Bonjour.
J'ai bien du mal à vivre l'homosexualité. J'ai eu un père trés homophobe qui m'a transmit son dégout pour l'homosexualité. Ce fut un peu notre combat, bien que rien ne fut jamais exprimé. Aujourd'hui je ne le fréquente plus depuis des années, en partie à cause de ça, bien que l'on en ait jamais parlé. Mais du coup j'ai un peu le sentiment qu'il a gagné la partie.
Mon questionnement est le suivant : Est-ce que cela me libèrerait de lui dire mon orientation par texto ? Ou bien est-ce ridicule de parler de ça maintenant, alors qu'il est agé de 80 ans et moi bientôt 50 ? Est-ce que cela ne traduirait pas à ses yeux de manipulateur une soumission encore présente, ce que je ne veux surtout pas.
Qu'en pensez-vous ? Y a t-il ici des cas analogues ?
Citation de Kitsune #391218
Je ne souhaite ni le revoir, ni entretenir un lien quelconque avec lui.
Je pense que vu le portrait que tu en dépeint, garder tes distances est la meilleur des choses à faire. Je ne pense pas qu'il ait gagné la partie, je doute du reste qu'il y ait quoique ce soit à gagner ou à perdre lorsqu'une personnes est opaque à toute ouverture d'esprit et bon sens.
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Aller de fleur en fleur et ne prendre de chacune que le meilleur
Hello,
@Dime : je répondrai simplement part :
Cela dépend par quoi est dictée cette envie de lui dire. Une vengeance ou une revanche ? ...ou un besoin pour toi que ton père sache ?
Dans le second cas, mieux vaut lui dire afin de ne pas le regretter lorsqu'il sera trop tard. Dans le 1er cas, mieux vaut s'abstenir; il n'est jamais bon de nourrir la colère ou la vengeance, que ce soit pour soi-même ou les autres.
Citation de Dayzelle #391264
Merci pour vos réponse à tous et en particulier la tienne, qui est éclairante. Il y a en effet un aspect "revanche", mais qui ne serait pas l'essentiel de ma démarche (l'indifférence dont je fais montre à son égard est d'ailleurs probablement le plus cinglant des retours). L'essentiel étant le possible mieux-etre que je pourrais en retirer moi-meme, pour le restant de ma vie. Mais là encore, je ne suis pas sur de ce résultat. J'ai peur de m'embourber, de faire réapparaitre son fantôme dans ma vie.
J'ai demandé à ma mère de lui en parler mais elle ne le fait pas. Elle est sa complice et soumise et elle n'ose pas le fâcher. Dans ces familles conservatrices, on préfère cacher la crasse sous le tapis, quitte à isoler ou cacher le vilain petit canard.
Salut Dime, écoute j’ai vécu aussi une situation similaire à propos de l’ascendant du paternel et je m’en suis sorti lorsque j’ai compris que la violence est l’intimidation utilisée par les faibles et le lâches pour être sûrs de fuir les sujets qui leur font peur. L’homophobie est une vraie peur pour certains.
Imaginer que la virilité ne soit pas intrinsèque et biologique, est une peur pour ceux qui pourraient douter d’etre assez « forts » pour être l’homme qu’ils pensent devoir être.
En quelque sorte, pour moi le fait de dire les choses et être l’accusateur, m’a fait dépasser la peur du rejet de l’enfant auquel j’avais été exposé et qui me minait.
Pour cela j’ai du accepter au plus profond de moi même que nous pourrions ne plus nous parler. Pendant cinq ans j’ai été distant mais d’une sérénité sans pareille parce que j’étais en accord avec moi même.
Quand j’ai enfin fait le premier pas pour se reparler, (qu’il n’aurait jamais fait), je me fichais d’avoir tort ou raison dans les apparences : j’avais déjà gagné mon combat.
En conclusion ce que ton père vivra ou pensera n’est pas pertinent pour la question. Ce qui est pertinent est d’être en accord avec toi-même. Ce que tu as besoin de dire, dis-le, si tu acceptes que la personne puisse souffrir en conséquence mais pas pour lui faire du mal : parce que simplement c’est nécessaire de le dire.
Salut Dime !
J'ai peur de m'embourber, de faire réapparaitre son fantôme dans ma vie
Je ne sais pas si tu serais libéré en parlant d'homosexualité à ton père, mais le simple fait que tu te poses la question me laisse penser que son "fantôme" traîne encore dans ta caboche, en dépit du fait qu'il ne soit plus présent dans ta vie.
Je ne vais pas jouer les psy' de comptoir, mais j'ai un peu le sentiment que, face à ce type qui t'a écrasé, tu n'as jamais pu t'affirmer, ni même simplement "exister".
Je pense qu'une lettre, ou texto, peu importe ici, pourrait t'aider à te sentir légitime, déjà, en tant qu'être humain, avant même d'être homo ou pas. Quitte à le coller sur liste rouge ou je ne sais quoi pour te protéger d'une éventuelle réponse, si tu n'en veux pas.
Bonsoir Dime,
Ayant été dans une situation avec des parents toxiques, j'ai coupé les ponts depuis 17 ans alors que je faisais une thérapie. Mon psy m'avait suggéré de faire une lettre à chacun de mes parents, ce que j'ai fait, elles faisaient plusieurs pages chacune. J'ai choisi de ne pas les envoyer, mais leur avoir tout écrit m'a libérée de beaucoup.
C'est une suggestion, tu peux écrire une lettre et tu verras si tu l'envoies ou pas.
Bonsoir @Dime
Je ne comprends pas le principe du Coming out (notre vie nous appartient et il n'y a rien de plus intime que notre sexualité) en revanche je comprends le besoin personnel de s'affirmer clairement auprès des proches.
Est ce que c'est ça dont tu as besoin et est ce que c'est lié à ton homosexualité ou d'autres comportements traumatisant que ton père t'as fait subir et qui t'ont planté dans ta construction?
Est ce qu'il serait en mesure de l'entendre, moi ma mère s'est absentée (elle ne se souvient même pas de la scène) quand j'ai sorti entre le fromage et le dessert, de façon forcé par des questions gênantes, ce n'est plus il depuis un moment ( ausecours le désert émotionnel et j'en passe) mais Elle ( la vraie vie) et pourtant elle n'est pas du tout homophobe.
Serais tu, de ton côté, capable de gérer une réaction fracassante de ton père ?
Parce que le but dans tout ça, c'est pour ton bien être, parfois laisser les gens pour ce qu'ils sont, c'est pas mal non plus, sans vouloir influencer parce que chacun fait avec ce que lui dit son âme.
La lettre envoyée ou non est libératrice, c'est du vécu (méthode de psy), j'ai pris le parti de les cramer et puis les fantômes ça se chassent avec de la sauge parce c'est ta vie et que tu es fort et que tu es important quoi qu'ai pu en dire les gens qui t'ont donné naissance.
Tu as mentionné sa manipulation et la soumission qu'elle engendre, mais qu'est ce qui est important, ce que lui pense ou qui tu es?
J'espère que ça pourra t'aider dans ta réflexion et te donner de la force quel que soit ton positionnement.
Bonjour,
Entre le discours et les actes il peut se passer beaucoup de choses. Ma famille est clairement homophobe, plus par méconnaissance qu autre chose.
Issue d une famille tradi, avec des grands parents extrémistes. J ai eu la surprise d'apprendre que mon père leur en avait parlé lors d'un badinage. Nous sommes aujourd'hui séparées, et ils me souhaitent de trouver la bonne personne!! Peut être suis je dans un cas particulier. Je ne sais pas.
Mais les faits sont là, ils sont contre tout pour les homos et pour autant au fil des années, ils ont modérés leurs propos.
Je n'ai rien imposé. J ai juste dit que c'était la personne avec qui j'étais bien et heureuse.
Bonjour!
Alors... Perso, je suis contre le coming out. Les hétéros n'en font pas donc je ne vois pas pourquoi les LGBTQ+ devraient le faire. Si on veut présenter quelqu'un à ses parents, on le fait peu importe son genre.
Un bon parent accepte son enfant tant que ses décisions/choix/envies/besoins le rendent heureux. Dans le cas où l'on sait qu'un parent est toxique et/ou qu'on veut couper les ponts pour X ou Y raison(s), il n'y a pas à lui "avouer" quoi que ce soit. Dans votre cas, ça risquerait de jeter de l'huile sur le feu. Sans compter qu'il ne fait plus vraiment partie de votre vie donc à quoi bon lui dire?
J'ai du mal à comprendre pourquoi cela vous donne l'impression qu'il a gagné la partie? Au contraire! Vous avez décidé de ne plus le fréquenter, pas l'inverse. Vous semblez être encore sous son emprise vu votre questionnement. Une personne néfaste, qu'elle soit votre géniteur ou pas, doit être sortie de votre vie. Pensez à vous et à votre bonheur.
A la rigueur, écrivez lui une lettre pour lui dire, si vraiment ça vous travaille, et cramez la au lieu de lui envoyer 😄 J'ai acheté un bouquin récemment: "Toutes les lettres ne sont pas des lettres d'amour (ou peut être le sont elles)" de Morgane Ortin. J'ai fait le test avec une lettre pour un ex qui m'a fait souffrir et ça m'a apaisée. Il ne la lira jamais mais au moins tout est sorti 😄
J'approuve totalement @chopsue. Particulièrement sur le fait que les hétéro ne le font pas.
Citation de ChopSuey #391402
Merci pour votre commentaire. Il m'interpelle et je pense que vous etes dans le vrai. Si je vis avec un homme un jour, il l'apprendra probablement de toute façon. Et si ce n'est pas le cas, alors il n'y a rien à lui dire. La sexualité est du domaine du privé (d'autant plus pour ces générations). Un tel aveu équivaudrait à recréer du lien, comme si son regard sur ma vie m'importait. Et je ne veux surtout pas cela.
(Et merci aussi à tous ceux que je n'ai pas cité pour vos avis diverses)