En ce qui me concerne, j'ai lâché ici ce que j'ai l'impression que mon entourage ne peut plus entendre. Par ailleurs j'ai un traitement dont la teneur me concerne et un suivi ponctuel par un.e / des professionnell.e.s. @Sen_ad_luc, je ne vois aucune "concurrence" entre ce forum et les démarches qu'on arrive à faire, où pas, en dehors. Je trouve l'initiative très bien, et oui il existe des assos, des psys, des CMP, mais parfois on a besoin de craquer et le fait que je ne connaisse personne ici me permet de le faire sans passer de coup de fil à des institutions quand j'y arrive pas ou me pointer aux urgences quand je suis coincée dans ma torpeur. Qu'il me reste deux semaines ou 30 ans à vivre ne vous changera pas la donne. Donc merci pour ce forum, qui en plus est situé sur une appli où il n'est pas nécessaire de préciser les difficultés rencontrées quand on est LGBTQI+, facteur "aggravant" , le vécu de chacun.e, les statistiques et l'actualité ne font que le confirmer.
Citation de Sen_ad_luc #377631
Je ne me suis pas trop exprimé sur ton sujet , non parcequ’ il ne m’ intéresse ou concerne pas (bien au contraire) mais parceque mon témoignage n’ apporterait rien de positif .
Je trouve très courageux d’ avoir ouvert ce sujet et s’ il permet ne serais ce qu’ a une personne de pouvoir se libérer , d’ obtenir un soutien ou juste une écoute qu’ il elle n’ a jamais pu trouver ailleurs alors ça sera une chose exceptionnelle ... désintéressée et positive ...
Tu tends ta main et tu as toute mon admiration , maintenant si cela dérange certaines personnes je le comprend , on vit dans un monde ou la solidarité , l entraide , l écoute ne sont plus des valeurs essentielles ... chacun sa façon de voir les choses .
Merci à toi
J'ai par le passé tenté d'en finir au moins 3 fois.
Une fois à 16 ans et les deux autres fois à 29 et 30 ans (je me suis réveillé à l'hôpital et on m'a interné en hôpital psy pendant 3 jours). Je peux dire en toute franchise que quand on a vraiment envie de mourir on ne va pas le crier sur tous les toits. On le fait et on réussit...ou pas!
Ce que je vais écrire n'est pas méchant mais quand une personne dit qu'elle veut mourir, en fait, elle recherche juste de l'aide pour apaiser sa souffrance. Quand j'étais ado il m'arrivait de dire que j'avais des envies de mourir et ma mère me répondait: "oh mais ça va pas, arrête ça tout de suite". On ne peut pas dire que ça m'ait aidé mais je ne l'ai pas fait jusqu'au jour de mes 16 ans où j'ai décidé de passer à l'acte pour la 1ere fois.
Quand une personne fait une tentative de suicide ça reste à vie. Même si certaines personnes disent qu'elles vont mieux, au 1er coup dur elles vont repenser au suicide. C'est une sorte d'état d'esprit et d'échappatoire à la souffrance. Certains utilisent l'alcool (comme c'était le cas de mon père), d'autres la drogue (comme c'est le cas du manipulateur avec qui je suis "sorti" pendant un mois), d'autres les jeux d'argent et j'en passe... . Chacun sa façon de faire taire la souffrance en soi mais ce qui est sûr c'est qu'une fois qu'on a passé le cap il est très difficile de s'en remettre.
Je le sais par expérience car souffrant de solitude et d'isolement (un peu moins maintenant que je commence à me faire des amis et à sortir) il m'arrive à chaque coup dur de penser au suicide. C'est mon 1er réflexe. Je ne me dis pas que c'est la vie et que ça ira mieux demain, non, je pense directe à mourir pour faire taire ma souffrance car je me dis que ça n'en finira jamais. Quand je suis sur le point de sortir du puits dans lequel je suis tombé je trouve toujours un moyen de glisser et de retomber dedans la tête la première et ensuite c'est galère pour remonter encore une fois. À force ça devient épuisant et on finit par se lasser et se laisser sombrer dans l'état dépressif dans lequel on est. Quitte à choisir entre le suicide et l'alcool, j'aurais préféré l'alcool car on passe souvent pour la personne sociable qui sait se divertir en buvant un coup avec les copains. Chose qui n'est pas le cas avec un suicidaire qui fait tout le temps la gueule.
Je crois que je devrais vivre avec ces pensées suicidaires toute ma vie. Que je sorte de mon isolement ou non, que je me fasse des amis ou non, je garderais toujours en moi ces idées noires qui me pousseront un jour ou l'autre vers l'autre monde. Je n'arrive pas à me voir vieux. Je n'arrive pas à m'imaginer avoir 50 ou 60 ans. Je me dis tout le temps que je serais mort bien avant (peu importe la façon dont je mourais). Je sais bien que ce n'est pas la solution mais quand on passe toute sa vie à lutter et qu'on vit chaque jour qui passe épuisé par toutes ces batailles incessantes, à un moment on a juste envie de se reposer pour toujours. Chaque jour est une bataille, un recommencement pour ne pas finir dans la tombe et c'est super chiant et difficile à vivre au quotidien. On essaie de faire bonne figure pour ne pas plomber l'ambiance avec les autres mais on finit toujours pas se faire démasquer car on n'est pas super réactif ni joyeux comme les autres. Nos conversations tournent toujours autour de sujets sombres et déprimants et les gens finissent par se lasser.
Ces derniers jours j'ai commencé à aller un peu mieux, j'ai eu une hausse de moral mais je sais que ça ne durera pas. Au 1er coup dur qui va encore m'arriver je vais sombrer comme c'est le cas aujourd'hui. Je vais rester dans mon coin et réfléchir à une manière d'en finir. C'est sans fin. J'ai l'impression que ça n'en finira jamais et ça me fatigue tous les jours de la semaine. Il n'y a pas un seul jour où je suis en forme et pourtant je vais à la salle de sport. J'ai beau avoir une certaine musculature ce n'est pas pour autant que j'ai de l'énergie et que je pète la forme. De temps en temps je me demande pourquoi je m'embête à aller m'entrainer quand je sais que je vais me retrouver au pieu avec un mec qui ne me satisfera pas et qui ne me correspondra pas. Ou alors il me plaira mais il sera déjà en couple ou sera un malade mental prêt à tout pour me détruire. Ce qui finira un jour par arriver. Ce sera la goutte de trop et là y aura plus de retour en arrière possible.
Bonsoir Nopseudo,
Je te remercie pour ta participation, sa richesse et l'analyse que tu en as faite. Une connaissance de soi aussi fine, claire et structurée est une ressource précieuse. J'espère que tu en as conscience.
J'aimerais inviter les autres participant.es à s'exprimer sur la base de ton témoignage...
🌸
Bonsoir Nopseudo,
J’ai été comme sen ad luc, très touchée par ton témoignage.
Ce qui m’a le plus interpellé, c’est la clairvoyance qui te permet d’avoir du recul sur ton histoire.
Tu connais tes capacités, tes limites, et la lumière qui t’habite.
Car, même si tu ne l’as pas mentionné tout à fait, elle existe, on la perçoit, elle est là ..
Tu as offerts sûrement la possibilité à certains, qui ont vu la flamme de la bougie à travers les petits carreaux de la fenêtre, de venir s’y réchauffer.
Une petite flamme arrive toujours à apporter de la chaleur à un coeur ..
merci infiniment Nopseudo.
🌻
Merci à vous deux.
Les hauts et les bas sont notre quotidien. On essaie de s'y habituer. Certains jours on y arrive et d'autres on sombre comme le Titanic. Pas facile, facile.
J'essaie de trouver un créneau horaire pour pouvoir continuer mes séances psy car sans cela je ne sais pas trop ce que je deviendrais. Les sorties m'aident pas mal aussi. Je vais essayer d'en faire pas mal pour me sortir la tête de l'eau. En tout cas, j'essaie encore de vivre pour le moment.
J'aimerais t'encourager à aller à la découverte de cette partie de toi qui 'essaie de vivre' et de la connaître aussi subtilement que l'autre.
🌸
Je te rejoins sur ce point Nopseudo, l'envie de mourir est là, quand ça va un peu mieux elle se cache un peu mais on la retrouve au premier coup dur, comme premier réflexe. Et oui, c'est épuisant... Je crois toujours au fond de moi que je vais me donner la mort, j'ai juste l'impression de procrastiner, même ça. J'écris cette phrase avec un sourire, parce que ça peut sembler bête, et que là je suis un peu occupée par des broutilles qui mettent les questions existentielles en second plan. Je me suis même cuisiné quelque chose, mais je crois pas avoir envie de manger... Pardon pour la digression, c'est pas le sujet mais bon...
Citation de Toon #378036
La procrastination de la mort je la connais aussi.
Quand j'étais ado, je me disais souvent qu'il ne fallait pas que je meurs tout de suite parce que sinon j'allais sûrement rater plein de choses. Bien entendu je ne savais pas quoi mais j'essayais d'imaginer ce que j'allais bien pouvoir rater: la prochaine série à la mode, la fin de ma série TV préférée de l'époque, une nouvelle ville où habiter, une nouvelle vie à commencer, ...
Je m'imaginais toujours plein de truc et me disais que si ça se trouve j'allais rater une relation avec un mec bien. Sur ce point, j'attends toujours qu'il arrive!
Quoi qu'il en soit, la procrastination était bel et bien présente. Aujourd'hui, elle est toujours là mais plus pour les mêmes raisons. Enfin quoi que...avec quelques différences. Je ne regarde plus la TV donc les séries à la mode ne sont plus mes prétextes. En fait, le seul prétexte que j'ai actuellement c'est juste l'espoir d'avoir une vie un peu mieux que celle que j'ai déjà. Quand je me compare à certaines personnes qui seront éternellement malheureuses et qui cherchent à tout prix à cacher leur malheur avec de la drogue, l'alcool ou autres, je me dis que je ne suis pas si mal loti au final. Je repense à cet ex manipulateur que j'ai dû supporter pendant un mois. Il passe son temps à manipuler car il ne sait pas réagir autrement pour obtenir de l'amour et de l'affection, il est malheureux, il ne s'aime pas, n'a pas confiance en lui et pour pouvoir faire la fête toute la nuit il sniffe de la coke toutes les 30mn. De plus, il vit avec son ex qu'il n'apprécie plus (selon ses dires) au lieu d'essayer de passer à autre chose et de vivre sa vie autrement et de la meilleure manière possible. Quand je repense à tout ça et que je me compare à lui, je me dis que je ne suis pas si mal que ça au fait et que j'aurais pu finir dans une situation pire que la sienne.
Ça aide un peu à voir les choses différemment. On dit bien que le malheur des uns fait le bonheur des autres. Dans ce cas précis c'est bien vrai. C'est un peu malsain mais en même temps vue qu'il l'est et qu'il ne veut pas changer je ne vois pas pourquoi je devrais m'en priver et puis ça m'aide à me remonter le moral. On fait comme on peut.
Quant à se faire à manger, j'avoue que de temps en temps j'ai la flemme. Quand c'est comme ça je me commande à manger, un truc bien junk food comme un hamburger ou une pizza et ça fait du bien à l'âme. Manger ce qui nous plait nous fait nous sentir bien, en tout cas pour moi c'est comme ça que ça fonctionne. Hier, avec mon coloc on a mangé un hot dog et ça m'a fait du bien. C'est très calorique et pas nutritif du tout mais ça fait du bien de temps en temps.
Ma psy m'avait dit que faire du sport aidait aussi à remonter le moral car ça libérait les endorphines. J'en ai fait hier et je n'avais pas vu les effets dont elle parlait mais ce matin je me suis réveillé de bonne humeur, faut croire que ces endorphines ont pris leur temps pour se libérer mais elles font leur effets.
Je sais que c'est plus facile à dire/écrire qu'à faire mais pratiquer un sport, sortir avec les copains/colocs/famille, prendre l'air, manger ce qui nous fait plaisir, faire ce qui nous fait plaisir, prendre le temps pour soi et être égoïste aident à se sentir mieux. Ce n'est pas facile tous les jours mais quand ça fonctionne ça fait du bien. On aura toujours des hauts et des bas et selon certaines périodes plus de bas que de hauts mais ça vaut la peine d'essayer.
J'ai remarqué que plus je restais enfermé chez moi et plus je devenais fou. Plus je sors, je vois du monde, je me fais plaisir et mieux ça va. En ce moment j'essaie de faire connaissance avec plein de monde histoire de voir si y a moyen que je puisse sortir tout seul sans avoir l'impression d'être seul car c'est pas dit que j'aurais toujours quelqu'un avec qui sortir. Aller dans un bar seul et s'ennuyer n'est pas génial, j'ai vu un gars faire ça la semaine dernière et je ne me vois pas faire pareil, l'ennui assuré. Si je connais quelques personnes c'est déjà ça. Après, la confiance en soi aide aussi pour faire de nouvelles rencontres. Mais bien entendu tout ça se fait avec le temps. Ça prend du temps.
Je t'encourage à essayer et à nous dire ce que tu en penses et si ça donne des résultats.
(suis en mode procrastination en ce moment ;))
Bonjour,
Pour avoir été torturé physiquement et psychologiquement, je ne conseillerais à personne de parler à des « professionnels » de santé, en tous cas pas à Lyon où l’hôpital n’hésite pas à attacher les gens à un lit, nus, dans une pièce vide, sans eau, ni nourriture, ni possibilité de sortie et à bafouer outrageusement le principe du secret médical. Personnellement j’ai fait le choix de renoncer définitivement et irrémédiablement à la médecine, j’ai détruit ma carte vitale et je pense que tout le monde devrait en faire de même tant que l’hôpital de Lyon n’aura pas été définitivement fermé.
Je trouve qu’in s’interdit trop de parler de suicide - et surtout de moyens de suicide - alors que ça a quelque chose de très apaisant d’y penser et d’avoir un peu partout dans sa vie des portes de sortie face aux absurdités de la vie et aux violences inouïes et insensées de la société, surtout en ce moment. Je ne peux pas supporter physiquement ni psychologiquement le port du masque sanitaire et la société m’offre une indifférence totale à mon incapacité, voire beaucoup de mépris. Ça me rends encore plus seul, dépendant, agressif et j’essaie d’aller le moins possible dans les lieux où il est obligatoire. Quand je vois qu’on condamne médiatiquement l’acte désespéré de quelqu’un qui a été contraint de tuer d’autres personnes parce qu’on a voulu l’obliger à porter un masque, ça me révolte au plus haut niveau. Je regrette que cet individu ait été condamné pour un acte dont seuls la médecine et les gouvernements sont responsables. J’en viens à espérer qu’il y aura d’autres attentats et suicides pour que les gens comprennent le mal que la médecine est en train de faire. La médecine à fait, sans s’en rendre compte, de ma vie et de celle de beaucoup d’autres un perpétuel enfer et je lui en veux beaucoup. De préparer doucement des moyens de mourir, de m’arrêter de boire et manger un ou deux jours, de temps en temps, ça m’aide à rester en vie un peu plus longtemps parce que je sais que ça ferait de la peine à mes amis et ma famille si je mourrais trop tôt.
Voilà, j’espère que ça répond bien au sujet du forum.
Je comprends vite mais... il faut m'expliquer longtemps !
Bonjour Benkium,
Merci pour ta participation et n'aies crainte ta réponse répond bien au sujet du forum. Tu as exprimé le désir de mort en le liant à la révolte et cela offre (encore) une autre manière de parler de cette idée, en poursuivant l'objectif de ce lieu: briser le tabou du suicide.
🌸
@Nopseudo : A quelques lignes/mots près, j’aurais pu écrire exactement la même chose. Je comprends 🙏🏻.
Merci d’avoir ouvert ce poste, ça fait du bien d’avoir un espace où s’exprimer sur ce sujet qui (peut) être tabou alors qu’il fait (de mon point de vue) partie de la société. M’enfin encore quelque chose, qu’on aime passer sous silence parce que ça « dérange ».
Je vous met le lien avec le numéro de téléphone national de prévention du suicide mis en place dans le cadre du Ségur de la santé.
https://www.gouvernement.fr/un-nouveau-numero-national-de-prevention-du-suicide
Et sinon, n’oublier pas les cmp (centre médicaux psychologique).
Prenez soins de vous 😘
.....
Citation de PetiteFlamme #380476
Je ressens exactement la même chose. Je te rejoins quand tu dis demain j'exploserais de rire à une blague debile et m'emballerais passionnément pour quelque chose ou qlq'un...le surlendemain, plus rien n'aura d'importance et tout sera nul ou morne a mes yeux...
Tu n'es pas seule dans ce cas. Je comprends ton inexplicable, flou et incongru. Je vis la même chose au quotidien. Ce que les gens disent ou pensent je m'en fiche, le plus important c'est moi-même. Le plus important c'est de prendre soin de nous-même et d'essayer de vivre ou de survivre le mieux possible sans trop se heurter soi-même. Sans trop se faire de dégât. Plein de fois je me suis mis à penser comme toi "Quand est-ce que je vais mourir? Encore un jour de plus sur cette Terre, j'en ai marre" et puis arrive un truc qui fait que je reste encore un jour de plus vivant.
Je ne sais pas si les autres te comprendront mais moi, je te comprends.
.......
Bonjour Petite Flamme,
J'aimerais tout d'abord te remercier d'avoir osé poser en ce lieu les pensées qui t'habitent.
J'aimerais ensuite remercier Nopseudo pour sa réponse et la discussion qui débute.
Je me mets en retrait pour vous laisser poursuivre, d'autres se joindront peut-être...
Aujourd'hui, je suis particulièrement émue d'avoir osé créer ce sujet et que vous toutes et tous qui y avez participé, trouvez en ce lieu un espace de paroles, de réconfort et d'écoute.
💮
...
Citation de PetiteFlamme #380542
L'incompréhension on l'aura toujours et dans tous les domaines.
Je ne sais pas non plus comment on en est arrivé là. Je ne comprends pas non plus les humains et leur façon de se détruire les uns les autres. J'ai cherché à comprendre mais au final...je ne cherche plus. J'essaie de cohabiter avec les gens qui nous entourent mais de temps en temps je n'ai qu'une envie c'est de rester seul.
Ces derniers jours ont été difficiles. J'ai des idées noires puis ça va mieux car j'essaie de relativiser puis survient un nouveau problème et je retombe dans la tristesse/dépression puis ça va mieux. Etc...
Il m'arrive de me laisser aller. Je reste au lit, je ne fais plus de sport, je mange à peine et je ressasse les mauvais souvenirs et sensations et je pleure beaucoup. Je ne dirais pas que je me sens toujours mieux après mais la plupart du temps pleurer m'aide à me sentir mieux. Ça soulage. Y a même pas une heure j'étais en train de pleurer à cause de mon "ex" et là je me laisse aller. Je suis en formation (boulot) mais étant donné que j'ai fini ce que j'ai à faire je m'autorise à me laisser aller et à pleurer si j'en ressens le besoin (chose que je ne pourrais pas faire au bureau).
La vie est dure. Elle ne nous fait pas de cadeau alors il faut essayer de se chouchouter soi-même car comme je l'ai entendu dans un film "soyez bon avec vous-même car le reste du monde aura envie de vous piétiner". Il y a des jours où ça fonctionne puis d'autres on se dit "à quoi bon?". Il faut essayer de tenir bon mais ça fatigue très vite. Je ne sais pas encore pendant combien de temps je tiendrais comme ça. Je n'ai pas envie de vivre toute ma vie comme ça et attendre que la vieillesse m'emporte.
Bonjour, je me permets une intervention sur ce sujet. 🙂
Pour contextualiser en quelques mots, j'ai commencé à déprimer assez jeune, vers l'âge de 10 ans, car je ne me sentais à ma place nulle part. À l'école primaire, ça a commencé par des moqueries, ça a continué par des insultes et ça a fini au collège par de la violence physique, des personnes qui s'en prenaient à moi très régulièrement, chaque année scolaire, j'avais un sentiment d'enfer interminable. Et, chez moi, je ne me sentais pas vraiment mieux, puisque je suis issu d'une famille qui a une tradition de pensée d'extrême-droite, dans toutes les xénophobies que l'on peut imaginer. En outre, mon frère aîné me frappait pour affirmer sa supériorité et m'accusait de ses bêtises, ce qui me valait d'être frappé aussi par mon père. Et comme nos parents étaient malheureux dans leur mariage, mon père était "tout le temps" de très mauvaise humeur, et violent, et ma mère, quand elle ne m'engueulait pas, me manipulait pour que je prenne son parti - ce qu'elle a toujours tendance à faire. Pour résumer, j'avais un sentiment d'injustice absolu, de la part de tout le monde (ça va sans dire que j'étais pas très ami.es), qui m'a non seulement anéanti, mais qui m'a aussi empêché de me relever tout de suite puisque je n'avais aucun repère pour savoir comment me prendre en main.
Du coup, à 13 ans, j'ai eu mes premières pensées suicidaires, j'ai commencé à me scarifier, en me demandant comment j'allais m'y prendre. Je m'étais comme réfugié dans mon imaginaire, j'écrivais beaucoup, avec ce paradoxe que la toxicité des autres avait quand même réussi à infiltrer mon esprit, et je ne me supportais plus.
Les années lycée, et même les années fac en fait, ont été assez compliquées, car je n'arrivais pas à sortir de ces repères destructeurs. Même en ayant trouvé à vivre en couple, j'en revenais à ce mal-être viscéral.
Mais le passage à l'acte m'a aussi toujours été compliqué car je suis phobique de la douleur, je ne supporte pas la vue du sang : m'ouvrir les veines a rapidement été exclu, j'ai pensé à la pendaison, ça me semblait plus accessible. Puis dans le cadre de mes études j'ai découvert le film 'Totally Fucked Up' de Gregg Araki, qui m'a mis une claque en plus de me donner une sacrée bonne idée - je ne vous spoile pas la fin.
J'ai fini mes études et ma relation de couple s'est terminée, et comme je n'arrivais pas à m'enlever de la tête que j'avais été particulièrement lâche d'attendre que le temps passe, de rester bêtement à subir cette existence minable, je suis allé voir un peu du côté de l'alcool ce que ça pouvait donner, puis j'ai commencé une psychothérapie (non médicamentée), car autant bien dépenser son argent. Et j'ai ressenti le besoin de m'autoriser enfin à exprimer ma souffrance. Du coup, j'ai "fait le vide autour de moi", j'ai vu le dos des quelques personnes que je fréquentais se tourner. Ça a évidemment ajouté à ma douleur, du coup j'ai eu de nouveaux passages à vide assez violents. Jusqu'à la fin de l'année dernière / début de cette année, je dirais, où j'ai eu une nouvelle pulsion de mort aussi violente que raisonnée - un sentiment assez étrange, je savais précisément comment j'allais me terminer, et j'organisais assez calmement (je crois) ce qui allait suivre, testament etc. Et le lendemain, je me suis réveillé avec le sentiment de légèreté assez surprenant, d'avoir fait le deuil de cette part de moi, et de pouvoir reprendre un nouveau départ. Pas repartir à zéro, car je ne peux pas effacer les souvenirs.
Et pour finir, aimant étrangement me faire violence, comme j'avais un problème de sociabilité, je me suis forcé à fréquenter des inconnus : je me suis engagé dans des associations sur des sujets qui me tenaient à cœur (une asso LGBT et deux humanitaires, essentiellement), ça n'a pas été parfait évidemment, mais ça m'a beaucoup apporté.
J'ai encore de temps en temps des passages un peu difficiles (encore le week-end dernier), car je suis assez pessimiste en plus de ne pas choisir la facilité dans ma vie, que ce soit sur les plans perso ou pro, mais je crois que, aujourd'hui, grâce à la psy que je consulte, je suis mieux outillé pour me prendre en main, me ressaisir, et j'en garde du coup une gnaque, une envie d'en découdre pour apprécier ma petite vie, ce petit monde, sans forcément en attendre grand chose, juste comme il est, avec ses défauts, mais aussi ses qualités. 🔥 👍
Citation de Nopseudo #380549
J ai une vision des choses et un comportement similaire au tien ...
Mais en réalité ce n est pas la vie qui est dure , plutôt un ensemble de personnes qui s’ évertuent à pourrir le plus possible celles des autres , sûrement qu’ iels (excuses moi blanquer pour l utilisation de ce mot) se font tellement chier dans leur vie de merde qu’ iels (encore oui) sont heureux(ses) avec ce fonctionnement pervers ...
Citation de Nopseudo #380549
Bonjour Nopseudo, ton expérience me touche beaucoup.
Je veux pour l'instant réagir au dernier paragraphe de ton dernier message, avec la citation de film et le sentiment de fatigue que tu décris.
Une phrase que m'avait dite la psy qui m'accompagne, qui me guide surtout dans la bienveillance et le non jugement (un accord toltèque : ne pas prendre personnellement, donc ne pas croire par exemple que le monde veut nous piétiner, nous, particulièrement 😉 🙂 ) était que l'on peut prendre soin de soi car, pour prendre soin des autres, il faut déjà être bien soi-même. Une conclusion que j'en ai déduit, pour ma part, est que si je ne me soigne pas de base, je ne peux pas attendre de quelqu'un d'autre qu'il le fasse - et la probabilité que quelqu'un d'autre le fasse m'a toujours paru minime.
Enfin, contre les moments de fatigue, de ras-le-bol généralisé, j'ai appris à déconstruire ma volonté de contrôle : j'arrête de lutter contre, car ça demande beaucoup d'énergie, et généralement contre quelque chose que je ne peux pas changer. Si je me laisse aller à ressasser mon passé, je ne pourrai pas le changer, par exemple. Si je peste contre les autres, je ne pourrai pas les changer. Etc. Du coup, je m'efforce de développer cette idée, de ne plus aller contre, mais de mettre en place une technique que j'ai découverte en méditation : accepter, laisser aller, sans juger ni retenir. Et ça m'aide beaucoup, les moments sombres passent comme ils sont venus : d'eux-mêmes. Je n'ai rien fait pour les empêcher ni les changer - je ne pense pas pouvoir, de toute façon. 🙂
.......
Citation de Rosso #380563
Tout à fait d'accord avec toi. Certaines personnes sont tellement malheureuse dans leur vie qu'il faut qu'elle détruise les autres pour se sentir bien. Ce qui est le cas de mon ex. Il m'a détruit et doit sûrement en jouir intérieurement encore aujourd'hui. Le fait de le bloquer et de ne pas zieuter son profil va m'aider à aller de l'avant. À force de regarder son profil je me fais du mal pour rien. On a mieux à faire que de se faire du mal pour rien. Autant mettre son énergie dans autre chose de plus productif.
Citation de BySteph #380565
on peut prendre soin de soi car, pour prendre soin des autres, il faut déjà être bien soi-même - c'est vrai. Ça me fait penser à cette phrase qui dit: pour aimer les autres il faut d'abord s'aimer soi-même et c'est tout à fait vrai.
Concernant la méditation j'ai tenté mais j'avoue que je n'ai jamais réussir à tenir une séance sauf une fois lors d'une vidéo sur Youtube. C'était cool et ça m'a fait du bien. Je vais en profiter pour ré-essayer et tenter ce que tu dis. Je ne sais pas vraiment comment il faut faire mais je trouverais bien. YT est là pour m'aider.
Je suis aussi suivi par une psy et j'ai rdv avec elle la semaine pro, je vais en profiter pour lui parler de tout ce qui m'arrive et voir ce qu'elle va me dire. Elle a un cabinet près de chez moi, ce sera pratique pour aller la consulter après le boulot car au centre de santé les rdv sont assez éloignés et j'ai besoin de la voir toutes les semaines pour le moment. Je n'ai qu'une envie c'est de m'en sortir mais j'ai du mal à voir le bout du tunnel. Quoi qu'il en soit ton message m'a fait du bien et je me dis qu'au vue de ton passé si tu as réussi à aller mieux, moi qui ai eu un passé plus léger que le tien, je peux aussi m'améliorer. Ça me donne de l'espoir et je te dis BRAVO pour avoir réussi à surmonter tout ça. Ça n'a sûrement pas dû être facile.
Citation de PetiteFlamme #380580
Ma mère m'avait sorti cet argument : je n'ai pas à me plaindre, car j'ai toujours eu un toit au-dessus de ma tête, aucun problème de santé, et le frigo rempli. Ce qui est vrai - enfin, ça l'était à l'époque. Mais, dans cette idée de "y a toujours pire", j'ai essayé de pousser le raisonnement au fil de mon parcours, et je me suis dit qu'on peut toujours trouver pire que soi. Je peux trouver pire que moi : les personnes qui ont des maladies graves. Mais peuvent-elles se plaindre, quand y a des sans-abri ? Eux-mêmes peuvent-ils se plaindre, quand y a des personnes qui vivent dans des pays en guerre ? Etc. Je l'exprime sûrement maladroitement, mais juste pour dire que c'est un raisonnement sans fin ou presque, qui participe juste à nous interdire à exprimer notre douleur. Alors que la douleur, il faut l'exprimer, sinon ça fait cocotte minute, ça finit par faire sauter le petit bitoniau. 😉 🙂
Et ça me rappelle une anecdote, désolé pour la parenthèse : un sans-abri avait senti que j'allais pas fort, et m'invitait à lui partager mes tracas Ça m'a incroyablement embarrassé car il croulait, littéralement, sous les problèmes, et ça l'a apparemment vexé, car il me trouvait condescendant de le prendre de haut en le considérant comme un miséreux. Une des petites leçons d'humanité que j'ai eu l'occasion de recevoir. 🙂
Je suis comme toi, je fais souvent le clown pour donner une impression de jovialité, aussi car c'est une injonction que j'ai énormément reçue, et par peur de me retrouver isolé.
Citation de Nopseudo #380583
Je suis heureux que mon message t'ait réconforté. 🙂
Oui certain.es vivent en se repaissant du malheur des autres, mais on m'a fait remarquer que, si on arrête de se laisser atteindre, si on se montre "fort.e", illes se retrouvent comme deux ronds de flan - ce que je trouve assez jouissif à voir, je dois bien l'avouer. 😊
Souvent, les personnes qui cherchent à détruire l'autre ne reflètent en réalité que leur propre misère intérieure - je dis ça sans jugement, mais je crois que c'est tout de même assez vrai.
Je crois que j'ai surtout appris à être indépendant, à compter d'abord sur moi-même. C'est un peu malheureux, je crois, dans l'idée, mais dans les faits, je pense que se mettre sous la dépendance d'un.e autre est assez terrible pour avancer soi-même.
On m'avait recommandé les méditations gratuites du site PetitBambou, qui sont assez courtes et que je j'ai trouvées très sympa, mais je n'ai pas eu la patience de continuer à méditer, à proprement parler : je fais plutôt des exercices de type méditatif, genre contrôler la respiration, quand je fais des tâches du quotidien - la vaisselle, la gym, la balade... L'idée étant de se mettre à l'écoute de son corps, physiquement et intérieurement.
Je te souhaite le meilleur dans ton cheminement. 🙂
.....
Merci pour ton témoignage poignant BySteph et des pistes que tu offres aux autres pour aller vers un mieux-être, notamment lorsque tu parles de tourner son énergie vers ce que l'on peut changer en soi plutôt que de la dépenser à changer les autres.
Quelqu'un de cher qui a pratiqué la méditation durant quelques années m'avait dit cela:
"Imagine que ton esprit est une maison. Une émotion entre dans cette maison. Le meilleur moyen de la faire partir est-il de lutter contre elle ou d'ouvrir toutes les fenêtres pour que le vent l'emporte?'
💮
Citation de Chagrindame #376627
Très intéressant ton post, cela me fait réfléchir... On adopte la posture qui nous fait moins du mal... Et oui, si on tient compte de ton post je passe par plusieurs types de suicide.
Mais il faut dire qu'il y a différents niveaux de suicide, on peut prendre ce qu'on considère Moins grave pour pouvoir continuer à vivre...
Bonjour Alma08,
Les stratégies d'évitement de différents domaines du quotidien mis en évidence par Chagrindame sont des suicides métaphoriques. L'espace créé ici a pour vocation de parler du désir de mourir que certaines personnes éprouvent à un moment particulier de leur vie ou de manière récurrente. Cette pulsion de mort aboutit, hélas, dans certains cas, à la réalité de celle-ci et, pour l'entourage, à la disparition violente d'un être aimé qu'il n'a pas su ou pas pu aider.
Entre l'âge de 20 et 30 ans, j'en ai fait l'expérience 5 fois. Trois d'entre eux étaient des amis et deux des amis de mes soeurs. J'ai également fait l'expérience durant cette période de morts accidentelles d'amis. Aussi violentes ces dernières ont-elles été, les premières ont creusé un sillon d'incompréhension et de questionnement que tous les travaux universitaires que j'ai consacrés à ce sujet n'ont pas réussi à combler. Je ne cherche ni à me pardonner de ces morts ni à sauver qui que ce soit et pourtant, je suis convaincue que le fait de pouvoir s'exprimer librement sur ce sujet reste la meilleure façon de briser ce tabou et aussi, que les personnes qui éprouvent cette pulsion de mort lisent que d'autres la partagent, qu'ils et elles ne sont pas seul.es à l'éprouver.