Incapacité a établir des liens durables

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Anonyme
18/04/2022 à 01:03

Bonjour à tous,

Ce que je vais raconter ici est assez long mais cela me semble nécessaire. Aussi, je vous remercie par avance pour le temps que vous pourrez consacrer à lire mon pavé.

Le principal problème que je rencontre, c'est ma difficulté à trouver un petit ami et plus généralement à créer des liens durables. Je possède quelques véritables amis (3 pour être exact) mais cela n'a rien à voir avec les collègues de mon entourage qui ont beaucoup plus de relations durables. Cela me laisse penser que j'ai un problème et que ce dernier à pour origine mon enfance. Du coup, voilà comment je vais procéder. Je vais tout d'abord écrire mon histoire, afin de placer le contexte avant de vous délivrer ma propre analyse de la situation. Je n'exclus toutefois pas de faire ici ou là quelques commentaires car j'écris au fil de la plume.

Avant de déballer mon histoire, Il me semble important de s'arrêter un instant sur ma personnalité. Depuis ma plus tendre enfance je suis quelqu'un de non seulement sensible mais aussi d'hyperactif. Comme tous les jeunes enfants je faisait des crises. Seulement, étant sensible et n'ayant pas encore à cet âge (entre 3 à 6 ans) développé une pensé rationnelle pour contrôler mes émotions, mes crises étaient particulièrement récurrentes et violentes. Je ressentais tous au centuple. La moindre contrariété générais en moi une grande frustration suivi évidemment d'une colère qui pouvait être terrible. De plus, je débordais littéralement d'énergie. Aussi, durant mes crises je n'avais pas vraiment de limite. Là ou un gamin normal s'arrêtait de crier, de s'agiter au bout de 15-20 min, je pouvait quant à moi tenir beaucoup plus longtemps.

Ma mère avait beaucoup de mal à gérer ces crises. Elle m'aimait beaucoup mais elle n'était pas bien dans sa peau et avait un tempérament assez strict. Il était important que tous soit en ordre et que tous ce passe comme elle l'avait décidé. Evidemment, mes crises la mettait hors d'elle et nous étions souvent en conflit. Elle crierait assez rapidement, ce qui au regard de mon caractère n'arrangeait en rien la situation. C'était littéralement un cercle vicieux, une escalade sans fin dans la violence. Evidemment, au fonds de moi je détestais cette situation car comme tous enfants j'adorais ma mère et je n'aimais pas être en conflit avec elle mais je ne pouvais pas faire grand chose car je n'avais alors aucun outil pour canaliser cette énergie, cette sensibilité que j'avais en moi. J'étais littéralement prisonnier, dépendant de mes émotions.

Mes relations avec mon père était bien meilleurs car contrairement à ma mère il ne haussait jamais ou que très rarement le ton. De plus, il était souvent d'une grande délicatesse avec moi. Cependant, dès l'âge de 3 ans mes parents se sont séparé et vivant chez ma mère je ne voyais que rarement mon père qui était embourber dans des problèmes financier (surendettement).

La situation que j'ai décrite ci-dessus avec ma mère dura jusqu'à mes 6 ans. A cet âge, ma mère fut dépassé par les événements. Elle n'avait tous simplement plus de patience pour gérer mon caractère. Je fus donc mis dans un internat pour les enfants ayant des problèmes de comportement. Ce fut, l'un des moments les plus pénibles de mon existence, un déchirure qui ne sait jamais vraiment refermé. Ma mère que j'adorais, mon propre sang me rejetais, m'abandonnais alors que plus que jamais j'avais besoin d'aide enfin réussir à gérer mes émotions. Inconsciemment, je me suis imputé la faute de ce rejet. Si ma propre mère m'avait abandonné, c'est que nécessairement je devais être un raté, un nul, un moins que rien. C'était la seule explication possible me disais-je. Aussi, c'est durant cette période que j'ai commencé à entretenir une détestation à l'encontre de ma propre personne. Je me vois encore me frapper le creux du bras gauche avec ma main droite et inversement jusqu'à ce que mes vaisseaux sanguins explosent et que ma peaux soit recouverte d'ecchymoses violettes. C'était j'imagine une forme d'expiation. Pour ne rien arranger, mon père, qui était contre le fait que je sois placé dans cet internat, me renouvelait régulièrement de vaines promesses pour me sortir de là. Il lui aura fallu 4 ans. Une éternité lorsqu'on à seulement 6 ans. Du coup, chaque promesse non tenue était une preuve supplémentaire incontestable de ma nullité.

La vie à l'internat quant à elle était un véritable enfer. J'ai été placé dans une chambre avec des garçons qui avaient plus de 2 fois mon âge et avaient, pour le coup, de vrais problèmes de comportement. Ils étaient naturellement violents et j'étais régulièrement brutalisé. J'essayais évidemment de lutter, de me défendre mais que peux faire un gamin de 6 ans face à des individus de 13-14 ans ? Cet internat était une véritable jungle ou régnait uniquement la loi du plus fort et moi j'étais prisonnier, dépendant de cet environnement hostile. Une fois, je me suis aussi fait frapper par un éducateur mais ma mère ne m'a pas cru. Seul mon père me croyait. Du coup, la fois ou un gars a abusé sexuellement de moi, je n'ai rien osé dire. A quoi bon ? Puisque de toute manière pas grand monde n'accordait du crédit à ce que je pouvais bien dire.

Un autre moment qui m'a marqué et qui fut fondateur dans la construction de ma personnalité ce sont ces rendez-vous régulier que j'avais avec la psychologue de l'internat. C'étaient vraiment des séances désagréables car la psychologue donnait l'impression de m'écouter, de vouloir m'aider mais en réalité ce n'était pas du tout le cas. Le plus pénible, c'est quand nous allions à deux à ces rendez-vous (ma mère et moi). La psychologue parlait à ma mère de moi comme si je n'existais pas. Je me rappelle encore précisément de ce moment ou elle a dit à ma mère qu'il ne fallait rien attendre de moi donc en gros que j'étais probablement destiné à être un voyou, un looser.

C'est à partir de ce moment que j'ai réalisé que je ne devais rien attendre des autres et que si je voulais m'en sortir, je devais compter que sur moi-même. Aussi, j'ai commencé à devenir très méfiant et même d'une certaine manière détaché psychologiquement des personnes extérieures que je considérais - et considère toujours - comme naturellement hostiles ou à minima indifférentes à mon sort. Pis encore, un désir farouche de vengeance s'est développé en moi et ne m'a plus jamais quitté. J'étais bien décidé - et je le suis toujours - à ne pas me laisser enfermé dans les cases où les gens, victime de leur préjugé, voulait que je sois. "Ce ne sont plus les personnes extérieures qui désormais dicteront ma conduite mais c'est moi, de part ma volonté qui va changer le monde qui m'entoure !" Voilà ce que je me disais inconsciemment. Cette attitude entraina une dévorante ambition qui s'est notamment traduit par un ardant désir d'ascension social, de pouvoir et d'influence.

J'aimerai continuer, mais voilà il est tard et mes yeux se ferment. Si j'ai la foi je continuerai à poster la suite. Merci de m'avoir lu.

avatar contributeur de Arnaudmouret
Arnaudmouret
18/04/2022 à 10:15

Ma situation est un peu similaire à la tienne. J'étais très turbulent étant enfant. A 11 ans j'ai eu un traumatisme crânien ce qui à chamboulé ma vie. J'ai été interne, séparé de mess parents mais jamais violé.

Après je me suis intégré dans un collège "ordinaire". Mon parcours scolaire a été difficile mais j'y suis arrivé. Alors j'étais ambitieux je voulais devenir avocat... Après différentes études "PAF" des problèmes psychiatriques sont survenus avec mon homosexualité.

Enfin j'ai toujours l'ambition de faire évoluer les choses c'est pour cela que désormais je souhaite devenir politicien pour défendre les personnes handicapées. J'ai été sur deux listes aux municipales en 2020. J'ai élargi mes relations politique. Et dernièrement je suis devenu président de la Fraternité Chrétienne des Personnes Malades et Handicapées de Toulouse.

avatar contributeur Hello !
Hello !
20/04/2022 à 16:06

Je suis désolé pour ce qui t'est arrivé, anonyme. Ces années difficiles ont donc forgé ta personnalité actuelle et t'empêchent de tirer pleinement profit de relations durables, parce que tu te dis que personne n'est réellement attaché à toi?

Je ne sais pas comment l'on pourrait te convaincre que ça ne sera jamais le cas, et que chacun d'entre nous peut être aimé par quelqu'un de manière sincère. C'est à toi de t'aimer avant toute chose, d'accepter que tu n'es pas quelqu'un sans valeur, au contraire!

C'est à toi de donner un sens à ta vie, à ton existence, et c'est à toi seul de te donner de l'estime... Personne d'autre. Accepte-toi tel que tu es, dis-toi que tu as des choses à offrir, et que certains t'aimeront pour ce que tu es.

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Ancien membre
20/04/2022 à 18:33 - 20/04/2022 à 20:11

Citation de Anonyme #397043

Bonsoir, j'ai hésité a répondre car j'avais peur de ne pas trouver les bon mots...

Mais je veux essayer, car j'aurais aimé qu'on le fasse pour moi, tes écrits me rappelle une vie , un passé que j'ai effacé en créant mon propre bonheur, j'ai payé le prix inimaginable pour avoir une vie et j'ai créé mon bonheur, mes chances, mon nouveau moi dans tout ça j'ai endossé le rôle de capitaine de mon navire si je peux dire , j'ai eu la maîtrise de ma vie , j'ai créé ma place, après beaucoup de souffrance et sacrifice, je garde le choix et aujourd'hui même je garde un côté solitaire au fond de moi, que je n'espere plus rien des gens, je gère mon propre job, ma maison, mes finance, tout... Je suis libre, heureuse, ma vie et mon âme m'appartiennent, je vis mes moment de bonheur, d'amour, intensément, du vrai, mais éphémère car je refuse l'engagement, je ne donne pas d'espoir, car je ne veux que du positif pour tout le monde pas de chagrin, juste de beaux souvenirs, du bonheurs. J'aurais aimé avoir une personne pour me dire qu'un destin comme le mien peut devenir heureux et comment faire, je ne sais rien de ta douleur mais tu auras des liens durables, vrais et solides dans la vie que tu batiras, moi j'ai décidé d'avoir des amours éphémères mais tout le restes sont stables, solides et durable

avatar contributeur anonyme
Anonyme
24/04/2022 à 22:57

Bonsoir,

Merci pour vos réponses. J'aimerai apporter une précision. Si on se base sur la définition juridique du viol, je n'ai pas été violé. Car il n'y a pas eu pénétration sans consentement. J'ai bien fait attention d'ailleurs à ne pas utiliser ce terme afin de ne pas créer de confusion.

Je souffre effectivement d'un manque de confiance en moi, mais je dirais qu'il est intrinsèque à ma personne. Ce que je veux dire, c'est que je suis parfaitement lucide de la situation mais que ma volonté n'a quasiment aucune emprise sur ce sentiment qui s'est enraciné trop profondément en moi alors que j'étais enfant. Après, dans la vie de tout les jours, je ne pense pas que ce manque de confiance se voit. Il va surtout ce manifester lorsque je dois rendre des rapports ou des écrits sur lesquelles je sais que je vais être juger. Ca me fait peur et du coup je procrastine. Ce qui souvent me mets en difficulté.

Ce qui est curieux c'est que ce manque de confiance coexiste en parallèle avec une sorte d'égocentrisme exacerbé associé non seulement à un détachement psychologique des gens qui m'entoure mais aussi, bien souvent, une volonté de domination. C'est que comme je l'ai indiqué, je ne pouvais compter que sur moi même pour me sortir de la merde et que trop souvent j'ai été dépendants du bon vouloir des autres. Du coup j'ai développer une sorte d'obsession pour conserver mon indépendance et éviter tous liens de dépendance et le meilleur moyen d'y arriver, c'est de diriger. C'est pourquoi j'ai fais beaucoup d'associatif et que systématiquement j'ai finis pas exercer des fonctions de direction.

Le problème, c'est que j'ai peur de m'attacher à quelqu'un car s'attacher, se 'reposer' sur quelqu'un, c'est accepte un lien de dépendance. C'est évidemment la même chose pour le sexe. Il est pour le moment absolument impensable que je me repose sur quelqu'un pour répondre à ces besoins, qui sont essentiels. Du coup, oui, c'est une véritable obsession et vous l'imaginez je suis assez partagé entre changer, ou rester dans la même logique. Car au final je ne suis pas si triste que ça. Certes parfois j'aimerai bien avoir un petit ami, mais cela ne dure qu'un temps. Car ce qui compte vraiment, c'est cet esprit de vengeance. C'est de construire quelque chose par la force de ma seule volonté et de renvoyer ce résultat à la face des gens qui mon sous-estimé.

avatar contributeur Jjjjgyhhvvh
Jjjjgyhhvvh
27/04/2022 à 00:18

Bonsoir,

Je vais pas prétendre comprendre ta situation, car seul celui qui l'a vécu le peut. Par ailleurs, je compatis sincèrement.

Toutefois, dire que tu es heureux me parait peu probable dans la mesure où tu ne te poserais pas la question et tu n'aurais à aucun moment été sur un forum pour chercher de l'aide. Ceci n'est que mon modeste avis.

Enfin, je pense que la durabilité dans les relations n'est pas une fin en soi. Ce qui fait qu'une relation dure, à mon sens, est simplement l'entente qui comprend le partage d'expériences et de valeurs communes. Malgré ce vécu et cette volonté d'influence et de dominance (si on peut dire) sur l'autre, n'as-tu finalement pas envie de créer de la réciprocité avec une ou d'autres personnes ?

Parallèlement, ce mode de vie qui semble se constituer essentiellement sur la vie professionnel et associative, m'apparait assez limité. Jouer ses cartes que sur un seul domaine pour se sentir fort et grand, c'est à mon sens dangereux pour soi.

Personnellement, je pense que tu as du désire, et cette phase te demande certainement de faire du travail sur toi-même pour combler des besoins que tu as mis de côté pendant un certain temps (volontairement ou pas). Je crois, sincèrement, qu'un psychologue te permettrait d'évoluer.

J'espère avoir pu contribuer un peu à ton cheminement !

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