Troubles identitaires de genre en question.

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Ancien membre
15/10/2019 à 10:48

Bonjour. J'ai le sentiment que les troubles identitaires de genre sont vraiment en augmentation à l'heure actuelle. Peut-etre suis-je influencé par ce site et par une asso LGBT que je fréquente et peut-etre qu'au fond, cela reste extremement minoritaire ? Qu'en pensez-vous? Et si c'est le cas, quelle en est la cause selon vous? La simple nivellation des genres suffirait-elle à mettre le trouble chez un petit pourcentage de gens ? L'influence des médias ? Les théories qui ont émmergées dans les écoles à une époque stipulant que le genre n'était pas défini ? L'accés à la trans-identité qui semble etre de plus en plus courant et facile ? Bref, sans vouloir y porter un queconque jugement de valeur, cette question m'interpelle et m'interresse.

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Ancien membre
15/10/2019 à 10:58

"sans vouloir y porter un queconque jugement de valeur"

Si c'est le cas, je pense que ce serait d'utiliser une autre formulation que "troubles identitaires de genre ". Je pense que tu peux parler de questionnements sur l'identité de genre.

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Ancien membre
15/10/2019 à 11:03

Je pense que c'est la même chose que quand certains hétéros vont te sortir "oh y'a de plus en plus d'homos". Il n'y a pas plus de "troubles" comme tu dis maladroitement. On vit juste à une époque où les gens commencent à comprendre que le modèle de genre imposé par la société n'est pas forcément le plus valide et que l'on peut vivre son identité même si elle est différente. Avant, les gens réprimaient celà car la question ne se posait même pas et n'essayaient pas de questionner leur genre, et en souffraient par conséquent.

Aujourd'hui même si c'est très difficile pour les personnes non cis, il y a plus de ressources et d'exemples qui permettent au moins d'être au courant et se questionner.

Après voila je suis un homme cis privilégié donc peut être pas le meilleur pour en parler mais c'est comme ça que je comprends la situation.

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Ancien membre
15/10/2019 à 11:42

Durant l'histoire, "les troubles identitaires du genre" ont été considérés comme des troubles mentaux, il y avait des personnes trans dans les années 60, MAIS on ne pouvait pas en savoir le nombre car les familles souvent ont réprimé les personnes concernées, ou ont fini avec le cerveau grillé car les électrochoc c'était à la mode

Le fait qu'il y en ait "de plus en plus" est le fait qu'on a enfin le droit d'en parler et de faire partager notre vie, qui aide d'autres personnes à réaliser qui iels sont vraiment

Aussi je recommande de consulter notre cher ami Wikipédia, l'article "Histoire de la transidentité"

Après je ne parle que de transidentité car je ne sais pas pour les autres genres, donc je préfère ne pas donner de mauvaises informations

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Ancien membre
15/10/2019 à 11:57

Merci pour vos réponses.

Le terme de "trouble" ne fait pas allusion à la maladie ou à la psychiatrie mais simplement à ce qui n'est pas limpide. Désolé s'il met certains mal à l'aise. je fais allusion non pas aux trans d'un certain age qui savent exactement ou ils vont, mais plutot aux gens, en particulier jeunes, qui semblent vraiment flotter entre les deux genres (mon topic faisait suite à celui de Wolfamonyou en fait). J'étais hier à un groupe de paroles LGBT dans lequel trois générations étaient réunies. J'avoue que de voir des jeunes mal dans leur peau, se faisant appeler par un prénom féminin ou inversement, alors qu'ils n'étaient pas dans le cheminement de transition et qu'ils étaient par ailleurs tout à fait masculins ou féminin m'a laissé pantois.

S'il y a quelqu'un travaillant dans un lycée ou étant en contact avec des jeunes, cela m'interresserait d'avoir son opinion.

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Ancien membre
15/10/2019 à 13:19

"J'avoue que de voir des jeunes mal dans leur peau, se faisant appeler par un prénom féminin ou inversement, alors qu'ils n'étaient pas dans le cheminement de transition et qu'ils étaient par ailleurs tout à fait masculins ou féminin m'a laissé pantois."

D'ac, je comprends mieux le contexte de ton interrogation.

Je conserve le sentiment que "trouble" reste maladroit, sans pouvoir préciser celui-ci.

Peut-être que le concept de Bulter, de Trouble dans le genre, peut t'offrir un usage du mot "trouble" éclairant pour ton interrogation.

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Ancien membre
15/10/2019 à 13:49

J'ai l'espoir que ces questions sur notre identité de genre, sexuelle, d'amour... se multiplient et s'affirment aujourd'hui pour permettre de parler "d'humain tout simplement" que les cases (LGBT+), les termes (cis/trans) disparaissent pour une identité humaine pour demain...

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Ancien membre
15/10/2019 à 14:21

C'est plus médiatisé accepté et à la mode aussi peut être. Dou l'impression qu'il y en a plus.

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Ancien membre
15/10/2019 à 19:26

Bonjour mimoza vaste sujet et quel sujet! Dans ma tête c est déjà bien trop long à écrire !

Il me parait claire que la pluralité à toujours existée mais qu'elle était circonscrite par la société à presque une seule option(hétéro +mariage). La société évolue (ici la liste très longue de facteurs socio-econo-culturo-historico-techno dans ma tête lol). Cette évolution à ouvert plus d options aux minorités (dont l accéptation à augmentée) mais ces options aujourd'hui ne sont toujours pas suffisantes pour représenter tout le spectrum de cette pluralité et par effet de vase communiquants les libertés acquisent par les minorités se propagent petit a petit a un plus grand nombre de personnes. Ce n est pas pour rien si ces libertés ont été si durement contestées par les conservateurs. On nous à si souvant prédit la fin du monde à cause de leur effets contagieux....

Enfin la société actuelle est celle des communautés (réelles ou virtuelles) et il y a une certaine fluidité entre leurs membres qui n ont rien connus d autre contrairement a nous lol. On rejoint et on quitte une communauté plus facilement qu avant.

Plus d options offertes plus de choix et donc plus de personnes se posant des questions mais qui ont la chance de pouvoir se (re)contruire dans une société plus diverse.

guiton

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Coré
16/10/2019 à 01:18

Même pour les personnes trans binaires comme moi, les choses ont beaucoup évolué ces 20 ou 30 dernières années, même s'il reste beaucoup à accomplir.

Par exemple, il y a à peine plus de 10 ans, je n'aurais sans doute pas pu faire de transition car je ne suis pas hétéro dans mon «genre d'arrivée».

L'accès à l'information à beaucoup progressé aussi, grâce à Internet. Quand j'étais adolescente, dans les années 90, je n'avais même pas de mots pour parler de mon mal être. La transidentité était vu comme une pathologie mentale, avec une définition extrêmement restrictive et liée à la sexualité.

Je n'ai compris ce qui m'arrivait qu'avec mon premier accès à Internet, au début des années 2000.

Aujourd'hui, les jeunes trans ont accès à toutes ces informations dès qu'ils se pausent des questions sur leur genre et des possibilités de transition précoce appréciable.

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Ancien membre
16/10/2019 à 10:03

je vais cibler un peu plus mon propos.

Je sais que de tout temps, il y a eu des gens ayant des difficultés avec leur identité de genre. Et c'est plutot bien que l'époque actuelle leur permettent d'etre plus épanouis.

Mon interrogation se situe ailleurs. N'existe-t-il pas des jeunes, avec leur problèmes typique liés à l'adolescence, pour qui la société semeraient un trouble de plus en les questionnant sur leur identité de genre ? Un adolescent a déjà un travail à faire pour s'affirmer en tant qu'etre sexué, c'est à dire vis à vis du sexe opposé. Pour peu qu'il ait des difficultés, il est facile de remettre en cause sa virilité (ou sa féminité pour les filles) et du meme coup son genre ?

Mon questionnement se situe ici, principalement chez les lycéens et étudiants, public en transformation et donc particulièrement vulnérable. Quelle est l'influence des médias et de la société (internet compris), vis-à-vis du changement de genre qui parait si facile. Nul besoin de se travestir, il suffirait juste de se genrer et de se nomer au féminin (ou au masculin bien sur).

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Ancien membre
16/10/2019 à 10:21

J'ai un petit peu de mal à voir le souci quand même. C'est juste une question de préférence pour chacun. J'ai l'impression que les jeunes souffrent plus en étant en décalage avec ce qu'ils ressentent, qu'en essayant de se réajuster en prenant par exemple les pronoms de leur choix.

Ils explorent, ils choisissent, indépendamment de leurs préférences en terme d'apparence extérieure.

C'est notre société qui décrète que tout doit être blanc/noir, masculin/féminin, mais intrinsèquement il n'y a pas de véritable cohérence.

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Ancien membre
16/10/2019 à 11:11

Je suis éducatrice auprès d'ados, je ne sais pas si le chiffre augmente, comme pour tout sujet pour lequel la parole se libère, nous pouvons avoir cette impression, statistiques de comptoir signés Maya ;)

Ce qui est important pour moi, professionnellement (et personnellement aussi), c'est de faire passer le message que les ados se posent des questions et que toutes les réponses sont bonnes et acceptables

J'anime des groupes de parole avec eux. Ils osent parler car la règle est claire, tout est possible, ce qui est dit ne sort pas du groupe. Et ils respectent car ils apprécient de pouvoir dire ce qu'ils veulent sans aucun jugement de personne. Jamais, il n'y a de moquerie en dehors.

Réellement, les jeunes peuvent être tolérants, ce sont eux qui font notre société de demain, alors j'essaie d'apporter ma petite contribution pour qu'ils n'aient pas besoin de faire de coming out, que leur identité humaine ne pose pas la question.

Mes enfants ne feront jamais de coming out, ils invitent garcon ou fille, je ne sais pas avec qui ils ont quel type de relations, c'est leur vie privée et comme m'a dit mon fils, lui parlant de mon envie d'avenir: "tant que tu nous ramènes un mammifère à 2 pattes gentil avec toi!"

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Ancien membre
16/10/2019 à 13:49

J'aurai pu acquiescer à ton post , Maya , si la vie privée ne se vivait qu'en vase clos - Sortir du placard n'est une obligation pour personne - Refuser d'être considéré comme un sous-citoyen , du fait de son orientation , est un droit - Dans une société idéale , BeTolerant n'aurait pas lieu d'être .

@Pour revenir au sujet - Les étapes pour une transition sont suffisamment ardues pour prévenir tout dérapage qui ne relèverait que d'un "caprice" - Que les jeunes se questionnent n'est pas une nouveauté . La nouveauté est dans l'écoute et les réponses rendues possibles .

Une petite série plutôt bien faite de 10 épisodes pour illustrer . https://www.youtube.com/watch?v=BUClCc81PVs&list=PL-JbIn7sgQu0CLrtsGCWaDU77HgXgIGhT

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Ancien membre
16/10/2019 à 14:14

Je suis réaliste, mais j'aimerais tellement qu'on puisse vivre tous comme on le souhaite tant qu'on n'em..... personne, il est où le problème?

Qui sont ses gens qui se permettent de penser pour d'autres, de choisir même pour eux, une envie de les envoyer balader et je reste polie...

Je souhaite que nos orientations, nous n'ayons aucun besoin de les annoncer et encore moins les justifier. Pourquoi certaines orientations en auraient besoin et d'autres pas, l'hétérosexualité ne s'annonce pas c'est naturelle? Pour moi, les autres aussi. Point.

Alors je rêve... mais ça va dans le bon sens? je crois?

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Ancien membre
16/10/2019 à 15:05

(point de vue de personne cis, donc probalement erroné)

J'ai parfois du mal à discerner ce que des gens appellent "le genre", par rapport à la personnalité. M'étant jamais questionnée sur mon genre, avant de savoir que cette notion existe et que ce n'est pas lié au sexe, je me suis toujours considérée comme une femme, par défaut.. apprendre que le genre existe, je trouve ça très flou, mais du coup je continue de me définir par défaut, par rapport à mon sexe, vu qu'à priori la question du genre est une non-question pour moi.

Donc, si cette notion (qui d'une définition que je peux appréhender, se rapprocherait d'avantage du "rôle social" que les autres projettent sur nous) se posent à certain(e)s, soit avant qu'iels sachent que ça porte un nom, soit après façon "tout s'explique", c'est bien qu'il y'a quelques chose qui a toujours été là, sinon, iels feraient comme moi : en continuant de se définir par défaut (quand il y'a pas de dissonance, c'est quand même beaucoup plus simple).

Bref, la seule difference entre avant et aujourd'hui, c'est que ça porte un nom, et que comme ça reste assez "large" comme spectre (les personnes trans non-binaires, ou qui transitionnent pas forcément physiquement etc), ça regroupe plein de cas précis differents qui à la fin représentent déjà un certain nombre.. d'où peut-être l'impression qu'il y'en a "de plus en plus", alors qu'à mon avis c'est juste que de plus en plus d'identités pré-existantes peuvent être considérées comme queer. De la même façon qu'il y'a (chiffres bidons) peut-être seulement 5% d'homos, donc qu'on pourait penser jusque là que ça fait 95% d'hétéros... alors que parmis ces hétéros présumés, y'en si ça se trouve la moitié qui seraient au moins un peu l'une des nuances LBGT+ (bi-curieux, asexuels, aromantiques, etc). Ca ne veut pas dire pour autant que de plus en plus de gens sont indécis sur leur sexualité, juste que tout ceux qui se rapprochent de "la norme" (au moins en apparence), sans pour autant s'y reconnaitre complètement peuvent poser des mots là-dessus. Donc voilà je pense que ça vaut pour les identités trans.

Si t'es hétéro et cisgenre, même sans le savoir, même sans te sentir "particulièrement cis" (cf mon cas où j'me sens pas "particulièrement femme" outre mon physique), tu vas pas aller t'inventer une identité juste pour te compliquer la vie.

Internet déforme énormément les proportions aussi je pense, selon les sites où tu vas ou le type de contenu que tu lis, tu y trouvera beaucoup de gens comme toi et aura l'impression que tout le monde est à peu près comme toi, mais si tu vas parler à une personne random dans la vraie vie il y'a des fortes chances qu'elle n'y connaisse quasiment rien, et que pour elle LBGT+ c'est l'équivalent de "ouais la gaypride quoi". Et je pense aussi que tu peux être hyper soutenu-e dans des bulles virtuelles, mais galérer au quotidien quand tu donne tes pronoms aux autres et gérer leurs réactions. On est encore très très loin de la banalisation des questions de genre, dans la vie de tous les jours et hors milieu militant. Quand à l'accès à la transition (physique, parce qu'on peut aussi transitionner sans changements corporels), je ne sais pas dans quelle mesure ça évolue, mais je pense qu'on en est d'avantage à une "dé-complication" qu'une "simplification" (c'est pas parce que c'est un peu moins difficile qu'il y'a 20 ans que c'en est simple, en gros).



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