Quand le rêve devient réalité.

J’étais sur le perron. La tête me tournait légèrement, mais je ressentais un certain sentiment d’allégresse, de légèreté. Comme si, d’un coup, j’avais été soulagé d’un grand poids. J’y serais resté longtemps, sur ce perron, comme ça, devant chez moi, en pleine nuit. Mais l’obscurité environnante, ainsi que les bourrasques de vent froid eurent vite fait de me faire entrer.

Il avait froid. Il avait peur. Il se sentait traqué, suivi. Il se sentait prisonnier. Emprisonné, retenu par les chaînes que constituaient son âme et sa raison. Longtemps avait-il cherché un moyen d’évasion, par la ruse, par la force. Et maintes fois avait-il mis ses plans en action ; deux cicatrices, une sur chacun de ses poignets, en témoignaient.

La différence de température, ce passage du froid doux du mois d’octobre à la tiède moiteur de la pièce chauffée, me donna la migraine. « Quelle soirée ! » Cette phrase, cette pensée, que je me répétais depuis un moment déjà, semblait s’intégrer à mon esprit, pour m’aider à résoudre un problème qu’étrangement je jugeais mineur : un trou de trois heures dans ma mémoire. En ôtant mon manteau, je me répétais pour la énième fois mon itinéraire connu : j’avais bossé comme un fou aujourd’hui, et, quand j'eus fini, je décidai que je méritais bien une petite récompense. Ce fut donc le coeur léger, sans aucune intention d’excès, que je me rendis vers un bar. Malheureusement, sur moi, l’alcool a un effet. Disons que quand je commence à boire, j’ai de la difficulté à m’arrêter. Je me concentrai un instant, mon dernier souvenir était le visage d’un barman vu au travers du fond d’un verre de whisky. Mon cerveau sembla vouloir sortir de mon crâne.

Les autres plans n’étaient pas bons, il le reconnaissait. Mais celui-ci, était différent. Cette idée, elle avait germé au plus profond de son esprit. Depuis longtemps, il la caressait sans le savoir, sans le vouloir. Avant, il l’aurait repoussé, comme tout le monde l’aurait fait. Mais maintenant. tout était différent. Ce plan, il y avait pensé, encore et encore. Jusqu'à ce que finalement, il soit parfait. Sans faille.

Un peu étourdi, je me relevai. Utilisant le mur comme guide, je me dirigeai laborieusement vers la cuisine. « Vite, une aspirine », pensai-je. Je fouillai quelques instants dans une vieille armoire avant de trouver l’objet de ma délivrance. J’engloutis deux cachets en les noyant à grandes gorgées d’eau. Sentant que je ne trouverais pas le sommeil, j’allai au salon, où je m’effondrai sur le canapé. Je cherchai un moment la télécommande. Quand je l'eus trouvée, j’allumai le téléviseur.

Il marcha rapidement au travers des rues obscures. Après quelques minutes, il atteint son but ; une grande maison, que la noirceur de la nuit avait rendue sinistre. Doucement maintenant, pour ne pas faire de bruit, il se dirigea vers une fenêtre, qu’il trouva entrouverte, comme il s’y attendait. Lentement, tranquillement, il l’ouvrit.

Le téléviseur, dont le volume était beaucoup trop fort, me présentait une vieille émission en rediffusion. Je l’écoutai quelques instants, puis j’éteignis le poste. Je me sentais vraiment fatigué. Je me levai, et me dirigeai douloureusement vers ma chambre. Malheureusement pour moi, elle se trouvait à l’étage. M’accrochant à la rampe, m’armant de tout mon courage, j’entrepris l’ascension vertigineuse qui devait me mener au repos.

Le plancher craqua tandis qu’il marchait dans la pièce obscure. Il connaissait assez bien les lieux, et pouvait donc se diriger sans trop de difficultés en pleine obscurité. Il savait ce qu’il devait faire, et maintenant il n’était plus question de reculer. Il ouvrit une porte et s’engouffra dans un couloir non moins obscur que la pièce.

• Jamais je n’aurais cru que monter une quinzaine de marches puisse être aussi difficile, me dis-je, alors que je reprenais mes esprits. - J’ai failli tomber plusieurs fois, pensais-je. Une chance que la rampe est solide. Sur ce, je repris ma route.

La pièce dans laquelle il se trouvait était plutôt grande, et ses yeux, maintenant habitués à la pénombre, décelèrent bien vite l’objet de sa visite. Au centre, devant lui, se trouvait un grand lit, dans lequel un homme reposait. Il s’approcha doucement du dormeur, sortit un long couteau.

Je passai devant la salle de bain. - Au diable ces commodités. J’irai me laver demain. Plus que quelques pas avant de parvenir a la chambre.

Voilà. Enfin, il était libre. Il se sentait bien. Cette sensation d'excitation et de danger. C’était exactement ça qu’il avait cherché toute sa vie. Il regarda celui qui, à présent, dormirait pour toujours. Ses yeux étaient toujours fermés, il n’avait même pas eu le temps de se réveiller. Après avoir essuyé son arme sur une partie du drap encore propre, il fouilla sa victime. Presque instantanément, il trouva ce qu’il cherchait, une magnifique montre en or. Il la détacha du cadavre et tenta de la poser sur son poignet. Elle était beaucoup trop petite. Il la fourra dans sa poche. Il devait fêter cet événement. Il sortit doucement de la maison, et s’enfonça dans les obscures rues de la ville.

Je m'effondrai littéralement sur mon lit. Ce n’est que par habitude que, avant de m’enfouir sous mes couvertures, je vidai les poches de mon pantalon. - Mais qu’est ce que, me dis-je alors que j’en extirpai, à mon grand étonnement, un objet moite à la forme singulière ,une jolie petite montre en or maculée de sang.

Merci Noldine de ton message, cela me fait toujours plaisir d'en recevoir et que tu aimes mon texte.

un seul défaut ..... trop court ! j'adore tes nouvelles .

Disons que ce texte est un peu court, par rapport aux autres, mais quand tu n'as plus d'idée, autant que je m'arrête, avant de mettre n'importe quoi. Mais merci d'avoir lu mon nouveau texte.

n'y vois rien de péjoratif ! je comprends tout à fait et je suis totalement incapable de faire la même chose ... ça te pose problème si je les imprime ? je me ferai un recueil

Mais je ne le prends pas mal. Tout le monde peut lire mes textes, tu peut aisément faire un recueil. Ce n'est pas si j'avais fait un livre. Par contre, il grossira ton recueil d'autres histoire sont à venir.

Montana,

merci pour cette histoire captivante.

Acha.

Acha, tu vas devenir une lectrice assidu à mes histoires. J'en ai encore pleins sur Arts et lettres.

Merci d'avoir apprécier mon histoire.