Le vent se déchaîne cette nuit sur les arbres, il souffle, j’entends ses hurlements stridents sur le feuillage innocent, assise comme d’habitude sur ce banc noir aussi noir que mon âme, je regarde les passants avec dégoût, les gens heureux, les couples qui sourient, les enfants qui courent en riant et ma haine ne cesse de grandir, elle triple de volume, et devient presque palpable comme ce vent qui nous caresse, qui nous gifle, invisible aux yeux des autres et pourtant on le sent il est toujours là en forme de brise ou de tempête.
J’aimerais fermer les yeux, et tuer ce mal qui a germé en moi il y a quelques années.
Plus je reste assise là à regarder autour de moi, plus mes envies de meurtre me reviennent, je les vois encore dans mes plus sombres nuits, me briser, m’anéantir.
Je me lève de ce banc car je commence à sentir mes membres ankylosés. Je marche quelques pas en regardant le sol, car le simple fait de croiser le regard de quelqu’un pourrait réveiller les démons qu’on a fait naître en moi.
Une personne me rentre dedans, je sens sa chair nu entrer en contact avec mon pull over noir et ce contact me répugne au plus profond de mon être, je m’arrache de lui avec vivacité car son odeur de parfum sur sa peau me fait le même effet que l’odeur d’un cadavre. Je le regarde avec haine et il ose soutenir mon regard en balbutiant un : « je suis désolé ».
Il s’en va en courant, son visage est bien marqué dans ma mémoire, ce visage, je l’ai déjà vu, car je viens tous les jours par ici j’ai dû le voir passer.
C’est un visage qui marque les esprits, un visage plein de vie, un beau visage je dois l’avouer, et ses yeux brillaient.
Je le vois s’éloigner, il tourne, il échappe à ma vue pensait-il peut être qu’un simple « je suis désolé » aurait suffi pour lui pardonner ce geste qui pour moi est offensant.
A cause de lui ce soir quelqu’un va payer. Il n’aurait pas dû me toucher. Comment a-t-il pu, personne n’a le droit de me toucher. Personne ! Et puis emportée par ma haine je me mets à courir pour le rattraper, arrivée au rond point je l’aperçois près d’une porte entre ouverte un bouquet de fleurs à la main, que je n’avais d’ailleurs même pas remarqué tant ce contact m’avait dégoûtée, il le tend à une personne apparemment, puisque le bouquet de fleurs semble suspendu dans les airs.
Il fait un pas en avant et embrasse la personne qui lui fait face…
Ce geste que je vois pourtant tous les jours assise sur mon banc noir, me fait ressentir un sentiment que je n’avais jamais ressenti avant, c’est un mélange de rage, de tristesse et de solitude.
Peut-être parce que personne ne m’a jamais aimée, ou simplement que je n’ai jamais ressenti l’amour. Ou seulement parce que depuis que je suis née ce sentiment me semble inaccessible.
Pourtant une deuxième voix me fait rappeler que ce geste je le vois tous les jours et plus je le vois plus ma haine s’accroît, aujourd’hui étrangement, ce n’est pas seulement ma haine qui grandit mais aussi un désespoir enfoui en moi.
La femme qu’il avait embrassée s’éloigne de la porte pour le laisser entrer son visage est doux, elle a des traits fins, un joli minois d’ange de loin, ses yeux paressent bleus, de près j’en ai aucune idée, elle affiche un sourire heureux et des yeux pétillants.
Je rebrousse chemin et me dirige vers chez-moi, ce petit appartement sinistre qui me donne l’impression de vivre dans un trou à rats. La seule chose de bien dans cet immeuble est cette odeur de vide, je n’ai pas de voisins. Il y avait une vieille dame qui habitait là avec ses 4 chats et son poisson rouge, mais heureusement elle est morte une nuit de printemps où elle s’était endormie en oubliant le gaz et dans sa mort elle avait emporté ses chats, son poisson rouge avait survécu.
Je tournai la clef deux fois et entrai, l’odeur de moisissure me frappa de plein fouet, je me dirigeai vers ma salle de bain et puis retrouvai cette image morbide qui avait le don de me permettre de passer à l’acte, ma propre image sur le miroir ficelé, en réalité je l’avais brisé de rage, j’avais envoyé mon poing sur ce visage qui me regardait presque avec mépris et dégoût.
Je me lavai les mains à plusieurs reprises, je me fit couler en même temps un bain chaud.
Je me déshabillai et entrai dans l’eau des enfers comme l’appelait certaines de mes victimes.
Pourtant ressentir cette chaleur insupportable sur ma peau me faisait du bien, l’infliger aux autres était une autre histoire.
Je me frottai comme pour enlever ma propre chair et j’arrivais toujours à me faire saigner, mais ces blessures comparées à celles de mon âme sont presque indolores.
Ce soir j’amènerai quelqu’un dans mon appartement que je tuerai sans ménagement une personne qui mérite de mourir.
Souvent on me crie au visage que je suis une folle, et certains essayent de s’échapper en vain, mon appartement est loin de la population et il n’y a aucun voisin aux alentours.
Certains se mettent à pleurer comme des lâches, ils me demandent pourquoi, ou ils me demandent d’avoir pitié, souvent ils disent que si je les lâche ils ne diront rien à personne.
Mais ce sont des êtres humains !. Ils le feront tôt ou tard.
Mais ce qu’ils ne savent pas c’est que : mourir dans d’atroces souffrances est mieux que vivre lâchement dans d’atroces souffrances !
Les boîtes de nuits sont mes endroits préférés, souvent les gens viennent se saouler en raison de chagrin d’amour ou de désespoirs quelconques, ils deviennent des proies vulnérables.
Je me lève de mon bain avec à peine quelques marques qu’on ne verra pas en boîte, d’abord parce que la salle est sombre et bondée et en plus les gens ne font jamais attention à la douleur des autres trop préoccupés par leur petite personne.
Je m’assois sur mon lit un instant en repensant à cette journée, je me connecte sur mon ordinateur portable je tapote mon adresse et mon mot de passe et j’y trouve 3 nouveaux messages, le premier est une publicité pour un voyage à Tahiti, encore une connerie je le supprime et je consulte mes autres mails.
Et puis les deux autres messages proviennent du site où je me suis inscrite il y a peu de temps.
Je ne me souviens plus comment j’ai fait pour le trouver, mais c’est aussi grâce à ce site que je vis ou plutôt survis, j’ai des clients qui me demandent des photos de mes meurtres et je leur envoie par mail et eux me payent par virement bancaire.
Le premier se faisait appeler killeur du dimanche, il m’avait confirmé son virement bien que ma banque me l’avait déjà signalé et le deuxième voulait deux photos où on voit ma victime nue de profil et de haut, c’est un site secret du moins que personne à part les gens comme moi ne connaît.
J’éteins mon pc, et me dirige vers mon armoire pour choisir quoi mettre pour ce soir.
Une petite robe noir moulante et sexy, un maquillage discret qui fait disparaître les défauts.
Je prends un petit sac et sors.
Arrivée à la boîte le videur me laisse entrer sans rien dire il m’a sûrement reconnue ou peut-être parce que j’ai l’air d’une bonne citoyenne.
Je m’installe au bar commandant un verre de whisky, quelqu’un me regarde, je lui fais signe avec un petit sourire et il s’approche de moi sans gêne.
Bonsoir belle demoiselle !
Bonsoir !
Vous êtes seule ce soir ?
Oui complètement ! Et vous ?
Moi aussi ça tombe bien ! fit-il avec un large sourire, et puis il ajouta : On peut se tutoyer.
Ok !
Puis on se mit à parler de tout et de rien, sa copine l’a largué, et son chien est mort.
Il est venu se saouler jusqu’à ce qu’il me voie et là il s’est dit : waw un ange. c’est ce qu’il prétendait, mais le mensonge et l’égoïsme font partie de l’être humain et cela me pousse encore plus à le tuer, je l’imaginais déjà, avec son cou en sang en train de geindre.
Les slows commencent et il m’invite à danser, il me tend la main, je la regarde avec mépris puis finis par céder, si je le veux dans sa tombe il faut bien que je le touche au moins.
Il m’entraîne sur la piste et là à ma grande surprise j’aperçois l’homme que j'avais vu au parc, cet homme aux yeux pleins d’espoir, son regard s’est posé sur moi puis il a détourné les yeux et a continué à danser avec sa compagne en la fixant amoureusement. Mais celle-ci avait remarqué que les yeux de son amant s’étaient posé sur moi et elle m’avait observée avec dégoût et haine.
Je commence à danser maladroitement car jamais auparavant quelqu’un m’avait proposé de danser.
Je dois t’avouer que je ne sais pas danser, fis-je.
Au début je lui marche sur les pieds ce qui le fait rire, et puis après un moment la danse est fluide et je m'habitue à ce rythme.
Le couple s’est assis, à une table non loin de la piste en s'embrassant avec fougue, je ne peux m’empêcher de les observer de temps à autre.
Après avoir fini de danser, on papote un instant et puis il m’accompagne chez moi.
Je lui propose de monter, mais il décline mon offre, alors je fais d’un ton désespéré pour que mes paroles sonnent juste : « oh ce n’est pas grave de toute façon je le savais que tu te servais de moi depuis le début ! »
Il me regarde étrangement sûrement en pensant : « les femmes ! Je ne les comprendrai jamais ! ». Je suis tombée pour une fois sur un gars qui ne profite pas des femmes et pourtant..
Un sourire satisfait se dessine sur mon visage et j’ouvre la porte. "Mon vieux tu vas y rester" pensai-je.
Dès qu’il entre je le plaque contre le mur et je commence à l’embrasser. Il se laisse faire, je l’entraîne dans ma chambre et le jette sur le lit, je continue à l’embrasser en le déshabillant.
Je m’arrête un instant pour ramener des menottes que j'avais cachées dans le tiroir de ma commode.
Il sourit en murmurant : « t’es une petite coquine ! »
Je ne réponds rien et je l’attache au lit, puis je ramène deux bouts de tissu pour lui attacher les pieds.
Je sors de la chambre et je l’entends crier : « J’espère que tu me prépares une belle surprise »
Je ne réponds toujours rien, j’amène un couteau pointu et me dirige vers la chambre quand il me voit entrer d'’abord il sourit, puis son sourire se transforme en grimace d’horreur lorsqu’il aperçoit ce que je porte dans la main, d’une voix tremblante il réussit à demander :
« Que vas-tu faire avec ça ? »
Je lui souris comme pour le rassurer et je réponds d’une voix étrange que j’ai l’habitude d’employer quand je passe à l’acte :
Et là il sent le désespoir s’emparer de lui, un désespoir assez fort pour que je puisse le ressentir aussi, il se met à hurler de toutes ses forces.
Je m’approche de lui calmement : t’as beau hurler, personne ne t’entendra, alors si tu veux mourir en souffrant moins que les autres ferme ta bouche.
Il commence à trembler : « arrête s’il te plaît ! Je ferai n’importe quoi… »
Mon couteau lui effleure le visage, ses yeux sont exorbités, j’aime les voir se vider de leur sang et fort heureusement mon matelas est plastifié.
J’enfonce le premier coup sur son ventre et pour faire durer la douleur je descends la lame en voyant le sang gicler puis couler à flot sur mes draps.
A présent il hurle avec peine : « Espèce de pute ! Espèce de malade arrête ! Pitié ! » Il commence à se débattre et les larmes coulent autant que son sang.
Un trait horizontal vient se joindre au trait vertical que je lui ai fait au niveau de son ventre.
Il gémit mais ne meurt toujours pas j’admire sa résistance.
Je pris sa partie intime entre mes mains et commence à la mutiler, à cet instant toute la puissance de sa voix sortit de sa gorge. Pour le faire taire je lui enfonce un coup de couteau sec dans le ventre et un autre au milieu du front ce qui le fait taire pour l’éternité.
Et encore un enfoiré que j’ai tué, je débarrasse la terre de ses parasites.
Et je continuerai.......
Pour l'instant, c'est très soft. Quand je mettrais une histoire gore, voir hard, tu liras la différence et ce ne seras plus pour les ados. Mais un grand merci d'avoir lu mon texte et de le commentais, ça fait toujours plaisir.
Citation de Montana #478303
De rien !
J'ai adorer te lire, on est vraiment à fond dedans.
PS: ça te prend au Tripe tellement j'imaginais la scène et que c'est bien violent.
Merci Pasgamine d'avoir lu mon texte, ça fait toujours plaisir d'avoir un commentaire positif et quand plus tu as apprécier.
J'ai lu 10 lignes et je suis en flippe total pourtant j'adore les films d'horreur !
C'est super déstabilisant quand c'est écrit c'est pire qu'une vidéo...je trouve...
Tu n'as lu que 10 lignes, pas assez pour flipper, il faut que tu lises tout le texte. Je te conseille d'éclairer chez toi, sinon tu risques de ne pas dormir.
On lis mes textes comme si tu étais au cinéma.
Merci pour ton commentaire, même si le début te fait peur.
Ça me glace le sang ! 😱
Citation de Montana #480037
Vous avez un grand talent je tiens à vous le dire à oser vous le dire car moi une habituée des films d'horreur vous avez réussi à me mettre les frissons donc 👏
Et surtout continuez ne vous arrêtez pas !
😉 vous allez sûrement faire des adeptes.
Vos récits sont incroyablement bien écrits je trouve et donnent l'émotion escomptée...
Eden41, j'espère en tout les cas, que vous avez bien dormi, après avoir lu en entier mon texte.
Je vous remercie, ça fait toujours plaisir d'avoir de très bon commentaire.
Ne vous inquiétez pas, d'autres viendrons vous glacez le sang.
Ici c'est encore très soft, mais viendra des textes beaucoup plus hard, pour le plaisir de mes futurs adeptes de films d'horreur.
vivement la suite ^^
J'adore les films d'horreur, mais en lisant ton texte, j'ai vraiment eu des frissons🙈
Ton récit m'a transporté dans une ambiance terrifiante, et c'est une expérience que je n'oublierai pas de sitôt😊. Bravo pour ton talent et ta capacité à créer des histoires si captivantes.
Happiness tu as eu des frissons, je t'ais fait peur 👻
Merci beaucoup d'avoir lu mon texte. Patience, d'autres vont venir.....