L'acceptation de l'homosexualité en déclin au Royaume-Uni pour la première fois depuis la crise du SIDA

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Ancien membre
10/08/2019 à 17:38

Cet article fait echo à l'enquête d'opinion que j'ai présentée dans un topic sur ce forum que vous pouvez trouver ici : Les jeunes de plus en plus homophobes

J'ai essayé de faire une traduction de cet article en anglais que j'espère décente. Je ne suis pas traducteur. Vous pouvez trouver cet article ici : Acceptance of gay sex in decline in UK for first time since Aids crisis

Un sondage revèle que le nombre de personnes qui pensent que l'homosexualité n'a rien d'anormal a chuté

30 ans d'attitudes de plus en plus libérales à l'égard de l'homosexualité risquent de s'achever après que le nombre de personnes ayant déclaré l'homosexualité comme inacceptable se soit accru pour la première fois depuis la crise de SIDA.

En 1987, au moment où chaque ménage recevait des tracts mornes/déprimants concernant le SIDA avertissant "Ne mourrez pas d'ignorance", 9 personnes sur 10 pensaient qu'ils y avait quelque chose de mal avec les relations homosexuelles.

Depuis, chaque année, la tolérance a augmenté, mais maintenant, la British Social Attitudes Survey a mis en évidence que le nombre de personnes croyant qu'il n'y a rien de mal avec l'homosexualité a chuté, laissant un tier de la population dans un certain sens opposé.

Les résultats, basés sur un sondage de 2884 personnes, coincident avec la première baisse en plus de dix ans des personnes disant que le sex avant le marriage ce n'est pas mal, avec des personnes issues des groupes religieux non-chrétiens qui sont le plus susceptibles de désapprouver.

"La liberalisation des mentalités n'est pas prête de baisser", a déclaré l'agence indépendante de recherche sociale NatGen, qui a mené la recherche. "Alors que les normes sociales ont changé, une minorité significative de la population reste mal à l'aise avec les relations entre personnes du même sexe et nous avons peut-être atteint un plafond.

L'activiste pour le droit des gays, Peter Tatchell a dit que c'était "une tendance inquiétante, tandis que le Christian Institute, un groupe caritatif dédié à l'éducation, estime que le sexe est quelque-chose qui se fait dans le cadre d'un mariage entre un homme et une femme, dit que les signes d'un renversement pourraient être la conséquence d'un retour de flammes contre "une nouvelle orthodoxie qui dit que de ne pas célébrer les relations entre personnes de même sexe est homophobe".

L'enquête a aussi mis en évidence que le tiers des personnes considère que les préjugés contre les personnes transgenres sont "pour la plupart" ou "parfois" préjudiciables, tandis que 6% considère que c'est rarement ou jamais préjudiciable.

Les auteurs de l'étude ont mis en garde, des sondages futurs sont nécessaires pour confirmer si la petite augmentation du nombre de personnes estimant que l'homosexualité est en quelque sorte mauvaise était statistiquement significative. Mais ils ont prédit que la minorité des opposants aux relations homosexuelles, y compris les groupes religieux, seraient de plus en plus déterminés à faire enttendre leur point de vue socialement conservateur lors des discussions publiques sur le genre et les relations entre les personnes.

note personnelle : rappel que la langue anglaise ne fait pas la distinction entre le sexe et le genre

Les groupes religieux et politiques conservateurs ont été de plus en plus affirmés dans leur résistance au socio-liberalisme. Cette semaine, des parents de l'école communautaire Parkfield à Saltley, Birmingham, ont repris les manifestations contre les leçons dédiées aux problématiques que rencontrent les lesbiennes, les gays et les personnes transgenres, arguant que ces leçons ne concordaient pas avec leur compréhension de l'islam. Article ici : Protests resume against LGBT lessons at Birmingham primary school

Ils avaient déjà obtenu le soutien de responsables politiques conservateurs, notamment Andrea Leadsom et Esther McVey, qui ont déclaré que les parents devraient avoir le droit de choisir ce qu'on apprend à leurs enfants.

note personnelle : Et oui, les "conservateurs", enfin, ceux qui ont une vision du monde centrée sur la religion et la tradition savent se tenir par la main quand il le faut. Je pourrais d'ailleurs faire un topic pointant le niveau d'hypocrise de certains imams ou de certaines mamans religieuses dans cette affaire. C'est ahurissant

Tatchell (l'activiste pour le droit des gays) nous dit que le Ukip, le parti du Brexit et le European Research Group (ERG) des députés conservateurs avaient attiré des politiciens dont l'opposition aux droit des homosexuels était affirmée.

L'année dernière, Bill Etheridge, ex eurodéputé de Ukip, a quitté le parti en déclarant que ce parti était perçu comme "un véhicule de haine envers les musulmans et la communauté gay" tandis que la députée européenne du parti du Brexit Ann Widdecombe a dit le moi dernier que la science pourrait un jour "apporter une réponse" au fait 'être gay. Jacob Rees-Mogg, le dirigeant du ERG, s'est dit opposé au marriage homosexuel pour des motifs religieux.

"L'enquête suggère qu'il y a un tiers de personnes qui s'oppose au fait que deux personnes de même sexe puissent s'aimer" dit Tatchell . "La question est de savoir si ces personnes traduisent leurs opinions en un soutien aux mouvement politiques qui veulent faire reculer les progrès faits en faveur de la communauté LGBT"

La Chambre des Communes a voté mardi en faveur de l'extension du marriage gay à l'Irlande du Nord, mais la décision pourrait encore être anulée si une nouvelle Northern Ireland Assembly était établie. Boris Johnson, le favori pour être le prochain premier ministre a déclaré que c'était l'affaire des citoyens de l'Irlande du Nord.

Des sondages suggèrent que les Irlandais du Nord sont extrêmement favorables à cette initiative, mais le parti socialement conservateur Democratic Unionist, dont le chef, Arlene Foster, a été le dernier premier ministre d'Irlande du Nord, s'y oppose.

Nancy Kelley, directrice générale adjointe de Natgen, a suggéré que le plafonnement éventuel des mentalités vis-à-vis de l'homosexualité pourrait être correlé avec un déclin constant de la religiosité, laissant un groupe de croyants plus engagés dont les opinions en matière de société sont plus difficiles à changer.

Au cours de la dernière décénnie, le nombre de personnes s'identifiant à une religion est tombé de 68% à 47%, révèle un sondage, bien que le pourcentage de personnes identifiées comme musulmanes ait doublé de 3% à 6% et que les chrétiens non confessionnels, une catégorie comprenant les pentecôtistes, soient passés de 10% à 13%.

Ciarán Kelly, directeur adjoint du non confessionnel Christian Institute, a déclaré qu'il y a eu une "pression de plus en plus forte sur les personnes, pourtant prêtes à tolérer les relations sexuelles entre adultes de même sexe, pour les appouver ou les célébrer".

"Nous avons vu cela avec le cas de la boulangerie en Irlande du Nord, où les boulangers étaient sous pression, pas seulement pour être tolérant à propos de l'homosexualité, mais pour approuver cela en fournissant un gâteau avec un slogan soutenant le mariage homosexuel" a-t-il déclaré. "les boulangers ont gagné leur cause devant la cour suprême"

Il a ajouté que les personnes qui partagent une vision biblique du monde ne devraient pas avoir peur de parler "tant qu'elles sont respectueuses et raisonnables"

note personnelle : ...lol

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Ancien membre
10/08/2019 à 19:14

Merci de ta traduction, de tes recherches, et du partage.

Lorsqu'une population va mal elle a inévitablement besoin de bouc-émissaires.

Dans les pays du sud qui souffrent depuis des dizaines d'années d'un exode rural massif, de la mondialisation de l'économie, du rechauffement climatique, etc, et de la montée des extrémismes politico-religieux qui proposent des solutions incluant l'homophobie, c'est fait.

Pour des pays occidentaux où la situation économique se dégrade plus tardivement, conduisant à des populismes anti élites homophiles, et donc probablement plus d'homophobie a terme, et où les immigration récentes s'impregnent en partie de l'homophobie des pays du sud sus-cités, il est bien possible qu'au total on soit en présence d'une tendance lourde. Et il est bien possible que le Royaume-Uni y soit déjà élligible.

Les xienophobies ne s'arreteront certainement pas aux LGBT+, et seront pour le moins croisées.

De plus les homophobes ne cesseront pas pour autant de coucher avec les gays, c'est plus leur visibilité dans la sphère publique qui est visée, et l'effet bouc-émissaire rassurant.

Et dans ces circonstances ce sont souvent des gays refoulés qui sont les plus homophobes, ou qui entrainent les autres à l'être, la religion étant souvent un prétexte facile.

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Ancien membre
10/08/2019 à 19:18

L'article le dit lui même, ce changement de mentalité vient majoritairement de groupes religieux (notamment musulmans en ce qui concerne l'Europe, et Chrétiens fondamentalistes aux USA.)

La même chose est en train de se passer en France, ne vous faites pas d'illusion. On a eu 30 ans de nette progression et acceptation envers les LGBT, mais on semble régresser d'année en année maintenant.

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Ancien membre
10/08/2019 à 22:53

Citation de seevbarb09

L’homophobie est en effet dans les corpus sacré des religions abrahamiques, surtout celle des chrétiens, les ultra-croyants la propagent, mais la renaissance de ces ultra-croyances n’est pas arrivée par hasard.

Dans les pays du sud l’homosexualité masculine était bien présente, notamment chez les animistes avant leur conversion aux religions abrahamiques, mais aussi chez les musulmans qui favorisaient la séparation des sexes avant mariage. Les chrétiens étaient plus rigides, mais le machisme masculin ou l’insularité dans les iles du sud-est asiatique donnaient encore une grande liberté aux jeunes hommes avant mariage. Quant-aux pays bouddhistes, là aussi la seule chose importante était d’éviter les naissances illégitimes avant mariage, seules les jeunes filles étaient surveillées pour ne pas être approchées de trop près par les jeunes hommes ^^.

Puis dans certains pays du sud l’homosexualité s’est développée autour de la prostitution des jeunes désargentés, où l’influence de la colonisation puis la suprématie économique occidentale était loin d’être absente, et en tout cas la plus visible. S’est ajouté l’échappement des gays à l’obligation de mariage traditionnel.

Au total l’Occident était et reste accusé d’avoir importé des comportements incompatibles avec les traditions. C’était pain béni pour les ultra-religieux pour qui s’était mieux avant, et pour les leaders politiques promettant de restaurer la morale, depuis la corruption économique jusqu’à la corruption des mœurs.

On pourrait aussi ajouter que les religions sont en fortes concurrences entre elles ou en tout cas leurs ultra-religieux, notamment entre chrétiens et musulmans, les empires coloniaux musulmans ayant démantelés les empires coloniaux chrétiens orientaux avant de se faire démanteler par les empires coloniaux chrétiens occidentaux, la chute ultérieure des empires occidentaux étant propice aux tentatives de revanches actuelles. Et notamment aussi entre hindous et musulmans, les hindous ayant beaucoup souffert au début de la colonisation musulmane, ultérieurement démantelée par la colonisation occidentale, puis souffert de la partition du pays entre hindous et musulmans, les hindous prenant depuis quelques années leur revanche à la faveur d’un gouvernement populiste élu démocratiquement. Et quand les éléphants se battent l’herbe souffre dit la tradition hindoue, et est même victime de surenchère morale.

Fondamentalement la situation des gays visibles est secondaire aux enjeux, l’homosexualité cachée ne disparaîtra pas même si elle peut redevenir plus abusive, sujette à des violences, ou réprimée. Un exemple extrême mais particulièrement parlant : un témoignage recueilli par un documentaire (d’Arte autant que je me souvienne) nous apprenait que le tortionnaire des gays chez Daech violait en toute impunité les ados recrutés pour surveiller les populations.

Quant-à savoir ce qui adviendra aux gays des pays occidentaux, cela déprendra beaucoup des besoins politiques des gouvernements populistes qui s’y installent progressivement, et qui ne sont pas particulièrement fans des traditions des pays du sud. Mais ils pourront avoir intérêt à soutenir une vision conservatrice isolant les jeunes gays mineurs, complaisante des agressions des gays militants, ou tout simplement visibles. En tout cas pas particulièrement "gayfriendly" comme dit Steph41190.

Qui vivra verra...

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Ancien membre
11/08/2019 à 00:34

Il existe un programme britannique sur la BBC one qui s’appelle The Big Questions. On y réunit des soi-disant intellectuels et on y prétend discuter des grandes questions, mais c’est un programme ridicule et me confirme qu’une partie de l’UK a un quotient intellectuel qui ne dépasse pas le nombre qu’est leur âge. C’est un peu TPMP si tout le monde pensait être philosophe et intellectuel. Vous en trouverez beaucoup d’épisodes sur l’homosexualité, et je vous promets, c’est à la fois dérisoire et surréaliste ! Mon meilleur épisode c’est quand ils ont débattu l’existence de Satan, et puis après l’homosexualité, et une femme noire a répondu nerveusement à un homme (je pense que c’était Peter Tatchell lui-même), en lui disant : ‘Excuse-moi, mais je doute que tu serais ici si tu n’avais pas une maman !’ et puis toute la salle commence à applaudir !

Bref, le Royaume-Uni est un peu comme la France, avec quelques différences. Les églises anglicanes sont leurs églises catholiques, l’Irlande du Nord est leur Corse, Birmingham est leur Marseille…la grande différence, et chose qui me rend fier de vivre en France, c’est que le RU n’est pas effectivement un pays laïc. La grincheuse petite reine est à la tête de l’Eglise Anglicane, religion étatique (même si elle n’est imposée), qui a plusieurs pouvoirs. Par exemple, la chambre haute de House of Lords doit accommoder 26 (arch)évêques non-élus et représentant l’église. J’ai beaucoup entendu dans des débats certains religieux qui tentent de rappeler leurs adversaires que le pays n’est pas laïc, comme quoi c’est une bonne chose. Heureusement qu’en France, on n’a plus cette connerie, nonobstant les détracteurs.

Je voulais quand-même faire lumière sur une personnalité mentionnée dans l’article. Ann Widdecombe est une ancienne convertie au catholicisme. Elle a défendu l’Eglise catholique depuis longtemps, arguant que c’est une force majeure pour le bien dans le monde, et excusant le scandale de pédophilie comme étant exagéré ou traité par l’Eglise comme il faut (bien sûr, dans un débat contre deux intellectuels comme Christopher Hitchens et Stephen Fry, que j’invite à lire leurs livres d’ailleurs, elle a échoué à défende sa position). Elle a aussi défendu George Pell, nommé par le Pape en 2013 comme membre du conseil des huit cardinaux, puis inculpé en 2017 pour agressions et actes pédophiles. Elle est super la force pour le bien !

Autre chose, le Christian Institute n’est pas vraiment un institut, c’est certainement cinq mecs qui se branlent devant un écran, utilisant les mêmes techniques que beaucoup de réactionnaires populistes utilisent : imaginer le monde comme un champ de bataille où les pauvres chrétiens sont persécutés par le fascisme séculaire et doivent réclamer leur terre promise pour eux depuis des temps immémoriaux. Il suffit de voir le premier titre sur leur site : La nature subjective des crimes de haine (c.-à-d. la police nous dit que la violence envers les transgenres a augmentée, mais nous on s’en fout car tout ça est subjectif)

La religion reste toujours la petite bêtise qu’on est forcé à tolérer parce que des adultes se sentent heurtés si on la désacralise. Désolé pour les croyants de ce site, mais ça devient de plus en plus abusé.

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Ancien membre
11/08/2019 à 02:05

Vive la conophobie ! https://thomasfiera.wordpress.com/2016/03/02/vive-la-conophobie-§/ (et les cons de tous bords sont nombreux)^^ . Il ne fait aucun doute que les droits de chacun sont de plus en plus bafoués . On assiste à un retour d'un fonctionnement moyenâgeux : chacun pour soi , et dieu pour tous (quoi de mieux pour se décharger) . J'ai toujours considéré les religions (toutes) comme un moyen de se délester de sa conscience personnelle . Penser , faire , agir , "au nom de ..." , rend forcément cet autre responsable . En 2019 , il faut avoir beaucoup trop de lumière à tous les étages pour être à ce point "illuminés" ...

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Ancien membre
11/08/2019 à 12:38

Je ne suis pas sur que douter du QI ou ne pas douter de la connerie des croyants fasse beaucoup avancer le débat, chez les humains le fond des chose est toujours dans le rapport de forces. Ces religions monothéistes ne se sont pas imposées par hasard, moralisation de l'antiquité, lutte contre l'occupation, remplacement des élites précédentes, etc. L'éviction des élites notamment, conduit inévitablement à une perte transitoire de d'exploitation des connaissances, sauf celles utiles aux armées.

En tout cas merci du partage de l'article sur la subjectivité des crimes de haine contre les transgenres, la notion de crime étant qualifiée de subjective, comme la notion de haine, et la notion de continuité des statistiques policières. Chez les militants il est habituel d'accorder à son camp le bénéfice du doute, il est habituel de nier les génocides auxquels ont conduit son idéologie ou celle de ses alliés, il est encore plus logique de minimiser les crimes en son nom, en tout cas tant que la population ne se révolte pas risquant de nuire à cette idéologie, ou tant qu'il n'existe pas une répression capable de la faire taire.

Comme chaque idéologie, chaque camps, chaque communauté, etc, traine ses propres gamelles, tout le monde y trouve à boire et à manger.



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