J’ai du mal à comprendre ma sexualité

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Anonyme
18/06/2024 à 01:16

Bonjour, je suis une fille de 19 ans et j’ai besoin de savoir si ce que j’éprouve concernant ma « sexualité » et même mon genre est éprouvé par d’autres personnes et si c’est même défini, car je suis franchement super confuse. Je vais tenter de décrire au mieux ce que je ressens.

Je ne suis pas spécialement féminine, ni obsédée par l’idée d’être en couple ou d’avoir des rapports sexuels. Le sujet de la sexualité, quand il concerne les autres, ne me gêne absolument pas : je peux très bien en discuter, et je ne suis pas ignorante non plus. Mais dès qu’il est question de ma sexualité à moi, je bloque et j’ai du mal à me projeter avec quelqu’un, cela me dégoûte.

J’ai déjà été amoureuse plusieurs fois, mais imaginer des actes sexuels entre moi et la personne me dégoûtait, je me contentais de l’aimer d’une manière romantique.

Il m’est arrivé de comprendre que je suscitais du désir chez certains hommes, mais le simple fait d’être consciente qu’ils perçoivent quelque chose de sexuel en moi me répugne. Et quand c’est moi qui éprouve quelque chose de sexuel (car ça arrive) je me dégoûte un peu après coup, j’aimerais n’avoir aucun désir.

Des fois, je me dis que j’aurais aimé être un homme, ça aurait été plus simple. (Je ne veux pas en devenir un maintenant, ce n’est pas pareil). Encore mieux, j’aurais aimé être totalement asexuée, être écartée de tout ça.

Mon corps de femme de me dégoûte pas en lui même. C’est seulement quand je prends conscience qu’il s’agit aux yeux des autres d’un corps de femme que je me sens mal dans ma peau, que j’aimerais ne pas avoir de poitrine etc, que je me sens un peu sale. (Je me sens pourtant fille dans ma tête, je ne pense pas qu’il soit question de transidentité).

Ce que j’essaye de décrire est un peu compliqué, j’espère que c’est compréhensible. En tout cas j’ai besoin de savoir si d’autres cas que moi existent, ou quelque chose qui s’en rapproche, car je ne connais personne qui arrive à me comprendre.

avatar contributeur de Coret
Coret
18/06/2024 à 04:41 - 18/06/2024 à 04:50

Citation de Anonyme #512916

Bonjour Anonyme,

Je donne que Mon avis.

La civilisation nous a fait nous éloigner de nos instincts primaires et la propreté est un indice majeur de la civilisation.

Pendant l'acte sexuel il y a une approche intime où cette propreté peut être mise à l'épreuve.

Des fois c'est une question de faire la paix avec qui nous sommes et accepter nos besoins et nos envíes. Des fois Pas.

Ne quitte pas que t'accepter telle que tu es, t'aidera a te sentir moins "bizarre". Car avoir du dégoût par le sexe n'est Pas nouveau. Il y a plus des personnes de ce qu'on peut penser.

On est jamais les seuls a ressentir ce qu'on ressens.

Et l'amour est aussi fait de tendresse et de lâcher prise. Un équilibre à trouver en nous.

La lecture m'aide souvent à me comprendre et relativiser.

https://www.sexologue-psychologue-paris.com/le-corps-qui-degoute/

Bonne journée

avatar contributeur de Némésis Inu
Némésis Inu
18/06/2024 à 10:48

Citation de Anonyme #512916

Hello!

Sache que tu n’es pas seule dans ce ressentit sur le non attrait ou désintérêt de ta sexualité. Tu es peut-être asexuelles C’est-à-dire que tu ne ressens pas d’attirance sexuelle, ou l’envie d’acte sexuel, avec un ou une éventuelle partenaire amoureux-se.

Tout comme il y a des gens qui sont aromatiques ( qui n’éprouvent aucun désir/attrait romantique envers leurs partenaires.

Tu peux allez voir différents témoignages dans le forum asexuel.

Pas sûre que si tu avais été Homme, cela aurait été plus facile il y a également des hommes sexuels.

L’asexualité tout comme la sexualité, peuvent perdurer ou évoluer dans le temps aussi .

De plus, j’ai l’impression aussi que l’image que l’on a du corps de la femme, qui est quand même bien plus érotisé que celle des hommes qui peut expliquer aussi ton regard sur ton propre corps et sur ce qu’il inspire aux autres.

Ce n’est pas vraiment ton corps qui te gêne, mais ce qu’il peut faire ressentir, notamment sexuellement aux yeux des autres, surtout dans notre société actuelle, hyper sexualiser . Susciter le désir sexuel de quelqu’un, visiblement ne te met pas très à l’aise.

Comme l’a dit @Coret , Je ne pense pas que tu sois la seule personne au monde à ressentir. Cela n’hésite pas à Faith fouiller un peu partout dans le forum qui n’est pas plus anormal qu’autre personne. C’est juste que tu as un ressenti et un regard sur la sexualité et sur la sexualité, que tu pourrais provoquer sur une autre personne, qui est à l’opposé de ce que la société impose .

avatar contributeur anonyme
Anonyme
18/06/2024 à 11:39

Citation de Coret #512919

Merci pour le lien, je vais allez Checker ça, ça a l’air super intéressant ! Je me sens déjà mieux après ce que tu as écrit.

Je vais me renseigner pour faire la paix avec moi-même en quelque sorte, comme tu dis

avatar contributeur de Phoenix73
Phoenix73
18/06/2024 à 13:03

Citation de Anonyme #512942

Bonjour anonyme,

Comme @coret je te donne un autre lien :

https://www.cairn.info/revue-de-l-enfance-et-de-l-adolescence-2017-1-page-47.htm

Le sexe dégoûte de plus en plus la jeune génération d'après les dire, je ne sais pas si c'est un fait avéré ou non , seul les indices statistiques comme "l'age de la 1ere relation sexuelle" a apparemment tendance à reculer.

Il y a une tendance à dire également que la pornographie et la représentation du sexe met également à mal la sexualité des jeunes hommes comme jeunes femmes pour des raisons semblables sur certains points ( le côté performance représenté ds le porno) et différents sur d'autres ( la représentation de la femme objet par exemple).

Plus la représentation excessive de la femme hyper erotique et hyper filtré surtout, sont mêmes mises en avant via les algorithmes comme sur insta.... ou l'image de soi est primordial pour faire des vues. Ca engendre énormément de choses comme la dysmorphophobie également, où les jeunes femmes sont les 1ere touchées.

Comme Coret c'est une simple piste de réflexions. Le tout c'est de t'écouter et si vraiment tu ressens un conflit intérieur sur ce sujet, c'est de te faire accompagner par un professionnel.

avatar contributeur Squeerky
Squeerky
18/06/2024 à 13:13 - 18/06/2024 à 13:14

Tu n'es pas la seule à ressentir ça, et personne ici ne pourra savoir à ta place s'il s'agit de transidentité, d'asexualité, des deux à la fois.

Ce que tu décris me fait fortement penser à de la dysphorie de genre.

Et les dysphories peuvent être déclanchées par, et ressenties de façon très intenses dans un contexte intime ou par le simple fait d'envisager cette situation.

avatar contributeur anonyme
Anonyme
18/06/2024 à 14:30

Citation de Squeerky #512952

J’ai déjà envisagé qu’il puisse s’agir de dysphorie de genre, oui… mais après coup je me suis dit que non…

Ça ne me gêne pas qu’on m’appelle « elle » ou qu’on me perçoive comme une fille (sauf l’aspect sexuel, c’est le seul qui me dérange). Si je m’imagine faire une transition, l’idée ne m’attire pas plus que ça non plus. Mais c’est vrai que j’ai dit dans mon post que j’aurais aimé être un homme, c’était peut être un peu maladroit de dire ça, car au final les hommes aussi peuvent être sexualisés. Peut-être que je n’ai pas encore réalisé des choses que j’éprouve pourtant inconsciemment, ou que j’ai peur de me dire à moi-même que j’aimerais ne pas être une femme, c’est encore assez confus.

En tout cas merci pour ta réponse, tu as raison, il n’appartient qu’à moi de prendre conscience de ces choses là :)

avatar ancien membre
Ancien membre
18/06/2024 à 20:50

Pour connaître plusieurs personnes assexuelles il n'y a pas de cas type. L'assexualite se base plus sur un spectre donc ce que tu ressens est tout à fait ok.

Si tu as des doutes sur une potentielle transidentite tu peux toujours en parler avec un psychologue et/ou un psychiatre spécialisé.

Bon courage à toi pour tout ce que tu traverses

avatar contributeur anonyme
Anonyme
18/06/2024 à 21:29

Citation de Sybille. #513020

Merci, ça me rassure ! Je vais faire ça :)

avatar contributeur de OffRoad
OffRoad
20/06/2024 à 07:27 - 20/06/2024 à 07:39

Bonjour Madame Anonyme 👋🙂, bonjour à Toustes,

À vous lire et les remarques de chacun pour vous, je vous propose une autre piste que j'aperçois : les sentiments amicaux et le besoin d'affection.

Il me semble, que vous recherchez de l'affection, mais chaque "approche" se révèle vers votre corps et non pas vers vous en tant qu'être sensible...

Je ne suis pas sûr d'être clair...

Vous avez un corps qui change et votre entourage également. Vos connaissances et vos expériences relationnelles prépubertaires ont disparues car iels se concentrent sur l'aspect sexuelle des relations en abandonnant la simple relations affectives... c'est donc doublement troublant : vous même avec la focalisation des autres vers votre corps attirant qui détourne les comportements ET la même chose chez les autres qui par le besoin de relations sexuelles en oublient de maintenir la relations affectueuses avec vous (le "vous" d'avant, le "vous" sensible et affectueuse que vous serez toujours ....).

C'est un peu, un peu seulement, comme un enfant qui reçoit seul l'amour, l'affection de ses deux parents puis qui ressent une perte d'efficacité, de volume et d'intensité par l'arrivée du deuxième bébé ! C'est très difficile pour le(s) parent(s) de maintenir la même intensité que pour le premier.

Cette perte d'affection indique pour vous que les relations incomplètes ne sont que des "expériences sexuelles" des autres sur votre corps. C'est bien évidemment source de dégoût ( vers vous-même/ votre corps et/ou vers la focalisation des autres sur ce corps . Le bel amour sera dans l'équilibre que le bon partenaire fera avec vous (sexuel ET affectif).

Selon chacun(e) de nous toustes, il est possible quand nous ne ressentons pas d'affection de "profiter" d'une expérience sexuelle comme un jeu, une activité intime à plusieurs (ouiiii : à deux principalement !). Ou bien, vous "réserver l'accès" à votre corps à la personne qui vous "respecte" pour "passer" à la relation sexuelle...

Je met des guillemets car dans ces mots (respecter, passer, profiter, vous, réserver...), nous avons chacun des définitions, des a-priori différents selon nos cultures, nos certitudes, etc...

Merci d'avoir lu, au plaisir de vous lire ici...

Restons curieuses.x 🤗

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avatar contributeur de TendreNeels
TendreNeels
20/06/2024 à 20:54

Tout d'abord, rassure toi, être un homme aujourd'hui n'est pas si facile face aux multiples attaques misandres et aveugles de notre société.

Ensuite, je me retrouve dans ton écrit mais de façon différente.

Face à ce qui nous gêne, nous fait peur... il faut du temps. Et c'est le temps de comprendre et découvrir.

On ne peut pas avoir d'avis sur un ressenti qu'on n'aura pas exploré à fond. De nombreuses choses ne sont pas graves mais nécessitent juste du temps... comme aimer le vin rouge... découvrir sa bisexualité... tenter un saut en parapente...

Explore toi et tu auras de belles réponses... 😜

avatar contributeur de SirPanther
SirPanther
20/06/2024 à 21:21

Je ne pense pas que tu sois un homme.

La dysphorie, se sentir homme, c'est quelque-chose de viscéral, c'est une évidence qui touche tous les aspects de la vie.

Dans ton cas, je pense plutôt à de l'asexualité, mais tu es encore jeune, tu as le temps de changer et peut-être que tu ressentiras davantage d'attrait pour la sexualité dans le futur.

Le désir peut venir seul ou aller de pair avec des sentiments d'amoureux et de l'attachement pour quelqu'un de particulier.

Surtout quand on grandit, on a davantage de confiance en soi et on est plus à l'aise dans nos relations.

Mais si ta situation dure après quelques années et que ça n'arrive jamais, c'est que tu dois être asexuelle.

Ce n'est pas une fatalité, beaucoup de personnes le deviennent sur le tard. Dans ton cas, ce serait un peu différent, plus précoce.

avatar contributeur de Fabienne H
Fabienne H
22/06/2024 à 07:50

L'asexualite est plus fréquente qu'on ne le croit. On en parle très peu. Un peu plus maintenant, mais très peu et très mal, partout, même dans des milieux accoutumés aux différences, celle ci passe mal.

Elle n'est pas facile à vivre, dans le sens où ce n'est jamais facile de faire partie d'une minorité, très faible dans ce cas, et très mal reconnue , fort peu légitimée.

On peut aussi s'en réjouir. Pour bien des raisons. Entre autres choses cela peut être un grand gain de liberté, d'autonomie qui peut être dirigé vers bien des ailleurs .

Le revers de la médaille, c'est que pour certains.e.s qui ont de grands besoins affectifs, cela crée des barrières qui peuvent créer grand problème. Pas simple de trouver des issues dans ce cas. Mais pas impossible.

Aussi on est peu crédibles. Quasi pas. C'est le plus souvent pathologisé, et surtout auprès des psys, qui selon moi et mes très nolbreuses experiences dans ce domaine, sont les derniers interlocuteurs auxquels il faut s'adresser. Ils sont formés, formatés, à partir de la pseudo essence humaine attirance sexuelle.

Tout cela ne te concerne peut--être pas du tout. Cela peut être tout autre chose.

Mais si c'était le cas, malgré le fait que ce soit une minorité non credibilisee, mal connue, mal comprise, mal interprétée, il y a sacrément du monde tout de même, dans ce cas, et qui se fait de plus en plus connaître.

L'Asexualité n'a rien d'anormal ni de pathologique. C'est une caractéristique comme être brun ou blond.

Je me permets de mettre un lien non pas vers des discours de psy, mais vers un forum d'asexuels un peu actif... si cela peut passer ici, je ne le sais.

https://fr.asexuality.org/forum/

avatar contributeur de Furyo
Furyo
22/06/2024 à 16:51 - 22/06/2024 à 16:52

Citation de Fabienne H #513499

Je comprends ton coup de gueule vis à vis de la méconnaissance du monde concernant l'asexualité et oui, ça doit être fatiguant de ne pas être prise au sérieux surtout dans une société ou le sexe est continuellement présent, mais merci de ne pas diaboliser la psychologie et ceux qui pratiquent cette discipline car certaines personnes qui souffrent de pathologies bien réelles (car être asexuel.le n'est pas une maladie) ont besoin d'avoir un suivi et ce sont des psys qui s'en occupent, et ils ne sont pas tous mauvais pour autant.

Ce genre d'idées préconçues que tu avances du fait de ta seule expérience pourraient pousser une personne qui te lit à développer une certaine méfiance si elle nest pas renseignée sur le sujet, alors qu'il y a des nuances à apporter, au fond c'est comme dans n'importe quel domaine il y a les bons, les moins bons et les médiocres.

J'ai un exemple simple en tête : Ce n'est pas parce qu'un golfeur t'enseigne mal un swing et que tu es déçue, qu'il faut critiquer tous ceux qui pratiquent ce sport.



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