#230645 il y a 2 ans
Pour moi, le fait de ne pas vouloir catégoriser la sexualité c'est surtout pour ne pas tomber dans le "wishful thinking". J'ai lu certains livres de psychologie et je constate que les théories sexuelles sont souvent construites de façon ad hoc et non pas pour comprendre les bases théoriques. De ce fait, ces théories répondent à une problématiques et échouent à expliquer une dizaine.
Par exemple, la bisexualité innée est trop symétrique pour une réalité asymétrique où l'hétérosexualité est favorisée biologiquement pour la survie de l'espèce. Cette théorie rentre en conflit avec la biologie évolutionnaire. On peut au mieux dire que l'homme est né prédisposé à une certaine fluidité sexuelle qui se concrétise (évolue dans un sens, dans l'autre ou reste comme elle est) pendant la période prépubertaire, et puis le reste de sa vie. Cette prédisposition peut être partiellement génétique, et donc héréditaire, chose qui explique certaines corrélations importantes mais pas parfaites: e.g. 1) étant donné deux jumeaux A et B, si A est homo, B n'est pas forcément homo, mais il a plus de probabilité que la moyenne, 2) les femelles proches des mâles homos sont plus fertiles que la moyenne, etc.
Cela veut dire qu'on est "né" hétéro dans la mesure où on est contraint à participer à la survie de notre espèce, et que nos sentiments, nos désirs et nos attirances sont conditionnés par nos gènes égoïstes. Mais la Nature n'a pas façonné ces sentiments/désirs/attirances de façon binaire (comme l'a fait pour les organes génitaux) car ils restent quand-même secondaires au "but" principal de l'évolution: la reproduction. De ce fait, c'est l'environnement qui joue le rôle ultime pour confectionner notre produit final appelé orientation. Et puisque chaque personne a un passé, une éducation et un parcours différents, chaque personne a sa propre orientation. Donc, catégoriser, c'est construire des modèles qui peuvent pourtant répondre à une problématique, mais restent limités car on ne comprend pas toujours les bases scientifiques.
Ainsi, je vois que la dichotomie homosexualité structurelle vs. réactionnaire est faite pour répondre à une seule problématique: certaines personnes sentent basculer d'une orientation à une autre, suite à un événement. Pour moi, ça veut juste dire que notre orientation évolue encore et que certains déclencheurs environnants (événements particuliers) peuvent altérer cette évolution. C'est vrai que ça peut paraître évidente comme réponse, mais c'est pour accentuer que cette homosexualité réactionnaire est aussi biologique et structurelle que l'homosexualité dite structurelle.