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Je suis désolée d'avance de la longueur abominable de mon post, je suis de ce genre de personne incapable d'abréger
Parfois c’est un questionnement qui me taraude l’esprit. Parfois je me dis juste que je verrai bien au fil du temps, que je saurai au moment opportun. En ce moment j’y pense quotidiennement, mais de manière raisonnable.
Ce questionnement me suit depuis plusieurs années déjà. Je ne me souviens même plus de l’année où il est apparu.
Je ne suis sortie qu’avec des garçons.
Quand j’étais petite, je pensais être amoureuse de pratiquement tous les garçons de mon entourage. À bien y réfléchir, j’aimais surtout l’univers qui leur était attribué, on me surnommait garçonne en primaire, à aimer les jeux vidéos, les voitures, la mécanique. Je ne me suis toutefois jamais sentie garçon, je n’aimais pas qu’on dise de moi que j’étais un garçon manqué. Je préférais juste leur compagnie à celle des filles, à chaque fois que j’étais entourée de filles j’angoissais. Je ne les comprenais pas. Cependant, je me souviens bien en être curieuse, je les observais de loin. Je voulais être comme elles, je les admirais. Le corps féminin me fascinait, m’attirait. J’avais quelques amies filles, mais mon amitié pour elles était toujours un peu étrange. Jusqu’à ce que j’arrive au lycée je n’arrivais pas à rester longtemps amies avec elles. Il fallait toujours à un moment que je me dispute avec elles, il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas. Souvent, ça n’allait plus quand elles se trouvaient un copain.
J’ai été élevée à grande dose de dessins animés Disney, où la princesse attend son prince charmant. J’en rêvais beaucoup ; au collège j’avais le béguin pour un ami dès qu’il se rapprochait un tout petit peu de moi. Je m’imaginais tonnes de choses avec lui. Avant de me mettre en couple avec eux, je me disais « c’est lui, le garçon de mes rêves », je m’imaginais à chaque fois leur tenir la main, les enlacer… Et quand ça devenait réalité, ce n’était jamais aussi bien que dans mes rêves. C’était toujours la même chose ; j’étais incapable de leur dire que je les aimais, parce que je n’y croyais pas moi-même. J’étais incapable de vouloir leur proximité, de vouloir les embrasser. J’avais cru être trop timide, réservée, ne pas savoir aimer parce que mes parents divorcés ne m’ont jamais montré l’exemple. Mais quand même, au point de vouloir vomir après mon premier baiser, c’est quand même fort.
J’en ai eu d’autres, des copains, au lycée que je n’aimais jamais vraiment. À chaque fois, je pensais que c’était l’élu de mon cœur, puis une fois avec eux je n’y voyais plus quoi que ce soit de sérieux, je m’en séparais bien vite. Je n’arrivais pas à les aimer, ou du moins je n’arrivais pas à m’en convaincre. La vie était toujours mieux célibataire, je me posais moins de questions.
Être en couple était un poids pour moi, je n’avais jamais les gestes, les mots. Rien ne me venait naturellement, toute question de couple me stressait. Je pensais être coincée, à ne pas vouloir de rapport sexuels avec eux. Dès qu’ils me touchaient je me crispais, je ne les touchais jamais en retour. Je n’étais pas curieuse de leur corps, je n’avais pas envie d’eux. Je me disais que je ne les aimais juste pas assez, qu’ils n’étaient pas bons pour moi, que je n’étais pas prête. J’avais cette rêverie au lycée d’épouser l’homme qui serait ma première fois. Je pensais que c’était ça, l’origine de mon blocage : ma perception totalement irréelle des relations amoureuses.
Et puis parfois j’y pensais. Peut-être que ce n’était pas les garçons qui m’attiraient. Mais je pensais ça inimaginable : je trouvais les hommes beaux, attirants, séduisants. Je m’imaginais avoir des rapports sexuels avec des hommes. Sans jamais en vouloir pour de vrai. Lors des soirées, quand j’étais saoule, j’allais vers les filles, et je les embrassais. Mon ex de l’époque disait de moi que j’avais un côté lesbien, il s’en ventait auprès de ses potes, il trouvait ça cool. Moi, ça me laissait interdite. À partir de ce moment-là, j’y ai songé plus encore.
Après le lycée j’ai rencontré un garçon. Pour la première fois, je me suis sentie libre, le poids était enlevé, j’aimais lui parler, je ne pensais qu’à lui, j’avais envie de lui. Mais c’était une relation à distance, je ne l’avais jamais vu. Quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois, ce fut bref : il m’a annoncé qu’il n’aimait pas la distance et ça s’est terminé là.
Pendant un temps je me suis dit que ce n’était parce que je n’avais croisé la route que d’hommes malintentionnés que j’étais autant bloquée. « Je devais revoir mes critères », c'est ce que je me suis dit. Et il y a 3 ans j’ai rencontré une fille. On passait nos journées ensemble, je restais chez elle quasi tout le temps. Elle était hétérosexuelle. Son coloc m’a un jour dit « un jour tu te rendras peut-être compte que tu es lesbienne », après qu’un de ses amis lui a demandé si mon amie et moi étions un couple gay. De part la manière dont je la regardais, dont je lui parlais. Dont je pense toujours à elle aussi. Ce n’était pas la première fois que je faisais un rêve érotique avec une fille, mais c’était bien la première fois, pour le coup, que j’en faisais un avec quelqu’un que je connaissais.
La réflexion de son coloc j'en avais déjà reçu une petite dizaines, des « je suis sûr qu’au fond t’aime les filles », « ça se voit que t’es lesbienne ». Je me suis déjà fait draguer une fois par une de mes camarades de classes. A chaque fois qu'on me faisait une remarque, je n’arrivais jamais à répondre. Je pouvais dire qu’ils disaient n’importe quoi. Mais je pensais plutôt « comment l'ont-ils vu ? Et s'ils avaient raison ? ».
Aujourd’hui, mes doutes sur ma sexualité prennent chaque jour plus d’ampleur. Pourtant, je continue de m’imaginer des choses avec tel ou tel garçon. Depuis deux ans, je me refuse de chercher à rendre mes rêveries réelles, car je sais ce que ça va donner. J’accepte les premiers rendez-vous. Je me dis à chaque fois que peut-être, cet homme me donnera envie de sauter le pas, de me mettre en couple, de perdre ma virginité et blablabla. Mais à chaque fois, quand je rentre chez moi après un rencard je me dis que non, ce n'est pas le bon, je n'y arriverai pas. Et je refuse de donner suite au premier rendez-vous. Je n’arrive pas à m’imaginer en couple avec un homme, j’y arrive un peu avec une femme et à la fin je me dis que je suis bien sans personne. Ou que c’est la peur du sexe masculin qui me pousse à penser que je suis homosexuelle, la peur de sauter le pas.
Je connais des filles homosexuelles, je me suis dit que je devrais essayer, juste comme ça, de les voir, leur parler. Mais non seulement aucune d’entre elles ne m’attire, mais en plus j'ai peur de dire à voix haute quelque chose qui pourrait être complètement faux. Parfois je me dis que je ne suis attirée par aucun sexe. Je ne sais pas. Je suis assez paumée.
Encore une fois je suis désolée pour cet énorme pavé, et j'espère que quelques courageux se tenteront de le lire.
Citation de Anonyme #287974
En te lisant j´ai eu la sensation que tu portais un poids qui n´était pas le tien, que tu portais l´histoire de quelqu´un, ta mère, ton père ou d´autres aieules, des gens du passé mais que tu ne parlais jamais de toi à proprement parlé. L´asexualité ne m´est pas venue à l´idée. Par contre un besoin d´affection qui n´est pas une tonalité à enjeu du genre: avoir une relation sexuelle. Quelque chose de gratuit et donc d´honnête. T u veux une relation mais idéale où il n´y ait pas de perte. Tu te protège pour nr pas subir la trahison.
Au fond tu sais ce n´est pas le problème d´être homosexuelle ou non mais de vivre son désir, son désir réelle. Avec le risque qu´il comporte. Le risque d´être décue, malmenée, bouleversée, ou comblée.
C´est une thématique au final qui vaut pour tout un chacun: oser vivre ses vraies désirs. Ne plus se protéger avec ses histoires.
Ne t´en fais pas, tu trouveras ce que tu cherches du coté de ton bonheur.
:)
Je suis de l'avis de Keyros,moi non plus je ne te vois pas asexuelle et aussi dans ce qu'elle soumet sur l'enjeu d'une relation avec homme ou femme, peu importe, je présume que ta peur est plus lié au risque que tu associes à être en couple que le choix de la personne, ce qui peut être conscient ou inconscient.
t'es jeune et tu as la vie devant toi pour trouver... ça ne devrait pas t'aider des masses, mais voir ce que représente dans la réalité un couple, en lachant les contes et les princesses.
Ton questionnement te paraitrait plus simple si les familles et la société n'étiquetaient pas les gens quand ils se rapprochent physiquement d'une personne ou un genre de personne quand ils se sentent bien avec.
Je connais des gens qui a l'étranger sont sortis presque exclusivement avec des gens de leur sexe sans avoir conscience d'être gays.
Le principal avantage des étiquettes est de faciliter les rencontres et la défense de l'égalité des droits.
Bonjour.
Je suis carrément d'accord avec Lindos à propos de cette histoire d'étiquette. c'est parfois épuisant.
Il y a l'image que les autres ont de toi, ce que tu es et ce que tu aimerais être. Si déjà on exclu les paramètres extérieurs et que l'on se concentre sur toi, il y a une grande confusion. Et si le vrais problème c'était cette histoire d'étiquette? Entre l'idéalisation de celui qui doit être le premier, tes aspirations, ce que tu ressents.... Et si ce n'était pas si simple. Je ne dit pas tu es Hétéro, Homo, Asex, bis ou autres. Je me dit que peut être sortir d'une catégorisation sytématique et t'accorder pour un temps une certaine fléxibilité pourrait être bénéfique.
L'expérimentation. Prendre le temps de savoir ce qui te convient et parvenir soit à t'ffranchir des petites cases soit trouver celle ou tu te sent le mieux. Une periode ou tu ne juge pas de ce que va être ton orientation et comment elle doit correspondre à certaints critères mais un temps ou tu te fait une idée de ce qui t'apporte le bonheur sans jugement de ta part et sans permetre aux autres de le faire pour toi. ;)
Salut!
J'ai bien lu attentivement ton texte (que je trouve très bien ecrit d'ailleurs) et la seule chose que j'ai envie de te dire c'est que "c'est ok".
Je m'explique. Tu es a la recherche d'une identité, et ça c'est le lot de tout le monde. Sauf que ce n'est pas en rentrant dans une case que tu aura repondu à la question existentielle du "qui suis-je".
C'est ok aussi de prendre le temps, et c'est ok d'avoir un parcours atypique. C'est ok de ne pas prendre le même chemin que tous les autres, de ne pas avoir ses premiers amours quand on est ado, de ne pas mener une vie sexuelle active jeune . Peut etre que ça viendra, et peut être pas. Dans tous les cas, c'est ok. Fais toi confiance, tu trouveras ta voie et quelqu'elle soit, elle sera belle. Et puis la question se reposera sans doute un jour, puisque nous ne sommes pas fait pour rester sur la même route advitam. Et la encore, ce sera ok de changer.
J'ai l'impression que tu es beaucoup dans l'analyse de toi même, je connais ça, et dans mon cas ça a été un beau petit frein, mais c'est ok aussi d'etre immobile à reflechir. Autorise toi à être ce que tu es, ne te culpabilise pas.
Tout ça pour te dire, ne te mets pas la pression, aie confiance en toi ( si t'y arrives pas aie confiance en la vie), et ecoute tes ressentis.
Si tu te sens bloquée, ce n'est pas le cas, dis toi qu'il ya plusieurs moyens de se trouver, par l'analyse, par l'action, par le temps, par les experiences, etc. Et toutes ses choses tu les auras en vivant ta vie.
Aller respire un coup, tout va bien, tout est ok, tu es ok.
Bonne route :)
J'aime beaucoup les commentaires des autres intervenants sur ce fil...
J'ajouterais que tu es en pleine réflexion et qu'au fond, se poser ces questions, c'est déjà un peu y répondre.
Si tu remets à ce point en question ton éventuelle hétérosexualité, c'est que déjà, tu es consciente de ne pas être "juste hétéro". Après, te mettre dans une petite case... Comme disent les autres, rien ne t'y oblige, et cela a plutôt tendance à te limiter, à te mettre la pression.
Mais comme toi, quand j'ai découvert ma propre attirance pour les filles, j'ai voulu me coller une autre étiquette que la conventionnelle "hétéro"... Parce que cette attirance, c'était trop bizarre, trop contraire à ce que j'avais déjà vécu, connu et à ce que je croyais être une vérité pour moi. Je devais bien me rendre à l'évidence : je n'étais plus dans la case hétéro. Alors, me fallait-il cocher la case bi ? lesbienne ? pan ? En fait... À ce moment, tout le questionnement sur ma sexualité prenait le pas sur d'autres choses. Je n'étais plus hétéro, il fallait que je sois autre chose, que j'y donne un nom. Que je puisse me définir en tant que, pour être sereine.
En cherchant l'étiquette, ce qui s'est surtout passé, c'est que j'ai interrogé mes ressentis, mon histoire, ma vie, mon passé. J'ai questionné mes émotions, mes attirances, j'ai ouvert mon regard. Pour pouvoir coller à une étiquette ou une autre. Et ce faisant, je me suis comprise et acceptée, en me rendant compte que l'étiquette, j'm'en fous royalement !
Pour te donner une idée... Je suis passée par ces étiquettes :
hétéro
asexuelle ?
hétéro
bi ?
pas hétéro
lesbienne ?
pan ?
juste... pas hétéro.
L'étiquette, si je me la colle, j'ai l'impression qu'elle va me bloquer. Je sais seulement clairement que je ne suis pas "rien qu'hétéro". C'est devenu une évidence. Je penche pour le "lesbienne", mais je refuse de me définir comme telle. Ça a été le chaos dans ma tête quand "hétéro" a montré ses failles. Ça n'arrivera plus car je n'ai plus à l'esprit une idée toute conçue de ce que sera mon bonheur, avec qui il se vivra, dans quel schéma tout tracé il s'intègrera.
C'est en ça que je rejoins les commentaires des autres BeTo' : c'est ok d'être ce que tu veux être, comme tu te sens, et l'étiquette n'est pas indispensable.
Mais la rechercher te permet de t'interroger, te comprendre, t'assumer, et pour ça, je comprends ta démarche et t'encourage à continuer... Jusqu'au moment où tu te rendras compte que ce n'est pas indispensable.
Si tu veux parler, n'hésite pas :)
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