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Et bien, je lui ai déjà parler du cas de l orphelin, et pour elle, il ne peut pas avoir des parents mais justes des guides. Mais pour en revenir à la coparentalité, c est comment on gère le tout, si jamais il y a séparation ou un des couples parent plus loin...Elle a juste une vision du concept de "parent" différente de la notre... Mais pour moi, tes parents sont ceux qui t'élèvent, t'apportent l'amour dont tu as besoin. Ça vaut 15525265165810 de fois la simple rencontre du spermatozoïde de "papa" et de l'ovule de "maman". Eh bien s'il y a séparation c'est le même problème que dans un divorce non ? On divise ? :/ Franchement j'en sais rien, j'y ai jamais pensé et là je trouve ça difficile à concevoir, c'est beaucoup d'hypothèses dans des hypothèses dans des hypothèses ahah
Car pour elle, il est important que l’enfant connaisse ces géniteurs.C'est un point de vue qu'on peut qualifier de semi-organiciste. Je pense que cette phrase résume pas mal de présupposés et d'enjeux propre à la question de la parentalité LGBTI. Mais pour le comprendre, ce point de vue, le mieux est peut-être de partir de l'organiciste, savoir une pensée matérialiste très à la mode ces derniers temps aux États-Unis où le choix du/de la donneur.se de gamète est influencé chez certain.e.s par la couleur des yeux au même titre que la confession religieuse ; où l'on se fait indexer son code génétique dans l'idée de mieux se comprendre, d'y trouver quelque épiphanie. Bref, l'idée que l'âme n'est qu'une histoire de gènes, qu'on se la transmet de générations en générations. C'est le même schéma de pensée qui fonde la distinction entre roturiers et nobles. Les nobles restent entre eux pour perpétuer l'âme noble et c'est dans cette logique qu'il fallait que l'enfant (même bâtard) sache sa naissance. Inversement un roturier ne peut avoir qu'une âme de roturier, basse. Qu'il sache d'où il vienne, du sang de quel héros il est issu et dont il perpétue le dessein. Pensée qui éclaire aussi certains aspects du catholicisme conservateur, qui permet de comprendre le cheminement de pensée des gens qui soutiennent becs et ongles la Manif pour Tous et refusent l'adoption, la PMA et la GPA pour les non cisgenres (en plus de défendre l'idée du couple cisgenre patriarcal) parce que justement l'enfant est coupé de ses origines, du sang auquel il appartient pour être confié à des abominations qui gâchent leur semence en la répandant sans féconder. L'adoption est tolérée dans la mesure où l'on parvient à cacher qu'il en s'agit bien d'une, ce qui est impossible avec des couples homo et non cisgenres... Qu'on s'imagine La vie est un long fleuve tranquille. Le fils des Quesnois, bien qu'élevé chez les Groseille, garde des tics de son père. Comme si son esprit s'était coulé dans celui du fils, ou plutôt répliqué avec son ADN. À côté des organicistes, il y a ceux.elles qui ne rentrent que d'une fesse dans le moule, qui revendiquent une certaine autonomie de l'âme par rapport au corps mais estiment que les deux sont un tout étroitement lié, que l'un et l'autre fonctionnent en binôme : ce sont ce qu'on peut appeler des semi-organicistes. Et donc qu'avoir la possibilité de connaître ses parents génétiques est nécessaire pour le bon développement de l'enfant. Que sans ça l'enfant aurait comme un vide qui nuirait à son bien-être. Puis comme l'âme est liée au corps, elle l'est donc au sexe. Donc pour ces personnes, des parents homo ou transgenre posent problème. Il faut bien qu'il y ait une mère et un père pour que l'enfant se construise comme il faut. Donc au fond, on est pour les couples et la parentalité homo ou non cisgenre, mais dans certaines conditions, comme l'importance de bien identifier qui est la mère biologique, celle qui enfante et aurait un lien particulier avec son enfant. Bien sûr, c'est toujours formulé de façon indirecte pour ne pas se prendre de plein fouet le stigmate homophobe, mais c'est bien le fond de la pensée. N'allez pas croire que ce courant de pensée se heurte à l'hostilité des populations qui en sont les victimes. Bien au contraire. Récemment, une sociologue reconnue et aujourd'hui acclamée dans certains milieux LGBTI (qui feraient mieux de lire attentivement ses écrits) s'inscrit parfaitement à ce courant de pensée : c'est Irène Théry, dont le fils a réalisé un film, La sociologue et l'ourson[/i], qui aborde les questions de parentalité LGBTI à travers le double fictif de Théry. Pour plus d'informations, je vous conseille la lecture de l'analyse de Thomas Linard, ancien porte-parole de l'Inter-LGBT :