Manger bio, local, pas gras, pas salé, pas sucré, 5 fruits, 5 légumes - Page n°2

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Ancien membre
04/05/2020 à 16:27

pour la boutade un de mes anciens stagiaires disait à juste titre : manger 5 fruits et légumes par jour tout dépend si ce sont des cerises ou des melons ! ...

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Quercus
30/05/2020 à 21:59

Y'a un an environ le Canard Enchaîné avait publié un hors-série intitulé "Tout n'est pas vert dans le bio", qui traitait justement de certaines dérives concernant le greenwashing. Si tout le monde (en tout cas beaucoup de personnes) est d'accord pour dire que les produits dits conventionnels sont chargés à bloc de tout un tas de cochonneries, c'est le parcours du combattant pour savoir dans quelles mesures les produits estampillés bio sont réellement "propres".

Le mieux reste bien sûr de tout cultiver soi-même, on est sûr de savoir ce qui aura été mis dedans au moins ! Après avoir fait analyser la qualité du sol, bien sûr. On a l'impression que ça ne s'arrêtera jamais quelque part et c'est bien ça le problème, car il reste la pluie, l'air ambiant...

Je pense que le bio ne résout pas tout (bouillie bordelaise, "mer de plastique" en Espagne...), mais il est un pis-aller. C'est exactement le même problème que la voiture électrique, on change de nature la pollution voire pire, on l'éloigne. C'est un mal pour un bien, ou l'inverse. Ca n'est pas une solution miracle et de toute façon, l'existance humaine est vouée à être entropique et à générer de la pollution. Le prix du bio peut être expliqué par beaucoup de choses, mais l'une d'entre elles est hallucinante, les producteurs doivent payer pour pouvoir être estampillés. Ca n'explique pas tout, bien sûr, mais c'est tellement grisant en y repensant.

j'essaie aussi d'associer bio avec éthique, privilégier le local le plus possible en achetant des fruits et légumes auprès d'une coop qui produit à quelques kilomètres du lieu de vente. Un de mes grands-pères a fait usage de pesticides sans se protéger (à l'époque, les produits étaient dits inoffencifs), il est aujourd'hui "bouffé" par des centaines de petites tumeurs partout sur son corps, régulièrement un doc vient les lui retirer, ça m'a motivé à privilégier ce qui me semble être "le moins pire" aussi pour les producteurs, mais aussi celles et ceux qui ramassent.

Après, ce qu'on nomme bio, est-ce seulement une étiquette verte ? On pourrait aussi le penser autrement, comme une attitude, penser ce terme de "vie" au sens large, celle des cultures, celle des animaux (élevés, mais aussi en liberté), celle des individus qui produisent pour tous les autres. A partir du moment où l'on s'interroge sur sa manière de manger, on peut légitimement s'interroger sur celle de s'habiller par exemple. Et de nombreuses alternatives pas chères existent, comme celle d'acheter ses vêtements d'occasion, de faire réparer certains objets dans un Repair'Café, de se meubler chez Emmaüs, etc. Pour beaucoup de gens ça fait "étudiant fauché", mais c'est peut-être ça l'avenir du monde, le neuf sera peut-être un jour le privilège des riches.

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Ancien membre
31/05/2020 à 10:10

Quercus,

"c'est le parcours du combattant pour savoir dans quelles mesures les produits estampillés bio sont réellement "propres"."

Fondamantalement ce qui est "propre", aseptisé, n'a pas bon au goût. De la même façon qu'une note sans harmonique n'a pas beaucoup d'intéret. Jusqu'à la première moitié du XX siècle dans les pays occidentaux, quelques dizaines d'années de plus dans les pays du sud, tout le monde mangeait bio sans le savoir.

Et c'est ça qui manque au bio désormais, il devient industriel, il se met à contenir de l'eau, du sucre, du sel, de l'air, du pur ou assemblage, et de moins en moins de produits organiques ayant le gout nuancé que la biodiversité naturelle ou domestiquée lui avait donné.

Bon il en reste un peu localement, mais bien souvent parce que tous les vieux maraichers ne sont pas morts, et tous les vieux arbres fruitiers pas encore morts de sécheresse ou arrachés, toutes les semences pas standardisées.

Mais ça sent la fin de partie me semble-t-il.

Il s'est passé la même chose quand les humains ont cessé il y a 10000 ans de manger les fruits et chairs de la nature pour manger des végétaux et animaux domestiqués, les vieux se sont plaints que plus rien avait de goût. Coment les sait-on ? Parce que les siècles derniers les ultimes chasseurs cueilleurs ont du renoncer à leur mode de vie, et les vieux se sont plaints que le domestiqué n'avait pas le gout fort du sauvage. Les vieux sont morts, affaire classée. Il en ira de même avec l'héritage de la domestication, 10000 ans cela un début mais aussi une fin, et les vieux partiront avec leurs souvenirs, c'est le principe de la vie.

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Quercus
31/05/2020 à 14:33

Oui, désolée, par propre, j'entendais ce qui est plus ou moins exempt de produits type engrais chimique ou pesticide 😄 Je pensais au cas du saumon "bio" qui serait apparemment plus chargé en métaux lourds que le saumon provenant d'élevages conventionnels.

C'est vrai que l'étiquetage de produit comme "bio" est halluciant, pourquoi les produits dits naturels seraient-ils si "spéciaux" ? Ca ne devrait pas être plutôt l'inverse, indiquer au consommateur quels produits sont hydroponiques par exemple ? Ou bien lorsqu'ils sont hors saison ? C'est faire porter une étiquette à un produit on ne peut plus normal, enfin, je comprends la démarche, le "bio" répond à un cahier des charges très précis et rigoureux, c'est un label et gage pour les consommateurs, alors que certaines petites productions répondent à ces normes. On n'a pas inventé le bio, c'est ce qu'il y a de plus "basique" mais on lui donne une aura fantastique aujourd'hui, alors qu'on a pendant des siècles, comme tu le dis, mangé comme ça.

Pour le goût en effet, go les variétés anciennes si possible. Rien de mieux qu'une sauce entièrement réalisée par ses propres soins, un peu d'épices, une peu de sel (voire pas du tout), ça n'a rien à voir 😋

Par rapport à cette histoire de goût c'est amusant car il existe un programme de l'Education nationale sur l'éducation au goût, c'est intéressant dans l'esprit mais je me demande bien quelle forme prend ce programme.

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