Oh mon bébé, si j'avais su dès le début.
Je te faisais prendre ton bain, comme d'habitude, tous les jours, tu étais si calme, je t'aimais. A tous les repas tu ne disais rien, me fixant toujours, j'étais si heureuse de t'avoir. Je ne te sortais pas, le soleil t'aurais fait du mal, et les gens n'aurait pas compris. Tu n'étais qu'à moi. Les regards des autres étaient mauvais pour toi, ils t'auraient prise, et moi je serais restée seule, dans mon petit appartement. Je faisais des cauchemars la nuit. Je ne pouvais plus supporter ça. Des cauchemars, où je te faisais du mal. Jamais je ne te ferais du mal, mon tendre bébé. Tu étais toujours si calme, dans ton lit, un vrai ange qui dort. J'aimais cette vision. Tu ne bougeais pas, je restais des heures à voir ton petit corps perdue dans l'immense lit que je t'avais fais.
Si j'avais su. Je ne me serais pas cassée en deux pour toi. Oh mon bébé pardonnes-moi, si j'avais su.
Tous les jours, je voyais ton expression triste, me persécutant, mais Il me disait que tu allais bien, que tu étais enfin heureuse, alors je le croyais. Etais-tu vraiment heureuse ? Tu ne me disais jamais rien, ton silence me pesait tellement, j'ai cru devenir folle. Heureusement Il était là, toujours auprès de moi. Il me réconfortait, je l'aimais, peut-être lui aussi. J'aimais tes petites robes de poupée, à froufrous, à rubans. J'aurais aimée être comme toi pendant mon enfance. Tu avais une peau blême. Je te maquillais, pour que tu aies l'air heureuse, avec des couleurs chatoyantes. Tes petites mains étaient toujours dans les miennes, j'essayais de te faire bouger, dans des rythmes de musique, mais tu ne bougeais jamais. Je pensais que tu avais une maladie. Ton odeur était une putréfaction, j'étais obligée de te laver trois fois par jours, sinon l'appartement sentais mauvais. D'où pouvait venir cette odeur ?. Il me disait que c'était normal, ça faisait partie de l'histoire. Heureusement, qu'Il était là.
S' il n'avait pas été là, je n'aurais jamais su. Il aurait dû me le dire avant. Je regrette, tellement.
Le jour où j'ai tout découvert, tu étais allongée sur ton lit, comme d'habitude, tu ne bougeais pas. Je ne me posais jamais de questions à ce sujet là, pourquoi ai-je été si bête ?!. Il me disait tout le temps que tu étais mieux comme ça. Je ne pouvais pas imaginer ce que je te faisais vivre. Et moi, qui prenais soin de toi, mon tendre bébé. J'aurais pris soin de toi toute ma vie. Je t'avais mis dans ton bain, comme tous les matins, et te chantais une chanson, comme une vraie mère. Je faisais à manger, pensant à toi dans ton bain. Puis, comme toujours, Il me disait que c'était bon, que tu pouvais sortir. Enfin, que je pouvais te sortir. Alors, je le faisais, t'enroulant dans une serviette. J'allais sur mon lit, pour te bercé contre moi. Je pense m'être endormie, à ce moment là. Les cauchemars on recommencer, mais cette fois il était là, il me disait de prendre cet oreiller, de t'étouffer avec, de te l'enfoncé dans la gorge. Tu étais malade, je ne pouvais pas le faire. Mais il a toujours raison, tu te sentirais mieux après. Alors je l'ai fait, je t'ai étouffée avec ton oreiller. Les gargouillis venant de ta gorge en sang me faisaient tellement de bien. C'était le bruit de ta libération, le glas de ma perte. Perte de raison.
Oh mon bébé, si j'avais su que je t'aurais tuée, jamais je ne l’aurais écouté, mais il a raison, tu te sens mieux là-haut.
Je me réveillais, et te regardais. Tu n'étais plus, à mes yeux, ma tendre bébé. Tu n'étais qu'un cadavre pourrissant un peu plus chaque jour. Ta peau commençait à partir en lambeau, verdâtre. Comment ne l'ai-je pas remarqué ?. Peut-être sous le maquillage que je t'avais mis, ça ne se voyait pas. Et tes yeux, c'était une horreur. Ils me fixaient, menaçant, vide de vie, poisseux, putrides. Je te jetais par terre, entendant les os de ton cou craquer. Je n'en pouvais plus, j'allais vomir. Comment ai-je pu tuer mon enfant. Ma seule lueur d'espoir, ma seule raison de vivre. Je ne me comprends pas. Ce jour-là, Il m'a dit de t'enterrer, alors je l'ai fais. Je t'ai enterrée, sous l'arbre que tu aimais. Il a raison, je ne pouvais plus te garder. Je revenais dans l'appartement, avec cette constante odeur de pourrie qui venait de ta chambre. J'allais changer tes draps, les brûlés, quand je soulevais ta couverture, des tas de cafard jaillir, partant dans tous les sens. Je ne puis retenir mes cris d'horreur.
Maintenant, ici, je suis bien. Je suis dans une chambre qui sent bon, aucune odeur de pourriture. Je ne pense plus à toi, sauf dans mes rêves. Je ne te vois plus, je t'ai presque oublié. Mais cette image me hante, ton lit, rempli de cafard. Je me suis crevée les yeux, mais ça n'a rien changé. Je ne sais même pas où je suis, je n'entends que les craquements de tes os, la dernière chose que j'ai de toi. Je suis sourde aux appels des gens, tu me hantes, tu me fais regretter. Je ne vois plus, je n'entends plus, et surtout je n'entend plus cette voix dans ma tête.
Merci Happiness de l'avoir lu et de l'avoir commenté.
Ceci dit, c'est vrai que mon texte est prenant, une mère tuant son enfant, c'est pour cette raison que j'ai mis un avertissement.
En tout cas, ca pourrait faire un long metrage à la Shutter Island
Ce serait une bonne idée. Ceci dit, très bon film Shutter Island
Citation de Montana #502061
Aujourd'hui, je suis bien et c'est le matin et enfin j'ai décidée de lire un de vos récits, celui-ci , que dire ? qu'il est magnifiquement écrit avec pleins de détails qui m'ont plongée dans l'horreur.
Bravo à vous pour toutes ces histoires, vous êtes une vraie écrivaine d' épouvante, mais je ne suis pas faites pour lire cela, je suis trop sensible et des images vont me hanter certainement dans cette journée pluvieuse.
Merci quand-même de me faire découvrir ce genre là.
Bonne continuation dans vos écritures.
Et j'espère sincèrement que cela vous fait du bien à votre âme-esprit, c'est parfois en posant les mots réellement que l'on peut excorciser certains traumatismes, diverses blessures qui sont refoulés au plus profond de notre être.
Citation de Happiness #502153, a tout dit, rien à rajouter dans ce que l'on peut ressentir en lisant ce texte.
C'est une analyse qui me convient parfaitement.
Par ce message, je voulais aussi vous remercier de liker mes photos à l'étage des blabas, cela me touche vraiment, j'y suis très sensible, un grand Merci.
Belle journée à vous même sous la ☔😉.
PS : merci pour votre délicatesse de mettre à côté de votre titre, Âmes sensibles s'abstenir.
En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant. Nelson Mandela
Je n'aurais jamais pensé que vous liriez mon texte Tashunka3105, je sais que mon texte est fort en émotion, les phrases que j'emploie sont dur, mais tendre à la fois. C'est pour cette raison que j'ai mis " âmes sensibles s'abstenir ".
Je sais aussi que vous êtes une femme hyper sensible, en espérant tout de même que vous avez passez une bonne journée, sans avoir pensé à mon texte, que je sais pertinemment qu'il es très difficile à lire.
J'essaye de temps en temps à changer de registre, mais l'horreur revient au galop, j'ai cela dans le sang.
En tout les cas, Tashunka3105, c'est avec plaisir que je like vos photos, elles sont très belles, continuer ainsi. Passez une excellente soirée, merci d'avoir commenter mon texte et peut être qu'un jour, vous en lirez d'autres.