Il était une fois, dans un royaume enchanté,
Une belle princesse aimée et choyée.
A son anniversaire, elle recevait
Des cadeaux toujours plus beaux donnés par les fées.
Pour ses dix ans elle reçut celui qui lui plût
Le plus : C’était un miroir magique qui ne reflétait de la puce plus
Que ses souvenirs, les beaux comme les laids,
Gardien de sa mémoire, et de chaque pensée.
Quand elle était enfant, cet objet astucieux
Ne reflétait alors que le bleu de ses yeux,
Les sourires, câlins, et bisous de maman,
Les jeux avec papa, bref, que les bons moments.
Et puis elle a grandi…Les reflets du miroir
Se sont nuancés d’impressions un peu plus noires :
Tous ses amours déçus, et tous ses mauvais choix
Se voyaient refléter dedans. Le désarroi
Grandissait alors lorsqu’elle regardait l’image,
Triste, honteuse, mélancolique, attendant, sage,
De meilleurs souvenirs qui pourraient apparaître.
Mais le miroir magique ne laissait paraître
Que ce qu’il désirait…Du moins le croyait-elle…
Alors, un jour, elle décida malgré elle
De le ranger dans une armoire, d’oublier.
Des années s’écoulèrent ainsi, dans l’oubli.
La princesse rêvait d’enfants, et de famille.
Un jour elle rencontra son prince, ils eurent une petite fille.
La princesse, aujourd’hui reine, était donc comblée.
Enfin du bonheur elle avait trouvé la clef !
Elle avait un mari, elle avait des amies,
Dont une depuis longtemps qu’elle aimait beaucoup :
Elle aimait l’enlacer, la tenir par le cou,
Rire à ses côtés et se dévoiler aussi.
Sans aucun doute, c’était sa meilleure amie !
Elle l’avait connue pendant ses cours de danse :
Comme elles étaient jeunes, quand qu’elle y repense !
Elle eut alors envie de revoir le début
De cette amitié si forte et elle voulut
Ressortir le miroir aux reflets mystérieux
De la grande armoire et c’est le sourire aux yeux,
Avec empressement, qu’elle lava la glace,
Afin de, toute heureuse, à nouveau y faire face.
Mais ce qu’elle vit dedans la fit soudain rougir.
Elle s’y voyait, avec cette amie, partir,
Pour s’isoler ensemble en se donnant la main,
Et se retrouver seules pour s’embrasser enfin.
La reine étonnée ne comprit pas tout de suite
Pourquoi son miroir montrait ce voeu illicite.
Jusqu’ici il n’avait renvoyé autre chose
Que des souvenirs : ses joies, et ses ecchymoses,
Mais jamais une envie qu’elle ne soupçonnait pas !
Pourtant, malgré la honte, elle ne pouvait pas
Détacher son regard du reflet du miroir.
Elle pleurait maintenant devant son inconscient,
En réalisant que cette amitié pour elle
S’était bien transformée en amour envers celle
Qui la connaissait si bien et depuis longtemps…
C’était impossible, elle le savait pourtant :
Elle s’était mariée au prince, et aimait tant sa petite fille :
Elle la détruirait en brisant leur famille !
Alors la reine rangea le maudit miroir
Et dans un tour de clef, referma cette armoire.
Avec son amie elle ne parla jamais
De ce qu’elle avait vu dans l’étrange reflet.
Mais de temps à autre, quand son mari dormait,
Elle retournait voir le miroir en secret
Et pleurait l’interdit et le renoncement
Elle savait que rien ne serait comme avant.
Une nuit, son mari, réveillé par ses pleurs,
S’approcha doucement et vit avec horreur
L’image dans le miroir. Blessé dans l’orgueil
Sa colère fut noire ! Il déversa l’écueil :
« Quel est donc ce souvenir ? Depuis quand mens-tu ?
Mais rien ne s’est passé, jura-t-elle, entends-tu ?
Alors explique-moi ce reflet que tu caches !
Que je ne sais comment les choses s’y démarquent….
Il te montre qui tu es, même tes pensées.
Je ne souffrirai pas d’être par toi trompé !
Alors je te préviens, si c’est là ton désir,
Entre nous, Amour, tout pourrait bien se finir.
Je vous aime toi, notre fille ! Comprends ça !
Ils optèrent pour ranger la glace au vestiaire
Et de ne jamais reparler de cette affaire.
La reine poursuivit sa vie auprès du roi.
Elle s’éloigna de son amie mais ce choix
Fut le plus difficile à faire dans sa vie.
Mais elle tint sa promesse et pleura chaque nuit.
Merci Luciol c’est gentil
Bonjour Aislinn, c'est toi qui l'a écrit ou bien tu l'as trouvé quelque part ? J'ai beaucoup aimé.
Personnellement, j'écris de la poésie et adore en lire. Enfin, je n'aime pas trop les poèmes trop long... C'est un style d'autres peuvent aimer. Toutefois tout tes vers ne sont pas en alexandrins. Ce sont des vers libre.
Citation de Aislinn #370533
Tres beau texte . Merci pour ce partage et ce travail magnifique. 🌺💋
C'est beau mais c'est triste 😢 j'aurais aimé que la reine reste avec son amie 😭
Oui c’est bien moi qui l’ai écrit.
Le but étant de faire réfléchir des adultes non sensibilisés à l’homosexualite j’ ai choisi cette fin mais effectivement dans la vraie vie je suis de celles qui ont quitté leur prince pour une princesse 😉
Merci de m’avoir signalé dès erreurs dans les alexandrins je vais les recompter une nouvelle fois et les reprendre.
Enfin merci à tous pour vos impressions
Ca irai aussi bien pour des ados que pour des adultes, c'est une façon très délicate de faire passer le message que de vraies histoires d'amour autres peuvent exister. Merci de l'avoir partagé avec nous. 💖
Pour sensibiliser les autres mieux vaut parler d'amour que de parler de sexe.
Merci plume
Ce serait bien qu’il soit illustré et en même temps les illustrations coûtent très cher....j’ai déjà fait illustrer deux contes (pour enfants)....mon compte en banque s’en souvient....
Du coup comme celui-ci est conçu pour les adultes je ne sais pas si je ferai cette démarche pour celui-là....
@Aislinn,
Il y a un engagement dans ce projet pour plus de visibilité. Peut être que pour ce genre de projet, le hasard des rencontres peut te faire coopérer avec une illustratice qui s'engage pour autre chose que l'argent.. ; )
Faut y croire!
Plume