Bonjour à tous,
Merci de m'accueillir parmi vous.
Je m'appelle Tiffany, j'ai 32 ans et je vis dans la vallée de Chevreuse en proche banlieue parisienne.
Je suis assez taciturne, timide et manque énormément de confiance en moi.
Je me suis toujours senti anormal dans cette société hyper sexualiser. En total décalage par rapport à mon entourage. Voir même à côté de la plaque pendant certaines discussions entre amies ou quand je vois leurs réactions quand on regarde un film et qu'il y a une scène de sexe. Elles s'extasient totalement alors que moi je me sens vraiment mal à l'aise.
J'ai jamais eu grand d'intérêt pour la sexualité, de la curiosité parfois peut-être mais ça s'est toujours arrêté là. Quand aux relations amoureuses malgré un sentiment de curiosité légèrement teinté d'envie cela me paraissait lointain.
Jusqu'au collège où j'ai eu mon premier (et dernier copain), je le pensais gentil, à l'écoute malgré ses insistances pour aller plus loin...je me trompais. Aujourd'hui, le seul souvenir qui me reste de lui, c'est lui au dessus de moi alors que ses potes me maintenaient au sol. J'ai eu de chance que l'amie qui était avec moi soit aller chercher son père en courant, père qui est venu les faire fuires en les menaçant avec une batte de baseball. Grâce à eux j'ai éviter le pire. Mais mon intérêt pour la sexualité qui n'était déjà pas très haut à dégringolé d'un coup.
En plus, depuis ce jour j'ai comme une sensation de malaise, de nausée quand quelqu'un me touche sans que je m'y attende ( même ma grand-mère que j'adore mais qui me touche tout le temps le bras pour attirer mon attention...). Après ça mon intérêt pour une relation amoureuse à fondue comme neige au soleil.
Puis durant toute ma 3e, j'ai subi un harcèlement scolaire constant qui m'a provoquer des phobies sociales et à drastiquement accrue mon manque de confiance en moi, ce qui ne m'a pas aidé.
Pourtant au lycée, je suis sortie avec une fille pendant presque un an. Je l'aimais vraiment. J'adorais passer du temps avec elle. Et elle acceptait que je n'ai pas d'envie de sexualité. Jusqu'au un jour, je sais pas j'ai ressenti quelque chose en plus au fond de moi en l'embrassant. Et sincèrement je ne sais pas si il ne se serait pas passé quelque chose si sa sœur et sa mère n'était pas arrivée des courses. Et alors qu'elle est allée les aidé, elle a reçu un message sur son téléphone. (Je sais je n'aurais pas du regarder mais j'ai regardé 🤦🏻♀️) Et le message provenait d'un "mon coeur" à qui elle manqué et qui avait hâte de leur escapade en amoureux le week-end d'après. Je vous parle même pas de la violente douche froide que j'ai reçu. Quand elle est revenue j'ai vraiment hésité à lui en parler mais j'ai finalement pris mon courage à deux mains pour lui demander des explications. Et il s'avère que s'était son copain depuis 3 ans avec qui elle avait une relation libre.... Après la douche froide , le coup de massue. Je suis parti directement après son explication. Et après ne plus avoir donné de nouvelles plusieurs jours j'ai finalement rompu.
C'était ma toute dernière relation amoureuse. Des relations où il ne s'est rien passé et qui date maintenant un peu maintenant. Ce qui emplifie mon impression d'être à la traîne.
Aujourd'hui, ce désintérêt pour la sexualité est toujours là. Et parfois je me demande si mon vécu n'a pas joué un rôle là-dedans ou si c'est juste moi .
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Il y a quelques mois, j'ai découvert l'existence de l'asexualité et je me suis beaucoup reconnu dans cette description. Et depuis je dois avouer que j'ai l'impression qu'on m'a retiré un poids mais en même temps, je ne peux m'empêcher de me demander si mon désintérêt, voir parfois dégoût de la sexualité n'est pas lié à mon passé.
C'est pourquoi, je voulais savoir si quelqu'un étais dans un cas similaire au mien. Avoir son avis. Et surtout pouvoir en parler à quelqu'un d'extérieur, sans jugement.
Voilà, je vous remercie d'avance pour vos réponses.
Bonne soirée à tous. 😘
Citation de Tite Tipa #513738
´Bonjour,
Déjà merci à vous de vous confier à nous ainsi , c’est une grande preuve de confiance et ça me touche.
Je suis très attachée aux mots alors je vais appeler un chat un chat: vous avez subit une agression sexuelle, peut importe qu’elle n’est pas aller « jusqu’au bout » ou non . Le fait est que des garçons en qui vous aviez confiance vous on allonger et maintenue au sol sans votre consentement pour vous agresser sexuellement c’est une atteinte physique, psychologique à ne pas minimiser .
Vous étiez déjà peu concernée par tout ce qui attrait au sexe ( rien d’anormal on peu s’y intéresser sur le tard) mais votre agression a créer un traumatisme qui évidemment ne vous a encore plus éloigné d’une sexualité qu’elle qu’elle soit .
Encore une fois, il n’ y a rien d’anormal à être asexuelle, on a tous un rapport au (a notre) corps très personnel et le sexe dans le sens strict du terme est avant tout un moyen de reproduction, l’hyper sexualité de nos société moderne qui s’appuie sur l’industrie de sexe pour des raison financière évidente ne représente pas du tout la sexualité de la plus part des gens. Donc n’ayez aucune inquiétude soyez juste vous même .
Je reviens par contre si vous le permettez, sur votre agression, avez vous été voir qqn pour en parler? Avez vous fait une main courante ou portez plainte ? Même si cela c’est passé il y a longtemps, votre corps et votre esprit la porte encore ( c’est normal) mais il ne faut pas non plus que cela vous nuise dans vos relations aux autres, la confiance, votre rapport à votre corps etc. On n’oublie pas mais on apprends à vivre avec ces souvenirs sans les laisser prendre le contrôle sur nos vies et cela ça s’apprend auprès de psychologues ou thérapeutes.
Peut être que votre désintérêt de la sexualité est lié ou non à cette agression, quoi qu’il en soit cela ne laisse pas indemnes d’où l’important d’un support psychologique qui vous aidera à faire le tri dans vôtre ressenti.
Citation de Lunalys #513771
Merci de ta réponse et ton témoignage.
Oui, je pense que si ça c'était passé autrement, j'aurais pu me laissé aller avec elle. Et c'est ce qui me pose le plus de question.
J'ai déjà envisagé de prévenir ceux avec qui j'envisageais une relation. Mais j'avoue que je ne sais comment m'y prendre, comment en parler, ni quand. C'est compliqué je trouve, non ?
En tout cas, je retiens une chose, je suis normal et c'est pas obligatoire de se mettre une étiquette. Merci.😊
Citation de Némésis Inu #513774
Merci à vous, j'avoue avoir longuement hésité avant d'écrire ce post.
Je commence à l'accepter depuis quelques temps. Oui, c'était une agression sexuelle. Je l'ai longtemps dénier mais je réalise maintenant.
Et avec notre société hyper sexualiser, j'ai souvent eu l'impression d'être très éloigné de la normalité. Mais depuis que je connais l'asexualité, j'ai compris que je n'étais pas seule et surtout normale.
Concernant l'agression, non je n'ai jamais été porté plainte. Ni fait de main courante. Et je n'ai vu aucun professionnel. Mais j'envisage sérieusement de le faire maintenant.
Merci encore à vous.
Citation de Tite Tipa #513777
De ma propre expérience, en parler me rassure et me permet d’être vite fixée, et surtout poser mes limites :3
Si la personne les accepte, tant mieux, je peux aller plus loin. Si déjà je sens que ça la dérange, ça va pas le faire, donc autant passer à autre chose plutôt que d’aller trop loin… Pour rien au final (-_-)
Tu ne dois pas avoir honte de ce que tu as vécu et des blocages que ça engendre. De plus, ton/ta futur(e) partenaire pourrait en avoir aussi, donc en parler pourrait grandement aider à bien poser les bases de la relation~ Et ça c’est super important.
Même si c’est pas toujours facile à aborder, au moins tu seras vite fixé sur le possible partenaire en question en fonction de sa réaction. Même si tu es face à une personne qui te plaît beaucoup, si au final tes blocages la dérange, sur le long terme ça le fera pas, et tu pourrais avoir encore plus mal si tu t’étais attachée entre temps.
La communication, c’est vraiment la clé ;)
Bonjour Tite Tipa,
Je fais partie de ces personnes ayant subi un trauma (viols incestueux) et étant ace. La distinction entre les deux n'est pas toujours évidente, surtout au début du questionnement.
Pour ma part, la distinction est claire, et mon asexualité (désintérêt) ne découle pas de mon trauma (dégoût). C'est un travail approfondi sur soi-même qui permet de le déterminer. Comme d'autres personnes l’ont cité, éventuellement travailler avec des professionnel·les (psychologues) peut aider dans le cheminement de l'ensemble des ressentis, et permettre d'y voir plus clair.
Si le terme d'asexualité permet déjà de vous retrouver et de vous rassurer, peut-être que cela vous représente. Il n'y a que vous qui pourrez l'affirmer.
D'après votre description, le ressenti que vous avez eu en embrassant votre partenaire me paraît trop vague et éphémère pour déterminer précisément de ce qu'il s'agissait sur le moment (attirance, sentiment...).
Enfin, je rejoindrai la dernière intervention de Lunalys concernant la recherche de partenaire. Il est possible de parler en ébauche de votre vécu et vos attentes, sans forcément rentrer dans les détails. Pour ma part, je transmets à de potentiels partenaires que je vis avec un trauma et que cela peut influencer ou bloquer certains partagent. Cela permet déjà de faire un premier tri sur les gens prêts à s'engager et/ou à en tenir compte ou non.
J'ai un partenaire actuel très compréhensif et à l'écoute sur mon asexualité (il est également ace, donc ça facilite le dialogue sur ce point), et mon trauma (que je n'ai pas encore partagé, mais que je compte faire prochainement, après quasiment 1 an de relation). Nous prenons notre temps, et allons au rythme de chacun. Et je confirme totalement, la communication est la clé ;)
Citation de Lunalys #513780
Il est vrai que la communication est la base d'une relation mais et même si je sais que je n'en ai aucune raison. Cela me gêne de parler de mon passé. Est-ce que j'en ai honte ? Oui, un peu.
Merci encore à vous.
Citation de Riley #513786
D'abord merci pour votre réponse et votre témoignage.
Oui, plusieurs personnes me l'ont conseillé et je compte prendre contact avec un professionnel.
Oui, c'était vague et en même temps bien présent. Et aujourd'hui, c'est justement ce ressenti de ce jour-là qui me fait douter de moi-même. De ce que je ressens.
Oui, je crois qu'il va me falloir transmettre à mes potentiels partenaires que je vis avec un trauma.
Du moins essayer. Car cela me gêne énormément, voir me fait un peu honte. Mais je vais essayer.
Merci à vous en tout cas.
Bonjour Tite Tipa,
J'ai 58 ans, et j'ai subi plusieurs agressions sexuelles.
J'ai minimisé tout cela tout au long.de ma vie. Je n'ai jamais été très attirée comme toi par le sexe, malgré parfois en forte connexion des sensations éphémères. Je pense que tu peux laisser dans ces occasions ton corps te guider.
Pour le reste, j'ai vu plusieurs psy, il faut se sentir en confiance. Mais l'important, c'est de prendre soin de toi, de respecter ton rythme, tes désirs et non désirs et de te confier, si tu en as envie.
Ce n'est pas une obligation, ce devrait etre aussi ... à ton rythme.
Tes expériences ont du jouer dans cette forme de sexualité, mais celle-ci n'est jamais vraiment figée.
Elle évolue dans la vie avec nous et nos découvertes de nous.
Prend soin de qui tu es et je suis sûre que tu découvriras comment être épanouie avec ta sensibilité propre.
Je te souhaite une belle rencontre avec toi même.