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Bonjour à toutes et à tous,
J’espère que vous me pardonnerez mon pseudo si peu original. Je n’avais aucune once d’imagination quand je l’ai créé.
Je me suis inscrite ici pour discuter, échanger et pour vous lire aussi.
Je souhaitais témoigner sur un sujet assez redondant, je pense.
Qui n’a jamais entendu l’histoire d’une lesbienne qui s’amourache d’une hétéro ?…. (En plus d’être une collègue)…
Voilà , de quoi il s’agira ici. J’espère que vous aurez la patience de lire mon histoire si commune. Peut être d’y répondre si vous le souhaitez.
J’envisage ce témoignage un peu comme une séance de psy ou un journal (pas si) intime, pour exorciser un sentiment qui me hante depuis des mois (voire même quasi 2 années…).
Je vais me présenter de manière assez succincte car je souhaite garder un certain anonymat puisqu’on parle d’une relation professionnelle. Et j’espère que la personne dont je vais vous parler ne lira jamais ce texte, ni ne se reconnaîtra. (En théorie c’est sans risque puisqu’elle est censée être hétéro). :D
Je suis une femme d’une trentaine d’années, lesbienne depuis toujours.
Jamais mariée, j’ai connu deux histoires d’amour dont la dernière s’est terminée il y a deux ans. Depuis, je suis une célibataire endurcie.
Passons aux choses sérieuses. Cette fameuse collègue.
Elle et moi avons quasiment le même âge. (3 ans d’écart).
Nous travaillons dans la même entreprise depuis quelques années mais ne sommes pas dans le même service. Donc en théorie nous n’aurions pas dû nous rapprocher comme ce que je vais décrire.
Au départ, nous avons dû échanger pour le travail.
Nos communiquions essentiellement par mail et par téléphone.
Nous ne nous étions jamais rencontrées avant d’échanger au téléphone. (elle m’a dit que si mais je n’en ai pas le souvenir).
Nos conversations professionnelles, au départ, ont vite pris une tournure perso.
Nous avons eu une connexion instantanée et une relation de confiance et de bienveillance s’est tissée entre nous.
Nous avons commencé à échanger sur tout. Sur sa vie, sur la mienne.
Toujours pendant les horaires de bureau.
Puis, nous avons échangés nos numéros perso. Et là ….c’était parti, messages et appels constants. Des sujets très personnels, un humour partagé, des valeurs communes et cetera et cetera.
Une finesse chez elle que je ne retrouve pas chez beaucoup de monde et ça m’a plu.
Elle savait que j’étais lesbienne, ce n’est un secret pour personne. Je suis très ouverte à ce sujet.
Elle m’a dit être hétéro. Information que j’ai prise et que j’ai intégrée (du moins, je le pensais).
Est venu le temps où nous nous sommes vues.
Et là…… (moi qui ressentais déjà cette connexion amicale et pas du tout dans la séduction) j’ai été frappée notre alchimie physique.
Elle est aussi vraiment très belle. (Je n’aime pas dire ça puisque c’est subjectif mais je l’ai trouvée très belle). Je n’ai pas de type de femmes, mes ex sont complètement différentes, mais elle est vraiment très très jolie ma collègue.
En plus de notre connexion intellectuelle et émotionnelle donc, j’ai ressenti cette alchimie physique.
Il ne s’agit que de mon sentiment à moi, j’en ai bien conscience. Je vous raconte les choses comme je les aies vécues. :D
Je ressentais une tension énorme entre nous. Je me suis rarement trompée à ce sujet, j’ai quand même un bon instinct et les fois où j’ai pensé ça, j’avais « raison ».
Il nous suffisait d’être proche l’une de l’autre et je sentais la tension.
Le souffle court, les mains qui tremblent.
De mon côté, comme du sien. (Et ça par contre, je l’ai vu chez elle).
Je suis une personne assez courageuse vis à vis de mes sentiments. Je n’ai pas peur de les affronter ou de les partager.
Même si ça me met dans une situation de vulnérabilité.
Je lui ai dit noir sur blanc que j’avais ressenti quelque chose pour elle.
Elle l’a plutôt bien pris, et elle a souhaité que nous continuions nos échanges….alors que je lui avait demandé un peu de distance.
Elle a compris mais m’a demandé à ce qu’on reste amies.
Et c’est là où j’ai fauté. Je n’ai pas su me protéger. J’ai accepté sa demande et nous avons continué à communiquer. Et ce, sans jamais reparler de ce que je lui avais confié.
Au fond, je pense que je me suis dit que si elle souhaitait continuer notre relation malgré ma confidence, c’est que forcément elle ressentait la même chose pour moi.
Avec du recul peut être qu’elle avait pris la chose à la légère…malgré tout elle le savait, j’avais du mal à la regarder dans les yeux. Et ça je lui ai dit. Elle a vu que j’étais attirée… j’étais assez claire je pense.
Bref…Vu notre connexion je me suis auto persuadée que ce n’était pas à sens unique.
Nous avons continué à nous parler et à nous voir en dehors du travail.
Comme je le disais tout à l’heure, nous sommes diamétralement opposées.
En ce sens que nos caractères pourraient paraître incompatibles. Mais je l’acceptais telle qu’elle était. Ni plus, ni moins. (À vrai dire, il ne s’agit pas d’accepter mais plutôt de chérir. Je chérissais tout chez elle, même ce qui m’aurait paru comme des défauts chez quelqu’un d’autre).
Notre alchimie a continué quelques mois. Puis d’un coup d’un seul, sans crier gare, ça s’est estompé. Sans nous le dire, nous avons pris de la distance. Enfin….je pense qu’elle en a pris, ça n’est pas venu de moi? Je ne sais plus vraiment pour être honnête.
Au travail, ça se passait toujours bien. Nous avons au moins réussi à garder ça.
Notre distance a duré quelques mois, puis toujours de la même manière, sans crier gare, nous repartions de plus belle. Un premier message de sa part ou de la mienne et c’était reparti.
Je me disais constamment qu’elle n’était pas 100% hétéro.
Ce n’était tout simplement pas possible…
Comment pourrais-je me tromper à ce point?
Je le vois physiquement. Il se passe quelque chose chez elle quand nous nous voyons. (Aujourd’hui je me dis, peut être une hypoglycémie ou une hypotension après tout. Ou juste une anxiété palpable mais qui n’a rien à voir avec moi).
Cette histoire n’a été que des en avants et en arrières pendant des mois et des mois.
Jusqu’au jour où j’ai décidé de me protéger enfin et de dire stop.
Il y a un hic (il y en a toujours un). Je n’arrive pas à faire le deuil de notre relation.
Je n’arrive pas à lui dire au revoir.
J’ai dit « stop » mais j’ai fait la bêtise de revenir sur ma décision et reprendre contact avec elle….
Et là …c’est elle qui m’a complètement ignorée. Plus de réponse de sa part. Le froid glacial. Le vide.
La raison pour laquelle je l’ai recontactée après notre « rupture » franche, est parce qu’elle me manquait. J’étais prête à réprimer mes sentiments juste pour l’avoir dans ma vie (hors travail). Nous sommes d’accord ce n’est pas sain du tout.
Je pense que je l’ai vraiment blessée.
Elle m’a dit (quand j’ai créé une rupture nette) qu’elle était touchée parce que c’était le reflet de ce que je pensais de notre amitié. Que ça ne comptait pas pour moi (puisque la rupture a été brutale).
Il est vrai que lors de nos derniers échanges l’ai blâmée assez fort et je l’ai responsabilisée sur ma décision...pas très sympa tout ça, toxique même ….
Quand je l’ai recontactée je lui ai dit que mon stop était justement tout l’opposé de ce qu’elle pensait. J’ai pris mes responsabilités quant à mes réactions en tenant compte de mon caractère, mes traumas etc… et je lui ai demandé pardon.
Elle est beaucoup plus saine que moi, parce qu’elle ne me répond plus. C’est sa limite et elle la respecte. Plus de va-et-vient incessants.
Moi, de manière moins saine j’ai toujours un doute sur sa sexualité. Encore aujourd’hui.
Le plus déconcertant en réalité (et c’est peut être pour cela que je me suis laissée envahir par mes sentiments) est que nous n’avons jamais clôturé notre conversation sur mes sentiments quand je lui ai dit la première fois.
Elle ne m’a jamais donné son point de vu à ce sujet.
Dans mon souvenir quand je lui ai dit, elle n’a pas réagit.
Pas à ça du moins, mais plutôt à ce que j’avais dit ensuite: à savoir que je voulais de la distance.
Et nous n’en avons jamais reparlé. C’est comme si ça n’avait jamais existé. Elle ne m’a jamais dit non, elle ne m’a jamais dit oui. C’est devenu un non sujet.
Par contre, nous avons parlé de sexualité à quelques reprises de manière assez complice (nos messages paraissaient assez flirty). Par exemple le genre de messages que je n’aurais pas aimé voir mon hypothétique copine échanger avec une collègue! (Encore une fois j’extrapole peut être, je doute beaucoup de mon point de vue depuis les événements avec elle)…
Voilà où nous en sommes… et où j’en suis…
J’ai perdu une amie. Une personne en qui j’avais confiance.
Une personne qui me faisait rire, qui me faisait réfléchir. Qui, quand je l’appelais, m’apportait un sentiment de réconfort. Uniquement d’entendre le son de sa voix me rassurait.
Mais qui aussi me faisait me sentir tellement en insécurité. Dans le sens où nous n’avons jamais avancé donc c’était trop difficile à gérer pour moi. Vraiment trop dur.
J’essaye de faire le deuil, son silence est comme une mort.
J’ai du mal à avancer parce que je n’ai pas accepté peut être le fait de m’être trompée sur elle. Je n’arrive pas à l’envisager.
Cela doit faire transparaître une confiance en moi exagérée et un ego surdimensionné peut être ? Mais soyez en sûr, ce n’est pas du tout le cas.
En amour, j’ai confiance oui. Parce que j’ai eu des relations où j’avais ressenti les choses décrites plus haut et nous étions tombées amoureuses. (Ma première histoire était avec une hétéro en couple depuis 8 ans. Après l’achat de leur maison etc…) elle n’avait pas trahi son copain de l’époque. Elle l’avait quitté avant qu’on se mette ensembles.
Je n’ai jamais vécu de trahison/ tromperie non plus. Donc certainement que j’avais une part d’insouciance et de confiance ça c’est sûr….
Je pense aussi que, peut être,
de ne pas accepter veut dire toujours ressentir quelque chose. Ne pas vouloir me séparer de mes sentiments pour elle parce que sans ça, je ne ressens plus rien?
Je ne tombe pas amoureuse facilement, donc si je laisse passer mes sentiments pour elle peut être me sentirais-je vide ?
Je pense malgré tout que si elle avait montré une réciprocité, nous n’aurions pas eu une relation saine.
Ça j’essaye de m’en convaincre en tous les cas.
C’est difficile, j’ai le sentiment d’avoir vécu une rupture amoureuse alors qu’il n’y a jamais eu d’histoire d’amour tout court! C’est assez vertigineux.
Merci d’avoir pris le temps de lire. J’espère qu’avec ce partage je vais enclencher quelque chose chez moi pour avancer.
Une direction vers un avenir où elle ne prend plus toute la place….
Citation de Pseudo1 #540696
"Un avenir où elle ne prend plus toute la place"
Je t espère bien entourée... plein d amies et d amis car seule, libérer son cerveau de celle qui nous bouleverse et prend de l espace n est pas évident. Fais plein d activités, rencontre des personnes, amuse toi. Eclate toi.
Je n ai qu une petite réponse mais ton ressenti m a touché.
Citation de Cacahuète06 #540698
« Je pense qu'elle n'a, peut-être, pas su être honnête avec elle-même non plus, qu'elle n'a pas su exprimer son propre ressenti. Si elle était 100% hétéro, elle aurait dit clairement qu'elle ne souhaitait qu'une amitié, et qu'une bisexualité ou homosexualité ne l'intéressait pas.
Peut-être qu'elle a eu aussi cette même alchimie mais a pris peur ou était en questionnement. »
Bonjour , mÉric pour ta réponse.
J’ai pensé longtemps la même chose. Sur le fait qu’elle n’assumait pas ou refoulait une attirance.
Mais le fait de penser comme ça m’a conforté dans mes sentiments encore plus…. À tort ?
Je voulais qu’elle se sente en sécurité avec moi pour parler de tout mais ce n’était pas le cas pour elle. Je lui ai dit à quel point elle était géniale et qu’il ne fallait pas qu’elle doute de ça.
Elle est très réservée. Elle est très difficile à lire et ça aussi je pense que ça m’a porté à confusion malheureusement.
Le pire pour moi est que j’essaye de ne pas remettre du grain au moulin. En parlant d’elle constamment, en cherchant des explications etc… ou en envoyant des nouveaux messages. Ce qui est compliqué c’est qu’on se parle quand même au boulot (par téléphone).
Notre première conversation post rupture est assez récente.
Depuis l’arrêt des communications nous ne nous étions pas eues au téléphone du tout.
Appel récent donc, à son initiative alors qu’elle aurait pu le faire par mail très honnêtement. j’étais étonnée de son appel).
Je lui ai envoyé un texto après pour lui dire que j’avais apprécié notre appel. Et que j’espérais qu’elle allait bien. (Même si c’était du pro, encore une fois entendre sa voix m’a fait du bien).
Je lui ai aussi dit que je savais bien qu’elle respectait la distance que j’ai imposé en réalité.
Mon texto, de nouveau, est resté sans réponse.
Qui blâmer honnêtement ? Je ne peux m’en prendre qu’à moi même.
J’ai développé ces sentiments, j’ai extrapolé (certainement) la situation, j’ai interprété ses comportements et ses mots vers peut être ce qui m’arrangeait? Si je raisonne je pense ça. J’ai mis fin à la relation. Et je suis revenue dessus mais dans la vie il faut accepter que si quelqu’un dit c’est fini, l’autre se dit c’est fini et elle ne reviendra pas dessus contrairement à moi.
Si je pense avec mon cœur je me dis que je ne le suis pas trompée et qu’elle aussi a eu des sentiments ou du moins un confusion.
Enfin bref…. Merci pour ta réponse de nouveau :)
Oups je voulais répondre en séparé mais on ne peut pas participer deux fois de suite/.
Deuxième réponse donc :
Citation de Rebelle32 #540700
Merci beaucoup.
Alors tu mets le doigt sur un gros sujet.
Oui je suis assez seule, dans le sens où comme en amour, j’ai difficilement créé des amitiés. Enfin j’ai des amis mais très peu et des amis en qui j’ai 100% confiance. Je peux les compter avec une main.
Je suis quelqu’un d’assez dure je pense mais très sentimentale (en secret) hahah
Je traîne pas mal de traumas qui me rendent assez dure dans mes relations (en général. Amour et amitié).
J’ai parlé de ma situation avec quelques personnes. Qui la connaissent en plus.
Ils me soutiennent et me comprennent. Ils pensent que je dois tourner la page. Un ami m’a dit qu’elle n’assumera jamais…
J’essaye de ne pas trop en parler non plus histoire de ne pas être en boucle. Par contre au boulot personne je sait!!! J’ai d’ailleurs bien peur que quelqu’un autour le remarque lorsqu’on va se revoir. On ne s’est pas revues depuis j’appréhende
Je sors aussi pas mal, j’ai des activités. Mais elle occupe vraiment mes pensées.
Je m’endors en pensant à elle. J’ai une tendresse pour elle. Je voudrais savoir comme elle va par exemple, comment elle se sent et si mal, la prendre dans mes bras.
J’ai un manque de son réconfort aussi. Limite j’étais devenue accro à ce sentiment.
Autant dire que je ne suis pas sortie de l’auberge :D
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