Bonjour, Je rencontre dans les centres d'hébergement d'urgence de nombreux hommes gays (pardon, nous n'accueillons pas de femmes, mais je suppose que ce que je vais écrire est valable pour les lesbiennes) - ou plutôt, dans la plupart des cas je "soupçonne" l'homosexualité chez certaines personnes que nous hébergeons, je "soupçonne", je "suppose", je "pense comprendre", puisque rare, très rare, sont ceux qui osent s'assumer dans la rue (c'est simplement trop dangereux), D'ailleurs, une rapide recherche sur internet nous montre que c'est un phénomène à prendre au sérieux. Trop de jeunes sont rejetés par leurs familles et n'ont pas de réseau ce qui fait qu'ils se retrouvent assez souvent dans la rue (je pense qu'il y a aussi certaines histoires de refoulement de l'homosexualité qui ont fait que l'alcool s'est introduit dans la vie, ce qui a mené à un moment donné à la perte du travail, expulsion du logement, ....). Ce que j'ai compris de la vie des personnes qui se retrouvent ainsi dans la rue me fait dire qu'au-delà des difficultés de tout et chacun qui se retrouve sans domicile fixe (difficulté de subvenir aux besoins primaires, perte de repères, mauvaises rencontres, violences, détérioration de la santé, et parfois alcool et autres drogues), les gays sont particulièrement vulnérables. Ils sont souvent le souffre-douleur des autres, ceux que l'on désigne comme détestables afin d'affirmer une certaine supériorité (réflexe de toute personne exclue afin de se sentir exister encore), ceux aussi dont certains hommes sdf hétéro abusent sexuellement quand la sexualité ne peut plus être vécu avec une femme. De plus, j'ai parfois senti une certaine homophobie chez les éducateurs et animateurs de foyer (même s'ils utilisent un langage politiquement correct qui respecte toutes les orientations sexuelles). Si tu as été dans cette situation ou si tu as connu quelqu'un qui se retrouvait ainsi dans la rue, je serai ravi de savoir comment tu/il a vécu cette situation; as-tu/a-t-il été bien accueilli dans les accueils de jour et centres d'hébergement?, as-tu/a-t-il été bien accompagné (et est-ce que tu/il a pu parler de ton/son orientation et du lien avec le fait de se retrouver dans la rue et est-ce que cela a été pris en compte?)?, comment as-tu/a-t-il pu se protéger?, comment as-tu/a-t-il pu survivre? Des questions très personnelles et un sujet dont je peux tout à fait comprendre un certain gêne pour en parler, mais j'aimerais mieux comprendre afin de changer notre accueil et notre accompagnement.... Donc si cela te dis, écris quelques mots sur ce forum ou en message privé. En plus de l'anonymat de ce site, je te garanti de l'accueillir avec la bienveillance merveilleuse qui est le propre de ce site et avec une confidentialité totale. Alors, c'es du lourd, mais allez, c'est la réalité pour pas mal de gens Très cordialement, Iann Voici quelques informations que j'ai trouvé sur l'internet: France (Le Refuge et livre Casse-toi de Jean-Marie Périer) : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/ces-jeunes-homos-rejetes-par-leurs-parents_846025.html (France2) http://www.francetvinfo.fr/societe/debats/video-homophobie-j-avais-l-impression-d-etre-une-malpropre_767163.html (Film Baisers cachés) Suisse (Tribune de Genève): http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/Jeune-homo-chasse-par-sa-famille-cherche-toit/story/22871911 Jamaica (France 24, Les observateurs):
Commencer à faire des rencontres ?
Ancien membre 14/06/2017 à 21:35
N'hésite pas à remonter le post de temps à autres pour voir si tu as des réactions. Ce sont des cas rares sur les sites de rencontres, je ne sais pas s'il y en a sur BeTolerant. Mais c'est bien déjà d'avoir ce petit témoignage du "bon" coté de la situation !
Ancien membre 15/06/2017 à 08:31
Je t'admire... Je crains fort que tu ai plutôt raison et que les jeunes gays soient surreprésentés dans les populations sans domicile, et encore plus vulnérables qu'insérés dans la société. Pour pouvoir collecter des réponses un souci est que les gens sans domicile perdent progressivement la possibilité d'être connectés, et de répondre à ta question... Il existe un laps de temps où la personne a encore des liens (avec des amis, un forfait mobile, etc) et peut être orientée vers Le Refuge, mais qui a sans doute une fin. Dans tes centres d'hébergement d'urgence, est-ce qu'il y a des affiches d'information du Refuge, des CEGIDD de dépistage des IST, des possibilités de communication ?
Ancien membre 15/06/2017 à 09:12
Merci pour vos réactions. Nous avons dans nos centres des permanences d'AIDES, et des actions avec le CHU pour dépistage IST, mais je n'ai jamais pensé à une affichage pour Le Refuge. Je vais voir pour cela.
Ancien membre 16/06/2017 à 08:52
Merci, Edrazel, pour ton témoignage. Je lis surtout le courage et la force intérieure que tu as eu pour tenir et avancer. Mais je lis aussi, à travers deux personnes dont tu parles, une certaine homophobie qui, pour certains autres, peut devenir désastreuse puisque véhiculée par des personnes dont ils/elles sont dépendant(e)s (puisque ces personnes assurent l'accompagnement ou même ont le pouvoir disciplinaire et décident si tu peux rester ou non dans un centre) - mais aussi que cela peut rajouter de la souffrance à la souffrance... Il faut peut-être que je réfléchisse à une formation spécifique pour les travailleurs sociaux sur l'homosexualité?
Ancien membre 16/06/2017 à 22:31
Je fais remonter en vous remerciant pour votre implication.
Ancien membre 27/06/2017 à 22:59
Ca y est, affiches Refuge mis et travail avec les équipes autour de cette question entamé...