STOP à la fétichisation des personnes transgenres. betolerant est le seul site de rencontre trans à ne pas considérer la transidentité comme un vulgaire fantasme fétichisé.
Bonjour à tout.e.s,
Si j'écris ce poste aujourd'hui, c'est que je suis en phase d'entamé une transition de genre (ftm). Mais voilà, la peur a toujours été un frein chez moi, et ce, depuis mes premiers questionnement sur mon genre. Aujourd'hui, j'ai ma prescription pour aller voir un endoctrinologue. Malgré tout, je ne peux pas m'empêcher d'avoir besoins de retours d'expériences et aussi d'avoir des avis sur mon vécu (qui peut-être, raisonne pour certains ?).
Enfant, j'ai toujours été un garçon manqué et malgré tout j'étais surtout entouré de filles. J'ai un grand frère alors je me dis que d'une certaine façon, comme j'avais de l'admiration pour lui, je me comportais de la même façon par mimétisme. J'ai commencé mes premières recherches sur la transidentité à l'âge de 16 ans (j'en ai 34). A l'époque, il n'y avait pas autant de ressources d'infos qu'aujourd'hui et la transidentité était reconnu comme une maladie psy (ce qui m'avait vraiment refroidit). J'avais tout épluché pour connaître tout ce qu'il y avait à savoir sur le parcours, les risques (santé et vie sociale), les opérations etc. Et à mesure de mes recherches, une pensée a émergé : "En fait, quoi que je fasse, je ne serai jamais comme un homme cis" puisque mon métabolisme est fondamentalement celui d'une femme. La transition me permettra d'atteindre un idéal en apparence, mais biologiquement, je resterait avec des chromosome XX (c'est un raccouris mais je pense que vous comprenez ce que je veux dire). J'ai donc fini par mettre des oeillières, en me disant que c'était surement une phase.
A partir de là, j'ai eu plusieurs cycles qui se sont répétés allant jusqu'au style ultra féminin puis de repasser par la phase androgyne/garçon manqué (au désespoir de mon entourage). Mes parents ne se sont jamais montré très ouvert, plutôt strict et n'acceptaient pas ce qui pouvait sortir du modèle de vie hétéro. Le sachant, j'ai caché très longtemps ma bisexualité et je n'ai été amené à vivre des relations qu'avec des hommes. Je me dis avec le temps que j'avais surement peur d'être rejeter et de ne plus être aimé par mes parents, ce qui était inimaginable pour moi, alors j'ai préféré me conformer pour ne pas vivre cette expérience et, en quelque sorte, rentrer dans les cases.
Vers mes 28 ans, le besoin de revenir vers le style androgyne s'exprime fortement (je cache ma poitrine, je coupe mes cheveux court, je prends des vêtements mixte). Malgré tout, on ne m'a jamais appelé Monsieur, j'ai un visage aux traits fins et j'ai de plus en plus de mal avec le genrage au féminin "madame" "elle" etc (où je ne me retrouve pas). Je décide donc d'utiliser un surnom sur les réseaux sociaux et avec mes ami.e.s et me genre au masculin. Quelle libération ! Je me sens vraiment bien avec ce pronom et ce prénom. Je finis par repenser à la transition, et la peur me saisi à nouveau. Je passe par une période "genderfluid" où je me laisse le choix de naviguer encore entre les deux genres (surement une façon pour moi de sauver les apparences auprès de ma famille et de ne finalement, pas faire de choix !). Mais voilà, après 1 an, je ne me sens toujours pas moi. J'ai la sensation d'avoir le "cul entre deux chaises", ce qui devient inconfortable. A cette période je rencontre un homme adorable, mais voilà, il aimait cette part de féminité chez moi, et moi, malgré mes sentiments, je ne me sentais pas en paix avec qui j'étais parce que je n'aimais tout simplement pas être considéré comme une femme.. J'avais envie de vivre la liberté d'être un homme (le torse plat m'a toujours fait envie, de pouvoir me mettre nue du haut), de devenir "invisible" aux yeux de la société (de ne plus être vu comme une proie, un morceau de viande).
J'ai compris que si je ne prenais aucune décision, je passerai surement le reste de ma vie à continuer ces cycles : la phase féminine d'acceptation sociale (la famille et les différents cercles sociaux qui se montrent plus ouvert et agréable) et la phase masculine d'acceptation personnel (ou le cercle social se resteint et où je sens qu'on ne me considère plus autant qu'avant). Sauf que... après toutes ces années à me cacher et à rentrer dans le moule de ce qui était jugé comme "plus acceptable"... pour moi, ça ne l'était plus. J'ai passé 1 an à me laisser totalement aller. A porter des vêtements amples, à ne plus aller chez le coiffeur, à ne plus faire d'efforts en soi sur mon apparence. J'ai totalement perdu confiance en moi et cette situation est devenue difficile à supporter. Avant, j'avais peur qu'en transitionnant je ferai peut-être une erreur, mais en ne faisait aucun choix, je finissais par ne plus savoir qui j'étais vraiment (et donc être malheureux).
Je vous remercie d'avoir lu jusqu'au bout et j'ai hâte de pouvoir vous lire.
Citation de Anonyme #522298
Bonjour à toi,
Ton témoignage est très touchant.
Souvent quand quelqu'un parle de transition j'ai toujours peur que cela soit motivé par un mal être à un moment de sa vie. Je pense que ta situation est exactement le contraire tu as explorer toute les possibilités tu arrives à un âge où tu es encore jeune sans avoir vraiment trouvé ton harmonie
Tu vas commencer sans doute une transition médicale avec un besoin d'être rassuré.
Je peux juste te dire qu'il n'y a pas d'âge pour devenir celui que l'on veut devenir,. Je connais une personne qui l'a entamé à la soixantaine.
J'ai pu croiser une personne qui a entamé une transition et qui a dit stop je suis arrivé à ce que je voulais.
J'ai pu croiser une personne qui a dit je me suis trompée ce n'est pas pour moi et c'était émouvant car elle a dit je veux juste rester votre ami au membre de l'association Trans.
Et très important elle a repris un prénom féminin qui n'est pas celui de naissance on ne peut pas strictement parler de detransition.
J'espère que tu vas avoir des témoignages ici qui pourront t'aiguiller plus que le mien.
Ce n'est jamais facile pour l'entourage mais l'amour des parents parfois est le plus fort.
Je te souhaite de trouver ton harmonie car c'est le but de chacun et chacune
Bonjour Anonyme,
Tu as entrepris des démarches.
Comme l'exprime justement Harmonique, chaque personne fixe son trajet, et l'itinéraire peut varier.
Tu te lances, tu pourras toujours considérer que tel point ou tel autre constitue ton point de destination,
Bonne continuation.
François
Bonjour,
Ayant achevé mon parcours de transition, certes "dans l'autre sens", je te demanderais bien: "de quoi as-tu peur au juste" ?
Il y a des peurs légitimes (comme de perdre son emploi), et des peurs moins fondées ("je n'y arriverai pas"), voire irrationnelles ("personne ne voudra de moi").
La transition est un chemin personnel, et comme le dit Harmonique, des tas de destins sont possibles. A ton âge, tu es une adulte autonome, tu peux donc décider par toi même. Je te conseille de rechercher une aide psy , de préférence quelqu'un de formé à ces problématiques, afin de mieux cerner tes besoins, tes envies, tes blessures, et d'éclairer tes choix pour l'avenir.
De tout cœur avec toi !
Bonjour,
Un grand merci à tout.e.s pour vos messages !
Pour te répondre Occamj, j'ai surtout peur d'une rupture avec ma famille qui n'accepterait pas ce choix. Plus du côté de ma mère (mes parents sont divorcés) que de mon père qui a beaucoup changé suite à une maladie invalidante (il se montre beaucoup plus tolérant et ouvert). J'avais pu parler avec lui d'un changemement de prénom et d'une possible transition. Même si le sujet a été difficile a abordé pour lui, quelques jours après, il m'avait même donné des idées de prénoms. Mes parents ont toujours désiré une fille, et c'est vrai que j'ai l'impression de leur enlever ça, d'une certaine façon. Et tu as raison, je pense qu'un accompagnement m'aiderait beaucoup.
Salut Anonyme,
Je suis nouvelle ici, je permets de m'incruster dans la discussion.
Ton témoignage me parle.
Je suis une femme trans, j'ai pris conscience de ma différence, j'avais 5 ans... en 1980 !!
Quand j'ai rencontré celle qui est devenue ma femme, je ne lui ai jamais caché, et elle a toujours tout su de moi.
Je n'ai appris l'existence de la transidentité qu'en 2005... j'étais mari"é", j'avais deux enfants.
Je passe les détails, mais j'ai très mal vécu les grossesses de ma femme, et quand je n'ai plus eu la force de continuer que ma seule envie était de me foutre en l'air, ma soeur m'a sauvé la vie en me demandant "Comment tu fais pour dire à tes Filles que tu les aimes si tu es mortE ?"
Alors, avec l'accord de ma femme, j'ai décidé de faire ma transition.
J'ai envie de te dire que c'est magique que ta vie change du tout au tout.
OUI & NON !
OUI effectivement ta vie va changer parce que tu seras enfin toi et que tu vas pouvoir affronter le monde la tête haute en n'ayant plus peur de te cacher et en étant en accord avec toi.
A aucun moment je n'ai regretté ma transition et encore moins ma vagino.
NON parce que ce n'est pas une baguette magique.
L'opération change ta vie mais elle ne te change pas la vie.
Tu risques de perdre effectivement des proches, des amis, de la famille.
L'idée n'est pas de faire peur, mais te partager une expérience, et ce qui est m'est arrivé et ce qui est arrivé à un Ami qui a transitionné dans l'autre sens.
N'aies pas peur de perdre ces gens.
Ce sera dur, violent, mais tu feras de nouvelles rencontres, magiques qui combleront le vide que les cons auront laissé.
Pour tes parents, je ne peux rien garantir.
Perso j'étais prête à les perdre. Je ne voulais pas perdre mes Filles.
C'est le contraire qui s'est passé !?
Contrairement à mes attentes, mes parents m'ont soutenue avec une force et un amour que je ne leur connaissais pas.
Mes Filles elles, ont été conditionnées par leur mère et ses parents, puisque mon ex a trouvé plus simple de dire qu'elle avait été surprise, qu'elle n'était pas au courant, que ça lui est tombé dessus comme ça... Va rétablir la vérité après. Bref.
Une transition n'est pas un long fleuve tranquille, c'est un parcours du combattant.
Long, pénible et douloureux.
Mais une fois traversé, ta vie est changée du tout au tout.
Je n'ai fait que la vagino, pas de nichon en plastique et pas de chirurgie du visage, mais dans la rue personne ne me regarde de travers, quand j'arrive quelque part, c'est bonjour Madame.
La question maintenant, est : est ce que tu vas pouvoir continuer à faire semblant longtemps ?
Tu vas perdre des gens oui, mais EN CE QUI ME CONCERNE, je préfère perdre des gens que ma vie.
Tout est possible quand on s'en donne les moyens mais il n'y a pas de retour en arrière possible.
C'est une marche sûre et à sens unique que tu entameras si tu décides d'avancer.
Il y a des gens pour t'aider, les psychologues, et je pense beaucoup de monde ici.
En tout mon MP est ouvert si tu as des questions.
Prends soin de toi.
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