Coming out, maman d'homo, je témoigne

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Ancien membre
01/10/2020 à 17:14

Bonjour à vous toutes et tous,

Je vais essayer de la faire courte, promis.

Il y a 17 ans, nos enfants nous ont invités à une réunion de famille. Mon fils de 20 ans nous a avoué être homo et la fille de mon mari de 20 ans également a choisi ce moment pour nous annoncer qu'elle était enceinte, sans job et sans mec. Le coup de massue, d'autant plus que mon fils allait se marier...la robe était choisie, les faire-part également, la liste des invités faite etc.

J'ai pleuré 3 jours. Si vous me demandez pourquoi, je ne saurai vous répondre vraiment, probablement le cumul...

Ensuite est venue la peur, peur de l'homophobie, peur du VIH, peur de tout, il ne vivait déjà plus avec nous. La première expérience homophobe en ce qui me concerne, a été celle de son père dont j'étais divorcée depuis longtemps. Il voulait le faire soigner, ben voyons... Ensuite celle de ma famille, mon père, mes frères, la famille de son père, et même des amis sois-disant à l'esprit ouvert. Bien évidemment, je ne revois plus personne, ils ont rejeté mon fils ? J'ai coupé tous les ponts. Je voulais savoir où il était, tout le temps, je ne vivais pas. Un jour il est allé avec son amoureux de l'époque à un concert de James Blunt à Lyon, et j'ai tremblé comme ce n'était pas permis, il fallait qu'ils m'appellent une fois sortis et en sécurité, sinon je n'aurais jamais dormi. Je sais, c'était irrationnel... et c'était tout le temps ainsi. Je savais bien que de nombreuses fois, il me mentait, mais je faisais comme si... Heureusement mon fils et moi avons toujours été très proches et il a eu une démarche particulière envers moi, je ne sais pas si parmi vous d'autres ont eu la même. Il a choisi de m'associer à sa vie de jeune homo, dans la mesure du raisonnable bien sûr quoique... Nous avions beaucoup de discussions et il m'a fait connaitre tous ses amis gays. La maison était toujours pleine, et souvent ils restaient là plusieurs jours. Je passais les moments les plus sympas qui soient. Les années passant, les amoureux ont changé de tête, mais je les ai toujours acceptés et tous aimés (comme quoi il avait bon gout !). Jusqu'au jour où il a fait sa rencontre. Celui-ci je l'ai vraiment aimé comme un second fils. Mon fils que je nommerai Math est quelqu'un d'engagé notamment dans la lutte contre le VIH en faisant de la prévention professionnellement parlant et travaillant avec le corps médical. Il m'expliquait tout, et ne m'épargnait rien quant à la maladie, aux traitements, aux pratiques etc. Il en est toujours ainsi aujourd'hui. Mais la confiance qu'il avait placée en moi non seulement m'a totalement rassurée mais m'a rendue extrêmement fière de lui, de ce qu'il était, de ses combats. Avec 2 amis il a créé une asso LGBT et m'a incitée à m'engager à ses cotés. Ce que j'ai fait pendant plusieurs années. Dans cette asso j'y ai connu de nombreuses belles personnes. Les réunions tantôt festives, tantôt plus graves, les projets, les manifestations, j'étais partie prenante. Et là je me suis aperçue du nombre de jeunes homos que les parents avaient rejetés. Je ne comprenais pas et je ne comprends toujours pas. Nous parents, de la génération des années 80, où on a vécu libres sans tabous (c'est le souvenir que j'en ai), comment peut-on faire ça à celui ou à celle à qui on a donné la vie ? Surtout une mère ?

Aujourd'hui Math a 37 ans, il a quitté la France il y a 7 ans. Il est heureux même s'il vit seul et ses amis sont devenus aussi les miens. Je reste également sa confidente dans une certaine limite bien sûr et j'ai fini de m'inquiéter depuis longtemps. Je n'ai ni belle-fille ni petits enfants et ça me va bien et puis je serai toujours la femme d'un seul homme...mon fils !

Ce que j'aimerais vous dire, si votre mère ne vous rejette pas et j'espère votre père aussi, sachez qu'en tant que parents ils s'inquiéteront aujourd'hui plus qu'hier, alors n'hésitez pas à les rassurer. Vous n'êtes pas obligé.e.s de faire autant que ce que Math a fait. La peur de l'homophobie elle sera là. Incitez les à contacter une asso de parents d'homos, ça pourra les aider. Malheureusement je sais que cela n'est pas le cas de tout le monde et je le déplore sincèrement. Mais je sais aussi qu'il existe des parents top ! Bon courage à toutes et à tous.

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Ancien membre
01/10/2020 à 19:01

Coucou Iseult,

J'ai beaucoup aimé ton témoignage. Malgré la non-acceptation de ton entourage, tu as su rester une femme et une mère forte, pour ton fils, pour tes enfants.

Tu lui as apporté de l'amour, tu l'as accepté et tu l'as aidé dans sa démarche.

C'est normal que cela fut difficile à accepter, il s'agit quand même d'un concept qui n'était majoritairement pas accepté à ton époque, dont on ne parlait pas assez et dont les rumeurs faisaient souvent peur.

Tu as eu également peur pour lui et c'est logique, puisque encore aujourd'hui, il existe de l'homophobie, des discriminations, des harcèlements à l'encontre des gays...

Mais tu m'as encore plus impresionné sur le fait que tu aies prit part au combat en étant dans une association.

Alors bravo !

Je me reconnais beaucoup dans ton témoignage, puisque pour ma mère, cela n'a pas été facile non plus de m'accepter dès le début, mais elle a su le faire et elle a aussi mené un petit combat de son côté pour que mon père l'accepte, pour que son entourage l'accepte et pour oser dire que je suis gay et qu'elle en est fière.

Mais aussi, je l'aime pour m'avoir accompagné et pour avoir toujours été à mes côtés.

Bisous

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Ancien membre
01/10/2020 à 19:25

C'est bien je suis heureuse pour toi. Ta maman peut être fière d'avoirun fils tel que toi. Mais ne te méprends pas, ce n a pas été dur en soi d'accepter son homosexualité. A mon époque comme tu dis j'avais des amis homos. en fait depuis le lycée ...au siècle dernier !

Je crois que c'était le cumul et le choc juste avant son mariage. je ne me suis pas posé la question si j'acceptais ou pas. Le principal c'est qu il soit heureux. Mais le Sida, il y a 17 ans ne se soignait pas encore comme aujourd'hui. comme bcp de personnes de ma génération, j'ai perdu un ami de cette maladie. et ça me fichait une peur bleue...pour mon fils

Et aujourd'hui il ne faut surtout pas l'oublier, il est toujours là...

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Ancien membre
22/10/2020 à 04:55

Joli témoignage Iseult, c est très humaintres beau et touchant. Merci.

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