouve.

Quand je parle de "contre" (que j'ai trouvé dans des arguments de personnes qui étaient réellement contre), j'le vois plutôt comme des questionnements à résoudre, pour que ce soit possible de les réconcilier avec le "pour" (et puis j'ai relevé que ce qui pouvait être résolvable avec des arguments, parce que tout ce qui est de l'ordre de la religion/du sacré etc j'prend pas la peine).

Sachant qu'à la fin la décision nous appartient, avec ou sans le soutien de la culture dans laquelle on vit, on peut faire ça avec ses propres moyens. Mais que pour ce que soit encadré et légalisé comme une pratique "médicinale" quasi normale y compris en cas de bonne santé et de jeunesse par exemple, va falloir faire couler beaucoup d'encre ^^

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Ancien membre
13/10/2020 à 23:33

@GrillePain

(C un bon exemple : le droit à l'avortement)

Je suis d'accord avec l'encadrement, l'accompagnement (l'euthanasie & le suicide assisté) comme ça se fait en Suisse, en Belgique...

Surtout quand on n'est pas "conscient physiquement pour répondre" par exemple dans un coma, un état végétatif... pour éviter l'acharnement thérapeutique afin de respecter les dernières volontées du patient d'où l'importance d'un écrit similaire à "un testament"...

avatar contributeur anonyme
Anonyme
14/10/2020 à 13:26

Merci beaucoup pour vos réflexions et pour cette superbe interview de cette femme septuagénaire.

Tous ces questionnements et toutes ces hésitations nous viennent de ce dilemme entre ce que l'on nous a inculqué (et que l'on a de si profondément ancré en nous) et nos désirs personnels qui, même mûrement réfléchis, n'arrivent pas à trouver une réelle liberté de penser.

Je voudrais ajouter que, quand bien même ce désir serait motivé par une situation dépressive, il n'en reste pas moins réel et réfléchi. Si une situation de vie indigne est absolument insoluble (dans mon cas, je suis autiste donc il n'y a pas de changement possible à mon état ni à tout ce que cela peut engendrer- même si je sais que certain•e•s autistes s'en sortent mieux que d'autres). Si après plusieurs années de désir répété de ne plus exister et une réflexion constante et éclairée en la matière nous amène à percevoir cette question du suicide d'une façon distanciée, détachée de tout affect, il faudrait considérer la réflexion de la personne plutôt que sa situation (dépressive ou indigne). Car finalement, elle sait mieux que quiconque ce qui se joue, quels sont les enjeux etc... Désolée pour l'allusion au jeu, je ne trouve pas d'autre expression.

Bien sûr, c'est dans une réflexion commune avec les autres et avec des professionnel•le•s que l'on pourra déterminer la valeur de cette décision parce que ce genre de décision prise tout•e seul•e dans son coin, même confortée par le passage des années, ne peut être considérée comme libre puisque non confrontée.

Merci encore de vos participations détachées de tout jugement et seulement motivées par la recherche de vérité bienveillante.

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Ancien membre
14/10/2020 à 15:45

Si cela peut contribuer à la réflexion, pas plus tard que hier je découvrais la revue Frontières. «Frontières est une revue québécoise de recherche et de mobilisation des connaissances en études sur la mort.»

Il y a beaucoup d’articles en ligne.

Je lisais sur le suicide chez les Inuits, où l’acte de mettre fin à ses jours est différemment perçu que dans notre culture.

Il y a la question du droit, et aussi celle du choix.

C’est Antonin Artaud je crois, je ne sais plus, enfin je crois l’avoir lu chez un poète, qui disait: «on nous suicide».

Il faut bien sûr tenir compte du contexte d’élaboration de cette formule (qui n’est pas celui de l’euthanasie)…

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Ancien membre
19/10/2020 à 04:50

Je vois pas trop pourquoi on se pose ce genre de questions, la mort c'est sûrement le truc le plus facile à avoir et à se donner. (On se jette d'un ravin, sous un camion, bla bla...).

Bon ok, c'est pas souvent sans douleur ou avec une réussite parfaite. Mais si on veut mourir, on peut.

A partir de là, ne pas le faciliter me semble quelque peu débile, mais bon.

C'est le gouvernement qui ne veut pas et sûrement la société trop égoïste.

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Ancien membre
20/10/2020 à 00:28

"(...) la mort c'est sûrement le truc le plus facile à avoir et à se donner. (On se jette d'un ravin, sous un camion, bla bla...). Bon ok, c'est pas souvent sans douleur ou avec une réussite parfaite. Mais si on veut mourir, on peut."

Peut-être amusant aussi... pour notre animal domestique :/

Choisir de ne plus vivre

avatar contributeur de Jstophe
Jstophe
20/10/2020 à 10:05

Citation de BoumVoyageur #343748

Ce gif (me) fait vraiment très très mal. 😢

Comment réagir quand une personne de sa proche famille s'est suicidée par pendaison ?

Mais on s'amuse comme on peut ...


Sauf erreur de ma part, j'ai toujours raison.

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Ancien membre
20/10/2020 à 11:13

Ah :/ en même temps, je ne connais pas toutes les histoires familiales de chacun : Faut faire la part des choses.

C de l'humour noir : C la nouvelle pub de Whiskas ^^

Citation de GrillePain #343354

https://www.20minutes.fr/insolite/2326623-20180828-suicide-assiste-74-ans-femme-bonne-sante-fixe-date-mort

J'ai regardé hier soir "l'interview qui tue" ^^ de Jacqueline Jencquel par Hugo Clément : j'adore Jacqueline, elle m'a fait rire ^^ avec "(...) un mec qui a un bide énorme, qui a des seins plus gros que les miens, qui ne bande plus... (...)" ou encore "(...) tu vas pouvoir les sucer jusqu'à la fin de l'éternité, (...) : en + elle a de l'humour... ^^

Je la trouve tellement claire dans ses idées ; ça se tient tellement ses paroles, son discours... : je m'y retrouve dans sa philosophie de Vie !

Sauf que moi, je ne demanderai à personne de m'aider pour mettre fin !

En même temps : j'ai recherché... si, elle était toujours en Vie vu que l'échéance est passée => elle a repoussé en juillet 2020 après, je ne sais pas ^^ mais, je suis tombé sur l'émission (oct. 2019) "Infra Rouge" de RTS en Suisse : & visiblement, C pas aussi simple que ça, même en Suisse, elle ne pourra pas se faire assister par son amie "doctoresse suisse"...

Sinon, le débat suisse est assez intéressant :

https://www.rts.ch/play/tv/infrarouge/video/jacqueline-jencquel-le-choix-de-mourir?urn=urn:rts:video:10791822

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Anonyme
20/10/2020 à 13:17

Ce topic était sérieux et une demande d'aide, de surcroît.

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Ancien membre
24/10/2020 à 20:47

Je t'avoue que parfois j'ai l'impression que ma vie ne vaut pas la peine d'être vécue donc je peux comprendre.

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Ancien membre
24/10/2020 à 22:53

Je tiens juste à rappeler que le suicide n'est pas un acte commode et que même si la question de l'euthanasie se pose chez des personnes en souffrance extrême dûe à une maladie le suicide est un acte absolu et lourd de conséquence pour tout un entourage (en plus de la victime). Je profite donc du sujet pour transmettre des infos utiles si vous pensez que vous ou un proche a l'intention de franchir le pas :

Je suis surpris de la non chalance avec laquelle ce sujet est traité sur un site avec une moyenne d'âge qui concentre les plus gros taux de suicide, peu importe comment se veut le message du posteur, cette discussion n'a rien d'anodine, et le suicide ne devrait jamais être encouragé.

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Ancien membre
24/10/2020 à 23:06

Citation de Lordedge #344081

👏

avatar contributeur de Jstophe
Jstophe
24/10/2020 à 23:07

Wilhelm

Il y a toujours une porte entr-ouverte, mais il faut la trouver. Rien n'est jamais abouti dans l'absolu.

Tu peux te référer à ton blabla récent (laid et inintéressant).

J'ai fait ma première tentative de suicide suite à une déception amoureuse (oui je sais c'est d'un banal ...).

Par la suite et encore aujourd'hui je ne regrette pas que cette tentative ait échoué et sans séquelles profondes.


Sauf erreur de ma part, j'ai toujours raison.

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Ancien membre
25/10/2020 à 02:10

Je pars du principe que tous les sujets doivent être traités en public : pour preuves les liens des débats médiatisés sur le sujet.

Je ne sais pas faire dans "le politiquement correct" : je suis sans langue de bois & sans tabou !! & j'utilise souvent dans les sujets même sensibles de l'autodérision ; de l'humour noir pour justement dédramatiser. C "mon ouverture d'esprit"

  • Encore une fois : mes propos sur "ma fin de Vie", tout comme Jacqueline Jencquel => ils font partie de ma conviction personnelle, consciente & réfléchie que je partage en public, sans être dans un mode de détresse ou de désarroi... & encore moins d'encouragement au suicide.

Ma conviction est ma philosophie de ma Vie & n'engage que moi !

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Anonyme
25/10/2020 à 02:12

Citation de BoumVoyageur #344099

toi toi toi toi toi toi...

et l'autre ?

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Ancien membre
25/10/2020 à 02:13

Quoi l'autre ????

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Ancien membre
25/10/2020 à 10:28

Oui mais peut-être un aparté pour conseiller les personnes fragiles du site n'était pas de trop.

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avatar ancien membre
Ancien membre
25/10/2020 à 10:54

Oui : tu as bien fait.



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