Dans les infos ce matin encore une affaire d'agression sexuelle...entre gamins de 11 ans !
L'accès illimité à la pornographie joue t-elle un rôle dans notre société, illimité car les enfants y ont aussi accès, malheureusement cet accès est parfois imposé par d'autres ados plus agés. Certains pays interdisent la pornographie (accessible malheureusement facilement avec un VPN), en France il y a eu une tentative à ce sujet resté vaine.
Pensez-vous que des solutions devraient-être trouvées pour que des mineurs de moins de 15 ans ne puissent pas avoir accès si facilement à la pornographie ? Quel va être la sexualité, les relations avec l'autre de ces adultes qui se sont contruits en partie en ayant accès à toutes sorte de contenus ?
Salut Boulanger44,
Je pense que la pornographie ( pornos en grec ancien = prostitution) ne devrait pas être un outil pour se représenter la sexualité.
Les impacts de celle-ci sur les adultes est déjà phénoménale. La pornographie est une nouvelle drogue, et elle limite l'accès à la connaissance de soi.
Alors laissez celle-ci en libre accès pour des enfants ou adolescents ...
Je ne pense pas que la priorité de nos gouvernements ( gouverne et ment) soit le bien être des enfants. Dans ce cas là elle prendrait plus au sérieux les crimes sexuelles.
Je constate les dégâts du porno sur les enfants en observant le comportement sexuelle des adultes de maintenant. C'est un réel problème de société cette hyper sexualisation, omniprésente même dans le cinéma, la télévision.
Bonjour,
Tout joue un rôle. C'est un sujet complexe. Si on veut cibler la pornographie, c'est assez facile et consensuel de le formuler ainsi (je reformule pour la première et caricature pour la seconde) :
"Une nouvelle agression sexuelle entre jeunes... quand va-t-on enfin limiter l'accès aux sites pornographiques ?"
"Une nouvelle bagarre à l'école... quand va-t-on enfin limiter l'accès aux films de Kung Fu ??"
C'est ce qui s'appelle un ancrage. Avec ce procédé, je peux diaboliser les mots croisés en prétextant qu'ils font baisser la vue des personnes âgées, par exemple, mais vous voyez bien qu'il n'y a pas un raisonnement derrière : c'est juste une façon de dramatiser pour ensuite désigner le coupable qu'on aura choisi. Dans ce sujet, le porno, mais pourquoi pas les parents, l'enseignement, les smartphones, les réseaux sociaux, ... ?
Si on veut trouver les causes réelles d'un problème il faut oser poser des questions très simples et pas partir de ce qu'on considère comme vrai, car de bon sens. C'est ce qui est expliqué dans la série de livres Freakonomics : il faut se poser beaucoup de questions, trouver les données utiles, et faire parler les données qui donneront raison ou non à différentes hypothèses.
La version de Sherlock Holmes serait : observez avec attention, déduisez avec astuce, et vérifiez avec des preuves.
Sinon on peut tout soutenir sans se fatiguer : exemples, regarder des émissions de concours de pâtisserie fait grossir, la violence dans les jeux vidéo engendre de la criminalité (tout comme le HardRock...)... et les thrillers de Stephen King, on les laisse en vente libre sur Kindle ?
Enfin, bref, je me permets dans cette section de débats de faire remarquer un procédé (l'ancrage) qui permet l'économie de méthode dans l'argumentation. En 20 lignes tout est dit, on a le bûcher, l'allumette, et la sorcière.
Bonjour Sébastien,
J'entends votre raisonnement. Vous parlez en "on" et jamais en "je" quelle votre avis par rapport à la situation ?
Je pense qu'il est vraiment important de prendre conscience des ravages de la pornographie. Selon moi se poser des questions est important.
Qui est responsable ? Bien sur les parents sont les premiers responsables par rapport au contenu dans leurs foyers, après banaliser la sexualité dans les écoles maternelles ou primaire sous prétexte de prévention.
Celui qui est à l'origine de l'éducation sexuelle était un fou (Monsieur Kinsey). Il a payé des pédophiles pour coucher avec des enfants. Vous pouvez regarde l'excellent travail D'ariane Billerand sur le sujet.
Une lecture intéressante que je peux vous proposer pour le sujet " Le livre noir de l'industrie rose Guyénot Laurent" ou bien encore un livre qui permet d'aider les victimes de la pornographie ' The Porn Trap" Wendy Maltz.
En l'attente d'une discussion constructive sur le sujet.
Bien à vous.
Citation de Boulanger44 Quel va être la sexualité, les relations avec l'autre de ces adultes qui se sont contruits en partie en ayant accès à toutes sorte de contenus ?
Bonjour,
Entre autre, cela pose problème par rapport au consentement. La représentation porno montre un monde où les femmes sont toujours disponibles sexuellement pour les hommes, ne refusent jamais les rapports, acceptent toutes les pratiques sexuelles sans distinction... Un monde où il n'est pas nécessaire de demander son consentement à une femme. Ainsi les jeunes et moins jeunes pourraient avoir tendance à croire que c'est pareil dans la réalité. Étant enfant et ado, j'ai connu de ces garçons abreuvés au porno qui nous prenaient pour de la viande sans nous demander notre avis. A l'époque, internet n'existait pas et c'était quand même très facile d'accéder à des contenus pornographiques : canal +, cassettes vhs, magazines... C'était les pères de famille et les grands frères qui les communiquaient aux plus jeunes.
La pornographique est la vitrine d'un problème systémique plus vaste. Celui de la domination masculine et de la nécessaire soumission féminine. Des voix s'élèvent ça et là pour demander la création d'un porno plus éthique qui mettrait en scène d'autres représentations plus respectueuses des personnages féminins et des actrices qui les interprètent. Car il ne faut pas oublier que le porno est avant tout une industrie où la maltraitance des actrices fait loi. Elles pissent littéralement le sang. On a affaire à un véritable réseau mafieux dont il est difficile de se libérer. Je recommande à ce sujet de lire l'autobiographie de la hardeuse Raffaela Anderson : "Hard". Histoire d'aller voir ce qui se passe derrière le décor.
Pensez-vous que des solutions devraient-être trouvées pour que des mineurs de moins de 15 ans ne puissent pas avoir accès si facilement à la pornographie ?
Interdire le porno est impossible. Et on n'aura jamais les moyens de faire le tri entre un porno éthique et un porno délétère. Je crois que la solution est plutôt du côté de l'éducation à apporter aux enfants et aux adolescents. Inculquer le respect de l'autre, le respect du consentement. Promouvoir une sexualité qui ne serait pas centrée sur la performance mais sur l'exploration réciproque selon d'autres rythmes. Faire comprendre que le porno est du cinéma, un monde artificiel entièrement construit avec une idéologie sous-jacente... Il existe des établissements scolaires où des infirmier.e.s prodiguent ce genre d'éducation sexuelle. Mais cela relève d'une initiative locale qui n'est pas appuyée par une politique nationale. Il faudrait donc mettre en place une politique de prévention à l'échelle du pays en direction des établissements scolaires en prévoyant de former le personnel qui interviendrait auprès des jeunes. Quand on voit avec quel mépris est considéré un hypothétique ministère des femmes sous la macronie, on se dit qu'un tel projet n'est pas encore pour demain.
Citation de Julian68 #506363 "après banaliser la sexualité dans les écoles maternelles ou primaire sous prétexte de prévention"
Les cours en école maternelle consiste à apprendre l'intégrité de son corps. "Quelles sont les parties de mon corps que je suis seul(e) à pouvoir toucher ?"
Où est la banalisationde de l'acte sexuel ?
En maternelle et élémentaire, il s'agit d'une éducation à la vie affective et relationnelle qui consiste à développer chez les élèves le respect de soi, de l'autre et l'acceptation des différences.
Quel lien de causalité entre école et pornographie ?
L'absence d'éducation sexuelle (celle des parents et de l'ecole) amène les enfants à trouver des réponses et des normes sur des sites pornographiques. Je ne dis pas qu'ils vont sur les sites faute d'éducation, mais qu'ils prennent pour normal, ce qu'ils y voient (absence de consentement, souffrance, domination,...)
Malgré une loi de plus de 20 ans incitant les prof à realiser des cours d'education sexuelle, seuls 20 à 30% des cours sont effectués, faute de temps, de ressources et de soutiens de l'ensemble des parents.
Un aperçu interessant d'acteurs et observateurs de l'education sexuelle (il faut créer un compte) :
https://www.france.tv/france-5/c-ce-soir/saison-4/5824041-education-sexuelle-le-grand-malaise.html
Oups doublon...
Citation de Kilik Malgré une loi de plus de 20 ans incitant les prof à realiser des cours d'education sexuelle, seuls 20 à 30% des cours sont effectués, faute de temps, de ressources et de soutiens de l'ensemble des parents.
Exactement, les établissements sont livrés à eux-mêmes et ces fameux cours relèvent en fait d'initiatives personnelles soutenues par aucune véritable politique de prévention.
Citation de Julian68 #506363
"J'entends votre raisonnement. Vous parlez en "on" et jamais en "je" quelle votre avis par rapport à la situation ?"
Mon avis portait plus sur le fait de ne pas utiliser un fait divers ou une série de faits divers pour leur faire dire quelque chose qui serve un discours déjà rodé. Sur la situation, je n'en sais rien. On parle des agressions sexuelles entre jeunes ou de l'accès au porno ?
Enfin... pardon, c'est encore mon côté premier degré qui fait que je bloque un peu : l'accroche dit il s'est passé ceci donc on va peut-être enfin bannir le porno. Il faut juste que j'oublie le tout début du sujet et me faire à l'idée que ce sujet n'a pas pour but d'identifier des causes, mais de cibler une des causes (apparemment cette cause fait l'unanimité, personnellement j'en sais rien du tout quelle est la proportion de jeunes de tels et tels âges qui ont déjà vu du porno ou en visionnent régulièrement).
Sur le sujet, une partie des arguments contre le porno reviennent à blâmer que les personnes qui voient du porno ne comprennent pas que c'est "du cinéma". C'est autant un argument contre le manque d'éducation que contre le porno, mais ça a été dit dans la foulée (à la fin).
Je vais être un peu polémique : si on se dit que les acteurs et actrices sont en quelque sorte des cascadeurs du sexe, eh bien, tant que ces personnes ne sont pas contraintes, c'est à elles de voir où sont leurs limites. Même dans les milieux où la nudité et le sexe n'ont a priori rien à voir avec le métier, il y a des agressions, et dans le porno comme ailleurs les prédateurs peuvent avoir un système, une technique systématique pour abuser sexuellement par la contrainte. Est-ce que c'est ultra fréquent dans l'industrie du porno ? Je n'en sais rien. Il faudrait comparer avec d'autres milieux : l'hôpital, le cinéma, les supermarchés, tout ce qu'on veut.
C'est facile de taper sur le porno, car c'est une caricature des comportements de domination (souvent masculine : je veux dire que c'est souvent en effet les hommes qui dominent dans les scènes de porno (à ce qu'on m'a dit)). C'est aussi une caricature de plein de pulsions plus ou moins perverses que beaucoup de personnes ont dans des proportions variables (exhibitionnisme, voyeurisme, volonté de dominer, même de rabaisser, sexe dans des contextes originaux, mises en scène crue dans laquelle le consentement est plus qu'implicite, etc.). C'est valable de taper dessus, mais c'est aussi facile : c'est comme vouloir condamner les propos vulgaires dans la population et chercher les coupables..., je sais pas, disons Fabrice Éboué, c'est un bon coupable, puis le fait qu'il veuille faire rire en parlant des tueurs en série... son propos est grinçant et indéfendable autrement qu'en se disant que c'est une exagération ou du cinéma (qui répond malgré tout à des pulsions morbides du public).
Le sexe lui-même n'a pas grand chose à voir avec la morale. Ça demande une relation de confiance pour que la parenthèse bestiale ait lieu, non ? Le porno, c'est outré, donc plus qu'amoral, c'est souvent franchement immoral.
En littérature, si l'auteur(e) ne jongle pas entre différentes formes d'exagérations, rien ne se passe... Dans la fiction en général, idem. Dans les films d'actions combien de baffes non nécessaires ? Dans le porno, ça se compte en fessées, et c'est pas mieux.
Hors dérives criminelles, pour moi, le porno c'est de la cascade immorale sexuelle. Tout comme Fast and Furious, c'est de la cascade décérébrée testéronée alliée à la force d'un scénario écrit par un enfant de cinq ans (dont les parents ont failli à mettre en place le contrôle parental ; la boucle est bouclée).
Ajout : le porno, ça ne se limite pas au contenu avec un scénario ou une mise en scène, c'est aussi en bonne partie des femmes (aussi des hommes, dans une plus faible proportion) qui s'exhibent et se stimulent seules (toujours selon ce qu'on m'en a dit).
Zut, un bug. Mon long post a été effacé. 😤 Tant pis, je ne refais pas.